Intel rejette un problème de ses Core i9 sur les fabricants de cartes mères

Pierre Dandumont |

Depuis quelques mois maintenant, des utilisateurs de processeurs Intel se plaignent d'une certaine instabilité avec des modèles assez précis : les Core i9 13900K et 14900K. Et Intel a décidé de rejeter la faute sur les fabricants de cartes mères, avec — il faut bien l'avouer — un soupçon de mauvaise foi.

Un Core i9 14900KS, un modèle (très) haut de gamme.

Le problème est simple, et le communiqué d'Intel partagé par nos confrères d'Igor's Lab l'explique bien : les fabricants de cartes mères tendent à débrider de façon extrêmement agressive certains types de processeurs. Nous ne parlons pas ici d'un Core i3 ou d'un Core i5, mais plus des Core i7 et Core i9, et spécifiquement les modèles avec un suffixe K, qui indique la présence d'un modèle pensé pour l'overclocking. Ils partent du principe qu'une personne qui achète un onéreux Core i9 14900K compte l'overclocker ou — au minimum — ne pas le brider.

Les louvoiements d'Intel

Si vous prenez une carte mère pensée pour l'overclocking, certaines protections et limites des processeurs sont désactivées par défaut. En vrac, les cartes désactivent les fonctions d'économie d'énergie (les processeurs ont donc tendance à consommer plus), augmentent les valeurs qui définissent l'intensité maximale fournie au CPU et (surtout) neutralisent les limites des modes Turbo. Nous avons déjà parlé de ces limites dans un dossier sur le TDP, mais voici un petit rappel en résumé : chaque processeur dispose d'une valeur dite PL1, qui est le TDP standard (par exemple 65, 125, 150 W, etc.) et d'une valeur PL2, qui est celle liée au Turbo et est plus élevée (par exemple 253 W). Dans un fonctionnement normal, le processeur va se brider automatiquement à la valeur PL1 et va permettre d'atteindre la seconde valeur (PL2) pendant un temps défini. Les valeurs n'ont pas toujours été communiquées et dépendent des CPU, mais un Core i9 14900K a une valeur PL1 de 125 W, une valeur PL2 de 253 W et une valeur tau (le temps de dépassement permis) qui est a priori de 56 secondes.

Mais quel est vraiment le TDP des puces Apple ? (la réponse va vous étonner)

Mais quel est vraiment le TDP des puces Apple ? (la réponse va vous étonner)

Sur les cartes mères haut de gamme, dans les faits, les valeurs PL1 et PL2 sont parfois identiques avec des valeurs irréalistes (comme 4 096 W) ou la valeur tau est placée sur une valeur infinie. Dans ce cas précis, c'est donc PL2 qui devient de facto la valeur par défaut. Tout le problème vient de cette limite : sans limites, la consommation peut être très élevée (elle peut atteindre plus de 400 W sur un Core i9 14900KS) et littéralement planter le PC si le système de refroidissement n'est pas assez performant. Un joueur qui possède une carte graphique moderne haut de gamme dans un boîtier mal refroidi peut aisément être touché par le problème s'il profite de son PC en été dans une pièce surchauffée, par exemple.

une limite par défaut à 4 096 W.

Maintenant, pourquoi parler des louvoiements d'Intel ? Parce que les valeurs par défaut d'Intel sont notoirement trop faibles depuis plusieurs générations. La correction la plus simple du problème de surchauffe est évidente : proposer une option qui active les réglages recommandés par Intel1. Mais si vous instaurez les limites officielles, les performances peuvent être largement réduites (entre 10 et 15 % selon les retours), ce qui montre une chose : les valeurs sont trop faibles. Le problème existe depuis de nombreuses années, mais il est exacerbé sur les derniers Core i9, qui intègrent plus de cœurs (8+16) que les précédents… et donc consomment un peu plus.

C'est ici que nous pensons qu'il y a un soupçon de mauvaise foi : Intel ne triche pas dans ses résultats2, mais a laissé les fabricants de cartes mères pousser les taquets au maximum pour éviter de brider les processeurs, contrairement aux réglages par défaut. Sur les versions précédentes, personne ne discutait réellement ce choix : les résultats étaient plus élevés lors des tests indépendants et les processeurs à peu près stables avec un système de refroidissement adapté. Mais avec les dernières générations, donc, Intel sous-estime bien volontairement la consommation déjà bien trop élevée de ses puces… et ça coince. Ce qui amène certains à ouvrir les yeux sur les soucis de consommation de certaines puces Intel…


  1. Dans le cadre de mes tests pour Canard PC Hardware il y a quelques années, tous les Core i9 de la famille K étaient testés avec les réglages par défaut et avec ceux recommandés par Intel, le problème n'est pas nouveau.  ↩︎

  2. Intel tend à effectuer ses tests avec les réglages par défaut, ce qui amène généralement des résultats meilleurs que ceux attendus chez les testeurs.  ↩︎

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MS-DOS 4.0 est passé en open source

Pierre Dandumont |

Quelques années après avoir mis en ligne les sources de MS-DOS dans ses premières versions, Microsoft vient de faire la même chose pour MS-DOS 4.0, un système d'exploitation qui date de la fin de l'année 1988. Les sources sont disponibles sur GitHub, comme les précédentes.

Image Microsoft.

MS-DOS 4.0 est une évolution importante du système d'exploitation de Microsoft pour les PC. Il a notamment amené la prise en charge de la FAT16B, une variante qui acceptait les disques durs de plus de 32 Mo en passant le compteur de cluster (la capacité minimale d'un bloc inscrit sur un disque dur) de 16 bits à 32 bits. En FAT16B, la limite atteint donc 2 Go par partition1.

Si cette version peut être compilée sur un ordinateur de l'époque (comptez un peu plus d'une heure sur un 386 à 16 MHz), elle ne l'est pas directement depuis les sources disponibles sur GitHub. La raison est triviale : le code date des années 80 et la façon actuelle d'encoder les données (notamment le texte) a changé. À l'époque, l'UTF-8 n'existait pas et certains fichiers textes étaient en réalité des données binaires, ce qui peut poser de (nombreux) problèmes une fois l'encodage modifié.

Maintenant, nous devons parler des différentes versions de MS-DOS « 4 ». La version originale de MS-DOS 4.0, développée par Microsoft comme une version multitâche de MS-DOS 2.0, a été lancée en 1986 et il ne s'agit pas de la variante dont les sources ont été libérées. Ici, il s'agit en réalité de MS-DOS version 4.0, une variante de PC DOS 4.01 (développé par IBM) qui a été récupérée par Microsoft. Le post de blog de Microsoft donne quelques détails, mais celui d'OS/2 Museum explique que même si le système s'identifie en tant que MS-DOS 4.0, il est visiblement bien basé sur le PC DOS 4.01 d'IBM, une mise à jour mineure. Enfin, pour compliquer les choses, il existe bien une version 4.01 de MS-DOS, lancée en avril 1989.

La version compilée (source)

Pour résumer si vous n'avez pas compris : IBM a développé PC DOS 4.0 (juin 1988), qui a été mis à jour rapidement en PC DOS 4.01 de façon plus ou moins invisible (août 1988). La version libérée est MS-DOS version 4.0, qui est basée sur PC DOS 4.01, et qui est différente de MS-DOS 4.0 (multitasking) (mai 1987). Elle a ensuite été mise à jour en MS-DOS 4.01 en avril 1989.

Enfin, rappelons que si une partie de macOS est open source, Apple n'a jamais libéré les sources de ses anciens systèmes d'exploitation.


  1. Windows NT 4.0 peut formater des partitions FAT16 avec une capacité de 4 Go, mais il s'agit d'une extension propriétaire incompatible avec la majorité des systèmes d'exploitation.  ↩︎

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Squircle convertit les images carrées en icônes aux bords arrondis pour iOS

Nicolas Furno |

Squircle (gratuit) est un petit utilitaire plutôt orienté pour les développeurs d’apps iOS et iPadOS. Son rôle est de transformer une icône carrée en une icône aux bords arrondis qui respecte les recommandations de la Pomme. En sortie, l’utilitaire peut générer un fichier PNG avec fond transparent, ce qui intéresse fortement le journaliste qui doit illustrer des articles sans toujours avoir accès aux icônes des apps qu’il évoque, ou alors un dossier AppIcon.appiconset qui intéressera davantage les développeurs. Ce dernier contient toutes les tailles attendues par une app iOS et peut en effet servir directement dans Xcode.

Squircle en action sur l’icône de l’app iGeneration. Image MacGeneration.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les icônes d’iOS ne sont pas des carrés aux bords arrondis, ce serait bien trop simple. Elles reposent sur des courbes de Bezier de 52 points, une implémentation spécifique qu’il est difficile de reproduire avec un éditeur vectoriel. C’est le sens de cette app, qui permet d’obtenir le résultat parfait le plus simplement possible, en déposant une image carrée dans son interface, puis avec un glisser/déposer sur les deux options du bas pour obtenir soit le PNG, soit le dossier adapté à Xcode.

Squircle est une app gratuite, uniquement en anglais et qui nécessite macOS 14.4 au minimum.

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IA : Apple a recruté chez Google et acheté des start-ups depuis des années pour renforcer ses équipes

Florian Innocente |

Apple a débauché quelques dizaines de spécialistes de l'IA chez Google et monté discrètement une équipe à Zurich pour contribuer au développement dans ce secteur.

Depuis 2018, date à laquelle Apple a débauché John Giannandrea de Google pour conduire ses efforts en matière d'intelligence artificielle, une grosse trentaine au moins de spécialistes du domaine chez Google ont été attiré, a calculé le Financial Times en se plongeant dans LinkedIn.

John Giannandrea. Crédit : TechCrunch. CC BY 2.0.

Une majorité d'entre eux travaille depuis la Californie, mais la ville de Zurich est devenue une antenne importante. Deux start-ups y ont été achetées — Faceshift et Fashwell — et ont été le moteur d'un laboratoire de recherche zurichois surnommé le "Vision Lab".

L'article reprend quelques déclarations de chercheurs, passés par Apple et l'équipe Siri, qui indiquent un intérêt ancien pour les réseaux neuronaux et les grands modèles de langage. Autre exemple de cet attrait, l'acquisition en 2016 de Perceptual Machines spécialisé dans la détection d'images grâce à l'entrainement sur de vastes volumes de contenus.

D'anciens responsables de l'IA chez Google sont aujourd'hui aux commandes chez Apple, comme Samy Bengio ou Ruoming Pang. Des spécialistes dont les rangs ont été renforcés depuis dix ans par l'acquisition d'une douzaine de start-ups travaillant dans des domaines pointus de l'IA.

Ruslan Salakhutdinov, fondateur de Perceptual Machines, qui travailla 4 ans chez Apple avant de retourner à l'Université de Carnegie Mellon, confirme qu'Apple cherche à faire en sorte que le plus de choses possible soient exécutées en local sur ses appareils (lire aussi L’intelligence artificielle va transformer iOS et macOS, selon John Giannandrea d’Apple). Avec ce que cela implique comme évolutions nécessaires sur la puissance du processeur et peut-être sur la quantité de RAM disponible. Micron, l'un des fournisseurs d'Apple, se fait l'avocat — sans surprise — d'une augmentation de la quantité de DRAM dans les iPhone.

iOS 18 : les nouveautés liées à l’IA se passeraient en partie du cloud

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Le sentiment qu'Apple avance beaucoup moins vite que d'autres sur ces technologies est lié à une certaine prudence de sa part, défend Ruslan Salakhutdinov. Et ce, en référence aux erreurs factuelles et aux "hallucinations" constatées dans l'utilisation de ChatGPT et de ses cousins : « Je pense qu’ils sont juste un peu plus prudents parce qu’ils ne peuvent pas sortir quelque chose qu’ils ne peuvent pas totalement contrôler ».

iOS 18 : Apple aurait repris ses négociations avec OpenAI

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Google a ajouté une touche d'IA dans le champ de recherche de Chrome

Nicolas Furno |

Google annonce sur son blog une nouveauté l’air de rien majeure pour son navigateur web. L’interface n’a pas été bouleversée et si le géant de la recherche a bien fait son travail, vous ne remarquerez en réalité aucune différence. Néanmoins, la logique de l’omnibox, le nom donné par les créateurs de Chrome à la barre d’URL qui est aussi une barre de recherche, a été entièrement refondue sur une nouvelle base. Après des années sans changement, la version 124 du navigateur exploite désormais du machine learning (apprentissage automatisé), uniquement sur les ordinateurs et pour les suggestions de pages web pour le moment.

La barre de recherche et d’URL de Chrome 124 n’a peut-être pas l’air différente, ses fondations ont néanmoins été transformées. Image MacGeneration.

Ce changement est justifié par la rigidité de l’ancien système, qui était très performant, mais qui reposait sur une série de règles fixes et difficiles à ajuster. À titre d’exemple, le temps passé depuis la dernière visite est naturellement un critère important pour que Chrome sélectionne les pages web dans ses recommandations. Il y a ainsi de nombreux critères définis manuellement par les développeurs de Chrome lors de la création de l’omnibox et ajustés au fil du temps avec les mises à jour.

L’apprentissage automatisé, l’un des domaines de l’intelligence artificielle, adopte une toute autre approche. Pour faire simple, la manière dont la barre de recherche de Chrome est utilisée par des humains est enregistrée et cette connaissance sert de base pour générer un modèle. Les développeurs n’indiquent plus de règles fixes, tout en espérant retrouver une logique identique ou améliorée par rapport à l’ancien système. Comme on s’en doute, il a fallu de nombreux essais pour ne pas empirer la situation et Google a manifestement travaillé sur le sujet depuis longtemps.

Il faut dire que c’est après tout l’élément d’interface le plus important de Chrome, celui qui est en tout cas le plus utilisé. Le résultat est convaincant, d’après ses concepteurs qui citent un exemple concret : le modèle a repéré que les pages vues récemment sont plus importantes pour la recommandation, avec une nuance importante que les développeurs de Chrome n’avaient pas envisagé. Si la durée depuis la dernière visite est très faible, alors le modèle réduit le score de la page web. Puisque vous venez de l’ouvrir, vous n’avez sans doute pas besoin de la rouvrir immédiatement et elle perd ainsi en priorité par rapport à d’autres éléments.

Les concepteurs de Chrome ne comptent pas s'arrêter là et espèrent à la fois améliorer le modèle en fonction des utilisateurs du navigateur web et surtout étendre le concept. On devrait ainsi retrouver la même idée sur mobile, avec toutefois un modèle différent et adapté à ce contexte. Il pourrait aussi y avoir des modèles plus optimisés à chaque langue, si Google réalise que c’est utile.

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Jusqu’à 300 € de réduction sur des routeurs Wi-Fi 6E et 7 de Netgear

Stéphane Moussie |

À la veille des French Days des réductions apparaissent déjà sur de puissants routeurs Netgear. Si vous voulez du Wi-Fi 7 sans Freebox Ultra, le routeur Nighthawk RS700S est en promotion à 799 €. Si si, c’est bien son prix en promotion. Normalement, il coûte 899 €.

Nighthawk RS700S. Image Netgear.

Équipé d’un processeur quadricœur à 2,6 GHz et de 1 Go de RAM, le Nighthawk RS700S promet une couverture jusqu’à 250 m² et des débits jusqu’à 19 Gbit/s. Il s’agit de débits cumulés : 1,4 Gbit/s sur la bande des 2,4 GHz, 5,8 Gbit/s sur la bande des 5 GHz et 11,5 Gbit/s sur la bande des 6 GHz. Niveau filaire, il possède deux ports Ethernet à 10 Gbit/s, dont un port WAN, ainsi que quatre ports Ethernet à 1 Gbit/s.

Pour du Wi-Fi plus abordable, il faut se contenter de l’avant-dernière norme, le Wi-Fi 6E, ce qui n’est pas forcément un problème puisque tous les appareils Apple se limitent à celle-ci pour le moment. Le pack de deux Orbi Wi-Fi 6E (RBKE962) est à 999 € pour une durée limitée, soit une remise de 300 €. Ce pack est censé pouvoir couvrir jusqu’à 550 m² à une vitesse cumulée de 10,8 Gbit/s.

Orbi RBKE962. Image Netgear.

Pour des besoins un peu moins exigeants, le routeur RAXE500, capable de couvrir jusqu’à 230 m² à 10,8 Gbit/s, est disponible à 499 € (- 100 €). Enfin, pour du Wi-Fi 6E qui ne demande pas de casser sa tirelire, le routeur RAXE300, qui couvre jusqu'à 175 m² à 7,8 Gbit/s, est en vente à 299 € (- 100 €). Les French Days démarrant demain, des routeurs d’autres marques rejoindront peut-être le rayon des promotions à ce moment-là.

Test du système Netgear Orbi Série 960 : Wi-Fi 6E et Ethernet 10 Gbit/s pour des débits ébouriffants

Test du système Netgear Orbi Série 960 : Wi-Fi 6E et Ethernet 10 Gbit/s pour des débits ébouriffants

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125 icônes de disques pour personnaliser celles de votre Mac

Florian Innocente |

Personnaliser l'icône de ses volumes de stockage, voilà une pratique qui était fort populaire à une époque et qui est tombée en désuétude. Ou peut-être pas ! Si vous vous rangez dans la seconde catégorie, l'illustrateur Louie Mantia a mis en téléchargement un lot de 125 icônes de disques. À partir d'une base de cinq modèles assez simples (avec le logo Apple, avec le logo Time Machine, vierge, etc.) il en a créé des variantes colorées.

Si vous n'avez jamais changé l'icône de votre "Macintosh HD", sélectionnez-le, faites "Lire les informations" dans le menu "Fichier" puis, sur la fenêtre ouverte, faites glisser l'une de ces nouvelles icônes sur la toute petite dans le coin supérieur gauche. L'utilisation de ces icônes est gratuite, mais leur auteur n'est pas contre une petite participation.

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