WordPress fête son vingtième anniversaire. Lorsqu’ils ont publié la première version de leur système de gestion de contenus le 27 mai 2003, le développeur américain Matt Mullenweg et son collègue anglais Mike Little imaginaient-ils que WordPress « propulserait » 43 % des sites web publics ? Cet anniversaire marque aussi le triomphe d’une certaine vision du développement open source.
Comme quelques milliers de blogueurs, Matt Mullenweg utilisait le système b2/cafelog, qui semblait avoir été abandonné en 2002. « Ce serait sympa d’avoir la flexibilité de MovableType, l’analyse syntaxique de TextPattern, la bidouillabilité de b2 et la facilité d’installation de Blogger », écrivait-il dans un billet resté célèbre, « un jour, n’est-ce pas ? » Mike Little a proposé de l’aider à reprendre le code de b2/cafelog, Christine Selleck Tremoulet a proposé le nom « WordPress », et le développement a pris trois mois…
…ou vingt ans. Sans rien retirer à ses immenses qualités, il faut dire que WordPress a profité du changement de licence de Movable Type, de la stagnation de Dotclear et de Textpattern, et des atermoiements des développeurs de Drupal1 et Joomla. Le petit moteur de blog est devenu un système de gestion (CMS) complet et complexe, notamment utilisé pour créer des boutiques en ligne, qui s’est récemment réinventé avec le projet Gutenberg, un éditeur de blocs rappelant Squarespace ou Wix.
Le succès de WordPress est celui d’un projet open source distribué sous licence GPL, soutenu par une fondation qui possède la marque déposée, mais aussi celui d’une entreprise commerciale. Fondée et dirigée par Matt Mullenweg, Automattic opère le service d’hébergement WordPress.com, qui a justifié (et mené) une bonne partie du développement du CMS ces dernières années. Son système antispam Akismet et son plug-in Jetpack ne sont pas loin d’être des extensions indispensables de WordPress.
Automattic s’est lancée dans une frénésie d’investissements : le plug-in de commerce en ligne WooCommerce, le bloc-notes Simplenote, le lecteur de podcasts Pocket Casts, le journal intime numérique Day One et surtout Tumblr. La plateforme de microblogging, qui connait une deuxième jeunesse depuis le sabordage de Twitter, est progressivement réécrite avec WordPress. De quoi assurer les vingt prochaines années de développement…
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Que nous utilisons encore sur nos sites. ↩︎
