Innovation, services et automobile : la vision de Tim Cook

Mickaël Bazoge |

Tim Cook est en mode « relations publiques » depuis la mise en ligne de sa lettre ouverte engageant Apple à protéger la confidentialité des données de ses clients. Il revient, pour Fortune, sur les résultats de l’entreprise, l’innovation et les projets à venir.

« Certains de nos meilleurs produits et innovations sont nés dans des périodes de défi », explique-t-il avec enthousiasme, alors que les analystes et les observateurs ont critiqué la performance de l’entreprise durant son dernier trimestre 2015. Malgré des chiffres impressionnants (74 millions d’iPhone vendus, 18 milliards de dollars de profits), la Pomme n’a pas su repousser les nuages noirs qui pointent à l’horizon.

Innovation et opportunités économiques

Pour Tim Cook, l’important, « l’étoile polaire », c’est que la clientèle soit heureuse. « Les gens aiment vraiment nos produits (…) Et c’est ça qui nous pousse. Avec le temps, je suis sûr que tout va s’arranger ». Pour lui, l’entreprise suit un cycle : « Cela aide, en interne, de rappeler qu’Apple passe par des cycles. Et celui-là aussi, il va passer ». Ce petit coup de moins bien, il est jugé plutôt positivement par le CEO ; on comprend en substance que la Pomme va poursuivre son investissement dans l’innovation, alors que « d’autres entreprises auraient tendance à battre en retraite ».

Dans cette période de ralentissement économique, Tim Cook voit des opportunités économiques : « Nous pouvons construire plus de magasins pour le même montant. Vous pouvez investir beaucoup dans des pays comme l’Inde, et les choses sont moins chères. Nous achetons aussi des entreprises toutes les trois ou quatre semaines ». Des acquisitions facilitées par le prix de ces entreprises, en recul… tout comme les actions AAPL. Tim Cook voit « le verre à moitié plein ».

Services : un produit comme un autre

Les services : en cette période où les ventes d’iPhone vont reculer (ce sera le cas au premier trimestre 2016) et où aucune gamme d’Apple ne peut prendre le relais, ce sont bel et bien les abonnements et fonctions en ligne qu’Apple veut maintenant pousser. Le constructeur a compté, au dernier trimestre de l’an dernier, un milliard d’appareils (iOS comme OS X) s’étant connectés à un de ses services en ligne. « Nous ajoutons de plus en plus de services voulus par nos clients ; la vraie taille de notre activité de services a presque atteint les 9 milliards de dollars au dernier trimestre » (lire : Apple : le jour où les services s'éveilleront).

Tim Cook n’a jamais envisagé les services comme une manière de vendre plus de matériels — même s’il est difficile de nier qu’Apple a toujours fonctionné ainsi : l’iTunes Store a servi à vendre de l’iPod, après tout. « Nous voyons également les services comme un produit. Que ce soit Apple Pay, Apple Music ou un grand nombre d’applications dans l’App Store, tout cela est poussé par la base existante d’appareils. Financièrement, cela représente une excellente opportunité ».

Automobile : Apple n’en finit pas de s’y intéresser

Au-delà des services, Apple construit aussi du matériel. Et le secteur de l’automobile est d’un grand intérêt pour le constructeur, pas seulement pour CarPlay. Tim Cook ne confirme évidemment pas que le constructeur planche sur sa propre voiture (« Je ne vais probablement pas le faire »), mais il précise par contre que chez Apple, « nous avons toujours été curieux ».

Nous explorons les technologies, nous explorons les produits. Nous pensons toujours comment Apple peut concevoir de super produits que les gens aimeront, et qui les aideront d’une manière ou d’une autre. Et nous ne sommes pas présents sur beaucoup de marchés, comme vous le savez.

Apple est prête à dépenser de l’argent dans des projets que l’entreprise n’est pas certaine de commercialiser. Néanmoins, « nous n’avons pas à dépenser de grosses sommes pour explorer [des secteurs] (…) Mais quand nous commençons à beaucoup investir, nous nous engageons sérieusement ».

La Pomme se donne le temps : « Pour nous, ça n’a jamais été une question d’être les premiers. Nous voulons être les meilleurs. Donc nous explorons beaucoup de choses différentes, beaucoup de technologies différentes. Et au début, nous pouvons ne pas savoir quel produit sortira de tout ça ». En substance, on comprend qu’Apple pourrait ne pas y aller si l’entreprise n’y trouvait pas son compte.

Le problème de la production

Le patron d’Apple revient tout de même plus en profondeur sur l’automobile et notamment, la production en elle-même. Apple peut-elle confier la construction de sa voiture à un tiers, comme l’entreprise le fait avec tous ses autres produits (fabriqués chez Foxconn, Pegatron et d’autres) ? « Je pense que [ce système] existe aujourd’hui, mais je ne pense pas que ce soit le modèle pour l’industrie [de l’automobile]. Ce n’est pas comme ça que cette industrie est née ».

Il dresse le parallèle avec l’électronique : « Les gens ont commencé par produire par eux-mêmes, et avec le temps il est devenu clair que la spécialisation serait certainement meilleure du point de vue de la chaîne de production ». Tim Cook sait de quoi il parle, lui qui a mis au point la redoutable et très efficace chaîne de production d’Apple.

Des dirigeants d’Apple se sont rendus chez Magna Steyr, la filiale autrichienne du canadien Magna International, dont l’activité consiste à produire des véhicules sous « marque blanche » pour d’autres constructeurs (lire : La longue route vers la voiture Apple). C’est donc qu’il est possible de faire produire une voiture par un sous-traitant. Beaucoup de constructeurs « commencent à regarder ce principe, à différents niveaux et peut-être de manière différente ». Pour Tim Cook, en termes de production, il n’existe pas de différence fondamentale entre l’automobile et l’électronique.

Enfin, Tim Cook voudrait bien commencer à emménager dans le nouveau Campus 2 d’ici un an, soit début 2017 (la date évoquée précédemment annonçait plutôt 2016). Son équipe phosphore actuellement avec Laurene Powell Jobs afin de rendre hommage au fondateur d’Apple, peut-être en nommant un bâtiment à son nom.

avatar enzo0511 | 

"Tim Cook est en mode « relations publiques » depuis la mise en ligne de sa lettre ouverte"

Euh il est en mode RP depuis qu'il est devenu le boss

Apple Music, AW, son coming out... Il n'a pas arrêté, il n'arrête jamais

Sans parler de ses lieutenants également, ils ont tous eu consigne d'occuper le devant de la scène à moins qu'ils ne cherchent tous à tirer chacun la couverture à eux

avatar Mickaël Bazoge | 
On ne peut pas nier que Tim Cook est beaucoup plus sur le devant de la scène depuis la semaine dernière.
avatar enzo0511 | 

@MickaëlBazoge :
J'ai pas dit le contraire
Il faut que le sujet est brûlant et le pdg n'a pas d'autre choix que s'impliquer directement
Mais dans le style, il est ultra actif en général

avatar bigbenshadow | 

@MickaëlBazoge :
Il y a deux fois le même paragraphe non ?? Tim Cook et les magasins en Inde etc ....

avatar Mickaël Bazoge | 
Un copier/coller malheureux ;) C'est corrigé.
avatar Thegoldfinger | 

"Son équipe phosphore " ??

Dernier paragraphe ;)

avatar zoubi2 | 

Du verbe "phosphorer" = réfléchir, faire travailler ses neurones, bosser sur un projet, etc...

avatar mac_adam | 

Et quand on potasse on phosphore.

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