Pas de téléphone Facebook, mais peut-être un moteur de recherche

Anthony Nelzin-Santos |

Mark Zuckerberg, le CEO de Facebook, s'est longuement confié à l'occasion de la conférence TechCrunch Disrupt, revenant sur l'introduction de sa société en bourse, sa stratégie sur mobile et les possibles évolutions de Facebook dans le futur. Extraits.





Sur l'introduction en bourse



« Et bien, la performance de l'action a été clairement décevante », et c'est un euphémisme de le dire : depuis son introduction en bourse, Facebook a perdu la moitié de sa valeur. Zuckerberg reconnaît que le moral des troupes en a pris un coup, mais il reste optimiste : « peut-être que certains vont s'en aller. Mais je pense que c'est une excellente occasion de nous rejoindre […]. »



Les programmes d'attribution d'actions ne peuvent en effet que s'apprécier, l'action pouvant difficilement tomber plus bas. L'interview de Zuckerberg a d'ailleurs provoqué une hausse de plus de 3 % de $FB en after-hours.



Sur un Facebookphone et la stratégie mobile



« Ça attire le lecteur de dire que nous sommes en train de concevoir un téléphone, c'est pour cela que l'on écrit dessus. Mais c'est clairement la mauvaise stratégie pour nous. » : c'est par ces mots que Zuckerberg a balayé du revers de la main l'hypothèse d'un Facebookphone. Il poursuit :




Admettons que nous fabriquions un téléphone […] — ce que nous ne faisons pas, au fait. Si nous le faisions, nous pourrions peut-être faire en sorte que 10 ou 15 millions de personnes l'utilisent. Notre stratégie est différente de celle de toutes les sociétés qui conçoivent leur propre écosystème matériel. Nous faisons l'inverse.




Et de fait, Facebook est présent sur la plupart si ce n'est tous les systèmes mobiles, parfois sous la forme d'une webapp, parfois sous la forme d'une app, parfois enfin sous la forme d'un service.



« Notre plus grosse erreur a été de se concentrer sur HTML5 », a reconnu Zuckerberg. L'approche multiplateforme, si elle a ses vertus, pose aujourd'hui encore de gros problèmes de performances, ce qu'auront remarqué les utilisateurs de l'application iOS. La nouvelle version, native, est bien plus rapide et fluide. Facebook s'oriente donc aujourd'hui vers un modèle d'implantation au plus profond de chaque système, en respectant ses spécificités.



Sur Android, Facebook profite ainsi de la possibilité d'être utilisé comme un service de partage dans toutes les apps. Sur Windows Phone, c'est une partie même du système. iOS 6 se rapproche de ces modèles en permettant d'ajouter un compte Facebook et en fournissant des APIs aux développeurs : « l'intégration avec iOS 6 rendra les choses plus simples pour les développeurs. »



De manière générale, le mobile est aujourd'hui stratégique pour Facebook : « les gens ont plus souvent un téléphone qu'un ordinateur […] et les utilisateurs mobiles sont plus souvent des utilisateurs actifs revenant chaque jour. » Traduisez : Facebook doit être sur l'écran le plus utilisé pour y afficher ses publicités, qui doivent toujours prouver leur efficacité.



Zuckerberg a enfin tenu à rassurer les utilisateurs d'Instagram, affirmant que Facebook n'avait pas d'intention d'absorber ce réseau, mais au contraire de « l'aider à atteindre plusieurs centaines de millions d'utilisateurs. » Les technologies et idées, elles, sont sans doute d'ores et déjà intégrées à de futurs produits, mais l'app Instagram poursuivra sa route en solitaire.



Un moteur de recherche Facebook



Zuckerberg a enfin admis que Facebook travaillait bel et bien à un moteur de recherche : « les moteurs de recherche évoluent afin de vous donner des jeux de réponse : "J'ai une question spécifique, réponds-y pour moi." ». Alimenté en contenu par ses utilisateurs, reliés entre eux par le graphe social, Facebook est sans doute une des sociétés les mieux placées pour prendre ce virage, au dam des opposants à l'effet bulle. Le réseau traite aujourd'hui un milliard de requêtes quotidiennes, qui seront un jour au cœur d'un véritable moteur de recherche : « Facebook a une position unique pour répondre aux questions que les gens se posent. À un moment nous [ferons un moteur de recherche]. Nous avons une équipe qui y travaille. » Au tour de Facebook donc de marcher sur les plate-bandes de Google, qui lui court après depuis deux ans.


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