Voiture autonome : Uber réduit ses ambitions

Nicolas Furno |

Suite à l’accident mortel causé par l’un de ses véhicules alors que la conduite autonome était activée, Uber a décidé d’interrompre temporairement ses essais. Officiellement, c’était uniquement le temps de l’enquête et les essais devaient reprendre ensuite en Arizona, où l’accident avait eu lieu, mais le géant du VTC a finalement décidé de ne pas les reprendre, en tout cas pas dans cet État. C’est ce que révèle une note interne publiée par ArsTechnica, qui précise aussi que le programme de voiture autonome n’est pas complètement abandonné pour autant.

La voiture impliquée dans l’accident, pendant l’enquête.

L’entreprise compte reprendre ses essais à l’avenir, dans d’autres États américains et si tout va bien, dès cet été à Pittsburgh. Mais même alors, ses ambitions ont été largement revues à la baisse, puisqu’il s’agira de tester uniquement quelques cas de figure. L’objectif sera d’améliorer la sécurité du système, avant éventuellement de continuer les tests de manière plus générale, comme c’était le cas en Arizona.

Il faut dire que les informations qui ressortent de l’enquête ne sont pas bonnes du tout pour le système de conduite autonome développé par Uber. L’entreprise a non seulement ignoré les règles de sécurité élémentaires, notamment en ne formant pas suffisamment les employés qui restaient derrière le volant pour reprendre la main en cas de problème, mais aussi en utilisant un logiciel manifestement mal conçu. D’après ce que l’on sait, la voiture a bien vu le piéton tué, mais le logiciel a jugé qu’il n’était pas nécessaire de freiner.

Dans ces conditions, Uber opte fort heureusement pour une approche plus raisonnable pour, peut-être, revenir à terme dans la course. Mais si la conduite autonome ne fonctionne pas, l’entreprise a d’autres pistes en parallèle et elle vient justement d’annoncer l’ouverture d’un centre de recherche à Paris pour créer des… taxis volants électriques. Plus précisément, ce centre associé à l’école Polytechnique servira à poser les bases logicielles nécessaires à un tel projet, en matière notamment d’apprentissage automatisé, de simulations de vol à basse altitude ou encore d’intégration aux régulations existantes.

Concept de taxi volant (image Uber).

Uber va dépenser 20 millions d’euros sur les cinq prochaines années pour financer ce projet. Mais que les Parisiens se rassurent, les taxis volants ne sont pas prêts de circuler au-dessus des Champs-Élysées. Les premiers essais sont prévus en 2020 dans deux villes américaines et l’entreprise se garde bien d’annoncer une date pour un lancement commercial.

avatar Powerdom | 

Les voitures qui roulent, on est pas capable, essayons la voiture volante au moins la haut, aucun risque de croiser un piéton...

avatar powergeek | 

@Powerdom

Certes mais quand l’un d’entre eux tombera en panne de batterie et s’écrasera au sol, il y une chance pour qu’il fauche quelques piétons au passage...

avatar harisson | 

"Uber va dépenser 20 millions d’euros sur les cinq prochaines années pour financer ce projet. "

Ça me paraît très peu comme investissement pour ce type de projet...

avatar byte_order | 

Ce sont des éléments de langage pour faire croire que les salaires des 4 ingénieurs qui vont bosser sur ce projet pendant 5 ans sont en fait un investissement volontariste de Uber dans sa vision d'avenir, le taxi volant.

avatar gela | 

Science et Vie présentement en kiosque explique qu'il y a un très gros problème avec l'IA, jusqu'à maintenant insoluble. C'est que les systèmes de reconnaissance peuvent être berné avec de simples altérations invisible à l'œil, pour un humain. C'est ainsi que la photo d'une orange peut être prise pour un hélicoptère, par exemple.
Très intéressant. Et inquiétant pour les chercheurs. Au point de remettre en cause son utilisation.

avatar backfromcharly | 

@gela

Pour reprendre les propos de Villani, l’intelligence artificielle est au départ l’idée de reproduire la complexité du cerveau humain dans une machine, aujourd’hui ce n’est rien d’autre que des machines capables de prendre des décisions complexes dans un domaine précis (voiture autonome par exemple) tout en apprenant de son expérience dans un contexte donné.
Bref même un enfant de 1 an et demi sait faire la différence entre une orange et un hélicoptère quelque soit le contexte. On est loin de Terminator :-) « Sarah Connor? » «heuuu tu parles à une orange mec... »

avatar byte_order | 

Ouais enfin le jour ou Siri vous dira "je reviendrais", vous ferez moins le malin !
^_^

avatar IPICH | 

@backfromcharly

Ce qu'il manque à la machine par rapport à nous, c'est la raison et la logique pure, et le contexte surtout.

Une IA fonctionnera toujours sans comprendre elle-même la signification de ce qu'elle traite et effectue.

avatar Bigdidou | 

@IPICH

'Une IA fonctionnera toujours sans comprendre elle-même la signification de ce qu'elle traite et effectue.'

C'est pas forcément ce qui la distingue d'une IH.
Bref, ce qui manque à une IA, c'est une structure psychique.
Enfin, ce qui manque... ou pas.

avatar IPICH | 

"(La voiture) A bien vu le piéton tué" la phrase est mal tournée je trouve.

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