Apple et la nouvelle donne chinoise

Anthony Nelzin-Santos |
Alors que les conditions de travail dans les usines chinoises sont fortement remises en cause, le New York Times propose de suivre la chaîne de fabrication de l'iPhone 4, avec une conclusion : celui-ci pourrait bientôt être plus cher.

Derrière l'étiquette, une chaîne complexe
Aux États-Unis, Apple vend son iPhone 4 16 Go 599 $. Selon iSuppli, les composants comptent pour 187,51 $ dans ce total. On peut y ajouter 45,95 $ de frais divers — le plus petit poste de dépense est l'assemblage, qui revient à 6,54 $ par téléphone.

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Les frais divers englobent le tout début et la toute fin de la chaîne : la recherche et le développement d'abord, mais aussi les frais annexes de distribution. Apple a travaillé en étroite collaboration avec Samsung pour concevoir le SoC A4 (10,75 $) et pour être servie en priorité et en volume en mémoire flash (27 $). La firme de Cupertino a aussi des accords avec LG et Toshiba pour le Retina Display (28,50 $), et se fournit chez Infineon et Broadcom pour les puces GSM (14,05 $) et WiFi, Bluetooth et GPS (9,55 $), chez STMicroelectronics pour l'accéléromètre et le gyromètre (3,25 $).

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À ce stade, tout ou provient de l'extérieur de la Chine : ces fabricants sont coréens, américains ou européens, et fabriquent presque tout à domicile. Mais dès lors qu'il faut passer aux choses sérieuses, et assembler les pièces de ce puzzle, Foxconn est incontournable : la société taïwanaise emploie 800.000 personnes en Chine continentale, des salariés payés moins d'un dollar de l'heure, vivant dans des villes-usines à l'organisation stricte (lire : Foxconn, le Fort Knox d'Apple). Le modèle de Foxconn est simple : marges ridicules, volume énorme, et efficacité maximale.

C'est le modèle de tous les assembleurs, qui ne sont qu'une poignée à se partager un business de 250 milliards de dollars, indispensable à Apple certes, mais aussi à HP, Dell, et tous les autres grands noms de l'informatique, qui veulent eux faire une marge maximale, ou au moins avoir suffisamment de latitude pour fixer leurs tarifs comme ils l'entendent.

Les assembleurs comme Foxconn, quant à eux, vont faire leur marge certes sur le volume, mais aussi par de petites avancées çà et là, qui vont dégager de suite des profits. De petites économies aujourd'hui nécessaires s'ils veulent préserver leur modèle économique et celui de leurs clients : les salaires chinois ont augmenté de 50 % depuis 2005, et ont pris 20 à 30 % rien que cette année.

Les (pas si) petites économies de Foxconn
La première économie qu'un assembleur peut faire est de simplifier la ligne d'assemblage : une manière d'interpréter le passage à l'unibody chez Apple est entièrement économique. Certes, les MacBook Pro sont désormais plus beaux et plus résistants, mais ils sont aussi beaucoup plus faciles à produire (leur structure interne est largement une structure nécessitée par les besoins de la chaîne de montage), et les déchets sont valorisables (aluminium et verre sont recyclables à l'envie).

Foxconn a trouvé d'autres moyens pour économiser : « nous pouvons externaliser la production à d'autres fournisseurs, ou nous pouvons développer et produire nos propres composants », explique Arthur Huang, un porte-parole de Foxconn. Foxconn a déjà commencé à sous-traiter une partie de sa production : puisque la Chine devient de plus en plus chère, c'est désormais au Vietnam que l'on produit, où les salaires sont bien plus bas. Développer et produire ses propres composants, c'est aussi concevoir des composants en fonction des impératifs de la chaîne de montage, et se rendre encore un peu plus indispensable en proposant des modules clefs en main que des sociétés comme Dell ou HP pourront choisir comme base pour leurs produits. Mieux encore, Foxconn se dirige vers une intégration verticale : production des éléments de la chaîne de fabrication (machines, moules), production de certains composants, puis assemblage.



Parce que Foxconn ne peut pas quitter le marché chinois, il va aller là où la main d'œuvre sera moins chère. Pour le moment, Foxconn produit surtout à Shenzhen, ville-usine à deux pas de Hong-Kong et de Canton, portes ouvertes où affluent les composants à assembler, et d'où repartent les produits finis. Mais la main-d'œuvre vient souvent de l'intérieur des terres, zones agricoles qui subissent la pression de l'exode rural. C'est précisément là où compte s'installer Foxconn : les salaires y sont 20 à 30 % inférieurs.

L'approche est même encore plus cynique : en se déplaçant à la campagne, Foxconn n'aura plus à construire de gigantesques complexes regroupant habitations et lignes de montages. Foxconn ira au plus près des habitations existantes. Certains cadres pensent aussi qu'une implantation rurale permettra de meilleures conditions psychologiques : les employés n'auront plus à s'adapter à la ville, mais uniquement aux conditions de travail — on vise clairement une réduction du taux de suicide, après cette affaire qui a fait grand bruit.

Pas sûr qu'Apple apprécie : depuis plusieurs années, la firme de Cupertino est très présente sur le terrain, distribuant les bons points à ses sous-traitants les plus respectueux de la législation sur le travail, qui s'est renforcée en Chine. Apple va d'ailleurs plus loin, en imposant une charte de responsabilité sociale à ses fournisseurs. Elle s'assure de son respect par de nombreux audits, qui donnent lieu à un rapport annuel (lire : Apple publie son rapport annuel sur ses fournisseurs). Apple est une des sociétés les plus impliquées auprès de ses sous-traitants, allant jusqu'à former les départements ressources humaines de ses sous-traitants : dans l'enquête sur la vague de suicides chez Foxconn, HP et Dell ont laissé le soin à Apple de la diriger et de la mener, manière de ne pas être en première ligne certes, mais aussi reconnaissance de l'implication de la firme de Cupertino (lire : Suicides chez Foxconn : Apple mène l'enquête ).

Chine : la fin de l'innocence
La situation chinoise pourrait évoluer dans les années qui viennent : « la Chine ne veut plus être l'"usine du monde" » explique Pietra Rivoli, professeur de commerce international à l'université de Georgetown : l'Empire du Milieu veut progressivement bannir le modèle « marges faibles / gros volume », en faveur d'un modèle basé sur la forte valeur ajoutée et la production de connaissances — transition typique que l'on a déjà observée au Japon et surtout dans ce qu'on appelait les « Dragons » (Corée du Sud, Hong Kong, Singapour et Taïwan), qui ne sont plus uniquement des ateliers, mais de plus en plus des producteurs de recherche et développement : Samsung ou LG, par exemple, sont sud-coréens, et certes sont avant tout des fabricants, mais de plus en plus des concepteurs.

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En haut : Shenzhen et ses usines. En bas : l'arrière-pays de Hong Kong


Les « Tigres » (Thaïlande, Malaise, Indonésie, Philippines, Vietnam) pourraient donc accentuer leur penchant industriel — pour un temps seulement, puisque certains prophétisent leur transition vers un système mixte pour la décennie 2020. Mais la Chine pourrait aussi faire sa mue à leurs dépens : de plus en plus de sous-traitants chinois ont mis en place des filières d'immigration depuis Taiwan et la Malaisie. Les candidats à l'immigration doivent payer une forte somme, représentant en théorie un mois de salaire, dans la pratique souvent plus. Là encore, on retrouve Apple en première ligne : elle a mis en place un programme avec les autorités taiwanaises et des ONG et syndicats malaisiens pour limiter les sommes versées. Cela n'est pas suffisant : déboussolés et ne parlant pas un mot de chinois, ces travailleurs sont souvent les premiers à craquer.

La baisse du coût de l'assemblage pour un maintien des marges est une première solution, côté assembleur, mais une solution ni souhaite, ni viable : « les ouvriers ne peuvent pas continuer à vivre comme des mécaniques dans un système inhumain », rappelle Isaac Wang d'iSuppli. La deuxième solution se trouve à l'autre bout de la chaîne, si les « concepteurs » sont prêts à baisser leurs marges en s'accommodant d'une hausse du coût de l'assemblage (augmentation des salaires, amélioration des conditions de vie des travailleurs, maintien du temps de travail global par une augmentation de la masse salariale et une baisse du temps de travail individuel).

Apple : baisse de la marge et relocalisation ?
Sur un iPhone 4 vendu 600 $, Apple fait au plus 360 $ de profit (60 % de marge — on est certainement plus près de 45 % dans la réalité). Apple peut peut-être se permettre de réduire sa marge de quelques points, mais d'autres fabricants ne le peuvent peut-être pas : HP et Dell ont une marge opérationnelle assez réduite, et cette marge est encore plus faible chez Asus, qui est un de ses conglomérats étant à la fois un assembleur (branches Unihan et Pegatron du groupe AsusTeK) et un vendeur (branche Asus). Apple a encore une fois une position un peu particulière : elle pourrait décider de rogner sur sa marge en payant un peu cher, à condition que l'intégralité de l'augmentation soit affectée aux salaires. Alors que la facture actuelle de Foxconn équivaut à 2,3 % du prix du produit Apple fini, la firme de Cupertino pourrait accepter de payer quelques points de plus pour faire augmenter les salaires (lire : Apple contribuerait financièrement à l'amélioration des conditions chez Foxconn).

La troisième solution est encore plus radicale : abandonner la Chine. Dans les années 1980 et au début des années 1990, Apple concevait, fabriquait et assemblait ses ordinateurs aux États-Unis, dans son usine de Fremont (Californie). Pilotée par des Mac, cette usine produisait notamment les Mac SE et Mac II, au rythme de deux par minutes.



Apple est ensuite passé à un système mixte : l'usine de Elk Grove en Californie a notamment produit l'iMac (le G3 était aussi produit au Mexique, en République tchèque ou à Singapour), tandis que l'assemblage des cartes-mères et le conditionnement de certains Mac (notamment Powermac et XServe) avaient lieu dans une Apple Factory en Irlande. À partir de 2003, la part de la Chine dans la production d'Apple n'a cessé d'augmenter, pour des raisons de coût, mais aussi d'échelle, avec le retour au premier plan du Mac.

Lors du développement du procédé Unibody, une rumeur voulait qu'Apple relocalise la production de Mac aux États-Unis : il semble qu'en fait, Apple avait construit une chaîne de fabrication à proximité de son siège pour tester le procédé Unibody et son intégration sur les lignes de montage. Peu à peu, Apple pourrait en effet revenir à un modèle mixte, où l'essentiel de la production viendrait de Chine, mais où des usines seraient aussi implantées au plus près des marchés phares : on parle ainsi d'une usine au Brésil pour alimenter le marché sud-américain, tout en évitant les tarifs douaniers protectionnistes (lire : Des usines Apple au Brésil ?). Aux États-Unis, on a souvent entendu les conservateurs parler de relocalisation, sur le thème de la préférence nationale, mais on entend de plus en plus de libéraux s'emparer du thème, plus souvent depuis l'angle de la redynamisation du tissu économique américain.

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L'usine Apple de Fremont (Californie), première usine informatique avec un système automatisé « juste à temps », en 1984. Image j_coventry.


Une relocalisation aux États-Unis ne serait pas neutre en termes de coût, mais Steve Jobs pourrait en profiter pour tenter à nouveau de réaliser son rêve d'une usine entièrement automatisée : il avait tenté le coup du temps de NeXT, avant de devoir revendre son usine à Canon en 1993. Voilà de quoi éliminer le paramètre humain de l'équation : les machines ne se plaignent pas, ne font pas d'erreurs (lire : iPhone 4 : des boutons à côté de la plaque), mais surtout, elles ne font pas sortir des produits de l'usine avant leur sortie officielle, contrairement à ces employés vietnamiens qui avaient laissé échapper un MacBook (lire : Les nouveaux MacBook sont prêts…). Ce qui était difficile à faire il y a 15 ans avec une petite société est aujourd'hui à portée de mains d'une multinationale qui cherche quoi faire de son trésor de guerre, alors que la production de Mac, d'iPhone, iPod et iPad est déjà en grande partie automatisée.

La première solution permet le statu quo côté prix, mais n'est pas tenable humainement. Les deux dernières apparaissent donc comme les plus probables à terme : il va falloir s'habituer à payer nos produits technologiques (et pas que) un peu plus cher. iPhone en tête.
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avatar manu1707 | 
[NDLR] Les consignes sont faites pour êtres lues et respectées (points 1, 2 et 3).
avatar tdml | 
quand j'ai vu les nouveaux prix des iPhones et Mac mini, c'est la première chose que j'ai pensée : enfin ils vont augmenter les salaires chinois. Malheureusement, je crois que c'est un peu naïf de ma part...
avatar jodido | 
mondialisation+marge+main d'oeuvre offerte+un soupçon de bourse par dessus tout ça bienvenue dans le 21ème siècle, un truc à faire bander les libéraux de tout poil
avatar zenx | 
Moi je trouve que c'est une très bonne chose qu'on arrête de faire appel aux chinois. Réimplantons la production dans nos pays. On fera du bien à nos emplois et à la planète...
avatar clem95 | 
Je trouve ca très bien que les chinois se réveillent enfin et aspirent une meilleure qualité de vie. C'est normal et humain. Et dire qu'en France on se plein qu'on a pas de pouvoir d'achat! et qu'on est obligé de travailler deux ans de plus pour payer la retraite de nos vieux! Enfin, je suis content pour eux, peut être que ca ramènera le monde de globalisation dans lequel on vie dans la réalité réelle ! Si payer son iphone plus cher permet aux familles chinoises de vivre dignement, je vote pour. Par contre il serait de bon ton qu'apple (et HP, etc etc) fasse aussi des efforts... Ils font 45% de marge? je pense qu'ils pourraient se contenter de 40% ? c'est déjà pas mal non? Et si en plus la nouvelle révolution chinoise pousse les industriels à se relocaliser une partie de la production dans les pays occidentaux, on aura tout gagné : on retrouvera nos emplois, et on réduira la pollution due au transport
avatar XiliX | 
Très bon article...
avatar Nounours_2099 | 
Il serait si simple d'imposer des taxes internationales basées sur la distance parcourue par le produit, depuis son point de départ, jusqu'à son point de vente... Je pense que le premier gain serait un regain de dynamisme des régions/pays. Il ne s'agit pas de protectionnisme, mais d'une certaine façon, de privilégier les produits locaux, moins générateurs de transport, en lieu et place de produits étrangers, faisant parfois des milliers de km pour arriver dans nos chariots... (Exemple : je suis choqué, lorsque je vois dans mon magasin des pommes (le fruit hein :p) en provenance du chili !?!? On en fait pas en France ?????)
avatar ybart | 
@clem95 Non seulement la relocalisation réduit la pollution. Mais surtout elle évite un gaspillage inutile de ressources énergétiques. Les sites de production devraient toujours être proches des lieux de consommation.
avatar fabyx1 | 
Ca ne choque personne ces marges de malade ?
avatar agence.scoop | 
Excellent papier, en effet, qui pose quelques une des questions stratégiques sur les modèles industriels de demain. Sans compter les enjeux énergétiques, et l'impact des transports sur les changements climatiques. Social, energie, environnement, coûts viendront peut être à bout de logique de délocalisation. Autant cette dernière s'inscrivait dans un processus théorisé par Robert Thorrens et surtout David Ricardo, il y a pratiquement deux siècles avec la "théorie des avantages comparatifs", avec une spécialisation poussée à l'extrême de chaque pays dans ce qu'il etait censé faire le mieux au meilleur coût, autant cette théorie avait négligé les aspirations des peuples à se désaliéner du travail, et ignorait l'impact des activités industrielles sur la santé et la qualité de vie des gens, l'environnement, mais aussi sur les limites en ressources premières et énergies fossiles. La relocalisation sera aussi un processus, il ne prendra évidemment plus deux siècles, mais tout de même un certains temps, avec des hauts et des bas (et débats aussi). Ça se comptera sans doute en décennies.
avatar USB09 | 
Prochaine crise et révolution : on vire les chinois. On installe des robot et youpi la matrix !
avatar guigus31 | 
Chapeau bas à MacGé, qui depuis quelques semaines nous gate avec de vraiment très bon articles, bien écrits, bien construits et critiques. Dans cet univers de fans, ce n'est pas si évident de prendre du recul! Pourvu que ça dure, c'est vraiment très agréable de vous lire.
avatar P'tit Suisse | 
Relocaliser. C'est cesser de transférer des technologies qui permettent aux Chinois de les recopier pour les vendre moins cher par la suite (TGV aujourd'hui, Airbus et ingénierie génétique demain). C'est stopper l'hémorragie d'emplois industriels et la perte de savoir-faire, préjudiciables au tissu économique européen. C'est économiser des ressources et diminuer la pollution en évitant, par exemple, de faire parcourir 65'000 kilomètres à des jeans. Arrêter de soutenir une dictature. Miser sur la robotique. Retrouver peut être, la qualité de fabrication du G3. Bref, je suis pour ;-)
avatar sgm | 
@nounours_2099 "Il ne s'agit pas de protectionnisme, mais d'une certaine façon, de privilégier les produits locaux,..." Est-ce que tu sais ce qu'est un oxymoron? C'est même pas ça... Je dirais que c'est de la politique. Dire: ce n'est pas une chose, mais la reprendre sous une autre formulation. À la limite de la démagogie. "Il serait si simple d'imposer des taxes internationales basées sur la distance parcourue par le produit..." Pourtant c'est ce qui se passe avec les produits Apple qui sont plus dispendieux en Europpe qu'aux États-Unis? Vous voulez être plus taxer? Foxcon doit(devrait?) investir massivement dans la robotisation de ses usines. Ce qui les rendrait ultra-compétitive avec des conditions de travail imbattable. Cette taxe empêcherait l'innovation dans ce domaine. Apple devrait (envisager) d'ailleurs investir dans la robotisation de la fabrication, pour s'affranchir des sous traitants.
avatar P'tit Suisse | 
@fabyx1 Prix d'une paire de chaussettes en Chine : 0,35 € Prix en grande surface : 5 € http://www.aujourdhuilachine.com/actualites-chine-une-ville-chinoise-dediee-a-la-production-de-chaussettes-1289.asp?1=1&IdVideo=2
avatar cyprienformaticien | 
On tiens la un réel problème auquel la mondialisation fait face. Ce n'est rien d'autre que le développement normal des pays... en voie de développement justement. On a pendant des années délocalisé la production dans des pays ou la main d'oeuvre était basse et on s'est appuyé sur un modèle Labour user/ Kapital Saver. Ceci à eu l'effet positif de permettre une réduction facile et rapide des prix de vente, mais l'effet pervers de réduire l'innovation (productiviste) de manière drastique. Je lisait dans un article économique que pour sortir de la crise, il fallait que la Chine se mette à consommer. Sauf que pour qu'elle se mette à consomer, il faut augmenter les salaires de nos amis chinois, ce qui conduirait à la déstabilisation du modèle labour user/kapital saver (qui sous entends une main d'oeuvre bon marché) et ferait augmenter les couts de production du "made in China". Ces couts de productions répercutés sur les prix occidentaux feront baisser le pouvoir d'achat de... ben de NOUS tiens! Un rééquilibrage des pouvoirs d'achats asiatiques et occidentaux est donc a prévoir (dans un futur encore lointain hein!) et les quelques relocalisations en sont le signe. Un dirigeant visionnaire serait assez malin pour continuer à utiliser la main d'oeuvre bon marché, tout en commencant à investir dans une recherche en techniques de production, afin de se préparer à un basculement vers un économie mondiale orientée Kapital user, labour saver, au lieu de se prendre la "révolution Chinoise" dans la gueule et de devoir faire grimper ses pix de manière inconsidérée, et par la même de se voir obligé de fermer boutique... N'oublions pas les transformtions logistiques: La planète entière consommant, inutile de produire massivement à un endroit et d'exporter dans le reste du monde, il sera plus judicieux de se munir de différentes usinesproches des lieux de consommation, évitant ainsi des couts logistiques injustifiés. C'est ce qu'Apple fait. Bien vu la pomme! 2000 kr tout rond!
avatar sgm | 
@agence.scoop "Sans compter les enjeux énergétiques, et l'impact des transports sur les changements climatiques. Social, energie, environnement, coûts viendront peut être à bout de logique de délocalisation." Un cout social? L'immigration à casser la solidarité des individus dans les pays industrialisé. Une petite émeute ça se règle rapidement. Pense à Sarko... Énergétique? Le pétrole est à prix limite, dès qu'il augmente, ça favorise les investissement dans le rendement énergétique et le solaire (solaire au détriment de l'environnement comme tout les activité humaines) Environnement? Tout le monde s'en fout. Hormis ceux qui s'en servent pour nous imposer des nouvelles taxes qui n'aident en rien l'environnement... "...cette théorie avait négligé les aspirations des peuples à se désaliéner du travail" Pratiquement aucune théorie ne tient compte de l'essence de l'humain: L'esclavagisme. Le maître esclavagiste engrosse ses esclaves qui lui fournit ensuite une main d'oeuvre bon marché. Il n'y a pas eu de réel évolution depuis l'abolition de l'esclavage. Maintenant. C'est l'esclave lui-même qui se fait croire qu'en tant qu'homme libre, que surpeupler la terre et mettre au monde des enfants esclaves qui seront donner en pâture au maitres des capitaux est dans l'ordre des chose et des plus naturels.
avatar lordfpx | 
[quote]le plus petit poste de dépense est l'assemblage, qui revient à 6,54 $ par téléphone"[/quote] Je rêve, ça veut dire que si on double le salaire des ouvriers (je schématise, je sais qu'il n'y a pas que le salaire dedans), ça augmenterait le prix d'un iPhone de.... 6,54$ ???? C'est ça qui me scandalise : la main d'oeuvre ouvrière ne semble plus rien valoir...
avatar regaeman | 
A lala la Robotique ! Déjà que sa remplace nos caissier et nos vendeur de ticket dans le metro mais ou allons nous ! Pensons nous à milliers de familles chinoise qui se retrouverais sans rien si les usines était robotiser ? Vous dites sa car la chine vous semble loin et que en faites vous vous en foutez complétement (se qui vous interresse c'est que le prix du mac et de l'iphone baisse...) de la vie des p"tits chinois mais si demain tous les Usines renault était robotiser et que les ouvriers était virer, Vous direz quoi ? PS: Désolé pour ma très mauvaise syntaxe...
avatar Florent Morin | 
Je préfère payer plus cher un iPhone et ne pas penser au chinois qui l'a monté à chaque fois que je l'utilise... L'idée de la robotisation me semble cela dit assez intéressante : automatisation des fabrications = moins de coûts, plus de productivité, plus à investir dans la recherche. Par contre, les chinois, ils sont mal si on ne fabrique plus chez eux...
avatar Cyber666 | 
Moi ce qui me choque dans cet article c'est la prise de position des rédacteurs : Apple est gentil et aide les salariés de Foxconn. Contrairement à Dell et Hp qui laissent faire. Apple fait de nbeux audits etc... jolis bourrage de crane. Ce site devient une vitrine publicitaire pour Apple. Il a perdu tout esprit critique sur la firme et ses produits.
avatar zoubi2 | 
"[i]les salaires chinois ont augmenté de 50 % depuis 2005, et ont pris 20 à 30 % rien que cette année[/i]" Certes. Mais 50% de zéro ça fait zéro, non? Quant aux pommes du Chili... Moi c'est les échalottes de Nouvelle-Zélande...
avatar chenzo57 | 
c'est maintenant que vous vous rendez compte que les chinois sont humains.... impressionnant l'usine c'est incroyable, pourtant c'était que dans les années 80, moi perso je suis dépassé, j'ose même pas imaginer ce qui ce fait dans les usines à l'heure actuelles !!! Je ne suis pas tout à fait pour une automatisation complète dans les usines, ou vont travailler tous ces gens ? par contre je serais pour une automatisation de la conduite des train et des RER en France !!!
avatar manu1707 | 
merci à la censure de macgé, je vous aime ! je vais devoir aduler les prochaines news apple ! dsl ... ridicule
avatar baronmat | 
Juste en passant... Avez vous remarqué que 80% des employés de l'usine dans la vidéo sont asiatiques???
avatar alenoir | 
Dites donc Anthony, faudrait veiller à pointer vers la source et à créditer l'image en une, quand même :-)
avatar cyprienformaticien | 
Soyons clairs: il faut arréter de croire que la mécanisation des usines va nuire aux chinois. Il faut arrêter de croire que si les chinois se mettent a consommer grace à une augmentation de salaire, et que si les usines s'en vont progressivement de Chine, ils n'auront plus rien à manger. Il faut arrêter de voir les innovations techniques comme des freins à la croissance et à l'emploi. il faut croire que le pessimisme qui règne ici est du à un petit manque de connaissance économiques et de regard retrospectif (ne croyez pas que je prétende être Keynes!) Quelques questions de bon sens: Que son devenu les 90% de population francaise exercant dans l'agriculture avant la révolution? Les machines outils ont elles fait mourir de faim tous les agriculteurs? NON Qu'ont apporté la mécanisation? des produits moins cher qui ont permi de consommer d'autres produits, libérant ainsi des places pour de nouveaux types d'emploi? OUI Plus récement, toutes les usines délocalisée depuis les années 60 ont elles fait monter le taux de chomage en France ou Europe? Non. Le chômage à simplement changé de structure. Pourquoi en irait il différement pour les Chinois? Je ne comprends pas pourquoi cela vous effraie tant de voir que les caissières sont remplacées par des machines alors qu'en même temps, vous réclamez des baisses de prix dans vos supermarchés. Si vous voyez un produit A à 2000€ et un autre B à 100€, alors que ce sont exactement les mêmes, vous choisirez le B... Les multinationales font pareil avec la main d'oeuvre. Rapellons que si Apple fabriquait tout aux US, ce ne serait pas le même prix, et les socialistes les plus engagés seraient les premiers à descendre dans la rue a cause d'une baisse de pouvoir d'achat... Il faut savoir ce qu'on veut!
avatar divoli | 
[quote]Avez vous remarqué que 80% des employés de l'usine dans la vidéo sont asiatiques???[/quote] Oui, d'ailleurs c'est Lenovo qui les fabrique.
avatar divoli | 
[quote]Je ne comprends pas pourquoi cela vous effraie tant de voir que les caissières sont remplacées par des machines alors qu'en même temps, vous réclamez des baisses de prix dans vos supermarchés.[/quote] Parce que tu mélanges tout. La pression exercée sur les fournisseurs ainsi que sur les salariés ne bénéficie même pas aux consommateurs, mais aux grands groupes de distribution eux-même qui s'en mettent plus que jamais plein les poches et peuvent mieux satisfaire leurs actionnaires.
avatar michaelprovence | 
C'est bien que l'euros se dévalue un peu plus et nos usines auront plus de boulot !
avatar pseudo714 | 
Il y en a qui ont vraiment des théories complètement débiles ce serait bien qu'ils arrêtent d'expliquer comment fonctionne le monde surtout que leurs avis ne valent rien puisqu'on prendra les décisions sans eux.
avatar clem95 | 
@cyprienformaticien Il faut pas se voiler la face, les délocalisations nuisent à l'emploi dans les pays occidentaux, je peux te le dire par expérience. A la fin de l'année moi et 155 collègues seront virés parce que notre entreprise délocalise notre activité en Chine. Malgré le plus de 1500 millions d'euros de chiffre d'affaires de l'année dernière et qu'il y ait encore plein de boulot pour nous alimenter les 10 prochaines années. La seule raison est que les profits ne sont pas suffisants pour les actionnaires. Décidément ils en ont jamais assez, ils veulent un Max de pognon et tout de suite. Seulement si toutes les boites font pareil je sais pas à qui ils vont vendre leurs produits. Parce ce que si le chômage continue d'augmenter au même rithme bientôt il en aura pas beaucoup pourront se payer un iPhone. Et c'est pas les chinois payés à 1 euros de l'Heure qui pourront se l'offrir. Pour ton info le produit B il ne vont pas te le vendre 100 euros même s'il coûte 10 euros à produire en Chine, il vont te le vendre 1999 euros, résultat t'auras contribué à la mise au chomage des gens qui produisent le produit A à 2000 euros pour 1800 euros Et dans 10 ans tu te retrouveras au chômage parce que les producteurs du produit A ne pourront pas acheter ce que tu fais toi même. Moi je dis le système dans lequel on vit est complètement bancale et tôt ou tard il y aura une explosion à mois que le peuple chinois se réveille et réclame son du et qu'en Europe les gens reflechisent 5min avant d'acheter quoique ce soit.
avatar fourcadegui | 
article extrèmement interessant on en voudrais encore plus des comme cela
avatar HAL-9000 | 
La future main d'(euvre pas chère du XXIeme siècle : Inde. On ne change rien au business model, mis à part changer la variable "chine" par "inde". Sinon l'article ne nous apprends rien hélas, on sait depuis 1 an que la chine désire faire évoluer son industrie, vers une industrie de pointe (des industries chineses conçoivent depuis plus d'un an des panneaux solaires par exemple). Mais bon, au cas ou des Fanboys (avec oeilleres) se seraient rendus compte de rien (à être trop focal sur Dieu Steve).
avatar gazobu | 
P.R.I $240 profit $360 c'est un bon job c'est un bon, Jobs
avatar mefysto | 
@clem95 : Si on part dans ton raisonnement on ne fais plus rien.. Je sort je ne prends pas de voiture , de vélo de téléphone de car. Je ne lit plus les journaux ( les encres .. ) Plus de télé , d'ordinateurs. Il ne reste que les produits simples et encore toute l'alimentation... Si il n'y avais pas une main d'oeuvre pas cher les progrès de notre siècle ne seraient pas possible. Oui on en profite trop je te l'accorde mais pour le départ d'un produit c'est nécessaire. Et réfléchit aussi sur les emplois. Main d'oeuvre + cadres + Patrons + fournisseurs etc... ça fait beaucoup de monde. Tu enlève la main d'oeuvre pas cher il n'y a aucun de ces emplois qui sont crées. C'est un cercle vicieux.
avatar sgm | 
@pseudo714 "Il y en a qui ont vraiment des théories complètement débiles ce serait bien qu'ils arrêtent d'expliquer comment fonctionne le monde surtout que leurs avis ne valent rien puisqu'on prendra les décisions sans eux. " Comment penses-tu que ceux qui ne font que mépriser les théories des autres vont être pris en considération? Eeee....oui, ceux qui prendront les décisions savent désormais qu'ils ont un allié de plus dans la destruction planétaire et qui de plus se contente de rien en échange.
avatar Mac1978__old | 
Les pièces détachées sont fabriquées aux USA, en Europe et en Corée, envoyées en Chine pour y être assemblées, puis retour en Europe, en Amérique et un peu en Asie pour y être vendues. Si le coût du transport incluait le vrai coût écologique - par exemple à travers une taxe CO2 - la délocalisation de l'assemblage uniquement pour permettre l'exploitation d'ouvriers sous payés non syndiqués - n'aurait plus de raison d'être... Les appareils seraient certes plus chers, mais la planète ne s'en porterait que mieux et les chômeurs occidentaux seraient moins nombreux et ne vivraient pas une pression sur les salaires artificielle car ne prenant pas en compte les coûts réels supportés par la société, mais seulement ceux payés par Apple, HP, et tous les autres.
avatar sgm | 
@Mac1978 "Si le coût du transport incluait le vrai coût écologique - par exemple à travers une taxe CO2" Le cout écologique du transport est ridicule. Comment se peut-il que les politiciens de Greenpeace et des autres politiciens qui ont repris l'idée aient pu faire gober à la population que le cout écologique du transport est autre chose qu'insignifiant par rapport au cout écologique de la surpopulation humaine? Chez les humains c'est du pareil au même: un cataplasme sur une jambe de bois. Par contre pour s'attaquer au vrai problème, soit la surpopulation, on repassera...
avatar GStepper | 
@ sgm Je vois que le "psychanalyste" (en herbe) que tu es semble en pleine forme, cela me ravi. Je n'ai toujours pas vu tes échanges avec Onfray concernant ton mentor... Je suis un peu déçu, mais pas étonné ! ;)
avatar sgm | 
@GStepper "Je vois que le "psychanalyste" (en herbe) que tu es semble en pleine forme, cela me ravi." Des fois un petit rien ensoleille sa journée. "Je n'ai toujours pas vu tes échanges avec Onfray concernant ton mentor... Je suis un peu déçu, mais pas étonné !" ;) Un mentor est habituellement vivant. or freud est mort en 39. Soit 25 ans avant ma naissance... Débattre avec Onfray. La seule chose que je regrette c'est que si Freud était encore en vie. Onfray se ferait poursuivre pour diffamation. Alors débattre avec ce genre d'individu, c'est un peu comme débattre avec Rael. Aucune honnêteté intellectuelle.

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