Les rectangles à coins arrondis, l'innovation made in Apple

Jean-Baptiste Leheup |

Joyeux anniversaire, le Macintosh ! Il y a 36 ans jour pour jour, un certain Steve Jobs dévoilait un ordinateur qui allait entrer dans la légende. Quelques années plus tôt, les équipes d'Apple travaillaient encore sur deux projets parallèles : le Lisa, sous la férule de Steve Jobs, et le Macintosh, dirigé par Jef Raskin. Après plusieurs années de développement, les deux projets se rapprochèrent petit à petit, et les avancées de l'un bénéficièrent à l'autre, plus par porosité entre les équipes que par véritable choix de l'entreprise.

Un génie de la programmation travaillait dur à ce moment-là chez Apple : Bill Atkinson. Et celui qui en parle le mieux, c'est à nouveau Andy Hertzfeld, une autre grosse tête de l'époque, qui a partagé ces dernières années ses passionnantes mémoires avec les internautes.

avatar bazino | 

Génial ! Merci pour cette lecture passionnante !

avatar MacRow | 

Quel régal! J’ai bien apprécié la fin de l’article

avatar Oracle | 

Merci, c’est sympa de revivre l’histoire comme ça...

avatar franckontheweb | 

Super article. J’ai adoré la fin avec le « RoundRect »
😁

avatar Phiphi | 

Excellent. Un vrai feuilleton !

avatar umrk | 

Oui .. de même que la poignée intégrée permettant de transporter le MacIntosh ressemble étrangement à celle du Minitel (ainsi que l'aspect général cubique, très compact) ... (je dis ceci, parce qu'il est de bon ton de dénigrer ce produit, mais n'oublions pas qu'il fut un moment à la pointe du progrès, pour l'époque)

avatar oomu | 

Le minitel fut aussi et surtout précurseur d'usages et pratiques nouvelles préparant le public (et les entrepreneurs, bisou Xavier) à internet : la télématique.

avatar lesurfeurfou | 

J’apprécie vraiment ces articles mais j’ai un effet secondaire : mes cheveux gris poussent plus vite...

avatar DahuLArthropode | 

@lesurfeurfou

Au moins, à toi, il reste des cheveux!

avatar joso (non vérifié) | 

Bel article ! Ça m’a captivé !!

avatar GaspardNic92 | 

Merci pour cet article qui me rappelle combien j’ai dû galérer pour dessiner moi-même des cercles en assembleur (6809), et comment une routine toute simple peut permettre de faire des droites oblique et des cercles également avec son astuce ...

Du vécu, bravo à bill !

avatar Fennec72 | 

Les chanceux né dans les années 70, comme moi (1972), savent où en était l’informatique personnelle à l’époque du 1er Macintosh.

Les fonctions qui semblent évidentes pour les générations qui ont suivis, étaient loin de l’être à l’époque, de même que les puissances hardware et logiciels.

À une époque, pas si lointaine, la capacités des disques durs se comptait en centaines de Mo et il n’y avait pas d’ADSL.

En 1997, il me semble qu’Illustrator ne proposait pas de calque.

Et on pourrait compléter cette liste encore longtemps.

Les générations nées avant internet me semblent avoir connus des bon technologiques bien plus grands que ce qu’on connus et que connaissent les générations suivantes.

avatar macfredx | 

@Fennec72

"À une époque, pas si lointaine, la capacités des disques durs se comptait en centaines de Mo et il n’y avait pas d’ADSL."

Mon premier Mac avait un disque de 40 Mo, et il n'y avait pas d'internet... 🙄😁

avatar oomu | 

à une époque douloureusement proche pour moi, les disques durs se comptait en Mo et coûtait une fortune.

La Micro-informatique, celle relativement abordable à la maison, ne connaissait pas les disques dur.

Mon premier disque dur, 40mo, m'a permis de mettre winwin 3 et wing commander 2 (l'indispensable quoi), après fini.

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"Les générations nées avant internet me semblent avoir connus des bon technologiques bien plus grands que ce qu’on connus et que connaissent les générations suivantes."

L'informatique grand public, partant de zéro, a connu des mutations rapides.

Mais l'après internet grand public (en gros, 1995) a vu l'émergence du MP3, qui est une révolution, un chambardement, culturelle, sociétale, commerciale et technologique majeure (le MP3 est la consécration en un truc très efficace de nombreux travaux sur la compression et l’acoustique). Le MP3 a rendu viable le piratage de musiques et rien que ça, notre coeur sera toujours gonflé d'un arc-en-ciel de joie (ou un truc du genre).

La génération post internet a connu la généralisation du Téléphone Mobile au grand public. Un bouleversement incroyable.

Pensez y, avant le téléphone mobile, il était difficile pour les écoliers de harceler la petite Susie jusque dans sa chambre. Vous voyez bien que le monde a changé drastiquement rien qu'avec ça.

Les zoziaux associaux, pardon, les réseaux sociaux, sont aussi un véritable BOND post-internet. Le concept même était impossible dans les années 80/début 90s. Rien de similaire en terme d'usage et d'impact sur le stress, l'angoisse et la violence d'un propos anodin transformé en pamphlet politique lu par des millions de fanachistes enragés.

Les réseaux associaux (twitter, instagram, facebook, etc) n'ont été possibles que par l'amélioration drastique d'internet, la mise en oeuvre de centre d'hébergement géants et la mise à disposition d'appareils toujours plus pratique et omniprésents.

Ils sont le fruit d'un bond technique.

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Le progrès spectaculaire de la reconnaissance vocale, via l'apprentissage profond et l'aspiration de toute votre vie par le "nuage" (gloire au Nuage Luminescent !) est un autre de ses Bonds.

Il va pas de soi de dire à une machine "dis siri, joue moi le dernier céline dion, tu sais la chanteuse à la mode" et que la machine sorte un son se rapprochant "j'ai trouvé The power of love"

c'est un bond technique majeur.

passons rapidement sur google maps (dantesque !),
sur l'extraordinaire bond qu'on fait les jeux vidéo avec la popularisation de gpu capable de calculs 3Ds

et bien sur l'ultime innovation d'un grand bond alors qu'on était au bord du gouffre: la somme du mobile+cloud+jeux vidéo zolis pour faire du freemium ultra-payant racoleur et ainsi innover en valorisation de la synergie de propriété intellectuel en un service à forte valeur ajoutée.

Ceci n'existait pas avant "internet". On ne peut donc pas dire qu'il n 'y a pas eu de bond depuis aussi foufou que les années 80s.

avatar Sindanarie | 

@oomu

T’as oublié les roulettes pour Macpro. Tnul et pas exhaustif pour le coup. 👎🏽👊🏽🤜🏽

😬

avatar JLG47_old | 

@macfredx

Mon premier Mac n’avait qu’un seul lecteur de disquette 400ko (1987).
C’est dire l’évolution!
Cette disquette contenait :
- le système d’exploitation
- l’application
- le document créé.
Autant dire que ces quelques francs de plastique prenait rapidement beaucoup de valeur.

avatar Derw | 

@Fennec72

« En 1997, il me semble qu’Illustrator ne proposait pas de calque. »

Pour Illustrator, je ne sais plus, mais pour Photoshop ils sont apparus en 94 avec la version 3 !! Je me rappelle combien le choix de désélectionner était impactant à l’époque !

avatar DahuLArthropode | 

@Fennec72

Sur mon premier Mac Plus, la disquette contenant 400 Ko. Et mon premier disque, externe, 5Mo.

avatar LeFrenchFab | 

Excellent 🙂

avatar yurt | 

Vous m’avez eu ! Je me suis abonné pour lire ce genre d’article ! Et je ne regrette pas, continuez comme ça 🙏

avatar yurt | 

C’est fascinant de voir à quel point les limitations techniques poussaient les développeurs à regorger d’inventivité. Aujourd’hui c’est plutôt l’inverse, les développeurs ont tendance pour beaucoup à se reposer sur les outils existants sans chercher à peaufiner leurs algorithmes.

avatar Cric | 

@yurt

Exact !
Mais leur nom ne restera pas dans l’histoire.

avatar oomu | 

Jef Raskin, Andy Hertzfeld, Bill Atkinson, et d'autres sont entrés dans l'histoire.

Raskin a beaucoup travaillé sur les interfaces et laissé derrière d'intéressants projet et sa contribution au Mac.

Bill Atkinson aura un jour son nom gravé sur une montagne de crystal d'une quelconque lune d'un astre perdu pour avoir, entre autre, créé Hypercard.

etc.

C'est quand même autre chose qu'un napoléon !

avatar Cric | 

@oomu

Je répondais à ce passage :
Aujourd’hui c’est plutôt l’inverse, les développeurs ont tendance pour beaucoup à se reposer sur les outils existants sans chercher à peaufiner leurs algorithmes.

Bien sûr que les Raskin & co. resteront dans l’histoire.

Napoléon était un pur : seule la ligne de commande et VI avaient de la valeur pour lui 😁

avatar oomu | 

"Je répondais à ce passage :
Aujourd’hui c’est plutôt l’inverse, les développeurs ont tendance pour beaucoup à se reposer sur les outils existants sans chercher à peaufiner leurs algorithmes.
"

hAAAAaa :)

avatar oomu | 

" Aujourd’hui c’est plutôt l’inverse, les développeurs ont tendance pour beaucoup à se reposer sur les outils existants sans chercher à peaufiner leurs algorithmes."

...

pinaize, ça y est.. je suis revenu en 80s, et je suis en train de lire un magazine de micro-informatiques se plaignant que de nos jours on fout plus rien, avant fallait se crever le cul avec du beau code...

NON !

Ce matin même mes collègues parlaient de comment il se crèvent le cul pour faire péter le max possible de la dernière puce intel, marvell, et autres fabriquant 40Gbps, à coup d'algos et d'usages incompréhensibles des subtilités des processeurs et de patch dans le kernel linux, ce gros veau mal optimisé qu'avant on faisait du vrai code.

Arrêtez de croire que vous êtes arrivé au moment du pinacle de l'Histoire et que depuis comme la courbe de votre colonne vertébral, c'est juste une lente déchéance ! Ce n'est pas vrai.

Par contre, au lieu de perdre du temps à écrire de l'assembleur à la con avec un terminal monochrome, maintenant on utilise des outils diablement plus efficace pour réorganiser le code, le débugguer et on produit beaucoup plus et les machines sont beaucoup plus performantes.

C'est pas par magie mais par le Boulot.

-
ce propos n'excuse pas Apple et son j'm'enfoutisme actuel sur la qualité de ses logiciels. Au contraire, ça l'accuse de rien foutre quand tout est possible.

avatar koko256 | 

@yurt

N'importe quoi. Les fainéants de nos jours ce sont les financiers et les managers.

avatar DavidAubery | 

Ça c’est un article carré rondement mené

avatar imrfreeze | 

Pour finir, il fallait citer l’écran des derniers iPad Pro !!

avatar melaure | 

Excellent article.

Sacrée époque ou Apple nous en mettait plein les mirettes avec des trucs bien geek finalement !

Tout n’était pas fait avec un objetif permanentt de marge comme avec l’escroc qui est a la tête aujourd’hui ...

avatar Fennec72 | 

@melaure

Pour les objectifs de marges, je suis plutôt d’accord, sauf que je trouve le terme « escroc » un peu trop fort pour Tim Cook.

La différence est surtout qu’avant Tim Cook « le prix n’a pas changé par rapport à l’an dernier » était un argument marketing.

Depuis Tim Cook, Cupertino fait attention à ne pas oublier de verser des dividendes aux actionnaires et il faut de confortables marges pour satisfaire les actionnaires.

avatar Krysten2001 | 

@Fennec72

Les prix sont les mêmes depuis 3 ans...

avatar Fennec72 | 

@Depret Lucas

C’est peut-être une impression, mais il me semble que les marges sont plus grandes sur les iPhones haut de gamme qu’à l’époque du 6 et du 6 Plus.

Est-ce que les innovation technologiques justifient entièrement le renchérissement des tarifs où est-ce que les marges ont aussi augmentées?

avatar Sindanarie | 

@melaure

"Tout n’était pas fait avec un objetif permanentt de marge comme avec l’escroc qui est a la tête aujourd’hui ..."

Mais arrête 😂
Tu tiens ce discours depuis plus de 10 ans au moins, depuis que tu as débarqué sur ce site à l’époque où il était encore tenu par les suisses ! Tu as juste rajouté « Tim Cook » dans tes éternels discours dépressifs « Apple c’était mieux avant... »

Évolue... fais une thérapie... 😄

avatar oomu | 

Folklore.org est un site que j'avais dévoré. passionnant et enthousiasmant.

avatar frankm | 

J’adore la somme de X nombres impair égale le carré de X.
Et que vaut la somme infinie d’une suite de nombres entiers 1+2+3+4+5+... ?
Le résultat est dingue mais est vérifiable avec des expériences réelles. Les expériences en question fonctionnent et se calculent que si cette somme vaut -1/12

avatar ChePaki | 

Comment calcule-t-on la racine carrée d’un chiffre ?
C’est en la comparant à tous les résultats des carrés d’un chiffre qu’ils y arrivent ?

avatar Jean-Baptiste Leheup | 
Le principe est assez connu maintenant, car tous les appareils fonctionnant avec des nombre entiers ont rencontré le même problème et ont tous utilisé la même solution (l'ENIAC lui-même, en 1945, calculait déjà ainsi des racines carrées approchées). Dans le cas d'un affichage à l'écran, cette approximation ne pose d'ailleurs aucun souci, car les coordonnées des pixels sont forcément des nombres entiers.

En gros, pour calculer la racine carrée de X, il faut trouver le plus petit nombre entier n tel que la somme des n premiers nombres impairs est inférieur à X et la somme des n+1 premiers nombres impairs est supérieure à X. Le processeur 68000, assez mauvais en divisions, pouvait en revanche répéter très rapidement les additions nécessaires à ce calcul (d'autant plus qu'avec un écran en 512 x 342 pixels, les calculs de QuickDraw se faisaient sur des petites valeurs). Ainsi, la racine carrée de 340 est comprise entre 18 et 19 (car l'addition des 18 premiers nombres impairs donne 324 et l'addition des 19 premiers nombres impairs donne 361).

Mieux : au besoin, une dernière série de calculs permet de trouver les chiffres après la virgule :
340-324 = 16
361-340 = 21
16/(16+21) = 0,43
La racine carrée de 340 est donc égale à 18 + 0,43.

Il était également possible, pour de plus grands chiffres, de procéder par plusieurs calculs approchés. D'abord trouver la valeur à 1000 près, puis, autour de celle-ci, chercher la valeur à 100 près, puis à 10 près, et à l'unité près. C'est un peu comme les calculs de dichotomie. Ne m'en demandez pas plus : au-delà de ces notions de lycée, je passe en Kernel Panic !
avatar ChePaki | 

@j-b.leheup

Merci beaucoup ! C’est beaucoup plus clair, j’ai tout compris.
Ça fait beaucoup de calcul quand même pour tracer tous les points d’un cercle en "temps réel"

avatar Jean-Baptiste Leheup | 

@ChePaki

Bah, si on regarde bien, il suffit de calculer 1/8 des valeurs. Regardez sur l’image : on peut reporter les valeurs (X,Y) en (Y,X) et on a un quart de cercle ; et on reporte les valeurs en miroir horizontal et vertical pour faire un cercle complet. Seule la première étape est un peu longue, les autres ne nécessitent pas de calcul. Et si on se souvient bien, tracer un cercle sur un Macintosh à 8 MHz, ce n’était pas tout à fait instantané.

avatar koko256 | 

@j-b.leheup

L'intérêt en plus ici, comme on calcule les racines carrées dans l'ordre, on peut réutiliser les sommes partielles déjà calculées. Le calcul est efficace grâce à cela.

avatar Lightman | 

Ça me rappelle la routine que j'avais tentée de mettre au point quand j'avais 13 ans, en BASIC CP/M sur Z81A à 2 MHz. Elle correspondait au premier schéma, en coordonnées cartésiennes. Le problème, c'est que les itérations tendent vers l'infini et sont donc très lentes.
J'ai abandonné le problème avant de connaitre les coordonnées polaires. Par ailleurs, je ne connaissais pas du tout le 2e théorème de cet article, jusqu'à aujourd'hui.

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