1996-2011 : l'incroyable inversion des pôles

Arnaud de la Grandière |
Pour ceux qui suivent l'actualité technologique depuis 1996 et au-delà, les destins croisés des frères ennemis Microsoft et Apple ont de quoi laisser pantois, tant le revirement fut spectaculaire.
Microsoft

Apple est revenue de très loin : lorsque Steve Jobs revient aux commandes en 1996, il découvre que la société qu'il a contribué à fonder est à trois mois de la faillite. Quinze ans plus tard, Apple est la plus grosse société technologique du monde et accumule record sur record, une percée spectaculaire jamais vue dans aucune autre industrie.

À l'inverse, Microsoft affichait en 1996 une forme insolente, et rien ne semblait en mesure de la dévisser de son trône, d'où elle régnait sans partage. Aujourd'hui le géant de Redmond ne fait plus frémir comme autrefois, et même à certains égards n'est plus que l'ombre de lui-même.

Le premier geste fort du patron d'Apple une fois revenu aux commandes fut de signer un accord avec Bill Gates : Microsoft venait au secours d'Apple en investissant 150 millions de dollars dans la société et en s'engageant à fournir une version Mac d'Office pour les cinq années à suivre, en échange d'une part non-décisionnelle en actions, d'un échange de brevets, et de l'abandon des contentieux entre les deux sociétés. Autre effet bénéfique pour Microsoft : elle maintient en vie son adversaire de toujours, ce qui lui évite de passer d'un quasi-monopole à un monopole absolu : les autorités commencent à s'intéresser de près à ses pratiques discutables.



Sous les huées d'un public incrédule, Steve Jobs lâche « Si nous voulons avancer et voir Apple en bonne santé et prospérer à nouveau, nous devons laisser de côté certaines choses. Nous devons abandonner la notion que pour qu'Apple gagne, il faudrait que Microsoft perde. Nous devons adopter la notion que pour qu'Apple gagne, Apple doit faire du très bon travail… En ce qui me concerne, la période de concurrence entre Apple et Microsoft est révolue.»

Des mots qui résonnent étrangement à la lumière des faits depuis : Apple a bien vite renoué avec ses sempiternelles taquineries soulignant le manque de créativité de Microsoft, et Steve Jobs a manifestement trouvé le sésame pour se défaire de l'hégémonie de Microsoft.

Si l'investissement de Microsoft à lui seul était négligeable, ne serait-ce que par rapport au chiffre d'affaires d'Apple à l'époque, le geste fut suffisamment fort pour redonner confiance aux investisseurs et offrir à Apple suffisamment de répit pour relancer son activité avec plus de sérénité.

Croissance horizontale : Apple championne, Microsoft lanterne rouge

Partant du constat que Microsoft bloque toute velléité de croissance d'Apple, et face à un combat perdu d'avance, Steve Jobs décide de déplacer le débat sur un nouveau terrain. En investissant de nouveaux marchés que sa némésis ne tient pas encore sous sa coupe, Apple pourrait repartir d'une page blanche et espérer marquer des points, en appliquant les méthodes qui ont fait son succès jusque-là. La stratégie a fait ses preuves avec l'iPod : pour la première fois depuis l'Apple II, la firme de Cupertino domine un marché.

L'essai est renouvelé, et plus que transformé, avec l'iPhone et l'iPad. En réinventant des produits déjà existants, mais en leur donnant les attributs propres à sa marque (un excellent design au service d'une expérience utilisateur sans commune mesure), et à l'image de ce qu'elle a déjà fait pour les ordinateurs personnels, Apple bouleverse la musique, la téléphonie mobile, et l'informatique nomade voire la presse, sans que Microsoft ne puisse rien y faire.

Les chiffres ont de quoi donner le tournis pour une société qu'on a donnée pour morte bien des fois il y a quinze ans : sa capitalisation boursière commence par dépasser celle de Microsoft l'année dernière (lire Bourse : Apple passe devant Microsoft, Steve Jobs dira à ce sujet "C'est surréaliste, mais ça ne veut absolument rien dire", lire Steve Jobs : le PC est un camion), pour finir par s'élever à la seconde place mondiale derrière Exxon Mobil, en octobre 2010 un chiffre d'affaires et en avril 2011 des bénéfices qui dépassent désormais ceux de Microsoft elle-même (lire Chiffre d'affaires : Microsoft bat ses records, mais pas Apple et Bénéfices : Apple dépasse Microsoft), et un trésor de guerre colossal. Avec ses frais de fonctionnement actuels, Apple aurait de quoi vivre sept ans sans gagner un sou. Mieux encore, elle qui fut longtemps restée confinée à un marché de niche, elle se retrouve désormais non seulement en situation de faire de confortables économies d'échelle, mais même de dicter les lois du marché sur les fournitures technologiques. Comble de l'ironie, avec l'App Store Apple se retrouve exactement dans la même situation que Microsoft avec Windows : les utilisateurs d'iOS seront d'autant plus enclins à renouveler leur matériel chez Apple à mesure de l'importance de leurs investissements (tant affectifs que financiers) dans les applications pour iOS, lui offrant un effet d'inertie particulièrement appréciable, et laissant Microsoft loin derrière elle.

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Car l'adversaire de toujours s'est enlisé sous sa propre masse, et goûte à l'amertume qui va de pair avec les situations monopolistiques : si ces pratiques hégémoniques s'avèrent juteuses sur le court terme, elles condamnent la société à s'endormir sur ses lauriers. Microsoft a défendu becs et ongles sa chasse gardée, sans jamais trouver de moyen d'assoir sa croissance sur de nouveaux marchés. Et lorsqu'on plafonne à 95 % de parts de marché, il ne reste plus qu'une fatale descente devant soi. Lors de son procès pour abus de position dominante, Microsoft a objecté que les choses pouvaient être radicalement bouleversées du jour au lendemain dans l'industrie High Tech. L'argument semble prémonitoire à la lumière des faits depuis, mais il ne faut pas oublier que les autorités n'y sont pas pour rien.

Condamnée très lourdement et à plusieurs reprises pour ses pratiques anti-concurrentielles, la firme de Redmond se retrouve sous la loupe d'administrateurs qui l'empêchent de poursuivre ses errements d'hier. Microsoft tente bien de renouer avec l'innovation : elle relance le développement d'Internet Explorer, laissé en jachère pendant pas moins de cinq ans, lance des projets audacieux comme Surface ou Courier, promet une révolution avec Windows 8, tente de suivre Apple sur la musique avec le Zune, propose un Windows Phone 7 qui ne démérite pas, mais peine à trouver de nouveaux marchés, quand les projets ne finissent pas tout bonnement par mourir sous le coup de querelles intestines et de guerres d'influence. Seule la Xbox 360 marque des points, tandis que les fronts ouverts par Microsoft pour contrecarrer Google s'avèrent de véritables gouffres financiers, mais parviennent toutefois à grignoter le marché peu à peu.

Les partenaires de Microsoft prennent de l'audace et commencent à proposer des machines qui ne sont pas équipées d'un de ses systèmes d'exploitation, une impudence qui aurait autrefois été lourdement sanctionnée par Microsoft. Au dernier CES, la plateforme WinTel sur laquelle Microsoft a bâti son empire finit par éclater : outre les fabricants qui présentent désormais tous des machines tournant sur des plateformes concurrentes, Microsoft, débordée de toutes parts, annonce elle-même la sortie de Windows sur processeurs ARM.

Alors qu'Apple plane désormais loin devant sur la téléphonie et la musique, l'iPad pourrait bien être le coup de grâce. Il incarne à lui seul l'ère du "post-pc", non pas en tant que remplaçant, mais en tant que nouveau champ de prospection, alors que Microsoft, toute acquise au crédo "Windows Only", s'entête à miser sur les TabletPC, qui n'ont jamais décollé depuis leur mise sur le marché en 2001 (lire Microsoft ne veut pas se mettre aux tablettes).

Bien sûr, si Microsoft ne va pas bien, elle ne va pas mal pour autant et continue de gagner énormément d'argent, et continuera de le faire pour bien des années à venir. Mais elle a perdu toute l'influence qui faisait naguère son indéniable puissance, et se retrouve même en peloton de queue sur les nouveaux marchés stratégiques, une situation indigne d'elle, et particulièrement dangereuse : si Microsoft ne se ressaisit pas, elle sera condamnée à traire sa vache à lait jusqu'à la dernière goutte, en tirant parti de son marché captif. Une situation que les actionnaires ne prennent pas à la légère, et la grogne se manifeste de plus en plus. Steve Ballmer en personne est plus que jamais sur un siège éjectable, alors que les demandes de sa démission se multiplient.

Il y a quelques années à peine, ce transfert de puissance de Microsoft à Apple aurait semblé impensable. Apple est devenu un géant de l'électronique incontournable, qui dicte la marche du progrès à sa guise, tandis que Microsoft reste sur le banc de touche. Rien de moins qu'une véritable inversion des pôles magnétiques dans l'industrie High Tech.
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avatar didier31 | 
C'est vrai qu'il y a un grand changement, Bill Gates donne des millions aux pauvres alors que l?autre continu a s,empiffrer
avatar Wolf | 
@ didier31 : billou gagne de l'argent en en distribuant aux pauvres. Le marché des pauvres est un marché extrêmement lucratif.
avatar starbus | 
[quote]Trillot [18/05/2011 17:42] @ starbus: Il me semble que si Microsoft a vendu ses actions apple, c'est parce qu'il craignait les opérations antitrust.[/quote] Pas vraiment vu que les actions était [b]dépourvu de droit de vote et de place au conseil[/b] et ne représentait qu'un faible pourcentage du capital d'apple. Cette opération envers apple à justement fait s'éloigner le spectre d'opération antitrust vu qu'il perfusait le seul concurrent qu'il leur restait.
avatar iTroll | 
On peut aussi les choses d'un autre angle et dire que MS a réussi à maintenir des parts de marché incroyablement élevés dans l'informatique grand public malgré tout. Et continue à gagner beaucoup d'argent alors qu'ils investissent à tort et à travers. Rester au top semble moins brillant que d'escalader la montagne, mais c'est pas forcément plus facile. Enfin dans le domaine PC faut pas pousser, MS continue de donner le la. Si demain, MS dit Windows 8 gèrera cette norme et pas celle-ci, et bien la norme en question deviendra la norme de fait. Je peux me tromper mais je crois que le pire est derrière MS (Vista, WM6, Office 2003, lancement chaotique de la XBox, IE6 ou 7...). Ballmer avait quand même la lourde tâche de tout remettre à flots et il le fait relativement bien, produit après produit en commençant évidemment par le coeur de métier : Windows et office. Maintenant que ces produits vedettes sont redevenus de qualité tout à fait honorable, ils continuent avec le reste, wP7, Bing, Kinect et compagnie. Franchement le MS de 2011 est à des kms du MS du milieu des années 2000
avatar starbus | 
itroll portent bien son nom. m$ à réussi à imposé windows mais c'est apple qui a toujours donner le la dans le monde informatique. qq exemple: -interface graphique -abandon de la d7 -adoption de l'usb -ipod -iphone -ipad ect ... c'est les plus connus mais ils y en a bien d'autre. Microsoft n'a jamais initier un seul marché ils on toujours été des suiveurs .
avatar DrFatalis | 
" Steve Jobs a manifestement trouvé le sésame pour se défaire de l'hégémonie de Microsoft." En ouvrant toutes grandes les fe... du mac pour qu'on puisse y installer le bô et grand windows, retournant sa veste et prenant ainsi ses fidèles clients pour des guignols ? Apple va super bien, mais PAS le mac. On n'a jamais mesuré à quel point le changement de nom de la société était le premier clou dans le cercueil. Le mac est en train de cesser de vivre (j'entend d'ici les éructations des burgraves hespéridomaniaques: "mais les ventes qui explosent blablabla...": ce qui se vend est de moins en moins un mac et de plus en plus un hybride PCwintel/IOS. Pour apple inc., la vérité est ailleurs.)
avatar Kornmuse (non vérifié) | 
je me souviens encore de cette conférence qu'un ami m'avait fais parvenir sur CD à l'époque et j'avais mon powerbook G4 867mhz tout beau tout nouveau ! alala que de souvenirs, cette vidéo m'avait un peu fais peur mais bon maintenant que je voie Apple et ben je trouve qu'ils se sont pas trop mal tiré de la mouise...
avatar starbus | 
Le sourire de steve et bill sur la 1er photo et plus un sourire de façade. Si steve avais pu étrangler bill quand il s'est servi de macos pour faire sont windows il ne se serait pas priver. si on pouvait lire les pensées on pourrait sans doute voir: steve: je vais t'encul... bill: coure toujours
avatar princia | 
moi j'ai ça http://www.journaldugeek.com/2011/05/15/apple-vs-microsoft-1998-vs-2011/ qui résume une bonne situation d'aujourd'hui
avatar lukalafaget | 
moué... le revirement a été rapide, il peut l’être dans l'autre sens... apple est une mode et ça passera, car quoi qu'on en dise les mecs qui achètent QUE des ordi a plus de 1000€ ne sont pas légions, donc oui une fois apple, mais après ça repassera sous PC, il faut voir que les ipod, même si ça tourne encore bien, le souffle est bien retombé, l'iphone ce sera pareil, l'ipad pareil et après un ordi qu'il soit mac ou pc on quasi les même fonctions pour des utilisateurs lambda... je laisse 5 ans pour que tout revienne a la normale! sauf pour la musique, ou une fois que les gens ont pris une habitude d'achat ça risque de ne pas retomber de si tôt!
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ lukalafaget : on ne sait pas encore ce que sera l'iPhone 5 et tu prédis la chute de l'iPhone 10 et de l'iPad 7?… bédidon…
avatar EliasOnComments | 
@ lukalafaget : J'espère que ton commentaire sera repris dans les citations! Un régal lol
avatar 8enoit | 
[quote=iTroll]Si demain, MS dit Windows 8 gèrera cette norme et pas celle-ci, et bien la norme en question deviendra la norme de fait.[/quote] ânerie…
avatar 8enoit | 
@ lukalafaget Analyse très superficielle. L'iPad va se bonifier et continuer à aspirer des utilisateurs de PC (ceux que tu appelles "lambda"). Pour les usages plus sophistiqués, un iMac de base ou un mac mini si on cherche un prix plus bas. Le potentiel de croissance d'Apple est énorme. Les parts du PC vont continuer à baisser dans le gd public, c'est une lame de fond. Enfin je me demande bien ce que tu appelles "normal" dans ce domaine… L'informatique a à peine 30 ans.
avatar 8enoit | 
@ DrFatalis Tu voudrais arrêter l'évolution? Comment devrait évoluer le mac selon toi?
avatar BacchusN1 | 
@elamapi Je bosse dans l'administration et la totalité de mon service ainsi que certains autres services, bossent sur Mac. Nous devrions d'ailleurs recevoir demain nos nouveaux iMac. C'est effectivement rare dans l'administration mais on commence à le voir de plus en plus, en effet, les acheteurs publics doivent penser en terme d'investissement, et sur la durée un Mac devient rentable par rapport à un PC. Il suffit de voir le montant du contrat de maintenance que nous avons pour le parc PC.
avatar Symbiose1 | 
Quel article MAGNIFIQUE! Toutes mes félicitations pour ce récapitulatif bref et instructif sur certains aspects majeurs dans l'évolution d'Apple! Pour rebondir sur les nombreux commentaires et sur l'article lui-même, je dirais simplement que les idées les plus simples sont souvent les meilleures! La refonte des besoins des clients dans un système sans chichi ni complications inutiles a été clairement une réussite et les chiffres de ventes d'Apple peuvent en témoigner. Il est clair que les produits Apple s'inscrivent dans des grilles tarifaires élevées mais quand on l'a, ce produit, ce bijou, entre nos mains, on ressent une telle satisfaction! Je me demande comment j'ai pu survivre avant de me mettre aux produits à la pomme. En tout cas, dès qu'on a fait le pas, on est CONQUIS! La symbiose totale entre logiciel et matériel traduit d'un rebond monumental depuis les débuts d'Apple, connaissant leurs difficultés financières et administratives qui la condamnaient. Bravo aux équipes d'Apple, à Steve Jobs et son talent ainsi qu'à tous les autres acteurs sans qui rien n'aurait été possible (MS entre autres).
avatar DrFatalis | 
Comment devrait évoluer le mac? Vers des machines dédiées à la production de contenus, nanties d'un OS léger et extrêmement rapide, car peu gourmand en ressources, vendu avec un équipement logiciel complet (iworks et mobile me inclus dans le prix) tirant parti des spécificité de l'OS (pas comme l'escroquerie SL), simple d'emploi, incompatibles bien entendu, et totalement, avec winwin et ses séides, mais capable de produire des fichiers ODT par exemple. Un système entièrement localisé (pas 30000 bibliothèques), avec des applis robustes et simples (pas comme itunes....), avec une obsession: "faire apprendre l'homme à la machine", et "résolument différent"... Bref rien à voir avec l'IOS like et les windoseries actuelles...
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ DrFatalis : à 29 € l'escroquerie, les autres malfrats doivent se moquer d'eux…
avatar medpoprock | 
Superbe article, merci au rédacteur et a MacG aussi!!
avatar laucar | 
Très belle article ! Continué sur cette lancée.
avatar iBorg | 
DrFatalis me fait penser à un mari divorcé jaloux qui ne supporte pas que son ex-femme soit plus heureuse et épanouie avec un autre homme.
avatar elamapi | 
@Le chapelier: Tu parles de cas particulier pour des machines quasi perso. Moi je parle des centaines de milliers de poste banalié de travail administratif (mairie/poste/impot/etc etc etc) Dans ces cas la, on ne trouve pas ou presque pas de mac. Je vais également te prendre les cas des parcs informatiques des grosses entreprise (On va en prendre quelques une qui disposent de "GROS" parc que je connais bien: Orange/Bouygues/Schlumberger/IBM/Euro sucre, Aucune ne dispose de mac pour ses stations banalisées de travail) En fait, si quelqu'un est capable de me citer 3 société avec un parc a plus de 1000 machines avec 1000 stations banalisés Mac, je serais interessé, car je crois que ça n'existe même pas.
avatar Le Chapelier | 
@ elmapi : "Tu parles de cas particulier pour des machines quasi perso." Je ramène pas mon iMac le soir ! Ni mon TiBook d'ailleurs ! "Moi je parle des centaines de milliers de poste banalié de travail administratif" Faut obligatoirement être secrétaire pour avoir du Mac ? "En fait, si quelqu'un est capable de me citer 3 société avec un parc a plus de 1000 machines avec 1000 stations banalisés Mac, je serais interessé, car je crois que ça n'existe même pas." Et bien allons-y : un monde que je connais bien : le CNRS. Les 1000 machines sont largement là, y compris pour des serveurs / grappes de calcul pour la physique théorique (au LAL). Un autre (pas vraiment français) : le CERN. Là aussi, les 1000 machines sont là. Une troisième société ? Apple France ! Voilà, tu as les 3. J'ai gagné quoi ?
avatar abstract | 
Article bien présenté. Analyse intéressante même si on passe un peu vite de la galère à l'iPod. Le Mac n'a joué aucun rôle? Leopard par exemple a malgré tout était un succès face a krosoft. L'erreur fatale de krosoft c'est Vista (je l'ai payé plus de 200€ et me suis installé un hackintosh dans la foulée).
avatar harisson | 
Excellent article ! Ce qui est "rageant", c'est toujours le poids du "dogme" Windows en entreprise (hors secteurs traditionnels d'Apple). C'est vraiment dommage qu'Apple n'ait pas pu creuser d'avantage le secteur pro au niveau hardware (abandon du Xserve) et software (branche Mac OS server hasardeuse, manque de solutions adaptées aux pro, manque de plateforme technologique type .NET ou JEE) et bientôt Cloud pro.
avatar Mecky | 
Beaucoup de bonnes choses dans cet article et dans ces réactions, aussi bien pros que contres. L'analyse se veut matérielle. Elle en oublie les lames de fond. Les briques essentielles qui soutiennent l'édifice. La brique majeure (ou clef de voûte) est sans conteste OS X. (C'est dés ce moment-là que j'ai acheté mes actions Apple ;^) Ensuite, et de longue date, il fallait placer la brique multimedia. Et cela, Apple n'y parvenait pas depuis bien plus longtemps et ce malgré l'avance énorme qu'elle possédait avec Quicktime. Le cheval de Troie fut l'iPod. Grâce à lui, iTunes, mais surtout Quicktime est installé sur la majorité des postes. Mais comme plusieurs l'ont souligné, les revirements sont encore possibles dans cette industrie totalement immature (on ne sait toujours pas de quoi seront faits nos connecteurs ou nos stockages de demain). L'important ici est le placement à long terme au niveau logiciel. Si Apple a pu conserver ses aficionados et survivre grâce à eux, elle a tendance à délaisser ce schéma et donc partiellement couper la branche sur laquelle elle était assise. Mais elle a appris à s'assurer sur plusieurs branches depuis. Microsoft par contre était en position instable (pour ne pas dire complètement foireuse) et se redresse très bien (plusieurs réactions ci-avant ont rappelé les succès récents). Cela fait maintenant deux ans déjà que je commence à pester sur Apple comme je le faisais auparavant sur Microsoft. Et à l'inverse, j'opine du chapeau à la vue de certaines pistes de Microsoft alors que les formes d'avenir que nous présente Apple m'éloigne de plus en plus de l'estime de fond que je portais pour l'OS 7.1 au 8.6. ou même 0S X Panther. Mettez-moi par exemple un Panther 64 bits avec Time Machine et un iPhone ouvert avec lecteur SD et je reverrais mon jugement. La pompe à fric à ses limites. L'utilisateur doit rester le centre, la raison d'être de l'informatique. Rien n'est joué !
avatar jpsaint | 
Mouai, M'enfin comme on peut le lire ailleurs... iOS est mort par androide... (as mac contre windows...) lorsque chrome sortira apple sera très mal... et peut être aussi aussi un facebook OS... Regardons les choses en face la stratégie des 1700 euros un portable ne peut pas à terme devenir l'unique acteur du marché... apple massacre les marges des éditeurs de solutions... pour autant il est amusant que les chinois ne soient pas encore sur le créneau...
avatar iBorg | 
Qu'est-ce qu'il ne faut pas lire... Avant, c'était Linux qui devait tuer Apple et faire tomber Microsoft "l'an prochain, sûr, les distribs Linux vont tuer Windows et Mac OS et en plus c'est gratuit". Aujourd'hui, l'antienne a intégré Android, qui n'est que le nouveau Symbian, et Chrome OS... qui n'est guère plus qu'un navigateur transformé en OS et ultra-limité dès qu'on sort... d'une utilisation de navigation internet.
avatar jpsaint | 
@IBorg, merci, il manque en effet dans l'article l'influence de linux dans le processus de reconquete d'apple... Et il est bien plus important que l'on peut le penser... à mes yeux... linux a effetivement contribué à tuer ms...car face à ce nouvelle os ms à joué pendant les année 2000 sur la stabilité du système, en effet il était trop dangereux de faire des maj et de laisser le particulier dans le résonnement suivant : tant qu'a faire une maj ou rien ne sera compatible pourquoi ne pas passer à du linux ou la compatibilité est plus forte... je le sais car c'est un plus pourquoi je suis appe ... j'ai eu du xp puis au moment de la bascule sous vista... plus rien ne marche donc pourquoi ne pas passer sur linux... tt n'étiat pas pas mal (voir parfois bien mieux qu'avec apple... par contre le coté pro... évidment nul... avoir 3 kernel sur son poste, et qu'il y ait quand mm des problèmes de compatibilité... c'est chiant, par contre un autre os est possible et apple est un très bon os... alors..; je pense quand mm que linux à ouvert une breche que apple à su prendre... sur 2 aspects... le coeur de l'os d'apple est unix donc il a pu récupérer facilement un bon nombre de dév du monde libre qui ho miracle c'est redu comple que du fric et bien c'est bien pratique pour payer les factures du fin de mois... ... poru autant il y a une notion importante qui est le PRIX Le marché des pc c'est déjà écroulé depuis 5 ans... avec l'arrivé des EEEpc... la taille du processeur est depuis cette époque plus de principale critère de séléction de l'ordi... ALors apple, ms, google, facebook ou hp ??? (pour ceux que l'on connait) Je pense que hp aurait à regarder pour racheter rim... pour attendre une nouvelle taille critique (et puis pro + pro = super pro) Ms est définitivement mal Google à quand même j'en conviens bien du mal à capitaliser les dev sur la plateforme ... ce qui n'est pas le cas de facebook avec ttes ces applications embarquées... apple commence à ce planter ... l'os de l'iphon
avatar jpsaint | 
l'os de l'iphone commence à accuser son age... pas de carrousel et des fonctions phares (synchro...) de plus en plus maitrisé par la concurrence ... et toujours un prix ... hors de prix... les chiffres parlent pour moi...
avatar pmloikju (non vérifié) | 
Très bon article merci MacG
avatar grogeek | 
"si Microsoft ne se ressaisit pas, elle sera condamnée à traire sa vache à lait jusqu'à la dernière goutte, en tirant parti de son marché captif" De l'autre côté, Apple est justement en train de le monter son réseau de captifs !
avatar SupermariOSX | 
On a beau dire, Steve Balmer a quand même secouer le cocotier chez Microsoft. Dommage que les résultats ne suivent pas. Le mal était déjà fait bien avant.
avatar mirando | 
C'est clair que le retournement est phénoménal. Comme quoi tout est possible mais c'est pas donné à tous. Avoir un tel chef de guerre avec une discipline personnelle et pour ses équipes incroyable, pas facile à mettre en place. Steve se concentre sur les produits. C'est par ce que c'est bien fait que les profits sont gigantesques dans une boite ultra optimisée. Le but premier n'est pas de servir l'actionnaire. Autrement ils prendraient beaucoup moins de risques, s'installeraient dans la logique de rente.
avatar Illuminatus | 
C'est marrant de voir que Microsoft (à l'époque où elle était une jeune startup)qui critiquait naguère l'immobilisme du géant IBM, se retrouve pour ainsi dire presque dans la même position aujourd'hui ! La roue tourne, j'espère qu'Apple ne subira pas le même sort à moins qu'elle ne se dénature avec son succès, ce qui serait tout aussi amplement mérité
avatar flette | 
C'est le destin de toute entreprise humaine. La question n'est pas de savoir si Microsoft ou Apple mourra mais quand. Dans de nombreux domaine le temps est un facteur crucial. Malgré le succès d'Apple, je considère que M$ a une bien plus grande "résilience" du fait de sont implantation dans les entreprises et dans des organisations très complexes qu'il est lent et difficile de changer. Si M$ taille dans ses frais généraux et se focalise sur ses produits de base : Windows, W Srv, Office, MSSQL elle peut vivre très longtemps. A contrario, Apple est plus orientée sur des produits grand public, lequel peut changer plus rapidement. Enfin ne boudons pas le plaisir, quand je repense aux quolibets reçus dans les années 90 quand mes clients de voyaient travailler sur Mac ;-) Aujourd'hui, les mêmes me rappellent pour me demander des infos sur le Mac, ou les amnésiques qui me "bassinent" avec leur nouveau Mac alors qu'il y a 15 ans il vomissaient sur Apple.
avatar tojol21 | 
Pour ceux qui aiment l'histoire d'Apple je conseille "les 4 vies de Steve Jobs" qui vient de paraitre.
avatar flette | 
Avant toute réaction, il eu fallu remercier l'auteur pour ce très bon article qui prend de la hauteur et permet de mettre en perspective les infos quotidiennes de MacG
avatar elamapi | 
Microsoft est monté si haut qu'il allait forcement descendre un jour. Mais le fabuleux changement de destin d'Apple peut un jours aussi se retrouver chez MS qui à LARGEMENT de quoi encaisser. Qui plus est, Apple et MS ne sont pas sur les mêmes marchés. Même si Apple régnait en maître absolu sur les tablettes, les téléphones (ce dont je doute, à terme, il partegera le gateau avec Google), il seront (sauf changement radical) absent du marché low cost (vous voyez un iMac 299€ chez Auchan ???), Absent du marché des administration (Va falloir que l'eau coule gravement sous les ponts pour voir des machines a 1000€ dans l'administration ). C'est juste un 'rééquilibrage'.
avatar geneosis | 
j'avais pas pensé à ce fameux "effet d'inertie". Une bonne façon de ferrer le poisson.
avatar Adrien13 | 
Merci beaucoup pour cet article, et merci plus généralement à MacG pour le travail d'information, de critique et d'aide (et conseil) qui est fait au quotidien depuis des années!
avatar marvelous | 
J'ai regarde plusiers fois par le passe la video de Jobs lors de son retour : beau travail d'equilibriste et de redimensionnement de la strategie de Apple, il fallait le faire. Merci d'avoir rappeler que M$ a investi de l'argent chez Apple : - pour couper l'herbe sous les pieds de ceux qui leur tombaient dessus (anti-trust) - pour racheter des societes concurrentes avec la ventes des actions a ce jour qui ont du produire une fortune :-)) Mais surtout le retour de Apple a permis et c'est justement souligne dans l'article, de relancer le debat sur les OS, debat qui etait dans un cul de sac. Mais le plus beau, c'est que Apple, contre l'avis des plus grands specialistes, a reconstitue son modele d'integration verticale et en a fait un succes a la barbe d'une tres grande partie des acteurs du domaine et montre que cette strategie est vraiment viable. Enfin la reussite de Apple est surtout liee a son aptitude a construire une vision non seulement pour elle mais aussi pour ses utilisateurs .... ca c'est magnifique
avatar MacBookair22 | 
Apple a un avantage: quand on achète un produit chez eux, on en veut d'autres. Alors qu'avec Microsoft, un fois qu'on a Windows...
avatar SelPoivre | 
J'ai bosse 1 an a Redmond chez MS et ce qui m'a frappe est bel et bien l'absence de culture réelle d'entreprise. Trop d'employés pour créer une véritable synergie. Les groupes qui marchent le mieux sont ceux dont l'effectif ne dépasse pas 30 personnes. C'est tout dire...
avatar starbus | 
[quote]marvelous [18/05/2011 16:58] Merci d'avoir rappeler que M$ a investi de l'argent chez Apple : - pour couper l'herbe sous les pieds de ceux qui leur tombaient dessus (anti-trust) - pour racheter des societes concurrentes avec la ventes des actions a ce jour qui ont du produire une fortune :-)) [/quote] Sauf que M$ n'as pas garder ses actions aapl assez longtemps pour se faire une fortune. Ils les on vendu très vite pour pas trop perdre (quand on est con on est con ) ;-)
avatar secretman | 
Remarquable analyse que voilà. Chapeau bas Môssieur le rédacteur.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Bravo pour ce remarquable article. Macuser depuis 1989, j'ai à peu près eu droit à tout entre la moquerie de posséder un Mac (alors que déjà le Système 6 enterrait windows 3.1 à l'époque) et l'envie que je lisais dans les yeux de les interlocuteurs. Équiper sa PME naissante de Macintosh, peut-être fallait-il être inconscient à l'époque -encore que dans le coût d'utilisation, je m'y suis bien retrouvé ! - sans compter l'incompréhension de mon expert comptable qui lui, à titre personnel à switché l'année dernière après s'être équipé d'un iPhone. L'entente entre Bill GATES et Steve JOBS est un secret de polichinelle, et elle ne date pas de 1997 lors du retour de Jobs chez Apple après en avoir été écarté. Aujourd'hui la compatibilité entre les deux plateformes est un fait avéré même si Mac OS a quelque chose de plus d'assez indéfinissable (de plus féminin ?) que Windows n'aura jamais. Effectivement, l'innovation d'Apple porte enfin ses fruits aujourd'hui et il n'y a pas de hasard. Mais je pense également que lorsqu'on est "pauvre" et à l'époque Apple était moribond, on a une chance d'être intelligent et d'inventer des choses. Microsoft est trop riche pour se poser les bonnes questions. Seattle n'est pas la Californie. Ceci étant, Bill GATES est un grand bonhomme, humainement parlant. Concernant l'avenir d'Apple, il se fera probablement sans Steve Jobs qui pour des raisons propres à sa personnalité reste aujourd'hui irremplaçable et inégalé.
avatar Le Chapelier | 
Merci au rédacteur de nous rafraichir la mémoire ou de rappeler l'histoire à ceux qui arrivent sur Mac. Cela permet de mieux comprendre certaines choses. @ elamapi : "Va falloir que l'eau coule gravement sous les ponts pour voir des machines a 1000€ dans l'administration." Pas tant que ça. Fonctionnaire de la recherche, dans l'équipe avec laquelle je travaille, nous sommes 8 à avoir du Mac (sur 25). Personnellement, j'ai voulu rester raisonnable avec un iMac à 1000 € (sans TVA, et avec 15 % de réduc de marché), mais certaines personnes ne se privent pas pour prendre des MBP toutes options, ou plus lointainement des PowerBook 17" toutes options (3500 € en 2004) ou des TiBook toutes options (4000 € en 1999). Et ça passe ! Mais on pourrait s'équiper de Mac Mini, cela me conviendrait parfaitement.
avatar Trillot Bernard | 
@ starbus: Il me semble que si Microsoft a vendu ses actions apple, c'est parce qu'il craignait les opérations antitrust. En revanche, si Rank Xerox a vendu en 1980 ou 81 les actions Apple qu'il a obtenu suite aux accords de licence sur l'interface graphique et qui faisait de lui le premier actionnaire d'Apple, c'était pour faire un rapide profit. Et là, oui, ça a été con!!!

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