À compter du 28 février, Apple va confier le stockage des comptes iCloud de ses clients chinois à l'entreprise Guizhou Cloud Big Data Industry (GCBD) née il y a trois ans. C'est l'épilogue d'un projet démarré l'été dernier, consistant à créer un data center dans le sud-est du pays et dans lequel Apple a investi un milliard de dollars.
Les utilisateurs chinois d'iCloud devraient profiter de temps d'accès plus réduits mais c'est en contrepartie d'un stockage, en Chine, de leurs données personnelles et sous la tutelle d'une entreprise agréée et soutenue par le gouvernement de cette province. Apple répond ici à une nouvelle législation qui impose que les données collectées auprès d'utilisateurs chinois soient enregistrées sur des serveurs opérant à l'intérieur du pays.
Le sujet étant épineux, dès lors qu'il s'agit de la Chine et de son gouvernement, Apple a réitéré par la voix de Lisa Jackson son souci de protéger les informations de ses utilisateurs et assuré qu'aucune porte dérobée n'était installée dans ce centre de données construit dans la province de Guizhou. Apple va collaborer avec GCBD, qui assurera le fonctionnement de ces serveurs, et répondra aux demandes d'accès aux données qui sont émises dans un cadre légal.
Durant les 7 prochaines semaines, les utilisateurs qui utilisent iCloud vont être prévenu du changement opéré et pourront désactiver leur compte. Reste qu'iCloud étant fortement intégré dans les services proposés par Apple, ce n'est pas une décision que l'on prend à la légère et le choix n'est pas donné entre rester sur des serveurs à l'étranger ou opter pour les chinois, c'est tout ou rien.
Toujours l'été dernier, Apple avait dû accéder à la demande du gouvernement chinois et retirer des apps de VPN de l'App Store chinois. Quant à Tim Cook, début décembre, en déplacement en Chine, il avait défendu l'idée qu'Apple doit maintenir sa présence en Chine, en dépit des critiques, au motif qu'il vaut mieux être dans la mêlée et viser le long terme plutôt que de se tenir en dehors du terrain.
Une exercice délicat de la diplomatie qui, sur certains aspects, n'a pas porté ses fruits : des apps qui déplaisent au régime chinois continuent d'être retirées et certaines boutiques d'Apple comme celles des films et des livres ne sont toujours pas revenues en ligne. Mais la Chine est devenue, et demeure, le second marché d'Apple juste derrière les États-Unis, en plus d'être le centre névralgique pour la fabrication de l'essentiel de ses produits.