Tony Fadell investit dans des start-ups depuis Paris

Mickaël Bazoge |

Après l'iPod, l'iPhone puis Nest, Tony Fadell a décidé de poser ses valises à Paris pour une nouvelle aventure. C'est en effet à partir de la France (et un peu de San Francisco) qu'il va gérer les affaires de Future Shape, une société de capital risque qui veut financer des jeunes pousses œuvrant dans l'agriculture, les transports, la robotique ainsi que l'innovation dans les produits grand public (on ne se refait pas).

Ce fonds d'investissement veut s'engager auprès des start-ups le plus tôt possible dans leur développement, et pas uniquement dans des jeunes sociétés basées dans la Silicon Valley, mais un peu partout dans le monde — aux États-Unis et en Europe, mais aussi en Asie et au Moyen-Orient. Tony Fadell promet non seulement des fonds, mais aussi un suivi sans pression avec une approche de long terme dans l'accompagnement des start-ups.

Plusieurs entreprises ont d'ores et déjà reçu un coup de main de la part de Tony Fadell et de ses partenaires investisseurs : Rohinni (micro LED), Phononic (climatisation), Modern Meadow (cuir végétal), ou encore Convargo, une société française spécialisée dans l'expédition de marchandises. Les entrepreneurs ayant besoin de sous sont bien évidemment invités à se faire connaitre auprès de Future Shape.

L'installation parisienne ne sera pas un problème pour Fadell. Il y avait posé ses valises il y a huit ans, c'est d'ailleurs ici qu'il a créé le thermostat Nest, rappelait-il dans une interview en juin aux Echos, en marge du salon VivaTech. Xavier Niel l'avait rencontré en 2009, un rendez-vous qui s'est prolongé une dizaine d'heures, raconte Wired ! Le patron de Free a d'ailleurs été un des premiers à investir dans Nest au moment de sa création.

Selon Fadell, il n'y a aucune raison pour que le bouillonnement du côté de San Francisco ne puisse se dupliquer ailleurs. « Mon travail, c'est de venir ici [à Paris] et d'y apporter la Silicon Valley », explique-t-il au site. En huit ans, « l'environnement et l'écosystème de start-up, surtout, y sont beaucoup plus développés aujourd'hui. Il n'y a qu'à voir le nombre d'incubateurs, d'investisseurs, l'école 42, Station F qui va bientôt ouvrir… Je crois qu'on n'est qu'au début de l'aventure », expliquait-il en juin. Il y a fort à parier que les petits génies de Station F iront toquer à la porte de Tony Fadell pour obtenir des financements.

avatar ovea | 

Quite à être tanné, que ce soit avec des minéraux ou des végétaux, autant que Tony profite du rêve numérique pour que les petits français le soient chez eux plutôt que sous le ciel californien ;)P

avatar TyrellWellick | 

Je sens venir un gros flot de commentaire ne connaissant rien à cet écosystème et une bonne grosse dose de french bashing.
L’écosystème français, et parisien de facto, est extrêmement bouillonnant et dynamique.
Et puis arrêtons avec cette expression de «  petits français « . Cette auto flagellation est désespérante.

avatar tsarsmirnoff | 

En même temps la création d'une entreprise quelle qu'elle soit est vraiment difficile. Je parle en connaissance de cause puisque mon frère et sa compagne ont eu beaucoup de mal à créer leur petite entreprise...
Rien n'est fait pour l'innovation en France....

avatar C1rc3@0rc | 

@tsarsmirnoff

Faut pas confondre innovation et creation d'entreprise: une entreprise n'est pas innovante par nature, c'est uniquement un outil de production. Si le produit est innovant ou nécessite des innovation, l'entreprise peut innover, mais c'est pas systématique.

«Je parle en connaissance de cause puisque mon frère et sa compagne ont eu beaucoup de mal à créer leur petite entreprise...»
Deja creer une entreprise avec son conjoint ou plus largement en famille est une imbecilité. La confusion de la vie privé et professionnelle est tres difficile a eviter, les intérêts divergents augmentent les tensions dans le couple, les tensions dans le couple retombent sur la gestion de l'entreprise, c'est un cercle vicieux, et puis il y a la famille et son histoire qui s'en mele... ça devient quasi systématiquement un enfer.

Ensuite, parler en connaissance de cause parce que tu as vu ce que ton frere t'as rapporté de son experience, c'est pas en connaissance de cause, c'est indirect. Lances toi dans le processus de creation d'entreprise, tu parleras en connaissance de cause...

Un truc qui est clair en France, c'est que l'entreprise individuelle voire la PME est quasi perçue par l'administration comme l'expression d'une tare congénitale.

La France est un pays d'entreprises publiques, de multinationales associées aux "pouvoir", ou l'organisation pyramidale tentaculaire est la norme.
Une fois qu'on a compris ça, on peut commencer a vouloir monter son activité, avant c'est quasi un echec garantie ou au moins la garantie de se faire plumer.

La France est un paradis fiscale pour les megagroupe et un enfer fiscal et administratif pour les petits structures et pire encore pour les libéraux.

D'experience je dirais que le seul moyen "humain" c'est de se développer, c'est dans un gros groupe qui va financer le développement d'un partenaire, d'une startup, a la limite rejoindre une scoop quand on se lance dans une activité concurrentielle, mais faut pas vouloir y aller avec la mentalité americaine du pionnier. Ca marche aux USA parce qu'il n'y a pas de tissu socio-culturel et que la culture est spenceriste, donc ça favorise les psychopathes, dont les serial-entrepreneurs. En France, et en Europe en general c'est le genre de profil qu'on veut eviter...

avatar calotype | 

La création d'une entreprise en France (et surement ailleurs) c' est comme toutes choses dans la vie, le premier baiser, le premier enfant, c'est l'inconnu donc souvent ça fait peur, on découvre les choses sur le tas, on fait des erreurs, on apprend et on avance. Mais une fois que c'est acquit on en rigole et cela parait si simple qu'on a envie d'en créer d'autre , que la première marche ou pas.
Et depuis que auto-entrepreneuriat existe cela se fait en un clic dans beaucoup de domaine.

Si tu attends de l'état qu'il te face un super prêt à taux zéro, 3 ans d'exemption de charge sociales, et qu'il fasse toute la paperasse pour créer ton entreprise parce-que tu as unesuperidéegénialedelamortquituesupermotivé, et bien tu vas être déçu. Car rien dans la vie n'est comme cela est cela ne changera pas.

Aussi il est vrai que, sans un avantage en nature ou financier, delà part de la famille ou d'amis, cela peut devenir très dur de tenir sur la période de lancement.Mais rien n'est impossible.

Je suis plutôt de gauche mais si il y a bien un domaine où je pense que l'assistanat n'est pas bon c'est bien dans la création d'entreprise où il y a une sélection naturelle qui est presque nécessaire. Car tu n'imagines pas le nombre de gens qui saurait parfaitement se lancer et monter et gérer leur boite car ils en seraient capable mais ne le font pas par manque de confiance ou parcequ'il n'en ont pas l'idée. Mais tu n'imagines pas nonplus le nombre de gens qui foncent aveuglément et la tête baissées. Le classique " rêve" d'ouvrir sont restaurant par exemple.

Pour aller dans ton sens il existe des problèmes oui pour faciliter certaines choses mais souvent cela relève de projets bien plus grand que la simple entreprise unipersonnelle ou de "couple" comme tu évoque. ( je rejoins C1rc3@0rc concernant l'erreur de se lancer avec son joint ). Et surtout ce n'est pas une question de "en France", le premier frein à la création ce sont les banques qui ont malgré tout des statistiques réelles ...

avatar adamB | 

On lui souhaite plus de succès que dans ses derniers projets en tout cas !

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