Photoshop 7

La redaction |
Nous parlons ici DU logiciel que tout le monde (en particulier les milieux professionnels) attendait de voir porté sur OS X. Photoshop a maintenant 12 ans et est devenu incontournable dans le domaine du traitement de l’image et des arts graphiques en général. Cela s’illustre par le fait qu’Apple lui-même en était arrivé à supplier Adobe de terminer cette mise à jour au plus vite, sachant que les ventes de son nouvel OS ne décolleraient pas avant sa sortie. C’est maintenant chose faite et nous allons découvrir ici si l’attente en valait la peine. Cette nouvelle version est indispensable pour tous les « switchers », mais en dehors de la compatibilité avec Jaguar, voyons un peu ce qu’elle apporte de nouveau…


Pour OS X… et OS 9

Photoshop 7 s’installe sans problème aussi bien sous Mac OS 9 que sous OS 10.1 - 10.2. L’interface en elle-même n’a pas vraiment changé, à part un petit côté Aqua (le même que pour Illustrator/InDesign, cohérence oblige). L’utilisateur ayant déjà travaillé sous une ancienne version ne se trouvera donc pas perdu sous dans un nouvel environnement de travail mystérieux.


Malheureusement, la quasi-totalité des modules que vous avez achetés et installés sous Photoshop 6 ne fonctionnera pas avec la version 7. Si vous travaillez depuis OS X et les utilisez régulièrement, renseignez-vous sur leur disponibilité et leur prix avant de faire le passage pour éviter de mauvaises surprises…


Performances

Dans ce domaine, il semble qu’Adobe ait fait du bon travail de portage (contrairement à Illustrator qui était leur première expérience pour OS X). Sur mon G4/400, avec une Radeon Mac Edition et 512 Mo de RAM, Photoshop reste parfaitement utilisable. Certaines fonctions sont plus lentes que sous OS 9 (scripts et travail en chaîne). Par contre, certains rendus ou fonctions avancées sont nettement plus rapides avec la version 7 (optimisation pour Altivec).


Lorsque nous parlons de performance, la stabilité joue un rôle prépondérant. Cela est d’autant plus vrai dans le cas d’un logiciel professionnel utilisé en milieu de production. J’ai souffert de temps à autre de « plantages » avec Photoshop 6, mais cela ne m’est que très rarement arrivé sous OS X. De plus, la mémoire protégée m’a permis de redémarrer l’application sans perdre davantage de temps.

Voyons maintenant plus en détail les nouvelles fonctionnalités de cette version 7


L’interface

Le changement le plus visible à ce niveau est l’ajout de l’explorateur de fichier (File Browser). Les utilisateurs de Photoshop Elements sauront de quoi je parle. Pour les autres, c’est une nouveauté. Il s’agit d’une palette flottante qui vous permet de naviguer dans votre système de fichiers. De nombreuses fonctions, telles que la prévisualisation (directement depuis l’appareil photo également), l’affichage des informations au format EXIF (provenant de votre appareil numérique) ainsi que la possibilité de renommer en série vos photos en font un outil parfaitement utilisable. Il est clair cependant, que toutes ces fonctions ne sont pas aussi intuitives que sur iPhoto (le public visé n’est pas le même non plus…). Un autre outil intéressant vous permet d’effectuer une rotation sur les images de prévisualisation. Lors de l’ouverture du fichier, Photoshop va directement appliquer la rotation effectuée auparavant.






Plus important encore pour les professionnels travaillant en milieu de production, vous pouvez maintenant enregistrer votre espace de travail. Si vous devez créer des boutons pour votre site ou retoucher une image destinée à l’impression, vous n’utiliserez pas les mêmes palettes ou fonctions. Vous pouvez maintenant enregistrer votre espace de travail (configuration et positionnement des palettes) et appeler votre environnement souhaité très facilement.


La fenêtre de prévisualisation d’impression a également été améliorée et vous pouvez l’utiliser pour redimensionner ou repositionner votre image. Très pratique…






Outils correcteurs

Lorsque vous travaillez sur des images scannées, il arrive fréquemment que le document original soit endommagé par endroits (rayures, taches, etc.). Il a toujours été possible de corriger ces imperfections, mais cela demandait beaucoup de temps et de nombreuses manipulations pour un résultat souvent approximatif.

Cet outil se présente soit sous la forme d’un tampon (globalement similaire à l’outil de clonage), soit sous la forme d’un lasso. Le principal avantage de cette nouvelle fonction réside dans le fait que la zone à traiter conserve l’ombrage, la tonalité et la texture originale. Conséquence : On ne voit quasiment pas les joints… Comme pour l’outil de clonage, il vous suffit d’utiliser comme base une portion de votre document utilisant une texture similaire. Il va de soi qu’un outil automatique comme celui-ci ne donnera pas de résultats parfaits. Cependant, le gain de temps est tel par rapport aux retouches manuelles que cette fonction est devenue une de mes favorites…






Le moteur de peinture

Vous pouvez maintenant (et il était temps) appliquer de nombreux effets à votre pinceau (taille, forme, inclinaison, densité, texture, flous). Ces fonctions étaient attendues depuis longtemps. L’effort est louable, cependant n’espérez pas obtenir des résultats extraordinaires (les possibilités offertes n’arrivent pas à la cheville de Painter, par exemple). Il reste à voir si ces outils évolueront par la suite…





Production

Les milieux professionnels (public cible de ce produit) apprécieront Photoshop 7 pour son support Applescript et Javascript. Il est à noter cependant que le plug-in ne fait pas partie de l’installation de base et doit être téléchargé sur le site d’Adobe. Un autre ajout intéressant dans ce domaine est la possibilité de prédéfinir les attributs des outils que vous utilisez. Si vous utilisez souvent le crayon, de taille 20 avec certains effets propres à vous, le fait de pouvoir enregistrer ces réglages représente un gain de temps considérable. Ajoutez à cela l’enregistrement des espaces de travail (lire interface) et les efforts d’Adobe pour faciliter le travail de cette catégorie d’utilisateurs semblent évidents


Le Web…

Logiciel partenaire de Photoshop, Adobe ImageReady a également subi quelques modifications et améliorations.


Le premier outil à mentionner est la nouvelle palette « transformation par souris » (Rollover). Même si à mon opinion cet outil n’est pas encore très abouti, c’est un pas dans la bonne direction et les manipulations dans ce domaine en sont grandement facilitées.


Vous pouvez maintenant enregistrer vos documents au format WBMP (PDA et appareils sans fils). Les Meta datas XMP peuvent également être intégrées aux images enregistrées pour le Web.


Si vous désirez enregistrer une image en gif, la sélection de la couleur transparente a été améliorée. Vous pouvez également sélectionner une portion de votre image et protéger sa qualité visuelle. Lors du processus d’optimisation, ImageReady sera plus strict avec la section choisie (par exemple, du texte sur une image de fond). Les développeurs Web apprécieront !

Une option vous permet également de tricher avec la transparence des couleurs et de simuler plus d’une couleur transparente dans une image de format gif ou PNG






Autres ajouts

Dans le domaine de la gestion des couleurs, une nouvelle fonction est apparue aux côtés de niveaux automatiques. Il s’agit de couleur automatique. Les différences entre ces fonctions sont relativement subtiles, mais j’ai remarqué à l’utilisation que les résultats produits par cette fonction sont généralement excellents.


Adobe a inclus un correcteur orthographique (17 langues), disponible depuis la palette flottante caractère. Je suppose que cela peut être utile dans certains cas, même si je n’utilise que rarement de longs textes sous Photoshop.







Enfin, j’aimerais préciser que le manuel de cette application (440 pages) a été amélioré. Il est plus clair et facile à utiliser. L’aide est donc disponible soit par ce biais ou en ligne en utilisant votre navigateur.



Conclusion

Photoshop 7 est une mise à jour bien aboutie et qui ne pose pas de problème particulier. L’accent a plus été mis sur l’amélioration des fonctions présentes et l’ajout de petits outils que sur l’introduction de réelles nouveautés. Ce logiciel est mature, stable, efficace et nous comprenons à l’utilisation le pourquoi de sa dominance sur le marché. Le seul grief que j’ai et que je maintiens envers Adobe est leur manque de réactivité pour les mises à jour de leurs applications en français (et autres langues, bien sûr). C’est la raison pour laquelle j’utilise principalement des versions US de leurs programmes.


Recommandations

Si vous êtes un amateur ayant besoin de retoucher quelques photos de vacances pour les imprimer, les publier sur Internet ou les envoyer par e-mail, Photoshop Elements (ou un partagiciel/gratuiciel comme Goldberg ou iPhoto) vous suffira amplement.


Si vous êtes un professionnel travaillant dans un environnement de production, cette mise à jour est très intéressante, ne serait-ce que pour les capacités de scriptage et d’enregistrement de vos espaces de travail/outils qu’offre cette version 7. Vérifiez juste la disponibilité de vos plug-ins avant de faire le saut.


Si vous êtes un utilisateur occasionnel de Photoshop, sous OS 9 et que l’environnement Classic ne vous dérange pas, l’utilité de cette mise à jour est discutable, les seuls nouveaux outils (pas vraiment indispensables) étant les brosses ainsi que les outils correcteurs. Cela justifie-t-il cet investissement ?


Enfin, si vous ne voulez plus utiliser OS 9, vous n’avez pas vraiment le choix. C’est ce qu’espère Adobe…

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