Neutralité carbone : quand Apple lave plus vert que vert

Anthony Nelzin-Santos |

Avec sa nouvelle gamme de montres, la firme de Cupertino présente « ses premiers produits neutres en carbone ». Son engagement de neutralité carbone sur l’ensemble du cycle de vie des produits d’ici à 2030 est lui-même présenté comme un produit. Tim Cook et Lisa Jackson ont ainsi fait appel à Octavia Spencer, notamment croisée dans la série Truth Be Told diffusée (évidemment) sur Apple TV+, pour incarner « mère Nature » dans un clip pédago-promotionnel de cinq minutes. Force est de constater qu’il y a un peu de comédie dans ces annonces.

Tim Cook est un piètre acteur, et il n’est pas aidé par le montage mollasson, mais Octavia Spencer ferait probablement une piètre patronne d’Apple, alors même qu’elle serait aidée par une armée d’assistants dynamiques. Chacun son truc.

Que ce clip soit un tantinet surjoué ne l’empêche pas d’être pédagogique. Après neuf ans d’efforts, Apple peut se féliciter d’être parvenue à réorienter sa chaine logistique vers des matériaux entièrement recyclés ou renouvelables. Avec l’aide de l’institut allemand Öko, elle a construit une méthodologie pour juger ses approvisionnements à l’aune de « profils d’impact des matériaux », qui prennent en compte les risques environnementaux comme les risques systémiques1.

Apple avait ainsi identifié quatorze matériaux « pour lesquels il conviendrait de passer en priorité à des sources » recyclées (acier, aluminium, cobalt, cuivre, étain, lithium, or, tantale, tungstène, zinc, néodyme, praséodyme, dysprosium, verre) ou renouvelables (papier, plastique). Le titane du boitier de l’Apple Watch Ultra 2 est recyclé à 95 % et l’aluminium du boitier de l’Apple Watch Series 9 l’est complètement, comme le cobalt de leurs batteries.

Le cuivre de la bobine de recharge par induction des iPhone et le néodyme des aimants qui l’entoure, le plastique des fenêtres radiotransparentes, ou encore l’or des fils et l’étain des soudures proviennent des filières du recyclage. Apple aura fini d’éliminer le plastique de ses emballages, au profit de fibres de bois provenant de matériaux recyclés ou de filières responsables, à la fin de l’année prochaine.

avatar iftwst | 

Un jour (bon ok, sûrement jamais) j’aurai cette élégance dans l’écriture associée à cette capacité d’analyse.

Bravo Anthony.
Bel article.

avatar raoolito | 

excellent article. oui apple fait beaucoup, non apple ne fait pas autant qu’elle semble le pretendre et oui les autres c’est quasi toujours pire.

avatar Ichigo-Roku | 

@raoolito

Oui, même s’ils en jouent beaucoup trop, c’est quand même mieux comme ça que de ne rien faire dans tous les cas.

avatar raoolito | 

@Ichigo-Roku

exactement, quand je fais quelque chose, j’hésite pas à en parler, rien que parce que j’en suis content.
apple fait pareil et l’utilisent pour leur com’

avatar kantandane | 

Très belle analyse, et joliment écrite !

avatar fleeBubl | 

J’ai une lessive à lancer, comme on dit « c’est pas du lux’ », comme si, à la lumière de tout ça, Apple n’aurait jamais eu largement les moyens de se pencher sur la question :

Est-ce que le soleil et le vent peuvent être un bon ingrédient de machine à laver « plein air » une fois rincé (si si je parle bien d’Apple) et dans quelle proportions, pour le petit linge en chaleur, courant de transpiration ?

avatar scoubix | 

Sur la forme cette scènette m’a laissé dubitatif voire mal à l’aise. Sur le fond on ne peut nier qu’Apple fait des efforts et que bon nombre d’entreprises de la tech sont à mille lieux d’en faire autant. Pour autant on reste quand même sur un sentiment de greenwashing face à certains arguments employés…et les non-dits. J’ai failli m’étrangler en entendant l’argument du transport maritime. Moins polluant que l’avion par unité transportée, certes…mais avec les volumes convoyés, on est sur un poste d’émissions majeur que seule une production localisée au plus près du consommateur permettrait aujourd’hui d’éliminer. Si Apple prenait ce chemin, alors elle montrerait réellement la voie…

avatar guigus31 | 

@scoubix

Taux d’émission en kg de Co2 par tonne de marchandise et km parcouru :
Maritime : 0,00554 kg/t-km
Routier : 0,0798 kg/t-km
Aérien: 1,9 kg/t-km
Source : base carbone de l’ADEME.

Le transport maritime va continuer à réduire son taux d’émission grâce a la propulsion vélique qui revient en force (et c’est même une spécialité française, nous sommes actuellement à la pointe dans ce domaine). Et grâce également à la réduction des vitesses, à l’initiative de la France auprès de l’OMI (gisement d’économies immédiatement disponible et rudement efficace, exactement comme quand on lève le pied en voiture).

L’aérien, c’est pas demain la veille qu’on arrivera à réduire son taux d’émission.

Ensuite idéalement, une marchandise qui ne voyage pas ne pollue pas, si on pousse le raisonnement jusqu’au bout.
Et une marchandise qui ne voyage pas, c’est une marchandise qui n’a pas d’acheteur.
Chaque individu est responsable de A à Z des désastres écologiques actuels, et les efforts de telle ou telle entreprise n’y changeront rient tant que les individus continueront à acheter des produits qui sont dans tous les cas de futurs déchets (et d’actuelles sources de pollution), recyclage ou non.

avatar raoolito | 

@guigus31

👏🏽

avatar Spinaker | 

@guigus31

👍

avatar IsaPain | 

@guigus31

"Chaque individu est responsable de A à Z des désastres écologiques actuels, et les efforts de telle ou telle entreprise n’y changeront rient tant que les individus continueront à acheter des produits qui sont dans tous les cas de futurs déchets"

Mais quelle fumisterie tout de même...
Argument N°1 sorti par Coca Cola pour dire qu'il n'y pouvait rien s'il était premier pollueur concernant les bouteilles plastiques, que c'était la faute du consommateur qui adorait acheter ses produits...
Mais si Coca ne faisait pas de la pub, du lobbying, voir ne proposait pas du tout le Coca, les gens l'achèterait-il ?
S'il n'y a plus de dealer (Coca/ Apple/ Mc Do...), les toxicos pourraient-ils continuer à acheter leurs doses ???
La déresponsabilisation des responsables (gouvernements, Très grandes multinationales) et la redirection de leurs responsabilités vers les individus que nous sommes est un magnifique exercice de spin doctor rondement mené par cabinets de conseils et lobbyistes professionnels (ceux- là mêmes qui passent les lois écrites aux députés européens...).
Etonné de lire ce type d'absurdité dans un forum où en général ça vole un peu plus haut que ça...
Mais bon, "plus rien ne m'étonne" comme disait Tiken Jah...

avatar MachuPicchu | 

@IsaPain

Si c’était Apple qui avait sorti cet argument, cela aurait été en effet très hypocrite de leur part. Mais là ce n’est pas le cas. La personne au dessus, à priori, ne tient pas ce discours tout en poussant à consommer plus via la pub comme ça pourrait être le cas d’une entreprise. Pas de problème d’intégrité donc à priori.

Ensuite il a raison, dans le sens où le consommateur a la possibilité de faire des choses à son échelle, comme renouveler son smartphone moins souvent quitte à faire changer la batterie, le faire réparer s’il a subi des dégâts plutôt que de le changer, le revendre ou le recycler plutôt que de le garder dans un coin ou de le jeter, etc

avatar IsaPain | 

@MachuPicchu

Le pouvoir du consommateur est réel mais tellement limité face à celui des pouvoirs publics et/ ou des industriels...
Donc non, le changement ne peut pas venir que des petits pas réalisés par les con_sommateurs.

avatar DahuLArthropode | 

@IsaPain

Disons-le autrement: il faudrait que nous achetions moins. De quoi que ce soit. Si nous achetons moins d’Apple et plus de Huawei, ce n’est pas une amélioration.
Apple n’est ni meilleure ni pire qu’une autre entreprise capitaliste quelconque : elle fait la promotion de ce qu’elle produit et s’efforce de faire des produits désirables, parmi d’autres. En cela, elle contribue à entretenir le désir.
Mais il est évident que si elle ne le faisait pas, ça ne réformerait pas le système dans son ensemble, et que serions toujours soumis à la tentation.
Donc, si on est concerné par les problèmes environnementaux, et si on est cohérent, on devrait:
— acheter moins, de soi-même (ne pas changer son appareil tant qu’il fonctionne et rend les services utiles)
— voter non pas pour ceux qui promettent plus de pouvoir d’achat, mais au contraire pour ceux qui proposent des limites au droit à la pollution (et donc, au droit à consommer)
— accepter que l’État mette un frein à certaines libertés individuelles et à la liberté d’entreprendre
Nous vivons aujourd’hui dans le monde que les gens ont voulu, et veulent encore: un monde où ils sont tentés et où ils exigent d’avoir les moyens de céder à la tentation. La génération d’avant ne savait pas: nous, nous savons. Mais nous ne renonçons pas à assouvir nos désirs. Et nous ne savons pas changer nos désirs.

avatar DahuLArthropode | 

@MachuPicchu

Bien argumenté.

avatar spezzic | 

@MachuPicchu

Vos arguments seraient valables si tout le monde avait la sagesse de bouddha. Or depuis le debut du capitalisme on a largement étudié la nature humaine et ses faiblesses notamment en terme de creation de faux besoins. Et on sait parfaitement comment rendre addict n’importe quel etre humain sans qu’il ne s’en rende compte ! Le niveau d’éducation des peuples est lui aussi extrêmement important sur ces questions et je ne parle pas ici de niveau social mais bien d’education. Nous n’avons jamais eu « besoin » du monde dans lequel nous évoluons aujourd’hui. On nous le sert sur le plateau de la nécessité mais en réalité, on nous pousse a ecouter nos envies pour en faire des nouveaux besoins.

avatar Derw | 

@IsaPain

Le monde est plus complexe que ce qu’en disent certains. Aussi, chercher un responsable ou une solution à un problème n’est jamais pertinent. Il ne cherche pas à déresponsabiliser les entreprises, il rappelle juste (en contrepoint de l’article) que les responsables et les solutions sont partagés entre plusieurs acteurs. Et quand je vois que certains continuent de trouver normal d’acheter un smartphone par an… Ou quand j’entends des personnes se plaindre de l’inactivité de nos gouvernants mais refusent de mettre la bouteille en plastique dans la poubelle jaune parce que celle-ci n’est pas dans la pièce…

avatar DahuLArthropode | 

@guigus31

"Chaque individu est responsable de A à Z des désastres écologiques actuels"...

Oui. Et pas seulement dans ses choix de consommation, mais aussi dans ses choix de société.

avatar yod75 | 

Une partie des contradictions est liée à l'urgence climatique qui oriente les priorités :
- d'un côté on peut se féliciter que les crédit carbone incite les acteurs à se bouger, même si c'est loin d'être parfait, c'est déjà ça de gagner ou plutôt de pas perdu
- de l'autre cela passe sous silence la surexploitation de tout le reste...
Une neutralité carbone (véritable) de la chaîne de prod et de consommation permettrait de produire plus, et de consommer, sans dégrader le climat ; mais elle agit comme l'arbre qui cache la forêt de toutes les autres dégradations de l'environnement.

En outre, même en se concentrant sur cette neutralité, force est de constater qu'elle coûte cher à atteindre et que de fait elle n'est accessible qu'aux plus fortunés (qui sont également les moins nombreux).

On se rend compte également que d'autres paradigmes, comme le développement du réemploi, touchent également leur limites pour des raisons comportementales : quand le réemploi se limite à l'achat d'occasion, il est un effet pervert désormais bien connu : l'argent généré par la revente est aussitôt réinvesti dans l'achat du neuf ce qui dégrade l'équation environnementale de l'ensemble.

En même temps est-il réaliste d'imaginer d'interdire aux moins fortunés d'acheter tout court sous prétexte que leur achat en déclencherait un autre ?

Ce forum est une belle illustration de nos propres contradictions : on y retrouve pelle mêle des avancées trop faibles d'une génération à l'autre et une incitation trop forte au renouvellement...

Certes je me donne bonne conscience en ne changeant mon iPhone que tous les 4/5 ans et en sachant qu'officiellement mon prochain achat sera neutre en carbone, mais c'est un raisonnement de riche, un peu faux cul, et ça ne résout pas vraiment le problème.

Sinon Octavia Spencer, c'est surtout La Couleurs des Sentiments et les Figures de l'Ombre ; en outre elle est une actrice engagée ; très malin d'avoir fait appel à elle.

avatar Derw | 

@yod75

👍

Sauf :
« Certes je me donne bonne conscience en ne changeant mon iPhone que tous les 4/5 ans et en sachant qu'officiellement mon prochain achat sera neutre en carbone, mais c'est un raisonnement de riche, un peu faux cul, »

Pourquoi ?

« et ça ne résout pas vraiment le problème. »

Non, mais ça le dilue un peu. Pour le résoudre (à mon niveau) il faudrait ne rien acheter.

avatar Kero25630 | 

Très bonne analyse. Et j’aime beaucoup la conclusion que je trouve de très bon ton.

avatar Romuald | 

J'ai toujours autant de mal avec le concept "d'énergie renouvelable", qui laisse croire qu'une telle énergie est disponible à l'infini, ce qui est contraire aux principes de la thermodynamique.
Mieux vaudrait parler d'énergie décarbonée, laquelle nous est fournie sous différentes formes par notre bon vieux soleil.

avatar Anthony Nelzin-Santos | 
@Romuald : ce sont les sources qui sont renouvelables, je ne place pas le pluriel au hasard, et elles sont à l’échelle de nos civilisations. Nous serons à court de pétrole et d’uranium bien avant d’être à court de soleil. Mais je suis aussi à la recherche d’un mot plus exact — « décarboné » ou « propre » ne conviennent pas, toutes les formes de production d’énergie ont un coup écologique, et l’opposition ENR/fossile n’est pas parfaitement alignée avec l’opposition carbon intensive/carbon light. Tant qu’on arrive à se comprendre à la fin…
avatar DahuLArthropode | 

@Romuald

"Mieux vaudrait parler d'énergie décarbonée"

C’est différent: le nucléaire est décarbonné, mais le stock d’uranium ne se renouvelle pas.
Renouvelable ne veut pas dire infini, mais seulement qu’il se régénère — pas à partir du vide, la thermodynamique sera respectée — à une vitesse compatible avec nos usages.

avatar gaurejac | 

Très bon article oui.

On peut rajouter une chose : c'est un foutage de gueule monstrueux de la part d'Apple de dire qu'elle previent la creation de déchets avant qu'ils quittent l'usine.

J'ai une formation et une experience de méca industrielle et gestion de production, et je peux témoigner que les procédés qu'Apple utilise pour fabriquer ses boitiers unibody sont de TRÈS TRÈS loin les plus polluants, gourmands et dispendieux en matiere premiere et un gachis colossal.

Tout ça vient du principe même des boitiers "Unibody", nés avec le MacBook air en 2008 : on prend un lingot d'alu, et on usine à la fraiseuse en mode bourrin dedans pour ne garder que 5 à 10% de la matière...

N'importe quel fabricant de moteur dans les années 50 utilisait des procédés 10x plus economiques de fonte d'aluminium, et d'usinage uniquement des surfaces necessaires.
Hé oui, à l'époque y'avait pas d'apple watch mais on utilisait les ressources avec parcimonie, enfin on essayait (j'y étais pas hein).

Et depuis 70 ans dans toute l'industrie de l'alu on fait comme ça : on moule une culasse, un bloc, qui a déjà la forme finale, et on usine que le strict minimum. On jette très peu.

Partout, mais pas chez Apple.

N'importe quel fabriquant de PC (quanta ou Foxconn pour le compte de Lenovo HP etc) gènère 10 fois moins de dechets et consomme 10 fois moins d'energie grise pour fabriquer un top case moulé en plastique ou metal.

Apple, dans leurs délires de designers ou d'ingénieurs totalement hors sol et monomaniaques, c'est l'inverse :
ils coulent des gros lingots d'alu rectangulaires, et fraisent 95% de la matière en mode grosse feignasse pour qui l'energie et l'usinage ne coûtent rien par rapport à leurs montagnes de billets "verts".

Y'a que les billets qui sont verts chez Apple, à l'inverse de leurs procédés d'usinage qu'on qualifiera aimablement de "gris".

Resultat on coule des quantités faramineuses d'alu pour le fraiser immediatement après en pure perte... Alors oui les boitiers unibody c'est du solide mais c'est surtout c'est un gachis monstrueux...

Les fonderies automobiles des années 50 gachaient beaucoup moins de matiere pour produire une culasse ou un bloc qu'Apple la "neutre en carbone" (mon cul).

Et ils osent dire que c'est du recyclage...

mais les mecs, embauchez un vrai dessinateur industriel, même venu des années 50 il vous fera économiser des millons de tonnes d'alu utilisé dans vos apple watch, iphone, iPads, iMac, Macbook !!

Et que dire des consommations de metaux des panneaux solaires, de l'electricité "verte"...
Des macs M1 et M2 dont on sait déjà qu'à l'instar des iPhones et iPads, avec leurs OS signés, quand Apple la verte décidera de ne plus faire de mise à jour de macOS -> zou... au rebus la machine de 6 ans !
Grosse régression à venir, là où les machines Intel même sans OpenCore elles tenaient 10-11 ans... les Apple silicon c'est du jetable !
Demandez aux reconditionneurs ce qu'ils en pensent... toutes les machines bloquées iCloud qui pourraient encore servir 10 ans qui partent au broyeur... C'est de la neutralité carbone ça ?

Tiens en parlant métaux l'iphone 15... quelle saloperie ! fusionner du titane et de l'alu !! bravo ! riche idée ! mais ça va se recycler comment ces deux métaux totalement incompatibles entre eux ?

quand un iphone 15 sera à recycler on va trier d'un côté les atomes de titane et ceux d'aluminium ???

avatar Baptiste_nv18 | 

@gaurejac

Sans parler des propos précédents … les parties de l’iPhone qui sont en titanium sont distinctes de celles en aluminium.

avatar gaurejac | 

@Baptiste_nv18
non, pas du tout. Apple parle de "diffusion à l'état solide", probablement une sorte de frittage donc, et se vante même que c'est inséparable.

tu as quoi à dire sur les propos précédents ?

avatar mat16963 | 

@gaurejac

Intéressant, merci de remettre les pendules à l’heure!

avatar DahuLArthropode | 

@gaurejac

Merci pour cet éclairage éclairé sur l’usinage, etc.
Désaccord sur l’impact de AppleSilicon sur la durée de vie des machines (je garde un iMac intel qui n’accepte pas non plus les mises à jour depuis quelques années et qui est parfaitement utilisable en l’état). Intel ou pas, je ne vois pas en quoi ça change la donne.
En revanche, aucun de mes PC Intel n’est resté utilisable 10 ans.

avatar Derw | 

@DahuLArthropode

« En revanche, aucun de mes PC Intel n’est resté utilisable 10 ans. »

Oui… J’ai dans ma vie professionnelle croisé une 30 de PC je pense. Dont les 3/4 sur Windows et le reste sur Linux. Sur tout ça, je dirais qu’il y a eu 10 à 15 portables. Aucun d’eux n’a dépassé les 5 ans sans réparation. Encore la semaine dernière, l’ordinateur portable de l’école de ma femme, un HP de 4 ans, s’éteint tout seul au bout 5 min.…

avatar DahuLArthropode | 

@Derw

J’ai eu plus de chance... ils sont surtout devenus inutilisables à force de lenteurs insupportables qu’aucun ingénieur système ne savait traiter. Ça va mieux depuis Windows 10, il me semble. Mon avant-dernier PC est passé sous Ubuntu, il a retrouvé une utilité. L’autre reste sous Windows — il me faut une bécane sous Windows pour Access et d’autres bricoles — et je retarde autant que possible l’achat de son remplaçant, mais il est intolérablement lent.

avatar gaurejac | 

@DahuLArthropode

Alors je ne parle pas du tout de durée de vie matérielle, plutôt bonne chez Apple et moins bonne sur bcp de portables PC "bas de gamme" (coques plastiques qui se fissurent, charnières qui explosent les inserts plastiques, choses qui n'arrivent pas chez Apple).
on peut cependant trouver des contre exemples de PC robustes (Dell XPS, Lenovo) et de portables Apple catastrophiques (sans revenir au 5300cs, juste les MBP 2016 avec clavier papillon, flexgate, etc)

Mais là je parlais bien d'autre chose : le fait qu'on passe sur Apple Silicon plutôt qu'Intel nous fait être plus tributaires d'Apple pour les mises à jour qui servaient à prolonger la durée de vie de la machine.

Je donne un exemple : sur un mac Intel de 2007 Apple ne propose plus de macOS supérieur à 10.7 donc la machine est obsolète. Pareil un Mac de 2015, bloqué à Monterey qui n'a presque plus de MAJ de sécurité.

Pourtant, sur ces mac Intel donc, on peut installer des OS alternatifs qui sont très nombreux (ex: Windows 10 22H2, plein de distrib linux), et avec OpenCore on peut même continuer à installer des macOS "modernes" : ventura sur un 2015, catalina sur des 2007-2008.

Ceci ne sera plus vraiment possible avec les Apple Silicon.

Apple ne bloque pas l'installation d'OS alternatifs correctement signés sur les mac Silicon, mais il n'existe quasi rien.
Le seul OS alternatif qui existe étant asahi linux qui n'est pas encore au point (et a fusionné avec Fedora), mais Windows c'est niet, et macOS, à mon avis quand Apple déclarera des mac Apple Silicon obsolètes, on aura alors aucun palliatif du genre OpenCore.

avatar lemonsieurduval | 

Excellent article !
La limite de la croissance a tout prix passe aussi par une réflexion sur notre modèle de société. Et c’est aussi par le vote. Parce que l’engagement des entreprises, fut-il relativement sincère se heurte à la logique capitaliste.

avatar passingphantom | 

Article aussi excellent qu'instructif. Bravo!

avatar Spinaker | 

Excellent article !
On est dans le bon ton. Bravo ! 👍

avatar DahuLArthropode | 

Je me joins au concert de louanges sur le contenu et le ton de l’article. Bel équilibre des saveurs.

avatar robertodino | 

Magnifique article. 👌🏻❤️

avatar Bruno de Malaisie | 

Excellent article et excellentes contributions...

avatar Lucas | 

Waou, merci beaucoup Anthony pour ce super article tellement plus nuancé et mieux écrit que ce à quoi on pourrait s’attendre sur ce sujet, très intéressant !

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