Google réorganise l'Alphabet
C’est le grand soir pour Google, qui a décidé de bousculer toute son organisation. Et quand on dit « bousculer », révolutionner serait un mot plus juste, puisque Google est désormais chapeauté par Alphabet, une structure plus large qui compte aussi dans ses rangs le labo de recherche et développement Google X ainsi que Calico, la société dirigée par Arthur Levinson qui a pour objet de « tuer la mort », rien de moins.
Cette nouvelle architecture, brossée rapidement par Larry Page sur le blog de Google, implique également un jeu de chaises musicales. Sundar Pichai, numéro deux du moteur de recherche (et officieux numéro un exécutif), devient officiellement CEO de Google. Larry Page et Sergey Brin, qui ont fondé Google en 1998, deviennent co-fondateurs d’Alphabet ; Page devient CEO de la nouvelle entité, Brin son président.
L’Alphabet à la Page
L’objectif de Larry Page est de donner à chaque entité composant Alphabet un patron fort, capable d’impulser une vision sous la supervision des nouveaux patrons d’Alphabet, qui détermineront le budget de chacune des filiales (ainsi que la rémunération des CEO). Chaque entité du groupe aura d’ailleurs droit à ses propres résultats financiers d’ici le quatrième trimestre fiscal de Google. Les actions de Google deviendront celles d’Alphabet.
Ces sociétés, les voilà par ordre… alphabétique, évidemment : Calico, Capital (investissement), Fiber (accès internet par la fibre), Google donc qui intègre YouTube et Android, Life Sciences (lentilles de contact mesurant le diabète), Nest, Ventures (investissement), X Lab. On apprend au passage que le labo développe Wing, un projet de drone de livraison.
Alphabet ne produira rien de spécifique et n’a pas vocation à devenir une marque orientée vers le grand public. Les différentes entités composant Alphabet conservent leur identité et leur indépendance.
« Pour Sergey et pour moi, c’est un nouveau chapitre très excitant dans la vie de Google — la naissance d’Alphabet », écrit Larry Page. « Nous aimons le mot alphabet parce qu’il s’agit d’une collection de lettres représentant le langage, une des innovations les plus importantes de l’humanité, et c’est au cœur de notre système d’indexation de Google » (espérons pour l’humanité toute entière que Google n’ait pas déposé la marque Alphabet…).
image de une Jonathan Rolande CC BY
Excellente initiative pour aller plus loin et plus vite, tout en rendant Google un peu plus stable et donc moins porté sur l’innovation de rupture.
Pour M. Pichai, c'était presque couru d'avance tant il a vite pris des galons depuis 2 ans.
Actionnaires de Google, vous venez de faire une belle opération. :)
@lmouillart :
Quelle belle opération ?
Au en place d'actions Google, ils vont se retrouver avec des actions Alphabet, qui couvre un large spectre et dans des domaines ayant un énorme potentiel de croissance (d'autant plus qu'elles partent de 0).
@lmouillart :
Certaines de ces activités sont / doivent être de sacrées gouffres financiers qui n'auront peut-être jamais de débouchées commerciales viables. Et ça, les actionnaires, ils n'aiment pas trop. Cela étant, le cours de l'action Google (Alphabet donc, si j'ai bien suivi), grimpe de plus de 6% hors séance.
Si Google a choisi de placer les entreprises, projet qui était sous sa coupe, au même niveau qu'elle, c'est qu'ils prévoient de sacré débouchés dans les domaines sélectionnés.
Le coté extrêmement positif de cette annonce, c'est que justement ces projets gouffres qui existaient, vont pouvoir être exploiter et prospérer en dehors du giron et cœur de métier de Google.
On connait déjà quelques un de ces domaines :
Automobile (car)
Biotechnologie (calico)
Investissement (venture)
Tant que la concurrence existe. Ce qui me fait peur, ce n'est pas que Google (Alphabet) fasse des recherches de partout, mais qu'ils soient les seuls. Imaginez un monde sans concurrence, avec Alphabet comme seul choix pour tous les domaines... Personnellement, ça me fait un peu peur.
@lmouillart
Ce qui pourrait être pris pour une certaine injustice pour certains.
Si j'achetais une action Google avec la valeur d'hier (bon j'en ai pas et heuresement), c'est pour l'ensemble de ses activités. Quelle est la valeur de l'action Google si les projets dits "gouffres" comme tu dis sont séparés d'Alphabet ?
Personnellement, je pense qu'ils se préparent au cas où un gourvenement demande le démentalément des différents activité de Google. Par exemple, Google ne peut priviligier le résultat des recherches sur ses sociétés...
Les actions Google vont être échangées contre des actions Alpabet avec les mêmes droits (1 Google A contre 1 Alphabet A, 1 Google C contre 1 Alphabet C).
Le périmètre reste le même, les actionnaires ne sont pas lésés. Seule l'organisation change : avant tu avais une action Google, qui intégrait différentes filiales de Google, après tu auras une action Alphabet qui intégrera différentes filiales, dont Google et ses anciennes filiales désormais rattachées directement à Alphabet.
"Personnellement, je pense qu'ils se préparent au cas où un gouvernement demande le démantèlement des différents activité de Google. "
Non puisque cela ne serait pas démantelé de la manière dont Google s'est restructuré.
Typiquement, gmail, maps, shopping, séparés de Ad puis search, hors avec la nouvelle configuration tout ceci est toujours regroupé sous l'entreprise Google.
Il n'y a pas d'élargissement du spectre pour les actionnaires : les filiales d'Alphabet étaient jusqu'à présent des filiales de Google, donc étaient déjà "incluses" dans les actions Google.
Même si ce n'est pas comme ça sur le papier, ce qu'il se passe en réalité, c'est une sortie des activités "historiques" de la maison mère pour les mettre dans une filiale.
Actuellement oui, sur un futur plus ou moins proche non. Au lieu d'être contraint / étouffé par Google ces structures balbutiantes pour certaines seront amenées à se développer (fortement) car plus indépendantes.
En outre pour Page & Brin étant moins investis dans Google, cela leur permettra d’accroître leur panel de solutions a apporter tout en laissant l’exécutif a chaque CEO de chaque entité.
C'est donc effectivement et sur papier une opération blanche, mais en réalité, c'est un sacré coup d'accélérateur mis dans projets concrétisés par les entreprises d'Alphabet.
Pourquoi on a jamais entendu parlé du patron de google lab mort d'une overdose avec des prostitués sur un yacht au large ? Google doit bien filtrer les infos
Et sinon, on s'en fout, non ?
Ce serait de l'info quand même.
Mais du fait-divers, pas vraiment dans le cadre IT.
Maintenant que Google — ou plutôt Alphabet — va devenir un conglomérat d'entreprises, cela risque d'être légèrement plus dur pour l'Union européenne de démanteler le bazar.
On pourrait aussi dire que ce sera plus simple.... au fond
;-)
Dans ce cas, que l'UE commence par Nestlé, Kraft, Coca Cola, Unilever…
@chrisann
Tout à fait !
Que Google continue de créer de bons produits.
Android est un excellent système pour smartphone, tablette et ordi.
@chrisann
C'est peut être le but premier de ce truc : compliquer les procès et investigations qui touchent Google.
Je ne pense pas. Ils doivent y avoir pensé. Ils doivent sûrement y avoir pensé beaucoup en réfléchissant à la structure qu'allait prendre Alphabet. Mais je pense surtout que Sergey Brin et Larry Page sont de grands malades — dans le bon ou le mauvais sens du terme. Il faut voir les conférences et les interviews qu'ils donnent : ce sont de vrais allumés, hallucinés. Certains disent que c'est juste du business. Je n'y mettrais pas ma main à couper : leur délire transhumaniste est bien ancré dans la culture des deux cerveaux de chez Google.
oui, sur le "transhumanistes" je les pense sincères. Y a beaucoup trop de propos, interviews, actes qui vont dans le même sens pour être juste une excuse pour faire des sociétés.
Y a aussi l'ultra-libéralisme (ou Corporatisme d'état ?) où ils ont eu des propos impressionnants, à la limite d'un roman cyberpunk.
Sur l' « ultra-libéralisme » de Google, ils sont loin d'être les seuls dans la Silicon Valley. Peter Thiel, Elon Musk, et Jeff Bezos sont pas mal dans leur catégorie. Peter Thiel est considéré quasi comme un pape dans la vallée. Après, je me méfie plus des deux cerveaux de chez Google, car on est assez loin, vraiment, de la logique de l'ultra-libéralisme — libertarianism pour les anglophiles —, mais plutôt dans un délire, comme tu le nommes assez justement, de néo-coporatisme où les employés iraient vivre au sein de l'entreprise, où l'entreprise prendrait en charge nos soins de santé, où les individus s'épanouiraient exclusivement sur le lieu de travail — sports, garderie pour les enfants, hôpitaux, cinéma —, sorte de paternalisme 2.0
tout à fait.
j'hésitais de dire "libertarien" car je considère qu'en réalité c'est une énième forme de corporatisme qui se targue de pouvoir remplacer les démocraties et gérer les humains. (et non de permettre aux gens d'être autonomes).
Je pense à ce propos de Larry Page :
"En tant que spécialistes de la technologie, on devrait disposer d’endroits sûrs où l’on pourrait essayer des choses nouvelles et juger de leurs effets sur la société et les gens, sans avoir à les déployer dans le monde normal."
(la peste de ces lois qui interdisent d'utiliser les gens comme cobayes pour n'importe quoi.. sigh)
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Bezos et Musk sont bien dans leur genre aussi, en effet.
Les médias nous font des portraits de Musk le décrivant comme étant Tony Stark, le personnage de bande dessinée Ironman, qui va révolutionner la vie à coup de trains et tunnels miraculeux, si simplement la Loi arrêtait de le freiner.
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On est bien au delà d'une seule idéologie informatique de la fin de la vie privée (le "big brother" comme disent les gens hâtivement) mais dans un corporatisme politique qui se voudrait sans limite.
Je pense en effet qu'ils y croient.
Dans leurs cas c'est pas alphabet mais echelon qu'ils auraient du l'appeller.
C'est moi ou le nom Alphabet fait penser à une organisation secrète digne d'un vieux James Bond ? On a eu le personnage Le Chiffre il y a quelques années, on a le conglomérat Alphabet maintenant :)
on va dire que Larry Page a le sens du grandiose.
(espérons pour l’humanité toute entière que Google n’ait pas déposé la marque Alphabet…).
Apple a bien déposé le nom "Pomme", alors on est plus à ça prêt !
les dépôts de noms se font sur un domaine d'activité
Quand Apple a déposé Apple, elle n'a pas pour autant pris le contrôle du nom de Apple Corps.
A l'inverse, ça n'a pas empêché Apple Computer, Inc d'exister pour vendre des ordinateurs.
Et le mot apple ou pomme n'ont pas disparu du vocabulaire et des vendeurs de pommes et autres fermes, serres, etc.
Et microsoft a déposé "windows"..
@reborn
Ah bon ! C'est pas Windaube leur truc qu'il s'appellerait plutôt
Chez Google y'a pas ce genre de produit, tout il est beau chez eux et tout il est bien fait !
"Souviens toi, Alphabet est Skynet"
@iRobot 5S :
+1
@iRobot 5S :
Je dirais SPYnet :)
Si quelqu'un peut rappeler la différence entre CEO et président ?
Euh… Le président préside le conseil d'administration et le CEO est le directeur général de l'entreprise ? J'en sais fichtre rien, mais ça doit ressembler à ça…
@CM-S :
CEO c'est l'équivalent de PDG mais en anglais.
CEO = Chief executif officer
PDG = Président directeur général.
C'est la même fonction, mais les différences de langage font que les mots changent ;)
@ CM-S: cherche sur Google
Le champ de distorsion de la réalité de Steve Jobs (RDF = reality distorsion field), est une aimable plaisanterie à côté de celui généré par ces deux énergumènes.
Ceci ne changera rien au fait que l'échange de la gratuité des services Google contre la monétisation des données de sa vie privée est un pacte Faustien , donc diabolique, au sens propre du terme, qui se terminera mal, , très mal, , comme c est la loi du genre. Mais lorsque les intéressés en prendront conscience, il sera trop tard, bien trop tard ...
A ce point ?
Pourtant j'ai un téléphone sous Androïd sans l'avoir liée à mon compte Google, c'est une plaie !
Rien ne fonctionne comme espéré, il faut donner un email, un numéro de téléphone, un lieu, un mode de déplacement, un âge, une liste détaillées de mes activités de la journée pour juste prendre une photo (j'exagère à peine).
Quand à mon compte google, il continue de me demander mon numéro de téléphone pour "sécuriser" mes données personnelles.
Je serai curieux de savoir combien d'entre vous ont donné ce numéro de téléphone...
C'est du style : "Pour protéger tes 10 000 €, donne moi 5 000 € et fais moi confiance."
Enfin bref, un jour, ils réussiront parce que les gens suivent les modes. C'est la preuve qu'une incitation à acheter tel stylo parce que tu as acheté tel shampoing fonctionne.
J'ai jamais été à la mode (tout le monde pense que je suis has been, sauf que je suis avant gardiste, j'ai 15 ans d'avance sur la mode... :D ) et je n'ai jamais eu envie d'acheter un truc par la publicité.
Mais suis-je humain ? D'après Google, non...
"le modèle économique de Google, qui doit être le plus discuté dans le monde technologique et financier, n'est pas la monétisation de données personnelles..."
Ça n'en reste pas moins une marchandisation des individus, bien au delà ce que faisait l'industrie jusqu'ici. Les utilisateurs des services Google sont la source de matière première (les données qui alimentent les profils de ciblage) et le "temps de cerveau disponible" que vend Google a ses véritables clients que sont les annonceurs.
Mais d'accord, appelons ça "vente de temps de cerveau disponible ultra-personnalisée".
"Google passe une moulinette dans ces données pour fournir un nouveau service, ils utilisent à peu de chose près les mêmes données qu'Apple possède."
A peu de chose près oui, en y regardant de très loin.
Affirmer que l'activité de Google très similaire, voire identique, à celle d'Apple, est au mieux un méconnaissance du sujet, au pire de la mauvaise fois.
Apple possède iAds oui, c'est exact, indéniable, indiscutable et véridique. Mais, combien pèse iAds dans le CA d'Apple ? Peanut. Comprenez : Apple pourrait fermer iAds du jour au lendemain que ça l'empêcherait pas de continuer son p'tit business tranquillement comme d'habitude (vendre du matériel).
iAds est essentiellement limité aux bandeaux publicitaire dans les applications pour iOS, Apple Music et News.
Surtout, iAds exploite nettement moins de données que Google pour cibler la publicité. C'est d'ailleurs le reproche que les annonceurs font souvent à la régie d'Apple : elle est avare en données, elle n'en exploite pas assez dans la moulinette iAds.
Google, à l'inverse, se finance quasi-exclusivement par ce biais, elle se donne donc beaucoup plus les moyens de fournir un service performant.
iAds n'exploite pas le contenu des mails et des iMessages.
Apple ne possède pas non plus de résolveur DNS pour alimenter encore un peu plus sa base de données de ciblage, ni de moteur de recherche.
"Quand même marrant que ton discours est totalement différent de la manière dont Apple vend iAds...."
Je n'ai pas à vendre iAds, ni Google Advertising.
"Que ce soit leur chiffre d'affaire à 100% ou ou à 10% qu'est ce que cela change... Ils prennent tes données et font un business similaire. […] C'est du binaire: soit on utilise tes données, soit on ne les exploite pas, il n'y a pas de demi mesure. Un demi trou est toujours un trou!"
Je ne résonne pas en binaire, désolé. Mais je ne m'étonne donc pas que vous ne compreniez pas mon propos.
"A partir de quel pourcentage cela devient-il "normal" pour toi?"
Aucun. La normalité de la chose est une question qui ne m'intéresse pas.
"Je dis juste que ce que vous dites est complètement différent de ce que dit la page officielle d'iAds"
La page officiel d'iAds n'aurait-elle pas pour but de vendre iAds ?
Je n'ai pas ce but.
"Je répète ma question: vous n'êtes pas choqué qu'Apple utilise les données des utilisateurs car c'est une partie infime de leur CA et qu'ils peuvent le fermer du jour au lendemain. Je demande donc comment vous fixez votre limite?"
Où et quand ai-je dis que je n'étais pas choqué par iAds et surtout, que je l'excusais ?
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Mon propos n'est en aucun cas d'excuser iAds.
Je répond aux comparaisons simplistes qui prétendent qu'Apple et Google "font la même chose".
Le fait est que, dans ce domaine, Google en fait BEAUCOUP PLUS qu'Apple. "Beaucoup plus" est différent de "la même chose".
Je considère iAds comme MOINS PIRE. Mais ça n'en fait pas mon ami.
iAds est une tentative d'Apple d'imposer son cahier des charges aux publicités affichées sur iPhone (pas de pub pleine écran ni vidéo, etc.). Ça n'est de toutes évidence pas destiné à être une source de revenus importante, viable et sérieuse.
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Vous avez le droit d'aimer ce que fait Google, d'adorer ses services ou d'être totalement d'accord avec son modèle économique. Vous pouvez aussi ne pas vous sentir déranger par cette activité. Mais la comparer à ce que fait Apple, est une tentative de justification bien veine.
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Dans le domaine du ciblage publicitaire, Apple est un NAIN face à Google ou Facebook.
Les républicains lol
Google n'est pas un moteur de recherche mais une agence de publicité.
https://investor.google.com/questions/index.html
C'est dommage de ne pas le mentionner, non ?
Il ne faut pas confondre le moyen et la finalité. La pub est le moyen choisi par Google pour exister.
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