Tesla annonce ses nouvelles intentions pour la conduite autonome

Nicolas Furno |

Tesla tenait une conférence hier soir, non pas pour présenter une nouvelle voiture, mais pour faire un point sur ses avancées en matière de conduite automobile. Trois heures de présentation pour dévoiler le nouvel ordinateur du constructeur dédié à l’électrique, un ordinateur suffisamment puissant pour enfin offrir la conduite autonome promise depuis des années par Elon Musk. Et dont voici une présentation, diffusée hier par Tesla :

Si vous avez l’impression que l’histoire se répète ou qu’Elon Musk commence à radoter, ce n’est pas qu’une impression. Le patron de Tesla a déjà donné plusieurs dates et déjà annoncé que tous les véhicules produits étaient prêts pour la conduite autonome. La dernière fois, c’était en 2016 et le CEO promettait alors une démonstration fin 2017 et le déploiement de la conduite autonome pour 2018 (lire : Tesla se prépare pour la conduite vraiment autonome).

Inutile de dire que ce plan-là ne s’est jamais réalisé. Tesla a eu du mal à lancer la production de la Model 3, ce qui explique une partie du retard, mais c’est aussi qu’Elon Musk avait, encore une fois, sous-estimé la difficulté et sur-estimé l’avancée de son entreprise. Alors naturellement, ses nouvelles déclarations doivent être considérées avec cet historique et peut-être que l’on refera un point dans quelques années en soulignant à nouveau le retard du constructeur.

Un nouvel ordinateur surpuissant et taillé pour la conduite autonome

Quoi qu’il en soit, Tesla annonçait hier que toutes les Model S, 3 et X actuellement en production sont équipées sur le plan matériel pour la conduite autonome. La seule chose qui manque encore, c’est le logiciel, mais Elon Musk est confiant : ce devrait être réglé l’année prochaine. Pour le dire autrement, la conduite autonome devrait être une réalité mi-2020, au moins aux États-Unis1. Tesla n’a pas modifié la batterie de capteurs à l’extérieur de ses voitures, c’est l’ordinateur qui traite les données qui a été revu.

Jusque-là, Tesla utilisait une solution clé-en-mains fournie par Nvidia. Son nouvel ordinateur a toutefois été développé en interne, au sein d’une équipe menée par Pete Bannon, ancien de PA Semi et d’Apple qui a travaillé sur les premiers SoC qui ont équipé iPhone et iPad. C’est un ordinateur dédié entièrement à la conduite autonome et à la vision par ordinateur (apprentissage automatisé pour décrypter une image) qui doit analyser le contexte transmis par les huit caméras qui équipent toutes les Tesla. Par rapport à l’ordinateur précédent, cette nouvelle génération peut analyser 21 fois plus d’images par seconde, une puissance de calcul adéquate pour obtenir les informations nécessaires à la conduite autonome.

Ce nouvel ordinateur a été conçu pour être physiquement identique à l’ancien, un point essentiel puisque Tesla a promis un remplacement gratuit pour toutes les voitures récentes associées à l’option de conduite autonome. Il est aussi moins cher à produire et ne consomme pas plus que l’ancien modèle, un point important pour éliminer tout impact sur l’autonomie des voitures. Et il est « le meilleur au monde… objectivement », a souligné Elon Musk avec sa mesure habituelle.

Outre sa puissance supplémentaire, cet ordinateur a l’avantage d’être complètement redondant. Il est équipé de deux puces FSD, deux systèmes complètement indépendants qui travaillent en parallèle en temps normal pour améliorer la conduite autonome, mais peuvent agir seul en cas de défaillance de l’un des deux éléments. Tesla a tout prévu pour éviter les pannes, y compris deux alimentations totalement indépendantes, ce qui a permis à Elon Musk d’affirmer que la fiabilité de l’ordinateur sera infiniment supérieure à celle d’un esprit humain.

Détail du SoC dessiné par Tesla qui est le composant au cœur de l’ordinateur. Samsung produira ces puces pour Tesla.

Elon Musk n’a pas pu s’empêcher de défendre une nouvelle fois son choix des caméras au détriment du LIDAR. Tesla fait cavalier seul dans ce domaine, les autres acteurs dans le monde de la conduite autonome s’appuient sur ce laser qui peut donner une vue en trois dimensions du monde autour du véhicule. Le CEO a répété à plusieurs reprises que les LIDAR étaient coûteux, encombrants et inutiles à partir du moment où les données fournies par les caméras sont correctement analysées.

Par exemple, un LIDAR détectera un objet sur la route, mais pas sa nature, alors qu’une caméra peut faire les deux et juger s’il s’agit d’une roue ou d’un sac plastique gonflé par le vent. Autre exemple donné hier, celui d’un cycliste qui veut tourner devant la voiture, ce que Tesla devrait pouvoir détecter en suivant son visage, là où le LIDAR ne verra qu’un cycliste sans « comprendre » ses intentions. Pour enfoncer le clou, Tesla a présenté un nuage de points 3D comme le proposerait un LIDAR, mais reconstitué à partir des huit caméras.

Naturellement, rien n’empêche les concurrents de Tesla d’ajouter des caméras pour enrichir les données du LIDAR avec les mêmes informations. Elon Musk n’a pas évoqué cette option, on s’en doute, mais il reste campé sur ce choix et le développement du nouvel ordinateur, spécialisé dans l’intelligence artificielle et les réseaux neuronaux pour offrir une vision informatique fiable. Est-ce que ce pari sera une erreur qui forcera Tesla à ne pas tenir toutes ses promesses pour ajouter des LIDAR à ses véhicules ? L’avenir le dira…

Robotaxi, le service de conduite autonome de Tesla

En offrant (enfin) la conduite vraiment autonome en 2020, Tesla devrait alors pouvoir passer à la phase suivante de son plan : le service de conduite autonome partagé. En clair, transformer les voitures du constructeur en taxi robotisé, un service qui est logiquement nommé « Robotaxi » et qui pourrait être lancé dès 2020 dans certaines villes américaines.

Tesla imagine une app qui ressemble fort à celle d’Uber.

Pour les clients, l’idée serait la même qu’avec Uber et compagnie. Vous pourrez louer une voiture pour aller d’un point à un autre, sauf qu’il n’y aurait aucun conducteur derrière le volant. En termes de prix, Elon Musk a indiqué qu’il pourrait être d’un dollar par miles, soit environ 50 centimes d’euros par kilomètre parcouru.

Pour les propriétaires de Tesla, Robotaxi sera une opportunité de rembourser leur achat en ajoutant leur voiture au service de partage. L’idée étant que, tant que vous ne l’utilisez pas vous-même, la voiture pourra être louée par n’importe qui en conduite autonome et vous rapportera de l’argent, sur le modèle d’AirBnB.

Elon Musk a indiqué que l’on pouvait espérer gagner jusqu’à 30 000 $ par an en participant au service Robotaxi. Ce chiffre est un idéal théorique, mais l’idée centrale est que votre voiture pourra servir et se rembourser puis vous enrichir quand vous ne l’utilisez pas. Ce n’est pas une idée nouvelle, mais Tesla sera bien le premier à la concrétiser… en tout cas si cette promesse de 2020 est tenue, ce qui n’est pas rien.

Outre les voitures des propriétaires de Tesla, Robotaxi sera alimenté par des Model 3 dédiées, modifiées par le constructeur pour en retirer le volant à l’avant. Ces voitures ne seront pas nouvelles, il s’agira en fait des modèles revenus des offres de location longue durée (leasing). Avec la Model 3, Tesla a modifié le contrat de location, si bien qu’il n’est pas possible d’acheter la voiture à la fin du contrat. La firme compte récupérer tous les véhicules et les convertir en taxis.

Une Model 3 sans volant, véhicule dédié au service Robotaxi et donc à la conduite totalement autonome.

Pour que ce service soit rentable, Tesla va encore améliorer la fiabilité des voitures. Une nouvelle batterie, qui devrait entrer en production en 2020, a été pensée pour tenir pendant 1,6 million de kilomètres, tout comme les moteurs électriques des Model 3 et toutes les pièces maîtresses. Les Tesla en mode Robotaxi devraient tenir pendant plus de dix ans en roulant autour de 150 000 km par an, à raison de 16 heures par jour à une moyenne de 25 km/h.

Comme sur le LIDAR ou les caméras, Tesla semble bien seul à continuer de promettre une conduite totalement autonome, même sans conducteur, à court terme. Le groupe PSA, par exemple, a renoncé il y a quelques mois à ses ambitions dans le domaine, en visant une conduite autonome de niveau 3 seulement, soit quasiment le niveau actuel des Tesla où la supervision du conducteur reste nécessaire. Le PDG de Ford a indiqué dernièrement avoir sous-estimé la difficulté et la conduite autonome promise par son groupe pour 2021 sera plus limitée que prévue finalement.

Est-ce que Tesla a une vraie avance sur tous ses concurrents dans ce domaine ou bien s’agit-il à nouveau de fantasmes de son patron ? Il faudra attendre 2020 pour en juger… mais on peut souligner que Tesla a tenu ses promesses jusque-là. Avec beaucoup de retard, certes, mais le « Master Plan » d’Elon Musk se déroule toujours comme prévu, pour le moment (lire : Tesla : les nouveaux commandements d'Elon Musk).


  1. Pour des raisons légales, le déploiement sera nettement plus lent dans le reste du monde. Et puis, Tesla travaille uniquement sur la navigation nord-américaine, avec ses spécificités et sans tenir compte des particularités que l’on a en Europe. ↩︎

avatar fte | 

@macinoe

"car simplement irréalisable."

Ah bon ? Comme ça.

avatar jeannotsarge | 

Apparemment doubler les véhicules par la droite sur autoroute ne pose pas de problème à l’ordinateur… Peut-être est-ce autorisé aux États-Unis ? J’y ai conduit il y a fort longtemps et je ne m’en souviens plus...

avatar Nicolas Furno | 

@jeannotsarge

Oui, c'est autorisé, vous imaginez bien sinon que Tesla n'aurait pas diffusé cette vidéo.

C'est pour ça que je disais que le modèle de conduite autonome a été créé pour le contexte américain. Même si Tesla a raison sur 2020, ce sera pour les États-Unis et il restera sans doute pas mal de temps ensuite pour que la conduite autonome arrive en Europe et ailleurs. Et pas que pour des raisons légales.

avatar macinoe | 

Même aux USA, les règles ne sont pas les mêmes d’un état à l’autre. pour les limitations de vitesse par exemple.

Mais bon, faire des règles en fonction de la localisation, c’est du boulot, mais c’est totalement possible.

Le problème n’est pas là. Le problème c’est les règles non écrites, les conventions sociales, les comportements imprévisibles.

La traversée de Mumbay en heure de pointe par exemple.

avatar Nicolas Furno | 

@macinoe

Les limitations de vitesse, c'est un problème facile à régler et une fonction que bon nombre de véhicules proposent, même sans conduite autonome. Les Tesla utilisent leurs caméras pour confirmer une information et adapter leur conduite, notamment dans une zone de travaux.

Tout le pari de l'apprentissage automatisé, c'est justement de répondre à cela, petit à petit. Et Tesla a l'avantage que toutes les données captées par ses voitures sont transmises en retour, ce qui lui fournit une base de travail gigantesque.

Quant à l'exemple de Mumbai, il n'a plus vraiment de sens dans un monde où la conduite autonome existe. Et de toute manière, Tesla n'essaie même pas d'y répondre pour le moment, ils ont déjà fort à faire rien qu'aux États-Unis. J'imagine que la Chine sera un marché important par la suite, peut-être même avant l'Europe, et bien avant l'Inde.

avatar macinoe | 

Qu’est-ce que c’est « Un monde où la conduite autonome existe » ?

Le problème c’est justement de mélanger des conducteurs classique aux véhicules autonomes.

Sur des voies aménagées et exclusivement réservées à des véhicules autonomes qui communiquent entre eux, il n’y a aucun problème de faisabilité.

Le soucis c’est la cohabitation avec les véhicules traditionnels.

Aujourd’hui on croise des véhicules de plus de 50 ans sur les routes.
Il y aura toujours des véhicules traditionnels sur les routes au moins jusqu’au prochain siècle, ne rêvez pas.

avatar pocketalex | 

@macinoe

Les voitures autonomes gèrent aussi bien sinon mieux les voitures "non autonomes" que les conducteurs humains. Statistiquement, bien entendu.

Bref pas de "gros" soucis de cohabitation

avatar macinoe | 

C’est une affirmation.

Et qu’en est-il du contraire ?
Est-ce que les conducteurs humains gèrent bien les voitures autonomes ?

Comment interpréter ce que va faire une voiture autonome quand celui qui est sur le siège conducteur regarde ailleurs ?

avatar julien74 | 

@macinoe

Je pense que prévoir le comportement d une voiture autonome sera bien plus reposante...

- Une voiture autonome mettra son clignotant
- Une voiture autonome ne déboîtera pas au dernier moment
- Une voiture autonome ne restera pas sans raison sur la file du milieu sur autoroute (en France tout du moins car le code de la route dit que c est pas bien)
- une voiture autonome diminuera significativement les effets d accordéons sur les routes car anticipera la différence de vitesse avec les autres véhicules, au 1/10 de km/h près
- un véhicule autonome ne ralentira pas pour regarder le joli accident sur l autoroute
Etc....

avatar IPICH | 

@nicolasf

"Quant à l'exemple de Mumbai, il n'a plus vraiment de sens dans un monde où la conduite autonome existe."

Parce que tu crois que Tout Le monde roulera en autonome ou même aura une voiture équipée?

Tout Le monde n'a pas envie de vivre comme ça et surtout Tout Le monde n'en a pas les moyens.

avatar pocketalex | 

@macinoe

Les voitures autonomes sont imparfaites, et il y a surement une belle marge de progression pour gérer les cas complexes ... ok

Sauf que, l'immense majorité des accidents, c'est pas un vélo qu'on distingue mal sous un flot de neige, c'est pas un passant qui est déguisé en platane un jour de fort brouillard...

C'est plutôt un conducteur qui se retourne pour dire à sa fille sur le siège bébé d'arrêter de pleurer, alors que le conducteur devant est en train de piler. C'est une voiture garée qui décide de s'engager sans se poser la question de si quelqu'un est en train d'arriver, c'est un conducteur qui se dit "mince, il fallait prendre à droite" et qui donne un violent coup de volant sans une seconde se demander ce qui arrive derrière, c'est un conducteur qui approche un feu orange et qui se dit qu'avec un bon coup d'accélérateur.. "il l'aura", ce sont une multitude de situations au fond très simples et très faciles à analyser pour un ordinateur.

Si déjà on empêchait tous les accidents dramatiques découlant de ces situation, OK, on pourrait se pencher sur le piéton en temps de nuit, habillé en noir, qui traverse soudainement en pleine circulation, le fameux 1% restant quoi

avatar macinoe | 

Encore une fois je ne critique pas la volonté de créer un moyen de locomotion plus sûr.

Je ne doute même pas de la possibilité de faire des véhicules autonomes dans un environnement contrôlé.

C’est la démarche pour y parvenir à laquelle je ne crois pas.

Parce qu’il s’agit de l’initiative d’entreprises privées ayant des intérêts propres qui interfèrent avec l’objectif premier qui est le bien commun et la sécurité de tous.

Parce que les pouvoirs publics et en particulier l’infrastructure routière ne sont quasiment pas impliqués dans la démarche, alors que c’est une condition sine qua non pour que ce soit possible.

Parce qu’on ne peut pas faire table rase de l’existant et qu’il va falloir composer avec encore pendant des décennies.

Parce que l’aboutissement du projet est dépendante de la santé financière d’une entreprise et des scandales et accidents qui peuvent arriver.

Pour toutes ces raisons, je pense que la probabilité de réussite est quasi nulle.

avatar pocketalex | 

@macinoe

"’il s’agit de l’initiative d’entreprises privées ayant des intérêts propres qui interfèrent avec l’objectif premier qui est le bien commun et la sécurité de tous"

tu me reproches de sortir des affirmations, et ça, c'est pas une affirmation peut-être ?

Déja, une entreprise privée, fut-elle une multinationale, ce n'est pas "le mal absolu", qui veut "faire du fric et se fout des morts", faut arrêter le complotisme...

Une entreprise privée sur le marché des voitures autonomes, soit son produit est de qualité, il fonctionne, et il se vend, et ils font du fric, et tant mieux pour eux. Soit il marche pas, et au mieux ils ont des ventes faibles, au pire ils sont interdits direct. Une entreprise privée n'est pas au dessus des lois, et la simple existence d'une concurrence d'un coté, des lois de l'autre, suffit à pousser les ingénieurs à développer un produit "qui marche"

Ton raisonnement est bizarre, tu pars du principe qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent, qu'ils vont en vendre un max (les ventes de Tesla, excuse moi, elles sont bonnes mais on est loin des ventes de Volkswagen...), que personne ne dira rien, qu'ils pourront mettre sur les routes n'importe quoi sans aucun frein ni juridique ni administratif ni de jugement des consommateurs, et quelles que soient les conséquences.

ça marche pas vraiment comme ça tu sais

avatar macinoe | 

Je pense que les pouvoirs public sont plus aptes à coordonner la transition vers des transports autonomes parce qu’ils gèrent les infrastructures routières, les règles de la circulation, la législation des véhicules.

Alors qu’une entreprise comme Tesla n’a aucun pouvoir dans ces domaines, ce qui l’oblige à «  faire avec » et donc choisir des solutions loin d’être optimales.

Ça va mieux comme ça ?
Tu ne vas pas m’accuser de stalinisme et d’anticapitalisme primaire parce que j’ai utilisé un mot interdit par ton dogme comme «  public » ?

avatar pocketalex | 

@macinoe

le souci c'est pas ça, le souci c'est que tu débarques en expliquant, et encore dans ton dernier commentaire, que les "solutions" de Tesla (et des autres, j'imagine) sont "loin d'être optimales", en gros que leurs voitures autonomes sont mal foutues et qu'ils en ont rien a foutre, c'est sur, vu qu'ils ne sont la que pour "faire du fric"

Tu es pas dans le débat, mais dans l'affirmation d'un postulat de base, totalement foireux par ailleurs, qu'on nous "refile de la merde" et que personne n'a rien à y dire

Les pouvoir publics sont la pour gérer ce que leur domaine leur permet, et ils ont fortement leur mot à dire, on ne met pas comme ça sur le marché n'importe que véhicule comme on veut, et encore moins un véhicule autonome. Et ce, en France comme aux USA

Regarde l'affaire Boeing : un souci sur un modèle d'avion, et c'est l'ensemble des modèles en circulation qui est du jour au lendemain totalement interdit d'utilisation. Et ce, grâce aux décisions des pouvoir publics. Donc je vois pas trop ou tu veux en venir, surtout qu'au jour d'aujourd'hui, les véhicules autonomes ou semi-autonomes existent, mais ils ne roulent pas. C'est du labo. Si cet après midi tu as un accident sur le périphérique avec ta Tesla et que tu expliques que tu étais en conduite autonome (je sais même pas si c'est possible de l'activer en France), c'est tout pour ta gueule, car aucune législation n'autorise ça à date.

Inutile de t'accuser d'anticapitaliste, tes mots suffisent pour exprimer ton aversion des "entreprises" et notamment des multinationales, et bien sur, si on en parle comme j'en parle, simplement, avec du recul et un peu d'infos, houlala, on est vendu au marché. Tout n'est pas binaire, tout n'est pas si simple.

avatar macinoe | 

Mais non je n’ai rien dit de tout ça.

Tu interprètes, tu généralises.
Pas optimal, ça ne veut pas dire mal foutu. Pas du tout.
Ça veut dire que le transport autonome pourrait mieux fonctionner dans un environnement conçu pour.

Comme le métro autonome nécessite des voies conçues pour et fonctionne très bien grâce à elles.

Alors que si tu mets un métro autonome sur des voies du 19eme siècle, c’est nettement plus compliqué, voire impossible à faire fonctionner.

C’est pareil pour la voiture autonome. Pour que ça fonctionne il faut que l’infrastructure soit adaptée ... et la réglementation. ... et les autres véhicules ... et et et...

Bref être génial et construire la meilleure voiture du monde ne suffit pas du tout.
Il faut aussi la coopération d’une multitude de domaines impliqués.

avatar simnico971 | 

@macinoe

Si vous avez déjà roulé dans un environnement encombré où l'absence de marquage ou le trafic laissent place à l'improvisation – comme à Paris par endroits, vous savez que la conduite en devient très réactive et consiste principalement à caler précisément et souplement sa vitesse – sur la voiture de devant, celles du côté où on veut s'insérer, pour celle de derrière qui ne vous a pas vu freiner... et à conduire de manière précise en sachant bien "où ça passe", et à constamment garder son attention à 360°.

Tout ceci est simple pour une intelligence artificielle bardée de capteurs tout autour sans aucun angle mort comme celle qui équipe les véhicules Tesla aujourd'hui, plus que de lire des panneaux abîmés et mal éclairés de nuit...

avatar fte | 

@macinoe

"La traversée de Mumbay en heure de pointe par exemple."

Ça risque d’être un peu plus problématique. En effet.

Mais imagine qu’une majorité de véhicules passent autonomes. Le changement sur la route. Ne plus risquer la mort à chaque minute.

Personne n’a prétendu que ça allait marcher partout parfaitement et de suite...

avatar 0MiguelAnge0 | 

@nicolasf

Du retard, ce n’est pas problématique. Mais il’y a eu des morts!!

Faire de la conduite autonome L5 qù’avec des cameras... Les usagers devront signer une décharge numérique je présume.

Musk a sorti son costume de vendeur de chaussures. Il doit sûrement y avoir une augmentation de capital de prévu...

avatar ys320 | 

@0MiguelAnge0

J’ai testé la conduite autonome niveau 2 et j’ai trouvé ça bien. 500 km d’autoroute beaucoup plus zen. La voiture sur des rails qui anticipe des freinages d’urgence de manière remarquable, vous restez le pilote, mais cette assistance vous aide vraiment à conduire, je vais tester le niveau 3 prochainement, mais je suis bluffé.

avatar pim | 

@jeannotsarge

Oui, tout le monde fait ça aux States. Et en France, on le fait aussi en ville, en cas de trafic dense — d’où cette fameuse impression de toujours être dans la file qui avance le moins !

Mais c’est vrai que quand on le voit sur la vidéo, ça file un peu les choquottes.

Et il faut garder à l’esprit que l’on a beaucoup plus de facilité à déboîter sur la droite que sur la gauche, car on en a plus l’habitude. Si l’on a la circulation en tête, on ne se fait pas avoir par l’angle mort. Donc toujours être à droite et ne jamais doubler par la gauche, c’est pertinent.

avatar Samsnoop | 

@jeannotsarge

Ce n’est pas interdit aux USA

avatar fte | 

@jeannotsarge

"Peut-être est-ce autorisé aux États-Unis ?"

Ça l’est.

Changer de voie fréquemment ne l’est pas. Changer de deux voies d’un coup ne l’est pas non plus.

avatar bruce1328 | 

@jeannotsarge

Autorisé aux US

avatar Malvik2 | 

Je voudrais juste comprendre un truc: tout le monde se fait chier comme un rat mort dans sa voiture ou...? Enfin je sais pas, moi perso avec ma modeste tuture j'éprouve beaucoup de plaisir à conduire, et je ne suis pas un fou du volant.

Le but c'est d'acheter une caisse 45 000 boules et ne pas la conduire du coup ? Pour libérer du "temps de cerveau" et surfer les boutiques iOS/Google os?
Non merci.

avatar julien74 | 

@Malvik2

M’enlever du temps de conduite sur autoroute, moi je suis preneur.
Rien de plus emmerdant que de faire des heures d’autoroute.

avatar Toinouco | 

@julien74

Achète une Model 3...

avatar julien74 | 

@Toinouco

Je n’ai pas les moyens. Et avec les technos actuelles, le modèle de voiture électrique de Tesla n’est pas tenable avec des clients par dizaines de miliers comme moi (Mr tout le monde).

Quid des batteries ?
Quid des centrales nucléaires à faire sortir de terre? Ou des centaines d hectares d éoliennes?

10000 voitures électriques en France (chiffre au pif) c est gérable car dans l’épaisseur du trait, 1000000 c’est autre chose pour notre production électrique.
Et qu’on me parle pas de gérer le réseau en stockant de l’électricité dans ces voitures pour le réinjecter plus tard suivant la demande.
C’est quoi l’efficacité d’une batterie entre sa charge et sa décharge?
30% ??
donc 3 centrales nucléaires pour une seule efficace.... super!
Quand on voit le bordel en France quand on évoque la fermeture d’une centrale ou la construction d’une autre (EPR).....

avatar armandgz123 | 

@Malvik2

Pour habiter en campagne, j'aimerais vraiment arrêter de conduire et de perdre un temps monstre...

avatar misterbrown | 

@Malvik2

J’adore conduire. Rien que ce week-end j’ai conduit 10 heures.
Et pas d’autoroute.
C’est pour les autres que c’est chiant à bord. En tant que passager, je préfère le train. Être passager ça me stress.
Je pourrais payer pour conduire.

avatar Chris_974 | 

@Malvik2

Tu te trompes. Pendant que la voiture roulera, tu auras les yeux sur l’écran TV devant toi ou tu surferas sur le net avec la 5G. Les constructeurs sont déjà sur l’affaire, comment occuper les passagers y compris celui au volant voire même sans volant pendant que le véhicule roule tranquillement.
Affaire à suivre.

avatar fte | 

@Malvik2

"Je voudrais juste comprendre un truc: tout le monde se fait chier comme un rat mort dans sa voiture ou...?"

Tout le monde, je ne sais pas. Mais en ce qui me concerne, ça ne m’excite pas du tout de conduire. Si la voiture pouvait le faire pour moi, j’en serais absolument ravi.

avatar Soub | 

Dans une présentation vidéo, c’est relativement simple que tout se passe bien. Le trajet est choisi et a sûrement été testé de nombreuses fois avant. Les conditions climatiques sont bonnes, ...
La caméra, c’est bien et pas cher... mais c’est beaucoup plus limité quand les conditions sont moins bonnes (nuit, pluie, neige, ...). Et là, les caméras sont aveugles.
Avec les techno d’aujourd’hui, il faut plusieurs types de capteurs. Lidars et caméras + radars peuvent faire l’affaire, mais du coup, on en vient au coût de l’ensemble, la puissance de calcul et les redondances nécessaires (alimentations, calculs, ...). C’est ça qui freine PSA aujourd’hui. Qui va vouloir acheter une voiture perso à 30k€ l’option (en dehors des voitures de luxe, et encore, eux, ils ont leur chauffeur humain avec eux !) ? Seuls les services d’auto partagés peuvent s’en tirer car un salaire humain coûte cher... C’est d’ailleurs la voie dans laquelle PSA travaille (transports partagés autonomes).

avatar Vostorn | 

@Soub

Nos yeux ne sont pas meilleurs que les caméras lorsque les conditions sont mauvaises. Du coup, on adapte notre conduite.

Pourquoi l'autopilot ne ferait pas pareil ?

avatar jerome74 | 

"Qui va vouloir acheter une voiture perso à 30k€ l’option" : acheter une voiture personnelle n'a de sens que parce que c'est le seul moyen jusqu'ici d'avoir un moyen de transport à disposition 24/7 de n'importe ou vers n'importe ou. Dès que les voitures autonomes paratgées pourront les remplacer, ça sera la mort de la voiture perso (hors besoins spécifiques).

avatar kantandane | 

@Soub

Il n’y a pas tellement de raison pour que la caméra voit moins que l’œil humain, par mauvais temps, a priori c’est même plutôt le contraire (elle voit sans doute moins loin, mais peut voir la nuit, traiter bien plus d’images etc).
Donc si le temps est vraiment abominable, le conducteur devrait logiquement ne rien voir non plus.

Sauf bien sûr si les caméras peuvent facilement être obstruées (genre amas de neige devant l’optique etc)

avatar bonnepoire | 

Comment il vient de mettre un coup de pression aux concurrents. Tesla est en avance sur son temps, c'est indéniable.
On verra si les promesses sont tenues mais on ne peut pas leur reprocher de vendre uniquement du rêve. C'est essentiel pour le secteur d'avoir un acteur de ce calibre.

avatar kubernan | 

Encore faut-il que la législation s’accorde à autoriser la circulation de tels véhicules (où en est-on de côté là ?).
Ceux-ci sont-ils équipés d’une boîte noire afin de déterminer les causes et responsabilités (le conducteur, l’ordinateur etc...) en cas d’accident ?
Si l’ordinateur, et donc le constructeur, est à l’origine d’un accident, on fait quoi ? On suspend la circulation de tous ces véhicules ?

avatar CRonoS007 | 

Quand on voit les problèmes des premières e-tron on ce dis que TESLA est large comme Apple l’a été au début de l’iPhone..

avatar kevinledanseur | 

De mon côté, je trouve les Tesla assez jolies, et on les remarque quand on les voit sur la route. Tesla est une entreprise qui a des projets, et c’est un vrai plaisir de suivre leur actualité. Dommage qu’on ne puisse pas en dire autant d’autres marques. Je leur souhaite en tout cas de réussir car ce qu’ils font, c’est osé ! ??

avatar pim | 

Un point positif : enfin un constructeur qui veut faire rouler ses voitures au delà d’1 million de km. C’est totalement aberrant de se retrouver avec une épave à 200 000 km, en raison du coût écologique de la fabrication de la voiture de zéro.

Il faudrait vraiment réfléchir à la durée de vie et imposer que les voitures soient facilement réparable. Et prendre exemple sur l’aviation, domaine dans lequel les vieux 747 ou A320 hors d’âge continuent à voler en toute sécurité, en profitant des avancées des crashs les plus récents.

avatar macinoe | 

Vous savez bien que c’est un problème purement économique.

Les voitures finissent à la casse parce qu’il arrive un jour où la réparation d’une panne est plus chère que la voiture elle même.

Bien sûr qu’un moteur bien entretenu peut faire quasiment 1 million de Km, mais à quel coût ?

Et puis avec un recyclage correct ça n’a rien d’aberrant.
Ça permet d’avoir un parc automobile plus sûr, plus économe et de maintenir les emplois dans l’automobile.

avatar Nicolas Furno | 

@macinoe

Non, justement. Le million de miles pour les moteurs Tesla, c’est avec l’entretien de base qui est très minimal. La simplicité des moteurs électrique a de nombreux avantages, donc celui-ci.

avatar pocketalex | 

@macinoe

J'ai un scooter électrique qui fête ses 5 ans. En 5 ans je n'ai eu qu'une et une seule intervention : les plaquettes de frein

Les moteurs électriques sont maintenant "brushless", fini les charbons qui frottent contre le rotor pour alimenter les bobines, donc qui s'usent. Les bobines sont dans la cage du moteur, fixes, et les aimants sont dans le rotor. Donc un moteur électrique brushless, c'est juste un rotor qui tourne sur 2 roulements. Aucune friction, ça peut tourner 10 000 ans avant qu'un souci arrive.

Le seul et unique problème des véhicules électriques, c'est les batteries. Le jour ou elles permettront avec une charge pleine de réaliser une distance "convenable" (120km pour un scooter, 700km pour une voiture) ET qu'elles seront abordables (la batterie de mon scooter coute presque aussi chère que le scooter en lui même), laisse tomber, il ne se vend plus une seule voiture thermique.
L'électrique n'a QUE des avantages par rapport au thermique (pas de pollution en roulant, très peu d'entretien, ultra simple techniquement, pas de passage à la pompe, etc, etc, etc)

L'enjeu principal est donc sur les batteries, si demain une batterie qui coute 1000 aujourd'hui coute 100, et offre 2x ce qu'offre les LiPo actuelles... l'affaire est pliée. En moins de 5 ans il y a plus une voiture à essence sur le marché.
Et ce que je dis, c'est tout à fait possible, ça va arriver, c'est une question de temps.

avatar Katsini | 

@pocketalex

??????????

avatar macinoe | 

Moteur, embrayage, transmission, structure... peu importe.

Il arrive toujours un moment où une réparation devient non viable économiquement.
Et ce moment dépend du prix de la voiture en occasion.

Et il semble que la décote d’une Tesla soit tout à fait de la même grandeur qu’une autre voiture.

Donc aucune raison que sa longévité soit supérieure.

Et la plupart des voitures diesel finissent à la casse avec un moteur qui fonctionne encore.
Souvent à moins de 200 000 Km, alors que ce type de moteur supporte largement plus de 500 000. Ce n’est pratiquement jamais l’état du moteur qui fait qu’une voiture se retrouve à la casse.

avatar pocketalex | 

@macinoe

on est encore loin du moment ou changer une transmission à 2500€ est "plus intéressant" qu'acheter une voiture neuve à 50 000€

Après, dans 10 ou 20 ans, je sais pas, mais aujourd'hui... on en est loin

Le principal problème des voitures électrique, et c'est déja dit 1000 fois, c'est les batteries. Au bout de 5 à 8 ans d'utilisation, avec la techno actuelle, elles ont perdu en puissance et en autonomie, et si il faut les remplacer, c'est très onéreux.

Entre 500 et 1000€ pour la batterie de mon scooter, une LiFePo4 de 42V et 30Ah, donc pour une batterie de Tesla, je n'ose imaginer le prix.

Sur ce point, il y a un sujet.

avatar macinoe | 

Oui, 20 ans, c’est à peu près la durée après laquelle une voiture finit à la casse.
On est d’accord.
Et donc aucune raison de croire que la longévité d’une Tesla soit meilleure.

J’aurais même tendance à croire que la longévité peut être corrélée avec la puissance d’un véhicule. Les dommages engendré par un accident étant plus importants.
Mais bon, ce serait un peu provoc compte tenu du nombre de fan qui sévissent ici.

avatar pocketalex | 

@macinoe

Je suis pas sur qu'une Tesla ait une meilleure longévité qu'une voiture thermique.

Ce qui est sur en revanche, c'est qu'elle nécessitera BEAUCOUP moins d'entretien sur la durée de son utilisation, du fait de la simplicité de l'électrique. Il me semble que c'est plus ça qui est dit.

Sur la longévité globale de l'un ou de l'autre, je te rejoins sur le fait que ça doit être kif kif

avatar macinoe | 

Oui d’interventions pour l’entretien c’est certain.
Encore faut-il que le coût de cet entretien soit raisonnable. Ce qui n’arrivera que par la production de masse et une vraie démocratisation.
Et comme tu dis, en faisant abstraction du remplacement des batteries...

Donc.... en fait non.

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