Vivaldi et Brave dénoncent FLoC, la nouvelle machine de personnalisation des publicités de Google

Anthony Nelzin-Santos |

Chrome 89 intègre les premières pièces de la nouvelle machine de personnalisation des publicités de Google, FloC, qui regroupe les utilisateurs en « cohortes » aux intérêts similaires. Avec FloC, Google ambitionne d’abandonner les cookies sans renier la publicité ciblée, son activité première. Voilà qui pose un problème aux développeurs des navigateurs Vivaldi et Brave, qui font grand cas de la confidentialité, mais utilisent le moteur de rendu Chromium… conçu par Google.

Image Vivaldi.

« Nous défendons le droit de nos utilisateurs à la confidentialité » déclare Jon von Tetzchner, CEO de Vivaldi, « nous n’approuvons ni le pistage ni le profilage, même déguisé ». « Brave s’oppose à FloC », ajoute Brendan Eich, CEO de Brave, « et toute autre fonction conçue pour partager vos informations personnelles et vos intérêts sans votre consentement pleinement éclairé ». Les deux entreprises travaillent à désactiver FloC dans le moteur de rendu Chromium.

Depuis quelques jours, Google éprouve le système de formation de cohortes auprès d’une petite partie des utilisateurs de la dernière version de Chrome dans une dizaine de pays. L’association de protection des libertés sur le web EFF propose un site web pour vérifier la présence du FLoC ID, un identifiant vous assignant dans une cohorte, dans votre navigateur. Cet identifiant résulte de l’analyse de votre historique de navigation dans la dernière semaine.

Une cohorte rassemble « quelques milliers » d’utilisateurs, explique Google, dont l’étude porte actuellement sur 33 000 groupes. Les sites web peuvent demander l’identifiant FLoC pour personnaliser leurs publicités, selon que tel utilisateur fasse partie de la cohorte des amateurs de technologies qui tricotent ou de la cohorte des amateurs de voitures qui vapotent, par exemple. Google assure prévenir la formation de cohorte autour de sujets « sensibles », qu’ils soient sanitaires ou politiques, sans détailler les critères retenus.

Sans être aussi précises que les profils enregistrés dans les cookies et le stockage local, qui permettent d’identifier un utilisateur donné, ces cohortes ne sont rien d’autre qu’une empreinte numérique, qui assurent le ciblage de profils très spécifiques. C’est tout l’enjeu : Google veut précéder la disparition annoncée des cookies, notamment sous la pression d’Apple, mais préserver son modèle économique, qui repose presque entièrement sur la publicité personnalisée.

« FLoC partage des informations sur vos habitudes de navigation avec des sites et des annonceurs qui n’auraient autrement pas accès à ces informations », dénonce Brave, qui est pourtant coutumière des scandales liés au détournement de la navigation. « Enlevons les gants », dit Vivaldi, « FLoC est une technologie de pistage intrusive. » Reste à savoir si la désactivation de FloC dans ces navigateurs sera pérenne, ou s’il deviendra intrinsèque au moteur Chromium.

avatar jackhal | 

Pour info, les sites web peuvent demander à ce que les données de navigation sur leur site ne soient pas exploitées par FLoC avec le header suivant :
Permissions-Policy: interest-cohort=()

Mieux que rien... mais à peine.

avatar Liena1 | 

Firefox, pi-hole et liste de blocage... un bon cocktail 😎
(Et possibilité de liste blanche pour les sites qu’on aime)

avatar Moonwalker | 

L’éternel combat de la lance et du bouclier.

avatar ClownWorld 🤡 | 

Merci Apple

avatar TomCom | 

J'ai tellement bien embrouillé Google que YT me sert des pubs automobiles en allemand, quoique je sois français et n'ai pas de bagnole, mais si l'on me range dans une catégorie, même bien ciblée, j'arrêterai de me compliquer la vie parce que trier les cookies est vraiment chronophage.
L'anonymat relatif me suffit. Et la ruine de fesse-bouc, qui a fait son beurre avec Trump et les sites complotistes. Google est un service public, par comparaison.

avatar wataru | 

@TomCom

Bah moi aussi j’ai des pubs en allemand ! oh wait… j’habite en allemagne…

avatar Arnaudvietnam | 

@wataru
Moi, j'ai les pubs en vietnamien.

Je ne sais pas comment marche Google pour détecter la langue des pubs.

Si il utilise que l'Ip, c'est assez faible.

avatar Furious Angel | 

@TomCom

Mais… quel est l’intérêt de voir des pubs qui ne t’intéressent pas et dans une langue étrangère ? En quoi c’est une victoire ?

avatar jb18v | 

@Furious Angel

Et après il lance des cookies, pour brouiller.

avatar TomCom | 

C'est des pubs de dix secondes pour des produits que je ne serai jamais tenté d'acheter. J'économise pour le nouvel iMac...

avatar v1nce29 | 

Si on en croit mon profilage publicitaire je suis intéressé par les sièges de tracteur (haut de gamme) et par les drones. Pas les drones de 500g ni même de 30Kgs, non non les drones militaires avec missiles et tout et tout. Il veut absolument que j'achète un module de commandes à 50.000 dollars.

Pourtant je ne prévois pas d'attaquer un pays qui se termine en "stan".
Pas dans l'immédiat.

avatar f3nr1l | 

Ah dommage, "Pas pour l'instant" aurait sonné tellement mieux...

avatar stahl_ | 

Si au passage Brave pouvait se révolter contre le cookie que met en place google qui nous log automatiquement sur tout ses services : google.com, youtube.com, drive.google.com, ... Parce que ce cookie il a vraiment, mais alors vraiment pas bon goût !

avatar Sic transit | 

Bah sinon suffit d'utiliser 3 navigateurs : Firefox pour le surf normal, Safari pour le pron et le darkweb, Chrome pour les merdvices Google en mode loggé. Le tout derrière un VPN…

avatar Bigdidou | 

Ça alors, j’ignorais totalement ce qu’était ce Vivaldi.
J’étais persuadé que c’était une sorte de répondeur téléphonique qui diffusait une petite musique légère et entraînante évoquant le printemps (j’ignore bien pourquoi et comment...).
Comme quoi, il faut savoir réviser ses représentations avec humilité.

avatar rikki finefleur | 

C'est un bon navigateur que j'utilise , et trop méconnu.

avatar YAZombie | 

Pour moi c'est la souplesse de l'interface qui gagne en l'occurrence, en particulier les onglets à droite/gauche. Ça m'a permis de remplacer Ferdi et ses déclinaisons, dont le développement stagne, et qui devenaient lourds de toute façon. Vivaldi est dans son espace en plein écran avec tous les services que j'utilise quotidiennement dans des onglets épinglés et réduits aux favicons, de WhatsApp à Twitter en passant par Skype et GDrive. Franchement c'est top.

avatar Matlouf | 

Pour ceux qui n'avaient toujours pas compris que si Google a créé Chrome, c'est pas par pure philanthropie, bien au contraire.

avatar marc_os | 

« Avec FloC, Google ambitionne d’abandonner les cookies sans renier la publicité ciblée »

Le RGPD leur a fermé la porte, maintenant ils veulent entrer par la fenêtre !

avatar bouh | 

Si je comprends bien, il suffit de ne pas utiliser chrome ?

avatar Moonwalker | 

Pas si sûr.

Beaucoup de navigateurs sont basés sur Chromium. Opera, Brave, Vivaldi, Edge, etc. Si Google inclus son mécanisme dans les couches profondes du projet de base, ça va faire des problèmes.

avatar bibi81 | 

En effet, il ne faut pas utiliser Chrome et ses dérivés. Firefox n'est pas concerné par FLoC par exemple.

avatar Moonwalker | 

La base Chromium n’est pas mauvaise en soi. Cela donne quelques bons navigateurs qui proposent d’autres choix que Safari ou Firefox.

Personnellement, je suis pour la diversité.

Maintenant, si Google profite de sa prépondérance pour imposer FLoC dans le projet de base, cela va obliger les autres à se soumettre ou à créer un fork. À therme, maintenir le fork sera beaucoup plus difficile que de construire à son idée sur la base commune.

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