Les associations environnementalistes se multiplient en Chine : l'industrialisation du pays à marche forcée laisse un bilan écologique désastreux, mais le gouvernement met progressivement en place une communication sur le développement durable. Comme partout ailleurs, ce sont des enjeux financiers qui permettent l'essor d'une « conscience » écologiste : de nombreux projets de « villes vertes » voient le jour, l'exemple le plus connu étant celui de Dongtan. Cette sortie de Ma est la conclusion d'un affrontement silencieux entre Apple et les ONG chinoises : au début de l'année, Ma s'était ému de ce qu'Apple avait refusé de répondre à ses questions (lire : Chine : la communication d'Apple en matière d'écologie pointée du doigt).
À nouveau, le fondateur de l'IPE dénonce en fait un problème de communication : alors qu'Apple s'en tient à son rapport annuel sur les fournisseurs et à sa page sur son empreinte écologique, Ma voudrait obtenir la liste précise des fournisseurs d'Apple. Pour prouver ses dires sur la conduite de la firme de Cupertino, Ma cite ainsi le cas de Kunshan, ville de l'est chinois en proie à une intense pollution provenant des usines de Kaedar et Unimicron. Unimicron est connu comme un fournisseur d'Apple, mais rien ne prouve que Kaedar, filiale de Pegatron qui a récemment défrayé la chronique (lire : Pegatron impliqué dans l'affaire de corruption), fournisse encore Apple.
Apple n'est en rien une oie blanche dans ce domaine : ses nombreux efforts ont souvent été une réponse à des attaques des ONG. Si ces progrès sont salués, sa communication à rebours, elle, est dénoncée. Mais le rapport de Ma semble à nouveau prendre Apple comme cible parce que cette marque fait couler de l'encre : la plupart des fournisseurs cités, si ce n'est tous, produisent pour d'autres sociétés qu'Apple, sociétés absentes du rapport. C'est pourtant bien un changement global des habitudes du secteur informatique — Apple y compris — qui devrait être appelé des vœux des environnementalistes.