Billboard, le site américain spécialisé dans la musique, a compilé une liste de 5 points qui peuvent expliquer qu'aucun accord n'a encore été annoncé entre Apple et Beats. Chacun ne représente pas nécessairement un véritable obstacle, mais il peut contribuer à ralentir le processus.

Le premier est évident, l'affaire est compliquée au vu du montant qui a circulé : 3,2 milliards de dollars. Ce serait la plus grosse acquisition d'Apple et la première de ce niveau conduite par Tim Cook. Aucun achat d'entreprise ne se prend à la légère, celui-ci encore moins qu'un autre au vu des enjeux (lire Apple/Beats : un mariage de cultures).

Les second et troisième points étaient prévisibles, les discussions ont fuité trop tôt. D'après un contact de Billboard proche de cette affaire, Apple n'était aucunement prête à voir ces négociations révélées au grand jour à ce moment-là. Sans compter que l'un des principaux intéressés, Dr Dre, s'en est bruyamment fait l'écho dans sa fameuse vidéo publiée sur Facebook. À l'époque, son film où il se félicitait de devenir bientôt très riche - sans rien citer d'Apple mais le timing le faisait à sa place - pouvait même laisser à penser que la signature de l'accord n'était plus qu'une formalité, si ce n'était déjà fait.

D'après les sources de Billboard, les gens d'Apple ont écarquillé les yeux devant cette manifestation de joie pas très en accord avec la manière de faire du groupe où tout est gardé sous contrôle et soigneusement lissé.

Ce qui amène au quatrième point, explique Billboard, celui de l'intégration de Dr Dre et Jimmy Iovine. Le site avait eu vent de la possibilité de les voir occuper des postes opérationnels et stratégiques chez Apple. Nul ne questionnera leur savoir-faire, mais peuvent-ils se glisser dans la culture d'Apple, vont-ils rejoindre les rangs des salariés ou agir comme consultants permanents ?

Enfin, il y a toujours quelques discussions sur la valorisation de Beats Music, écrit Billboard. Un service de streaming avec moins de 200 000 abonnés, dans l'ombre de Spotify ou même Deezer et dont les accords avec les maisons de disques devront être reconsidérés. Un service, surtout, qui n'est pas intégralement détenu par le duo fondateur de Beats, mais aussi par le patron de Warner Music Group, le milliardaire Len Blavatnik et d'autres investisseurs (ils ont mis 60 millions de dollars dans Beats il y a un an pour aider à bâtir le service de streaming). La valeur exacte de cette partie du petit empire Beats n'est toujours pas définie d'après les sources de Billboard.

Rien dans cette liste ne paraît surprenant lorsqu'on considère la nature de cette opération et les deux groupes en présence. Le principal grain de sable à la limite fut la fuite auprès du Financial Times. Le reste n'est que discussions et négociations, comme en connaissent toutes les entreprises qui se rapprochent.