Nisus Writer, l’un des plus anciens traitements de texte pour Mac, traverse une période trouble. Créé en 1989 par Jerzy Lewak, ce logiciel de niche a toujours séduit par sa souplesse, sa stabilité et ses capacités avancées pour la rédaction multilingue et académique. Pendant des décennies, il a su conserver un petit public fidèle — auteurs techniques, enseignants, traducteurs — séduits par sa richesse fonctionnelle et son puissant système de macros.
L’application avait déjà connu une période compliquée lors du passage à Mac OS X, avant de renaître au début des années 2000 pour devenir l’un des traitements de texte les plus prometteurs sur la plateforme. C’était à une époque où Apple Pages n’existait pas encore et où Microsoft Word brillait davantage par son poids que par son intégration à Mac OS X.
Plus aucun signe de vie depuis presqu'un an
Mais aujourd’hui, l’avenir de Nisus Writer paraît plus incertain que jamais. Le site web de l’éditeur a disparu à plusieurs reprises ces derniers mois, les forums sont désertés et aucune mise à jour n’a été publiée depuis novembre 2024. Plusieurs utilisateurs s’interrogent sur une possible fermeture de Nisus Software, d’autant que l’application a aussi brièvement disparu du Mac App Store.
Joe Kissell, auteur du livre The Nisus Way et ancien chef de produit de la société dans les années 1990, a tenté de reprendre contact avec les anciens membres de l’équipe — sans succès. Le dernier développeur actif, Martin Wierschin, travaille désormais chez Apple, tandis que les figures historiques comme Mark Hurvitz ou Dave Larson ont coupé les ponts. Le fondateur, Jerzy Lewak, serait aujourd’hui retraité, tout comme son épouse Jolanta, qui assurait la gestion quotidienne de l’entreprise.
Le constat est sans appel : plus personne ne semble développer ou maintenir Nisus Writer. Sans correctifs ni adaptation aux futures versions de macOS, son sort est scellé à moyen terme. Kissell plaide pour une sortie honorable : que Nisus Software libère le code source du programme. Ce serait, selon lui, la meilleure chose à faire — une façon de remercier la communauté fidèle et de permettre à l’application de vivre autrement, comme l’ont fait d’autres petits éditeurs lorsqu’ils n’étaient plus en mesure d’assurer la maintenance commerciale de leurs produits.











