Suivi publicitaire : Google abandonne FloC et propose des Topics pour remplacer les cookies tiers

Mickaël Bazoge |

Google remise au placard la technologie FloC (Federated Learning of Cohorts), qui devait remplacer les cookies de suivi publicitaire. Ce système, également utilisé par Apple pour sa propre plateforme pub, repose sur des segments ou des cohortes d'utilisateurs partageant des intérêts similaires. Une nuance toutefois, et elle est de taille : Apple ne revend pas les profils de ses utilisateurs à des tiers, contrairement à Google.

Image : Vivaldi.

FloC a rapidement suscité une levée de boucliers (ici et ), ce qui a poussé le moteur de recherche à revoir sa copie. C'est pourquoi Google lance une nouvelle proposition pour la Privacy Sandbox, ce « bac à sable » qui lui permet toujours d'afficher de la publicité ciblée en respectant un peu mieux la vie privée.

La Privacy Sandbox et ses réglages dans Chrome, on peut y accéder via l'adresse chrome://settings/privacySandbox

Cette proposition, c'est Topics, « fruit de nos enseignements ainsi que des retours de l’industrie » concernant FloC. Le principe est le suivant : le navigateur reconnait des thèmes (« topics », donc) représentatifs des centres d'intérêt de l'internaute. Cela peut être le « fitness » par exemple, ou encore « voyages ». Ces thèmes vont permettre de déterminer les publicités à afficher.

Dans le détail, le processus se déroule en local sur l'appareil utilisé, sans implication de serveurs (Google ou autres). Le navigateur sélectionne trois thèmes, « un thème pour chacune des trois dernières semaines » (ils sont supprimés au bout de cette période), qui seront transmis au site visité ainsi qu'à ses annonceurs partenaires.

Google assure que les thèmes seront choisis « avec attention » afin d'éviter les catégories sensibles (le genre de l'internaute, son appartenance ethnique). Par rapport aux cookies tiers traditionnels, le système des Topics permet de « mieux contrôler la manière dont les données sont partagées » : des paramètres de contrôle seront proposés aux internautes dans Chrome pour voir les thèmes partagés, de supprimer ceux qu'ils n'apprécient pas, ou tout simplement pour désactiver la fonction.

À gauche, ce que peuvent voir les internautes dans les cookies tiers ; à droite la même chose, mais avec Topics. Illustration : Google.

Google fournit une explication technique dans ce dépôt GitHub. Topics va être mis en œuvre dans Chrome sous la forme d'une expérimentation, qui permettra aux développeurs de sites et aux annonceurs de tester l'API. Rien ne dit pour le moment que Topics sera mieux accueilli que FloC. En attendant, Google a reporté à fin 2023 l'abandon des cookies de suivi publicitaire dans Chrome.

avatar Furious Angel | 

Ça va pas leur plaire en Gascogne

avatar koko256 | 

Ça me va si le nombre de topic est suffisamment faible (inférieur à 50 devrait aller pour éviter une discrimination à l'échelle se l'individu en plus de l'adresse IP).
Mieux si l'on peut choisir les thèmes (vu le système je ne vois pas comment on ne pourrait pas). Je mettrai couture, philatélie et ping pong et je serai tranquille pour ne jamais rien acheter en cliquant sur les pubs.

avatar Lemmings | 

@koko256 : tu ne pourras pas choisir à la main, cela sera basé sur ta navigation à priori.

avatar koko256 | 

@Lemmings

Oui mais comme c'est fait au niveau du navigateur, on peut imaginer des extensions qui changeront cela. Au moins dans firefox.

avatar Lemmings | 

@koko256 : Bha déjà Firefox ne va pas l'implémenter je pense... Donc ça c'est réglé 😅
Côté Chrome, oui il y aura probablement des extensions ou softs pour jouer avec ça évidemment... Après il faut voir si il y a un véritable intérêt à modifier ces informations... Si c'est pour avoir des pubs pour des timbres et du ping pong plutôt que les mêmes pubs pour des choses qui vous intéressent réellement... Quelle est la différence ? A partir du moment où ni l'annonceur ni personne ne sait qui vous êtes et quelles sont vos informations. (il faudra bien évidemment que ça soit le cas).

avatar koko256 | 

@Lemmings

Peut-être que certains site, comme marmiton ou jeuxvideo, refuseront de s'afficher sur les navigateurs qui ne prennent pas ceci en compte...
Le but de mentir ? Éviter de céder à des tentations 😅

avatar Lemmings | 

@koko256 : non, là c'est très différent des contraintes RGPD. Je connais bien le sujet pour le gérer pour un gros groupe de presse français, un peu équivalent à celui de Marmiton, et même si la mise en place est critiquable, le besoin financier est malheureusement réel. Sans consentement et donc cookies, pas de monétisation possible et donc pas de revenus. Il faut bien payer les gens qui font ces sites non ?
Alors ok, si tu ne veux pas donner tes données, pas de soucis, mais il faut payer. Il n'y a pas 50 solutions en fait.

avatar Derw | 

@Lemmings

Cela fait presque 6 ans que j’ai pour client un grand site de presse français et j’ai bossé sur leur RGPD (en tant que front dev, donc mes compétences légales sont très limitées). Depuis le début, je leur dis de viser sur l’abonnement à long terme. Bien sûr, vu mon profil, ils en ont rien à faire de ce que je dis… toutefois, avec l’arrivée du RGPD, et la baisse des revenus publicitaires, la direction a commencé à changer d’avis.…

avatar Lemmings | 

@Derw : je suis assez d'accord, je parlais de ce sujet en interne depuis plusieurs années aussi. Maintenant il faut être réaliste, qui va payer pour accéder à certains sites d'infos people, féminin, des recettes de cuisines ou autres ? Une très petite part de l'audience.
Et si jamais des gens s'y abonnaient, ils auraient combien d'abonnement pour suivre les sites qu'ils lisent ? C'est irréaliste que tout le monde paye tous les sites qu'il visite, même régulièrement. Donc il n'y a pas trop d'autres options que la pub pour le moment.

Après, que l'environnement publicitaire soit plus sain et que les données personnelles soient mieux protégées, c'est clairement l'objectif, on ne peut plus faire tout et n'importe quoi. Mais ça prend du temps.

avatar koko256 | 

@Lemmings

Pourtant le but de topics est bien de remplacer les cookies publicitaires. En ce qui me concerne ils ont déjà disparu car je dis toujours non et si l'on me force la main, soit je passe en navigation privée soit je change de site. Il faut passer à autre chose et topics me semble pas si mal. C'est un peu une blague l'histoire de la philatélie et le ping pong. Et de toutes façons, je clique sur les pubs des sites que j'aime bien et qui n'ont pas de patreon (mais sans achat derrière, j'imagine que cela rapporte peu). J'ai quand même l'impression que topics reste un truc simple et assez sain pour la vie privée.

avatar Lemmings | 

@koko256 : en refusant les cookies, ce que je peux comprendre hein, vous empêchez ces sites de vivre tout simplement... Alors si le site ne vous intéresse pas, pas de soucis, mais si c'est le cas, réfléchissez y 😉

avatar koko256 | 

@Lemmings

Je le sais mais ce sont des abus des régies publicitaires qui plutôt que de faire du travail humain pour choisir le ciblage de leur pub en fonction de la ligne éditoriale du site délégue tout à l'IA pour s'en mettre plein les poches. Et quand on refuse, ils préfèrent mettre le couteau sous la gorge des éditeurs pour qu'ils jouent la carte empathie auprès de leurs lecteurs.
J'estime que la respect de ma vie privée est important, que les régies sont des salopards et que c'est à eux de changer le modèle. Se goinfrer sur notre dos en ne fournissant aucun travail, c'est niet. C'est pour cela que je salue topics car c'est un effort pour sortir de l'ornière niveau privée. Par contre, les régies continueront de ne rien faire, juste des corrélations topics/clic mais pour être efficace il faudra probablement qu'elles travaillent un peu plus.

avatar byte_order | 

@koko256
> Je le sais mais ce sont des abus des régies publicitaires qui plutôt que de faire du
> travail humain pour choisir le ciblage de leur pub en fonction de la ligne éditoriale
> du site délégue

C.a.d. de la publicité non ciblé mais de la publicité thématique.
Tout le monde sait que vous ne gagnerez rien en proposant de placer plutôt des pubs sur le thème du cyclisme sur un site dédié au monde du cyclisme, car ça le site le sait lui même, mais l'annonceur aussi le sait. Donc personne ne payera/gagnera grand chose pour ce "service" de placement.

> tout à l'IA pour s'en mettre plein les poches.

Une "IA" qui a un coût de développement, d'infrastructure, de maintenance loin d'être anecdotique, sinon n'importe qui pourrait concurrencer les plus grosses régies.

Etrangement, quand il s'agit d'Apple, de l'AppStore etc, c'est légitime de s'en mettre plein les poches en captant 30% de toute transaction (y compris sur des trucs auquels elle n'apporte aucune aide dans la réalisation, juste dans le paiement qu'elle impose de devoir passer par elle) car c'est elle qui a développé et maintient cette infrastructure, cet écosystème, mais quand il s'agit de l'écosystème développé par autrui, alors là c'est le mal incarné de vouloir en tirer des profits, aucun n'est alors légitime...

> J'estime que la respect de ma vie privée est important,

Votre droit le plus total.

> que les régies sont des salopards

Là, par contre c'est de la calomnie.

> et que c'est à eux de changer le modèle.

Pas que. C'est également à vous de changer d'attitude en cessant de croire que votre usage d'Internet tel que vous la pratiquez aujourd'hui peut rester quasi gratuite pour vous.

> Se goinfrer sur notre dos en ne fournissant aucun travail,

Mais oui, ils ne fournissent aucun travail, l'IA de placement ciblé est apparu spontanément et elle vit par auto-determination dans un nuage couvert d'arc en ciel, bien sur.
Que vous ne respectiez pas ce travail, ok, mais prétendre qu'il n'y en a pas, là c'est vous qui êtes un salopard.

> Par contre, les régies continueront de ne rien faire, juste des corrélations topics/clic
> mais pour être efficace il faudra probablement qu'elles travaillent un peu plus.

J'adore comment un truc qui d'après vous ne demande aucun effort mais rapport un max de pognon n'est pas plus pratiqué par bien plus de monde...
Si c'est si facile, pourquoi y'a pas plus de gens qu'i s'y lance alors ? Pourquoi y'a que les grosses régies qui en tirent un réel profit ? Pourquoi un quidam dans un village ne peut pas lancer une régie de placement ciblé sur Internet ?

Que vous détestiez la pub n'est pas un argument pour affirmer qu'il n'y a pas un vrai travail derrière pour autant.

Je déteste les enterrements et les cimetières, mais il ne me viendrait pas à l'idée de qualifier de salopards les gens qui vivent de leurs services de ce secteur d'activité...

avatar Lemmings | 

@byte_order : merci, j'aurais pas mieux répondu... La mauvaise foi de certains est assez hallucinante.

avatar Derw | 

@Lemmings

« Maintenant il faut être réaliste, qui va payer pour accéder à certains sites d'infos people, féminin, des recettes de cuisines ou autres ? Une très petite part de l'audience. »

On est d’accord… le système par abonnement ne peut marcher que pour les sites généralistes. D’où l’intérêt pour eux de fédérer des sites spécifiques pour mutualiser les dépenses et les recettes, par des achats ou,des partenariats. Après, l’abonnement exclusif (comme Mediapart) peut marcher dans un marché de niche où on n’a pas de concurrent (comme Mediapart…). Pour les autres, il reste le mix : gavée de pub pour les non-abonnés, pub modérée pour des abonnés « à petit prix » et pas de pubs + accès à du contenu exclusif pour les abonnés à plus gros prix (un peu ce que fait MacG, mais avec un palier de plus…).

Par contre, le RGPD et la fin des cookies publicitaires va peut-être permettre d’assainir le système : baisse de l’importance de la publicité ciblée avec augmentation de la publicité non-ciblée. On arriverait ainsi à un système assez proche de ce qui existe dans la presse papier. Toutefois, pour y arriver, il ne faudrait pas qu’il y ait d’alternative « acceptable » aux cookies. Hors ce « topics » pourrait en être une…

avatar koko256 | 

@Derw

« Par contre, le RGPD et la fin des cookies publicitaires va peut-être permettre d’assainir le système : baisse de l’importance de la publicité ciblée avec augmentation de la publicité non-ciblée. On arriverait ainsi à un système assez proche de ce qui existe dans la presse papier. »
C'est cela. Mais pour l'instant les régies préfèrent laisser les éditeurs faire le travail de chantage auprès des lecteurs pour qu'ils continuent à récolter des données. La seule solution c'est de refuser sinon ils vont continuer tant que cela rapporte.

avatar byte_order | 

@Derw
> baisse de l’importance de la publicité ciblée avec augmentation de la publicité non-ciblée.
> On arriverait ainsi à un système assez proche de ce qui existe dans la presse papier.

Non. Car le prix de la publicité non ciblée dans la presse papier (ou les panneaux) est lié à la rareté : dans un journal ou dans une rue, l'espace dispo pour de la pub est limitée matériellement.

Dans un site, chaque page étant générée à chaque visite, ce n'est plus le cas.
C'est comme si dans un journal papier, vous pouviez vendre plusieurs fois le même espace dans la page, une fois pour chaque lecture de la page par un lecteur, lecteur distinct ou pas d'ailleurs.
De facto, cela signifie que l'espace est mutualisé entre les lectures/lecteurs, et donc que de facto l'annonceur ne paye pas une exclusivité de placement pour tous les lecteurs, mais uniquement une proportion de placement pour une proportion de lecteurs. Donc moins cher. Il faut plusieurs annonceurs pour le même espace, là où dans le monde matériel un seul suffisait, pour atteindre le même niveau de revenu de l'emplacement.

Croire que le modèle du monde matériel donnera le même niveau de revenu dans le monde immatériel, c'est assez naïf.

Qui croit encore qu'un album de musique / film peut être vendu au même prix en dématérialisé qu'en support physique ? Tout le monde sait bien qu'il y a de grosse différence d’échelle, de cout de stockage, de production, de distribution.

Vous pensez bien que si les sites web pouvaient survivre en plaçant de simple publicité non ciblé, donc la même pour chaque visite de la page, ils le feraient, et probablement eux même en plus (c'est pas bien compliqué à faire soit même, ça).
S'ils ne le font pas, c'est surement parce qu'ils y a une raison. Et ce n'est pas l'avidité : y'a très peu de sites web qui deviennent ultra riche grâce à la pub.

avatar Derw | 

@byte_order

« Dans un site, chaque page étant générée à chaque visite, ce n'est plus le cas. »

Ça, c’est paramétrable : on gère comme on veut la « rareté » d’affichage.
Les campagnes de pub intègrent déjà dans leur prix la « diffusion » de la pub en fonction de la couverture prévue.

« Donc moins cher. Il faut plusieurs annonceurs pour le même espace, là où dans le monde matériel un seul suffisait, pour atteindre le même niveau de revenu de l'emplacement. »

Dans les 2 mondes, le prix de la publicité est lié à pleins de paramètres. Des objectifs (visibilité, prestige du support…) et des subjectifs (doigt mouillé, tête du client [ou plutôt profondeur de ses poches]…).

« Croire que le modèle du monde matériel donnera le même niveau de revenu dans le monde immatériel, c'est assez naïf. »

Merci pour cette remarque pleine de bienveillance. Comme je l’ai dit plus haut, ce n’est pas mon métier. Je n’affirme donc rien péremptoirement et admet que je peux me tromper. Toutefois en tant qu’ancien DA d’agence de pub, et en tant que dev front-end pour un grand média, qui assiste à de nombreuses réunions où il est question de RGPD, de règles d’affichage des pubs sur le site, et des revenus trimestriels du média en question, j’ai quand même une vision pas trop éloignée des choses…

« Vous pensez bien que si les sites web pouvaient survivre en plaçant de simple publicité non ciblé, donc la même pour chaque visite de la page, ils le feraient, et probablement eux même en plus (c'est pas bien compliqué à faire soit même, ça). »

Effectivement. Mais si elles ne peuvent pas le faire c’est parce que la publicité a phagocyté tous les revenus publicitaires. Ce qui est compréhensible d’ailleurs. Cela s’est fait ainsi pour des raisons historiques (développement du marché publicitaire du web concomitant avec les technologies de câblage). Mais si ces publicités ciblées deviennent impossibles ou tout du moins minoritaires, les marketeux détestant encore plus le vide que la nature, il devrait y avoir un rééquilibrage des revenus. La vraie question est : est-il possible de revenir en arrière sur le ciblage des internautes ?

« Et ce n'est pas l'avidité : y'a très peu de sites web qui deviennent ultra riche grâce à la pub. »

Je n’ai jamais dit le contraire. C’est un vrai problème pour les sites d’information en ligne : comment obtenir des revenus suffisant (je ne parle pas de richesse) et de les pérenniser dans un monde où la gratuité est la norme (internet). Ces derniers temps avec la grosse baisse des « cours » de la pub, on se rend compte que si avec bcp de travail de SEO, investissement… elle peut (avec de la chance) répondre au premier point, elle ne permet pas de répondre au second : les éditeurs sont trop dépendants de paramètres qu’ils ne maîtrisent pas pour compter à long terme sur ces revenus… L’avenir de l’économie de l’information sur internet est encore à inventer et la pub, bien qu’en en faisant partie, a perdue de sa superbe pour les éditeurs.

avatar bibi81 | 

Côté Chrome, oui il y aura probablement des extensions ou softs pour jouer avec ça évidemment...

Le chromestore est sous contrôle de Google et est maintenant l'unique moyen d'ajouter des extensions. Donc je doute que Google laisse faire ça.

avatar raoolito | 

@koko256

"Ça me va si le nombre de topic est suffisamment faible (inférieur à 50 devrait aller pour éviter une discrimination à l'échelle se l'individu en plus de l'adresse IP)."

disons que 12000 topics ne permettraient pas de faire de la pub ciblée. C'est dans leur interet de rester assez serrés sur 3 (comme annoncé)

avatar debione | 

"Apple ne revend pas les données à des tiers, contrairement à Google."
Euh, vous avez une source qui démontre que les données que je laisse à Google sont revendues à des tiers? Ou c'est un abus de langage, et on parle de profils publicitaires (ce qui n'aurait plus rien à voir et serait exactement ce que fait Apple dans l'appstore)?

avatar Lemmings | 

@debione : oui cela m'a fait tiquer de la même manière. Google ne vend pas directement les données des gens. L'annonceur programme sa campagne pour diffuser sur une cible définie (par ex, les hommes de 25 à 55 ans vivant en europe et qui s'intéressent à l'automobile) et c'est à l'adserver de google de voir qui sont les utilisateurs qui correspondent à ce profil.
Je n'ai pas l'impression qu'Apple fasse les choses très différemment... A moins qu'Apple ne soit l'unique annonceur, ce dont je doute !

avatar marc_os | 

@ debione

Les revenus d'Apple proviennent des appareils qu'ils conçoivent, vendent et sur lesquels ils font tourner leurs services qu'ils vendent.

Google historiquement ne produit rien que du vent et gagne de l'argent en vendant de la pub ou des moyens pour ses clients d'avoir une publicité encore plus "efficace", càd "ciblée".

C'est pas du tout le même business model.
Google vit de la pub et des données nous concernant qu'ils revendent.
Apple n'a pas besoin de vendre ni pub ni données personnelles pour gagner un max d'argent.
Ce serait inutile et totalement contre-productif pour Apple de faire ce qu'ils critiquent.

Sous-entendre qu'Apple ferait du business avec nos données comme Google, c'est du même acabit que de prétendre que les fabricants d'antivirus fabriquent eux même des virus.

avatar Lemmings | 

@marc_os : Apple possède une régie publicitaire... On parlait de ça en fait hein.

Ha oui, croire qu'Apple ne fait aucun business avec vos données, c'est se mettre le doigt assez profond dans l'oeil 😅 Ils font un business différent, assurément, mais on a pas mal d'historique pour savoir qu'il y a bien des infos remontées depuis les appareils Apple à des annonceurs et des éditeurs de logiciels... Sinon à quoi bon proposer un système de cohortes au sein d'iOS ?

avatar debione | 

@ marc_os:

C'est juste qu'il y a une très grosse différence entre vendre mes données à des tiers (c'est mon nom/prénom, adresse, mon numéro de tel, l'historique de mes recherches, ma position gis, mes achats, ma musique etc etc) et faire un profil qui dit: Homme blanc 50 ans sans intérêt pour les voiture mais intérêt pour la musique etc etc et de l'utiliser pour sa propre régie publicitaire. Dans ce cas, aucune donnée personnelle n'est vendue à des tiers (du coup Mickael à fait un gros abus de langage)... Perso je fais pas la différence entre collecter ce que je fais pour me proposer de la publicité ciblée, et la même pour me proposer des morceaux de musique sur AM. Dans les deux cas, il s'agit de se faire de l'argent avec des données qui ne sont PAS revendue à des tiers, mais des profils pour leurs propre profit.

avatar Lemmings | 

@debione : sauf que, encore une fois, google ne vends pas les informations personnelles (nom, prénom, adresse...), jamais !

avatar fornorst | 

@Lemmings

C’est même leur plus grand trésor ! C’est la base de tout leur business, le vendre n’a aucun intérêt, ce serait suicidaire !
Par contre, ils exploitent ces données pour permettre à des annonceurs de mieux cibler des « intentionnistes ». Donc boulanger, la Fnac, Renault et tous les annonceurs qui passent par la régie pub de Google n’ont aucune idée de qui je suis, ils savent juste que je suis dans une de leurs cibles.

Il y a plein de choses dans le monde de la pub qu’on peut trouver malsaines et je suis le premier d’accord la dessus. Mais l’immense majorité des régies pub (dont Google et Apple) ne revendent pas non données personnelles. Les accuser de ça est donc vraiment signe d’une méconnaissance de ce secteur et ne n’aide pas à vulgariser cette situation :(

avatar marc_os | 

@ debione, Lemmings

Je n'ai pas dit que Apple ne faisait pas de pub ni qu'ils n'utilisaient pas "nos données" dans son propre intérêt, mais qu'Apple n'avait pas besoin de vendre nos données à des tiers.

avatar byte_order | 

@marc_os
> Les revenus d'Apple proviennent des appareils qu'ils conçoivent, vendent et sur
> lesquels ils font tourner leurs services qu'ils vendent.

Sur lesquels elle *exploite* son contrôle pour faire tourner ses services payants complémentaires.

Cette propension à oublier qu'utiliser un parc de machine qui ne vous appartient pas pour y faire du commerce sans frais de location est une activité qui n'est PAS ce qui s'observe habituellement, cela ne cessera de me surprendre.

Renault qui exploite la vitre arrière de votre voiture pour vendre de l'espace publicitaire (comme l'AppStore le fait sur votre iPhone), qui vous oblige de payer une commission sur tout ce que vous allez acheter en utilisant votre véhicule, qui vous interdit d'aller acheter du carburant ailleurs que dans sa station service, qui règle votre radio sur Renault Music par défaut et rend plus complexe l'écoute d'autres radios, qui règle l'écran vidéo des enfants à l'arrière sur Renault TV+ ou Renault Arcade, mais tout va bien, c'est normal...

Voir Apple comme ne vivant que de la vente de matos, c'est ignorer la répartition de ses sources de revenus. Le service compte désormais pour 20% de ses revenus et c'est la part qui est en croissance continue depuis pas mal d'année, sous l'impulsion de TC d'ailleurs, conscient qu'une trop grande dépendance à un ou 2 types de produits est trop risqué.

avatar marc_os | 

@ byte_order

Je n'ai pas dit que Apple ne faisait pas de pub ni qu'ils n'utilisaient pas "nos données" dans son propre intérêt, mais qu'Apple n'avait pas besoin de vendre nos données à des tiers.

avatar byte_order | 

@marc_os

Il se trouve que Google non plus n'en a pas besoin, alors même que l'exploitation (ce qui est bien différent de la vente) des données est au coeur de son modèle économique.
Ils vendent leur capacité de placer des pubs correspondant à certains profils d'utilisateur, ils ne vendent pas les données des utilisateurs à des tiers.
Exploiter une matière première ne veut pas dire vendre la matière première.

Des GAFAM, y'a guère que Facebook qui a véritablement vendu *nos* données à des tiers, et a été pris en flag pour cela.

avatar byte_order | 

@marc_os

Pas de contre-argument pour démontrer que contrairement à Apple, Google a besoin de vendre nos données à des tiers pour faire des profits du placement de pub ?

Dois-je en conclure que vous reconnaissez, finalement, que ni Apple ni Google n'ont besoin de le faire, et donc qu'il n'y a pas de différences réellement sur la façon dont il tire un profit du placement de pubs, uniquement sur l'importance ou pas de cette activité dans leur source de revenus ?

avatar Mickaël Bazoge | 
OK, c'était un raccourci pour éviter d'entrer trop dans les détails, mais je vais corriger.
avatar debione | 

@Mickaël Bazoge |
Donc avec votre correction, vous dites que Google revend ces profils à d'autres boîtes que sa propre régie (genre FB/microsoft ou que sais-je)? (c'est possiblement le cas, je pose la question)

avatar bibi81 | 

Non Google ne vend pas des profils. Google vend des espaces publicitaires en permettant de choisir le profil des personnes qui verront les pubs.

Adidas peut donc demander à Google d'afficher une pub pour leur dernière basket de running aux personnes qui courent. A aucun moment Adidas n'obtient la moindre information sur qui verra la publicité.

avatar DG33 | 

@bibi81

"A aucun moment Adidas n'obtient la moindre information sur qui verra la publicité. "

Adidas récoltera vos données personnelles que vous donnerez spontanément sur son site web lors de votre commande (ça c’est logique) ET des cookies informeront Adidas que vous aviez vu telle et telle pub Adidas à tant de reprises (et ça donnera encore plus d’infos à Adidas sur vous).

avatar byte_order | 

@Mickaël Bazoge
> OK, c'était un raccourci pour éviter d'entrer trop dans les détails, mais je vais corriger.

Ben non.
Vous dites toujours que les profils sont vendus.
Alors que ce qui est vendu c'est la correspondance avec un profil, pas le profil en lui même, et encore moins les données personnelles derrière ce profil.

La régie publicitaire d'Apple fait la même chose, à la nuance toutefois, pour reprendre votre expression, que sa régie n'a pas du tout la même taille que celle de Google, à l'échelle globale de toutes les plateformes supportées.

Par contre à l'échelle de la seule plateforme iOS, là c'est autre chose, sa part de marché a explosé depuis que Apple a décidé d'entraver les solutions de placement ciblé. Mais c'est une pure coincidence si cela profite a sa propre régie, qu'elle a décidé d'exempter de ces entraves en parfaite objectivité, bien entendu...

Qu'Apple gagne l'essentiel de ses profits autrement que par la vente de correspondance de profils, oui, mais dire que Google vend des profils contrairement à la régie publicitaire d'Apple, c'est faux, les deux vendent de la correspondance de profils, pas les profils eux même. Y'a que Facebook qui a vendu des profils, comme exposé par les scandales post-élection de Trump l'a démontré.

avatar marc_os | 

« Google assure que les thèmes seront choisis « avec attention » »

Allez, on y croit.

avatar en chanson | 

Ce système, également utilisé par Apple pour sa propre plateforme pub,

marcos tu nous explique la difference avec google? a part croire un GAFAM?

avatar marc_os | 

@ en chanson

> a part croire un GAFAM

Je ne crois en rien ni en son contraire.
Je vois les intérêts des uns et des autres.
Apple, Google ou Amazon n'ont clairement pas le même business model et les mettre tous dans le même panier, c'est une facilité qui finalement leur sert car ça ne permet pas de comprendre les véritables enjeux.

avatar byte_order | 

@marc_os
> Apple, Google ou Amazon n'ont clairement pas le même business model

Vous faites comme si Apple n'avait qu'une seule activité, qu'un seul business model, celui de vendre des appareils.
Hors c'est faux.

Apple a *également* une activité de services, qui pèse désormais pour près de 20% de ces revenus (et cette branche d'activité est celle qui ne cesse de croitre dans ses sources de revenus). Et dans cette branche, Apple a bel et bien elle aussi une activité qui tire des profits en exploitant les données personnelles pour proposer un service payant de placement publicitaire par correspondance à un profil.

Dans l'activité de placement de publicités, dans la façon dont elle monétise son exploitation des données personnelles pour faire ce placement payant, Apple est bien dans le même panier que Google, Facebook : elle utilise son contrôle sur une plateforme qui pourtant ne lui appartient plus pour construire une appartenance à un groupe d'intérêt à partir des données personnelles de l'utilisateur, et vendre du placement ciblé en correspondance avec ce groupe, en particulier au sein de sa propre app, l'AppStore.

C'est dans le panier GAFAM qu'elle n'est pas dans la même case que Google et Facebook, mais plus proche d'un Amazon ou d'un Microsoft : tout comme ces derniers, elle ne gagne pas l'essentiel de ses profits sur sa capacité à vendre du placement publicitaire ciblé.

Mais prétendre que sur son placement publicitaire elle le fait notoirement différemment des autres, c'est faux, tout comme de prétendre que Google vend les profils, alors que ce qui est vendu c'est de la correspondance à un profil, pas les détails personnels du profil de chacun comme on l'entend souvent dire à tort, ce qui serait suicidaire : on ne vend pas la poule (profiling) qui pond des oeufs (placement) en or, on vend les oeufs.

avatar marc_os | 

> tu nous explique la difference avec google?

Je t'invite a lire ce que j'ai écrit plus haut.
Apple vend des Macs, des iPhone, des Apple TV, des montres, des casques audio, etc.
Google vend essentiellement du vent. (Et depuis peu un peu de matériel, parce que comme toute entreprise, au bout d'un moment, quand la croissance n'est plus suffisante aux yeux ces actionnaires dans leur domaine original, ils en sortent et "se diversifient".)

avatar byte_order | 

@marc_os
> Apple vend des Macs, des iPhone, des Apple TV, des montres, des casques audio, etc.

Et des abonnements à un catalogue audio, audio/vidéo, de jeux vidéo, de news, de podcats.
Et un service de facturation (imposé depuis la plateforme d'accès). Et un service de paiement sans contact (imposé depuis la plateforme d'accès).
Et du placement publicitaire ciblé.

1/5eme de ses revenus provient de ce que vous n'avez pas citer : les services.

> Google vend essentiellement du vent.

Mais oui, chacun sait qu'on peut gagner des milliards en vendant du vent...
Mais qu'est-ce qu'ils sont idiots les gens de payer Google pour du vent !
Ou alors vous êtes juste incapable de voir qu'une chose immatérielle peut avoir de la valeur quand même...

> au bout d'un moment, quand la croissance n'est plus suffisante aux yeux
> ces actionnaires dans leur domaine original, ils en sortent et "se diversifient".

Tout comme Apple se diversifie depuis quelques années, afin que ses revenus ne soit pas dépendant de la vente que de matos, en particulier des iPhones, qui représentait à un moment près de 75% de ces revenus.

Elle se diversifie, et depuis 1-2 ans est passé à l'offensive sur le placement de publicité ciblé sur iOS. Un placement qu'elle fait exactement de la même manière que Google le fait sur le web ou sur Android : en "exploitant" (et non pas en vendant) les données personnelles pour construire des profils et groupes de profils, ce qui lui permet ensuite de *vendre* un service de placement ciblé. Ce qui est vendu, dans les deux cas, c'est la prestation de ciblage, pas les données le permettant.

avatar byte_order | 

@marc_os
> Je t'invite a lire ce que j'ai écrit plus haut.

Qui ne démontre aucunement que Google a besoin de vendre des données personnelles pour tirer un profit en plaçant des pubs, seulement que son activité de placement ciblé est la source principale de ses revenus, contrairement à Apple.

Ce qui n'indique en rien une différence sur la façon dont Google et Apple font du placement de publicité.

avatar iPadProM1 | 

Quoi qu’il en soit, ce faire braquer mes données pour de la pub que je ne désire pas…
A quand les app et l’Internet payant 🤷‍♂️

avatar byte_order | 

@iPadProM1
> A quand les app et l’Internet payant

Pour les apps, c'est déjà le cas, vous n'avez qu'à préférer acheter l'app sans pub plutôt que sa concurrente gratuite mais avec pub, c'est pourtant simple...

D'une manière plus générale : quand y'aura assez de gens qui accepteront de (et donc pourront) payer.

Mais il se trouve que ce n'est pas le cas, et pour une raison très simple : la part des internautes qui est assez riche pour pouvoir payer pour des apps et des sites Internet sans pub est trop minoritaire.

Bref, c'est un problème de riches trop minoritaires.
Autrement dit, c'est un problème de distribution de la richesse.

Si y'a un marché de niche pour de l'Internet payant mais totalement dénué de pubs, il existera.
S'il n'existe pas, c'est que la masse critique de payants n'est pas là.

avatar DG33 | 

@byte_order

"Pour les apps, c'est déjà le cas, vous n'avez qu'à préférer acheter l'app sans pub plutôt que sa concurrente gratuite mais avec pub, c'est pourtant simple..."

La disparitions des pub dans une App payante n’empêche pas la remontée d’informations personnelles, son exploitation, sa revente, le traçage par cookies par d’innombrables régies etc (cf. l’App ou le site sur lequel nous écrivons et lisons en ce moment même, et ce même pour les abonnés).

avatar jul69 | 

Le fait de revendre des données ou de ne pas les revendre mais proposer un ciblage(très très très précis j’ajoute) ne fait quasiment aucune différence si ce n’est que Google/Facebook et autre garde le pouvoir mais pour l’utilisateur ciblé d’un point de vue marketing ou politique cela ne fait guère de différence mais certains veulent pourtant y mettre un point d’honneur comme pour soulager leur conscience…

avatar bbibas | 

"correspondance à un profil" est ce qu'une personne du forum ont déjà vu ces correspondances de profil ?

avatar byte_order | 

@bbibas
> "correspondance à un profil" est ce qu'une personne du forum ont déjà vu
> ces correspondances de profil ?

Du forum, je ne sais pas, mais des collègues travaillant dans le sujet, eux, ils voient bien quand des profils connus pour être courants qu'ils ont demandé génèrent du clic publicitaire en masse, tandis que des profils plus atypiques génèrent du clic en volume bien moindre. Cela semble indiquer que le mécanisme de correspondance ne se fait pas par lancé de dé...

Si la mise en correspondance ne fonctionnait pas et était de l'enfumage, y'a belle lurette que le marché du placement ciblé aurait périclité...

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