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Meta/Google : l'utilisateur européen va bientôt choisir ce qu'il accepte de partager

Florian Innocente

lundi 22 janvier 2024 à 17:00 • 21

Services

Google et Meta se tiennent prêts pour l'entrée en vigueur de la législation européenne sur les marchés numériques. Les utilisateurs de ces plateformes vont pouvoir dénouer les liens entre leurs services pour réduire le partage de leurs données d'activité.

Séparer son compte Messenger ou Instagram de celui de Facebook, détacher son compte YouTube de celui de Google Search… dans les prochains jours, Meta et Google vont permettre aux utilisateurs de choisir s'ils veulent conserver les liens qui existent entre leurs services internes, en supprimer quelques-uns voire tous.

Crédit : Meta.

Cette proposition répond à l'obligation d'une poignée de ces grands groupes — les « contrôleurs d’accès » dans le jargon de Bruxelles — de respecter les règles de la législation européenne sur les marchés numériques (ou DMA, Digital Market Act) qui entre en vigueur le 6 mars. Vous pouvez décider de ne rien changer aux liens qui existent entre ces services ou au contraire, considérer que vous ne souhaitez plus que Google Search partage des informations sur ce que vous avez cherché avec d'autres services de Google. De même que chez Meta, vous pouvez vouloir utiliser Facebook Messenger mais sans avoir un compte Facebook qui y soit obligatoirement rattaché.

Chez Google, les services dont on pourra dénouer les liens sont Recherche, YouTube, Services publicitaires, Google Play, Chrome, Google Shopping et Google Maps. Le géant prend soin de préciser que cela peut avoir des conséquences pratiques : « Lorsque la recherche Google, YouTube et Chrome ne sont pas des services associés, vos recommandations dans la recherche, comme les vidéos à regarder et votre flux Discover, sont moins personnalisées ». Ou une réservation d'hôtel faite dans Google Search n'apparaîtra plus sur la carte de Maps si le lien entre les deux services est supprimé.

Du côté de Meta, les implications ont la même teneur. Messenger pourra être utilisé avec d'autres identifiants que ceux de son compte Facebook, dont on n'aura plus besoin. Si on décide de couper le cordon entre Facebook Marketplace et Messenger, les échanges avec des vendeurs ou acheteurs devront être conduits par courriel au lieu de la messagerie instantanée. Le partage d'un contenu Instagram vers Facebook ou inversement ne sera plus possible non plus, etc.

Dans certains cas ces associations étaient superflues et ne servaient que les intérêts publicitaires de ces plateformes, dans d'autres elles peuvent s'avérer commodes et on préfèrera les maintenir en l'état. Mais au moins, un choix plus chirurgical de ce qui doit être laissé ou coupé va être proposé.

Google a d'autres obligations comme d'arrêter de privilégier ses services comparatifs (tel Google Flights) en tête des résultats de recherche, ou de mieux mettre en évidence le choix d'un autre navigateur web que le sien lors de la configuration d'un appareil Android. Meta et Google vont prochainement afficher des messages d'information — cela a pu déjà commencer — pour leurs utilisateurs quant à ces nouvelles options.

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