Sideloading, messageries interopérables : l'accord sur le DMA va transformer l'iPhone en profondeur

Mickaël Bazoge |

L'accord autour du Digital Markets Act (DMA) européen n'était visiblement qu'une formalité : aussi bien le Parlement européen que le Conseil européen, qui regroupe les chefs d'État et de gouvernement des 27 États membres, veulent que le texte soit validé rapidement. Un accord est donc intervenu ce jeudi soir, et il est d'importance puisqu'il établit de nouvelles règles du jeu pour les grandes plateformes.

Aux termes du trilogue entre les négociateurs des deux institutions et de la Commission européenne, les législateurs ont établi quelles allaient être les entreprises « contrôleur d'accès » (« gatekeeper ») visées par le texte, et les mesures de régulation qui vont leur tomber sur le nez. Sont donc concernés les groupes fournissant un service de plateforme dit « essentiel » (moteurs de recherche, réseaux sociaux… « les plus sujets aux pratiques commerciales déloyales ») qui ont une capitalisation boursière d'au moins 75 milliards d'euros, ou un chiffre d'affaires annuel de 7,5 milliards d'euros.

Pour être désigné comme « contrôleur d'accès », ces entreprises doivent également fournir des services comme des navigateurs web, des messageries ou des réseaux sociaux comptant au moins 45 millions d'utilisateurs chaque mois dans l'UE. Parmi les points qui ont été validés ce soir, le DMA exige que les grands services de messagerie (WhatsApp, Facebook Messenger ou encore iMessage) doivent s'ouvrir et deviennent interopérables avec les plus petits services.

Les utilisateurs de toutes les plateformes, petites et grandes, devront être en mesure d'échanger des messages, d'envoyer des fichiers et de passer des appels vidéo entre eux, peu importe leur application de prédilection. Les utilisateurs vont y gagner, mais bonjour l'implémentation technique ! Les réseaux sociaux également devront améliorer leur interopérabilité, même si là encore le diable se cachera probablement dans les détails.

Les utilisateurs devront également être en mesure de choisir librement leur navigateur, leur assistant virtuel et leur moteur de recherche par défaut. On n'a pas fini de décortiquer ce texte touffu, mais une disposition du DMA est de permettre à l'utilisateur d'un smartphone d'installer des applications directement (en sideloading) ou via des boutiques alternatives. Le lobbying d'Apple n'a pas pesé bien lourd même si là encore, il faudra attendre de connaitre tous les détails techniques, notamment sur tout ce qui est sécurité.

Europe : la menace du sideloading s

Europe : la menace du sideloading s'approche dangereusement d'Apple

Toujours au rayon de l'App Store, les fabricants de smartphones ne pourront plus obliger les développeurs d'apps à utiliser leur système de paiement. Autre dispositif visant directement le constructeur de Cupertino : l'ouverture de la NFC de l'iPhone. Le DMA veut en effet simplifier les fonctionnalités sans contact pour, par exemple, permettre de badger un pass Navigo avec un smartphone.

Si un « gatekeeper » ne se plie pas aux règles du DMA, la Commission européenne peut infliger une sanction financière à hauteur de 10 % du chiffre d'affaires mondial de la plateforme, et même 20 % en cas de récidive. En cas d'infractions systématiques, Bruxelles a la possibilité d'interdire à la plateforme d'acheter d'autres sociétés pendant un certain temps.

Thierry Breton, Cédric O, Andreas Schwab et Margrethe Vestager lors d'une conférence de presse le 25 mars 2022. Image ministère de l'Économie.

L'une des raisons d'être du DMA est d'éviter le genre de pratique d'Apple aux Pays-Bas. Le constructeur préfère en effet collectionner les amendes et jouer la montre plutôt que de respecter les règles du régulateur néerlandais sur les systèmes de paiement alternatifs.

La course d'obstacles du DMA n'est pas encore tout à fait terminée. Le texte doit désormais être finalisé au niveau technique et être approuvé formellement à la fois par le Parlement européen et le Conseil européen. Une fois le processus terminé, les règles qu'il institue devront être observées six mois après leur publication au Journal officiel de l'UE. A priori, ce sera plutôt en 2023.

avatar romain31000 | 

Je ne serai pas étonné que ce texte soit largement revu. Le sideloading me parait tout sauf une bonne idée (bonjour les malwares et ransomware). Quand l’interoperabilité des systèmes de messagerie, je ne vois pas bien l’intérêt car il existe déjà des messageries cross plateforme (whatsapp par exemple). Wait and see

avatar Mickaël Bazoge | 
De ce que j'en comprends, il reste encore des points techniques à éclaircir (sur le sideloading effectivement) mais dans les grandes lignes le texte ne va plus évoluer maintenant.
avatar romain31000 | 

@MickaelBazoge

D’accord. Donc les entreprises concernées n’ont plus de recours?Sait-on si une date a été fixée pour la mise en oeuvre?

avatar Mickaël Bazoge | 

@romain31000

Courant 2023 je pense, il faut encore un vote formel du parlement et du conseil et attendre 6 mois que les mesures soient mises en œuvre.

avatar romain31000 | 

@MickaelBazoge

👍

avatar Calamos | 

@MickaelBazoge

J’ai juste un doute sur l’interoperabilité en 2023 entre iMessage, Messenger et Whatsapp.
D’ailleurs, ce n’est pas clair : on pourra envoyer un message à un contact Messenger de iMessage ?

Comment ils vont le retrouver, iMessage étant basé sur le mail ou tel, alors que Messenger est lié à un profil Facebook… régler tout cela en 6/12 mois me paraît compliqué 😳

avatar loupsolitaire97 | 

@Calamos

Messenger peut également se baser sur le téléphone…

avatar Calamos | 

@loupsolitaire97

Oui, mais c’est marginal à priori… pas sûr de l’efficacité du truc, mais bon… à voir…

avatar reborn | 

@MickaelBazoge

Si il y a sideloading, comment les gouvernements pourront interdire telle ou telle application ? 🤔

avatar roccoyop | 

@reborn

C’est exactement la question que je me suis posée.

Avec les restrictions en Russie par exemple, ça ne va plus servir à grand chose de bloquer l’app store. Tout sera open bar.

avatar fte | 

@reborn

"Si il y a sideloading, comment les gouvernements pourront interdire telle ou telle application ? 🤔"

De la même manière que sur macOS, Linux, Windows, Android, Raspberry OS, web, etc : avec une loi.

avatar reborn | 

@fte

Loi inapplicable.

Vivement le retour d’une vraie app de signalisation radar

avatar fte | 

@reborn

"Loi inapplicable."

Et alors ?

Les méchants trouveront toujours moyen d’être méchants.

Faut-il déléguer l’application de lois nationales à des entreprises étrangères ? Qui n’empêcheront jamais les méchants de trouver des moyens de l’être ?

avatar lepoulpebaleine | 

@fte

« Faut-il déléguer l’application de lois nationales »

Faut-il déléguer l’élaboration de lois nationales à l’Union Européenne ? 😁

avatar fte | 

@lepoulpebaleine

"Faut-il déléguer l’élaboration de lois nationales à l’Union Européenne ? 😁"

Moyennant que les législateurs européens le sont par voie démocratique, et que les législateurs nationaux le sont aussi…

Oui, absolument, sans le moindre doute, c’est ainsi que nos systèmes législatifs et politiques fonctionnent.

avatar Paquito06 | 

@lepoulpebaleine

“« Faut-il déléguer l’application de lois nationales »
Faut-il déléguer l’élaboration de lois nationales à l’Union Européenne ? 😁”

Quelle Europe? Celle où l’Allemagne decide d’acheter du militaire americain? L’Allemagne qui accueille Tesla a bras ouverts? Ou l’Europe qui n’est pas independante energetiquement et quand elle ne se tourne pas vers la Russie decide de se tourner vers les US (15 milliards de tonnes metriques de gaz venant des US pour les 10 prochains mois…).

avatar DahuLArthropode | 

@reborn

"Loi inapplicable."

La loi n’empêche pas toujours le crime, mais elle signifie ce qui est interdit et permet ensuite de condamner.
Par exemple: que le meurtre soit interdit n’empêche pas de le commettre, mais ce n’est pas pour autant une loi inutile ou sans effet.

avatar redchou | 

@MickaelBazoge

Je pense que la partie sur le sideloading est volontairement floue, sinon, il faudrait faire un texte spécifique à chaque plateforme…

avatar corben64 | 

@romain31000

Personne ne t’oblige de sortir de l’AppStore.

avatar Yoshi_1 | 

@corben64

Si, les éditeurs qui n’y passeront plus pour pouvoir bypass les règles, notamment en termes de confidentialité.

avatar armandgz123 | 

@Yoshi_1

C’est pas le cas sur android pourtant… (sauf Fortnite qui n’est plus dispo sur aucun store principal)

avatar Krysten2001 | 

@armandgz123

Normal, les données ne sont pas aussi restreintes

avatar CorbeilleNews | 

@Yoshi_1

Et pourquoi ces éditeurs voudraient-ils faire cela ?

Apple voudrait-elle régenter un peu trop

Nooonn personne ne croit cela, ce n’est pas le genre d’Apple !!!

avatar byte_order | 

@Yoshi_1
> Si, les éditeurs qui n’y passeront plus pour pouvoir bypass les règles,
> notamment en termes de confidentialité.

Personne ne vous oblige à utiliser leurs apps.

avatar Dimemas | 

Ou pour proposer des solutions concurrentes comme le game Pass ultimate…

avatar Patrick_C | 

@Yoshi_1

Étrangement, sur androïd, je n’ai du installer qu’une fois une appli hors store depuis que j’en ai (presque depuis le début de droid) hors appli en bêta pour le boulot. Et pourtant je suis geek et porté à installer des conneries.

avatar remsdevoiron | 

@corben64
En théorie rien ne nous obligera à nous passer de l’AppStore …
… jusqu’au jour ou un éditeur d’une application particulièrement célèbre décide de se passer de l’AppStore.
On peut citer Facebook ou Fortnite dont les éditeurs ont clairement des positions anti-AppStore. Ou pourquoi pas des applications d’administration française car le gouvernement aime bien les solutions maisons. À partir de là ça va être la naissance de fausses applications CAF ou impôts.gouv qui vont être poussées vers les pauvres utilisateurs mal informés à grand coup de publicités ou de spams et la porte ouverte à de nouvelles techniques de hameçonnage encore plus vicieuses…

avatar roccoyop | 

@remsdevoiron

Et là tu ne grattes que la surface visible de l’iceberg. 😓

avatar armandgz123 | 

@remsdevoiron

Dans ce cas, ne le télécharge pas… ça change quoi ? Rien, puisqu’il n’est plus dispo sur le store principal.
Puis c’est pas compliqué d’aller sur le site officiel sérieux…

avatar fredsoo | 

Tout a fait!
Exactement comme pour n'importe quelle application ou site sur son ordi.
Les ordis avec des systemes d'exploitation sans appstore ça existe encore et dieu merci :)
Apres effectivement il est bon de rappeler qu'en usage informatique, le probleme est bien souvent entre la chaise et le clavier...
Mais de la meme maniere ques gens se faisaient enfler par des demarcheurs a domicile il y en aura toujours pour se faire enfler sur le net.
Ensuite effectivement ça permet d'avoir le libre choix et pourquoi pas tres certainement la possibilité de definir dans les reglages du tel, telechargement uniquement appstore ou autorisation sideloading.
Mais que chacun ait la liberté de choisir.

avatar r e m y | 

Fortnite c'est Apple qui l'a supprimé du store. Avec le side loading ca permet justement de l'installer depuis le site de l'éditeur, meme si Apple n'en veut pas sur son store.

Pour FaceBook, ce n'est pas les règles de l'AppStore qui empêche le tracking qu'ils réalisent! D'autant que ce n.est pas via l'app FaceBook qu'ils font le gros de ce suivi publicitaire mais via les trackers qu'ils installent, contre rémunération, sur un nombre considérable de sites web et d'app (dont les sites et app de MacG...)

avatar byte_order | 

@remsdevoiron
> En théorie rien ne nous obligera à nous passer de l’AppStore …
> … jusqu’au jour ou un éditeur d’une application particulièrement
> célèbre décide de se passer de l’AppStore.

Rien ne vous oblige à continuer d'utiliser une application si vous n'etes pas d'accord avec la position de son éditeur.

A un moment, faut prendre ses responsabilités : vous n'aimez pas Facebook ? N'utiliser pas leur app, point barre. Le canal de distribution ne change rien à cette responsabilité, et se cacher derrière "ouais mais comme Apple contraint Facebook à devoir me protéger de ce que Facebook voudrait faire sinon" je peux continuer a être utilisateur de Facebook, c'est de la déresponsabilisation.

La meilleure façon d'envoyer un non à quelqu'un, c'est de le faire, pas de compter sur un tiers pour le faire à votre place, d'abord parce que le non de ce tiers sera selon ses intérêts de ce tiers avant tout chose, pas forcément le votre, et ensuite parce que vous renoncez à ce que votre non compte, alors que c'est pourtant le plus efficace : un utilisateur perdu c'est un utilisateur perdu, un utilisateur conservé même via des contraintes imposées par un tiers, c'est un utilisateur conservé.

Facebook est ici un exemple.
Aucun utilisateur n'est contraint d'utiliser une app contre son gré. Prenez vos responsabilités : dans l'offre et la demande, l'utilisateur est du côté de la demande d'apps. Qu'il prenne ses responsabilités sur sa demande, y compris sur ce qu'il NE demande pas.

avatar House M.D. | 

@byte_order

C’est marrant ça, quand c’est une app pour vous personne n’est obligé de l’utiliser contre son gré, par contre qu’est-ce qu’on vous entend à longueur de temps dire que l’utilisateur d’iPhone est piégé contre son gré par Apple… deux poids, deux mesures. Discours à terre.

avatar byte_order | 

House M.D.
> deux poids, deux mesures.

Non.
A force d'entendre comme argument "si pas content, vous pouvez aller voir ailleurs", j'en ai conclu qu'a défaut d'arriver à convaincre certains qu'il n'est pas toujours si facile d'aller voir ailleurs une fois qu'on est entré, je leur retournerai désormais systématiquement cet argument à chaque fois que, eux, se plaindront que des décisions d'autres s'imposent soit disant sur Apple ou l'utilisateur contre leur gré.

C'est l'arme de l'hypocrisie de l'argument.

Soit on accepte que l'argument "tu peux aller ailleurs" n'est pas aussi simple, et alors on peut débattre sur pourquoi et a quel niveau cette non simplicité arbitraire permet artificiellement de tirer un profit, et comment réguler la situation pour protéger les droits de chacun.

Soit on accepte que l'argument vaut, et alors il vaut aussi quand on râle qu'une autorité semble imposer de force un truc qui déplait à Apple ou à l'utilisateur. On est alors là dans le même poids, même mesure, au contraire.

Comme j'ai beaucoup, beaucoup entendu l'argument, j'exploite souvent l'hypocrisie de cet argument dans cette situation, par provocation je l'avoue volontiers.

> par contre qu’est-ce qu’on vous entend à longueur de temps dire que l’utilisateur
> d’iPhone est piégé contre son gré par Apple…

Pas tout utilisateur, non, pas forcément contre le gré de tout utilisateur, non, mais que certains le sont, oui, et que c'est contre leur gré à ceux là, oui.
Qu'ils peuvent partir ailleurs, certes oui, mais que c'est pas si simple, oui.

avatar remsdevoiron | 

@byte_order

Je pense que vous avez pas compris mon commentaire. Ce que je voulais dire c’est qu’il suffit qu’une app très grand public (facebook, candy crush ou la CAF) décide de passer hors de l’app store pour normaliser — pour le grand public — le fait de télécharger des apps hors de l’app store avec tous les dangers que cela amène.

Ensuite c’est la porte ouvert à des malandrins pour faire des fausses app malveillante, au pishing via des fausses applis CAF…

J’ai pris l’exemple de Facebook mais ça pourrait être n’importe quelle app

avatar byte_order | 

@remsdevoiron

Cette possibilité existe *déjà* sur une plateforme dont le parc installé est encore plus grand que celui de iOS. Et pourtant cette "normalisation" n'a pas eu lieu.

Pour une simple raison : ce canal de distribution n'a pas d'impact pour ce type d'apps, car leur source de rénumération n'est pas lié : Facebook se rémunère sur la valorisation des données personnelles dont l'utilisateur a accepté explicitement, en acceptant les conditions d'utilisation du service, l'exploitation. Candy Crush se rémunère par les achats in-apps et/ou la pub affiché dans l'app.

Quand aux fausses apps, y'en a déjà sur les stores pourtant "officiels", le temps qu'elles soient détectés les malandrins ont déjà préparer le nouveau lot de fausses apps à soumettre, en ouvrant de nouveau compte d'éditeurs, etc.

Netflix et Spotify ont déjà normalisé le paiement de l'abonnement par une méthode alternative. Depuis des années déjà. Sur iOS comme sur Android. On peut difficilement dire que ce ne sont pas des apps très grand public.

Est-ce que cela ouvert les portes en grand à d'autres apps pour autant ? Est-ce que des milliers de fausses apps Netflix et Spotify pourissent chaque jour le quotidien des pleins d'utilisateurs de par le monde ?

avatar fredsoo | 

C'est sur que si on te propose de telecharger la Caf sur un site de boules...... ça pue forcement.
Mais si tu es un tant soit peu resposable, pour telecharger l'app de la Caf, direction le site de la Caf et pas Pornhub :)

avatar Dimemas | 

Faut arrêter d’infantiliser les consommateurs.
Il faut les responsabiliser et les éduquer point barre.

C’est trop facile de mettre des garde-fous partout.

Comme les autres ont dit, personne ne t’oblige de télécharger une application sur un autre store

avatar 0MiguelAnge0 | 

@romain31000

T’as été briefé pae Apple?! J’ai des Macs et je n’utilise pas souvent le Mac Store, sans aucun soucis.

Les anxiogènes n’auront qu’à continuer à utiliser l’App Store: le texte ne vise pas à interdire l’App Store que je sache.
Donc je ne comprends pas trop la logique derrière sauf à vouloir qu’Apple continue à s’en mettre pleins les poches et à tuer l’innovation.

avatar Ali Baba | 

@0MiguelAnge0

Jusqu’au jour où une app dont j’ai besoin n’est pas sur l’App Store.

avatar byte_order | 

@Ali Baba

Laissant la place à une offre concurrente qui, elle, resterait sur l'AppStore.
Soit le besoin est de niche, et c'est à vous de voir si votre besoin de l'app est supérieur au besoin qu'elle soit dispo sur l'AppStore, soit le besoin est largement répandu, et la place laissée libre sur l'AppStore par le départ de l'app répandue va être prise par une offre concurrente.

A vous, consommateur, de prendre vos responsabilités.

avatar House M.D. | 

@byte_order

Et quand il s’agit d’acheter l’iPhone là ce n’est plus la responsabilité du client, c’est « bouuuuuuh le méchant Apple qui piège le consommateur ». Deux poids, deux mesures.

avatar byte_order | 

@House M.D.
> Deux poids, deux mesures.

Changer de smartphone couterait la même chose que de changer d'apps ?

Vous parlez de mesures, très bien, mesurons :
- argent perdu dans l'achat d'une app qui ne répond plus au besoin désormais suite à une décision arbitraire par son éditeur
vs
- argent perdu dans l'achat d'un smartphone qui ne répond plus au besoin désormais suite à une décision arbitraire de son constructeur

le poid n'est pas le même, sauf si vous prouvez qu'en moyenne une app iOS coute à minima 500 €.

Si le poids n'est pas le même, c'est normal que la mesure ne soit pas la même, hein.

C'est pour cela que je pense que beaucoup accepteront d'utiliser la solution logicielle imposée par Apple même si elle ne les satisfait pas plutôt que de changer de matériel, et ça Apple le sait, cela sert a retenir artificiellement le client.

Mais ceux qui prétendent le contraire, dont vous a priori, refusant de le reconnaitre, alors, dans ce cas, oui, l'argument "vous pouvez aller voir ailleurs" s'applique tout autant à moi qui râle contre les abus de pouvoir d'Apple sur l'utilisateur que sur ceux qui râlent contre les abus de pouvoir d'autres sur l'utilisateur ou sur Apple.

Sauf à défendre que seul Apple est légitime à abuser de son pouvoir, personne d'autres, auquel cas j'invite alors à migrer en Appleistan.

C'est provocateur, oui, et c'est volontaire.

avatar Ali Baba | 

@byte_order

C’est tres naïf. Si Facebook part de l’App Store parce qu’il souhaite échapper à l’œil d’Apple sur la confidentialité, je ne vois pas comment le remplacer par un concurrent.

La seule alternative est de quitter le réseau, ce qui est assez radical. On ne quitte pas seulement une app, mais tout un ensemble de relations sociales. Le coût d’un tel départ est énorme. Et s’il y a un tel coût c’est qu’on n’est pas libre.

avatar DP-Britto | 

@Ali Baba

Y’a 0 coût à quitter FB pour un particulier, à part celui de prévenir pour expliquer la démarche. C’est ce que j’ai fait il y a maintenant plus d’1 an, plus FB, plus IG, plus WA, mais il a fallut l’expliquer dans certains de mes groupes de discussions, ça passe très bien et je ne m’en sens que mieux 👌

avatar Ali Baba | 

@DP-Britto

Quand c’est toi qui décides de quitter le réseau c’est ta liberté. Quand c’est contraint, ce n’est pas une liberté. Je trouve ça complètement égoïste de considérer que puisque toi tu n’y vois pas d’inconvénient alors les autres n’y verront pas d’inconvénient.

avatar DP-Britto | 

@Ali Baba

Si Meta sort toutes ses applications de l’App Store, à quel moment seriez-vous contraint de les quitter en fait ? Y’a toujours la version web.

Je n’oblige personne à quitter quoi que ce soit, ce n’est que mon avis après.

avatar debione | 

@Ali Baba:

Pour vous et les autres. Vous êtes au courant que vous pouvez utiliser FB sans l'application? J'utilise FB, mais je n'utilise pas leurs applications, car même sous les fourches caudines d'Apple je n'ai pas confiance...

avatar Dimemas | 

Parce que c’est indispensable de prendre facebook ?

Trop drôle 😂😂😂😂

C’est probablement l’un des trucs les plus inutile avec insta, snap et Twitter que l’être ait pu inventer …

avatar byte_order | 

@Ali Baba
> C’est tres naïf.

Tout comme de prétendre qu'il n'y a pas de stratégie de captivité artificielle par Apple, oui.
Mais soit on l'accepte de le reconnaitre, et on peut débattre et comparer ces mécanismes de captivités artificielles, soit, et c'est souvent le cas ici, juste réagir en sortant l'argument "si pas content vous pouvez aller voir ailleurs", mais en oubliant que cet argument, en effet naif, est tout a fait applicable à chaque fois que l'on n'est pas content, peu importe si l'origine de ce mécontentement est Apple ou un autre, l'éditeur d'une app, le régulateur d'un marché, etc.

> Si Facebook part de l’App Store parce qu’il souhaite échapper à l’œil d’Apple
> sur la confidentialité, je ne vois pas comment le remplacer par un concurrent.
> La seule alternative est de quitter le réseau, ce qui est assez radical.

Euh, si on est sensible à la confidentialité, non.
Ce qui est radical, c'est de se dire sensible à la confidentialité et rester utilisateur régulier d'un réseau social centré sur le partage de ses activités quotidiennes, centre d'intérêt, cercles d'amis, etc...

> On ne quitte pas seulement une app, mais tout un ensemble de relations sociales.

Faite dans un espace où à l'entrée vous avez accepter que le réseau social fasse exploitation des données partagées, personnelles ou pas.

> Le coût d’un tel départ est énorme.

Oui.

> Et s’il y a un tel coût c’est qu’on n’est pas libre.

Oui.

Mais c'est tout autant le cas quand vous avez acheter un iPhone à votre ado parce qu'il voulait pouvoir jouer à Fortnite durant les transports scolaires et qu'à la rentrée suivante il demande un smartphone Android, parce que Fortnite n'est plus installable et ne peut plus recevoir les mise à jour pour la nouvelle saison de jeu sur iPhone.

Et pourtant, dans les deux cas, on peut dire qu'on savait que Facebook collecte un maximum d'information y compris personnelles, c'est écrit dans les conditions d'accès au service, et dans le second on savait qu'Apple pouvait virer quand elle veut n'importe quelle app de l'AppStore et donc en interdire l'usage, car on savait que l'AppStore est le canal imposé de distribution des apps.

Donc retour à la case départ :

- soit on reste bloquer sur l'argumentation "pas content, allez ailleurs, vous saviez avant, tant pis pour vous", argument simple, naif, réducteur, mais qui s'applique forcément quelque soit l'acteur qui force à devoir aller ailleurs, sinon c'est de l'hypocrisie de brandir cet argument uniquement quand c'est l'UE ou que sais-je, mais pas quand c'est Apple.

- soit on accepte ce principe de captivité artificielle, et donc qu'elle est artificielle, et donc on peut débattre de sa régulation pour éviter qu'elle serve à entraver la concurrence, entraver la pleine propriété du bien acquis, etc.

Malheureusement, une majorité des commentaires restent bloquer sur la première case.

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