Le SCSI n'est pas mort : de nouveaux « SSD » arrivent

Pierre Dandumont |

Si vous avez connu les Macintosh des années 80 et 90 ou les PC haut de gamme de cette période, vous connaissez probablement le SCSI : cette interface a fait les beaux jours des Power Macintosh, par exemple. Et comme elle visait essentiellement le monde professionnel et — parfois — celui de l'embarqué, la technologie n'a pas totalement disparu en 2024. Ce qui a poussé la société SSDL (Solid State Disks Ltd) à proposer des disques « modernes », qui remplacent les plateaux des disques durs par de la mémoire flash.

Les deux versions du boîtier.

Il ne s'agit pas directement de SSD, mais de boîtiers de la taille d'un disque dur SCSI, avec un adaptateur SCSI vers SATA intégré. Les SCSIFlash-Fast contiennent donc soit une carte CFast (une évolution des cartes CompactFlash avec une interface SATA), soit un SSD M.2. Compte tenu des caractéristiques annoncées, il ne s'agit pas d'un SSD M.2 NVMe en PCI-Express, mais bien de la variante SATA (de plus en plus rare).

L'avantage des boîtiers vient de la compatibilité : ils existent avec une prise 68 broches ou une prise 80 broches (SCA), et une connexion USB permet de configurer l'ID, la version exacte de la norme, la taille des secteurs, etc. La consommation annoncée est de 0,8 W (pour l'adaptateur, sans le stockage) et les performances élevées : jusqu'à 80 Mo/s. Le communiqué de presse indique par ailleurs qu'il est possible de fournir des périphériques préchargés avec des données, pour ceux qui veulent remplacer directement un disque dur par le boîtier.

Sur le papier, il s'agit essentiellement d'un BlueSCSI survitaminé : nous avons déjà parlé de ces petites cartes, qui permettent de remplacer un disque SCSI par un adaptateur avec une carte microSD, et les fonctions semblent assez proches. Mais le BlueSCSI a un défaut : des performances plutôt faibles (de l'ordre de 10 Mo/s au mieux), liées aux cartes microSD et au Raspberry Pi Pico qui sert de cerveau à l'adaptateur.

BlueSCSI v2 : un Raspberry Pi Pico pour remplacer le disque SCSI d

BlueSCSI v2 : un Raspberry Pi Pico pour remplacer le disque SCSI d'un vieux Mac

Le BlueSCSI a par contre un avantage : un prix faible (vous pouvez trouver la v1 pour quelques dizaines d'euros) quand la solution de SSDL n'a pas de prix. Et quand une société ne communique le prix qu'à la demande pour un marché de niche, c'est généralement qu'il est (très) élevé.

Tags
#SCSI #SSD
avatar raoolito | 

"les performances élevées : jusqu'à 80 Mo/s."

Heuuuuu... j'ai un disque toshiba de 16to qui tourne a 250 mo/s en usb 3.0
Alors leur truc je ne vois pas l'intérêt

avatar hartgers | 

Vous êtes certain d’avoir lu l’article ?

avatar Berechit | 

@hartgers

Je ne crois pas : c’est le risque de la lecture rapide auquel nous sommes tous soumis !!

avatar MarcMame | 

@Berechit

« c’est le risque de la lecture rapide auquel nous sommes tous soumis !! »
———
Tous ?
Non.

avatar MGA | 

@Berechit

Il ne faudrait pas confondre lecture rapide, lecture à coté de la plaque, absence de lecture et manque de perspective. Car la lecture rapide c’est comprendre le sens du texte rapidement et non perdre son temps en ne comprenant rien lentement. 😅

avatar raoolito | 

@hartgers

Je viens encore de le relire et oui je l'avais lu.
Visiblement j'ai raté quelque chose et je suis open à toute explication supplémentaire !

avatar Pierre Dandumont | 
Ton disque USB 3.0, tu ne peux pas le mettre dans une machine qui a du SCSI, en fait. L'intérêt, c'est remplacer un disque SCSI par un truc rapide. Mais évidemment que si on peut mettre du SATA ou du SAS, on le fait.
avatar raoolito | 

@Pierre Dandumont

Un pont scsi - sata!! Ok la je comprend mieux, mais donc on parle bien de cas spécifique où on ne peut pas mettre autre chose, d'où le marché de niche et d'où le possible prix
Merci 🙏🏽

avatar Derw | 

@Pierre Dandumont

Comme @raoolito je n’ai pas bien compris l’article. J’ai bien compris que cela apporte plus de performance à des machines qui utilisent cette vieille connectique, mais je ne vois aucune machine concernée, à part de vieux bouzins comme mon LC III… Du coup, je n’ai aucune idée concrète d’utilisation (et donc de marché) qui justifie l’ingénierie développée (?).

avatar stefhan | 

Bah comme indiqué dans l'article, la technologie serait encore utilisée aujourd'hui d'où l'intérêt d'en parler pour ceux qui sont concernés. Mais je conçois que j'ai la même question que vous : pour qui et pour quoi ?

avatar DahuLArthropode | 

@Derw

"je n’ai aucune idée concrète d’utilisation"

Moi non plus, mais dans l’industrie, il peut y avoir des systèmes parfaitement opérationnels mais qui emploient des technologies devenues obsolètes depuis leur conception, et qu’il n’est pas raisonnable de refaire de fond en comble.

avatar MarcMame | 

@Derw

"Du coup, je n’ai aucune idée concrète d’utilisation (et donc de marché) qui justifie l’ingénierie développée (?)."

————-
Il n’y a pas que les ordis mais de nombreux équipements pro qui peuvent nécessiter de rester actifs pour des raisons d’archivages ou d’utilisation actuelle encore pertinente.
Dans le domaine de l’audio, la plupart des DAW ne fonctionnaient quasi exclusivement qu’avec du SCSI entre la fin des années 80 jusqu’en 2010.

L’automation et le software des consoles d’enregistrement et de mixage de ces années étaient également basées sur des disques SCSI. Et nombres de ces consoles sont encore en usage quotidien dans le monde.

L’usage du SCSI dans l’industrie est probablement encore plus important.

Ce ne sont pas les exemples qui manquent.
Ce qui manque, ce sont les disques, d’où ce produit.

avatar Derw | 

@MarcMame

Merci pour cette explication qui éclaire l’intérêt économique de ce type de produits…

avatar hartgers | 

Tout tient dans un mot clé répété dans l'article : SCSI.

avatar raoolito | 

@hartgers

🙏🏽👌🏽

avatar MarcMame | 

@raoolito

"Heuuuuu... j'ai un disque toshiba de 16to qui tourne a 250 mo/s en usb 3.0
Alors leur truc je ne vois pas l'intérêt"

———-
Tu n’en vois pas l’interêt parce que tu ne comprends visiblement pas l’usage de cette interface.

C’est comme si je te disais que j’avais un NAS doté de 16To de SSD qui débite du 2,5 Go/s alors ton truc en USB 3.0 j’en vois pas l’interêt.

avatar Sica | 

C’est pour remplacer mes disques durs dans mon Nas ???

avatar marc_os | 

@ Sica

> C’est pour remplacer mes disques durs dans mon Nas ?

La connectique interne à ton NAS est en SCSI ? 😳

avatar FearOzz | 

Mon Atari TT pourrait s'en régaler ;-)

avatar MarcMame | 

@FearOzz

"Mon Atari TT pourrait s'en régaler ;-)"

———
Un Atari TT ?
Mazette, c’est un proto ?
Mets le sur eBay et devient riche !

avatar Derw | 

@MarcMame

Il l’est peut-être déjà…

avatar FearOzz | 

@Derw
Non pas du tout, l'ensemble de ma collection Atari a été constitué quand j'étais chomeur ! Mais c'était une époque (tout début 2000) ou ces machines étaient considérées comme has been et tout le monde s'en débarrassait pour des bouchées de pain. Ça n'est effectivement plus le cas aujourd'hui...
@MarcMame
L'Atari TT n'est pas du tout un prototype. C'est une workstation qui venait concurrencer les gros Mac II, l'Amiga 3000, le premier NeXT... Équipée d'un 68030 + copro 68882, elle supportait les écrans 19" monchromes en standard, incluait un contrôlleur SCSI. Une machine plutôt bien née, efficace, qui a eu son petit succès dans le milieu de la PAO (surtout en Allemagne), mais arrivée un poil trop tard.
Elle a eu droit à un portage de Unix SVR4 qui était "tendance" à l'époque.

avatar MarcMame | 

@FearOzz

Au temps pour moi, je pensais que ce n’était qu’une coquille pour citer le ST. J’avais oublié la courte existence de cette machine. 👍🏼

avatar claude72 | 

"L'avantage des boîtiers vient de la compatibilité : ils existent avec une prise 68 broches..."

68 broches, c'est pas plutôt de l'ultra wide SCSI ?
Et avec un taux de transfert de 80 Mo/s, ça serait même de l'ultra2 wide SCSI ?

avatar occam | 

@claude72

> "68 broches, c'est pas plutôt de l'ultra wide SCSI ?"

Yep, à peu près, bien que l’équivalence entre logique/protocole et connecteur ne soit pas 1:1.
HD68 était principalement attelé au Wide SCSI-2. Et/ou SCSI-3.
Mais c’était un peu le bordel côté voltage, si mes souvenirs sont exacts.

avatar FearOzz | 

Pour ceux qui ne comprennent pas l'intérêt d'un truc "lent" de 80Mo/s, cet appareil se destine à deux cibles :
-les "retro enthousiasts" qui vont retaper des vieux Mac, Atari, Commodore, NeXT, et qui auront la nécéssité de remplacer le disque (parce qu'il est mort par exemple) et qui trouveront les prix des disque d'occasions prohibitifs, ou qui voudront simplement une solution plus silencieuse. Bien sur, 80Mo/s pour ce type de machine, c'est déjà plus que la plupart des contrôlleurs sur lesquels ça sera branché.
-le milieu industriel, sans doute attaché à de très vieux équipements amortis ou tout simplement plus suivis, et pour lesquels il faut trouver une solution de remplacement pour un système de démarrage et/ou stockage défaillant
C'est la même idée générale que le Gotek, qui lui s'occupe des disquettes.

CONNEXION UTILISATEUR