Dans le collimateur de la recherche

La redaction |
L'épopée fantastique de Google aurait elle atteint son apogée, à la veille de jours plus difficiles pour la start-up de Sergey Brin et Larry Page ? Si le célèbre moteur de recherche, véritable modèle de réussite financière - 750 millions d'euros de chiffre d'affaire pour 292 millions d'euros de bénéfices - a su survivre à l'éclatement de la bulle spéculative des nouvelles technologies dans un domaine d'autant plus délicat que personne n'aurait pu parier à l'époque sur sa rentabilité, reste incontournable dans les habitudes journalières des internautes - 200 millions de requêtes quotidiennes, 80 % de part de marché au niveau mondial, 66,4 % en France - plusieurs démons pourraient venir obscurcir son avenir.

Tout d'abord, c'est la concurrence "historique" incarnée par Yahoo et Microsoft qui, alléchés par les 30 % de rentabilité de la société californienne, lorgnent sur le secteur et ont annoncé lancer leur propre moteur de recherche. On peut s'attendre à une concurrence farouche de la part des deux géants : Yahoo profitant de son aura de portail d'entrée sur le web auprès de nombreux internautes, et Microsoft projetant d'intégrer son moteur maison dans la prochaine version de Longhorn. Par ailleurs, Amazon amorcerait la numérisation de quelques 300 000 ouvrages dont l'index serait consulté depuis un système propriétaire.

D'autre part, il semblerait que les réponses fournies par l'algorithme de Google évaluant les occurrences affichées en fonction de leur intérêt auprès des internautes souffrent d'une baisse sensible de pertinence. Comme si le système s'était grippé et devenait victime de son succès, avec plus de 6 milliards de pages archivées. Plus cocasse mais préoccupant, le "Google bombing", qui permet au moyen de manipulations adroites de faire apparaître les pages de son choix à une requête (on retiendra les fameux "magouilleur" qui conduisaient au site officiel de l'Elysée, ou "miserable failure" - gros nul - qui proposaient de surfer sur celui de la Maison Blanche).

En réponse, les self-made-men Brin et Page ont de nombreuses ressources. A commencer par GMail, un nouveau service d'emails gratuits proposant par ailleurs un Giga-octet d'espace disque pour pouvoir stocker, en ligne, toutes ses archives de courriers, et posé comme concurrent direct de Yahoomail et Hotmail. Ou encore en variant les services avec les moteurs de recherche dédiés aux images, au shopping (Froogle), aux weblogs, ou encore aux flux d'actualités. Le labo des projets en cours regorge par ailleurs de nombreuses idées comme la recherche vocale ou la personnalisation des pages réputées un peu austères du site.

Un dynamisme et un optimisme destinés avant tout à rassurer les investisseurs financiers : 6 ans après sa création, Google pourrait être très prochainement introduit en Bourse à hauteur de 15 à 20 milliards de dollars.

> Chiffres : Le Nouvel Observateur

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