Terry Gou, le grand patron de Foxconn, s’est arrangé un rendez-vous à la Maison Blanche, expliquait hier le Nikkei. Même si le chef d’entreprise est à la tête d’un véritable empire industriel qui emploie un million de personnes dans le monde, il a dû en passer par des chemins détournés pour obtenir cette entrevue à en croire le site.
Cette première rencontre aurait été organisée par le patron de SoftBank (qui a vu le président américain en décembre) et Jared Kushner, le gendre de Donald Trump.
Filmé entrant et sortant de la Maison Blanche, accompagné de quelques lieutenants, Terry Gou n'a pas souhaité confirmer s'il avait rencontré le président américain. Il s'en est expliqué par une plaisanterie « Ma mémoire n'est pas bonne. Peut-être que j'ai déjà oublié ».
Terry Gou a plusieurs fers au feu. Le premier, c’est d’évoquer l’intérêt de Foxconn pour Toshiba. Le patron marche sur des œufs, car l’entreprise qu’il guigne est aussi propriétaire de Westinghouse, qui a récemment déposé le bilan, une filiale américaine spécialisée dans le nucléaire et possédant une technologie de réacteurs de niveau « militaire ». Autant dire qu’on surveille ces transactions comme le lait sur le feu à Washington. Il se murmure aussi qu’Apple serait de la partie, pour un investissement de « quelques milliards » dans Toshiba.
Gou avait également évoqué en janvier l'hypothèse d'installer une usine d'écrans aux États-Unis. Pour sa visite chez le président américain, le patron de Foxconn était venu avec celui de Sharp dont il possède les deux tiers du capital.
Mais Foxconn est aussi le premier concerné lorsque Donald Trump exige d’Apple la production de l’iPhone aux États-Unis. Visiblement à contre-cœur, Terry Gou s’était rendu début mars à Washington sans avoir reçu les garanties espérées pour venir s’installer sur le territoire américain (lire : Le patron de Foxconn n’est pas très emballé pour s’installer aux États-Unis).
Les relations ne sont de toutes façons pas au beau fixe entre la Maison Blanche et les entreprises de high-tech, malgré une promesse d’« amnistie fiscale » qui pourrait servir en premier lieu les intérêts d’Apple.
Source : Reuters