Elle n'aura pas manqué de relief et de surprises cette année 2008 pour les utilisateurs de Mac, d'iPod et d'iPhone. L'actualité Apple a été rythmée de plusieurs annonces, de grands succès et de quelques déconvenues. Juste avant le basculement vers 2009, qui ne devrait pas être un mauvais cru, retour sur les petits et les grands évènements d'Apple survenus ces douze derniers mois.
Une année pour les portables
L'iPhone et l'App Store auront largement occupé l'actualité mais Apple c'est avant tout un fabricant d'ordinateurs et 2008 ne fut pas avare en nouveautés informatiques, avec un accent mis sur les portables. Ce segment est devenu crucial, sur son année fiscale close en octobre, Apple aura vendu 6 millions de Mac portables contre 3,7 millions de Mac de bureau. Cela parait déjà une éternité, mais ce n'est qu'en janvier dernier qu'Apple a offert son interprétation de l'ultra-mobilité avec le MacBook Air, présenté comme l'ordinateur portable le plus fin du monde.
Il faudra attendre octobre pour voir ses cousins renouvelés de pied en cap avec les nouveaux MacBook et MacBook Pro désormais réunis autour d'un même design. Une gamme dans laquelle manque encore la révision du modèle 17 pouces.
Et si Apple fit grand cas du nouveau procédé de fabrication de leur châssis et mis en avant leur aspect recyclable, ce sont deux autres sujets qui ont chauffé à blanc les échanges entre les lecteurs de MacGeneration : la disparition du FireWire 400 et la généralisation des dalles brillantes. Lesquelles se propagent jusqu'aux écrans externes, comme en témoigne le nouveau Cinema Display 24".
Les Mac de modèles de bureau en revanche auront été à la diète. Même pas de cadeau pour Noël puisqu'Apple, une fois n'est pas coutume, a averti quelques semaines avant les fêtes que cette gamme ne bougerait pas d'ici la fin de l'année. Alors même que l'iMac fêtait ses dix ans il ne recevait qu'une mince mise à jour de processeur et de carte graphique. Même topo pour les Mac Pro, il faut remonter à janvier pour trouver simplement de nouveaux Xeon (totalisant tout de même 8 coeurs) et une carte mère rafraichie. Quant aux fans de Mac mini, 2008 fut aride, avec seulement une révision de prix et quelques rumeurs de renouvellement à venir.
Autour du Mac les nouveautés furent également assez ténues. Pas de gros morceaux à se mettre sous la dent, sauf à être passionné de photo RAW avec l'arrivée d'Aperture 2 qui s'ouvrait aux plug-ins, ou de réseau avec Xsan 2 et Final Cut Server. Côté périphériques on a quand même vu la naissance de la Time Capsule, venue compléter Time Machine pour les sauvegardes sans fil, une petite révision de la borne AirPort Express devenue plus rapide avec le 802.11n et la première révision significative du logiciel de l'Apple TV.
Le feuilleton MobileMe
En revanche la refonte de MobileMe (remplaçant .mac) aura fait grand bruit. Sitôt annoncé, sitôt décrié pour ses bugs, ses performances à la ramasse et ses dysfonctionnements en chaîne. Ce fut l'un des feuilletons du troisième trimestre 2008. Rarement Apple a essuyé pareille déconfiture pour un service - payant - qu'elle avait en outre promu auprès des utilisateurs d'iPhone et de PC. Steve Jobs s'en est personnellement et publiquement mêlé, les abonnés ont vu leur contrat prolongé gracieusement et la reprise en main de l'équipe MobileMe a aujourd'hui donné des résultat, même si des fonctions promises restent encore absentes.
Les promesses de Mac OS X
Pour Mac OS X, 2008 fut essentiellement une année de mises à jour (cinq pour Leopard) et de promesses. L'été dernier Apple a pris tout le monde de court en annonçant un successeur au 10.5 pour 2009 - Snow Leopard - qui n'amènerait pas de nouvelles fonctions, mais uniquement des optimisations. On verra ce qu'il en est réellement de la première affirmation (mieux vaut promettre peu sinon rien pour mieux ensuite créer la surprise). Quant à la seconde, les choses avancent. Témoin, la mise au point à marche forcée d'OpenCL, un langage et des ressources offertes aux développeurs pour que leurs logiciels utilisent tous les processeurs (et leurs différents coeurs) d'une machine, notamment ceux des cartes graphiques. Mis au point par Apple, avec le soutien d'Intel, d'AMD et de NVIDIA, OpenCL a été depuis la fin de l'année établi comme un standard ouvert et libre de royalties, il devrait déborder plus tard vers les smartphones.
Les salons à l'abandon
Une Apple Expo Paris sans Apple puis enterrée et une Macworld Expo vouée au même sort - ses organisateurs annoncent néanmoins une édition 2010 (bonne chance…) - les deux derniers grands salons dédiés à la Pomme qui fêtaient chacun leur 25 ans ont été servis ! Le désengagement d'Apple de ce type de rendez-vous n'est pas nouveau, il avait commencé avec les salons anglais, allemands, japonais, français et celui de la côte Est.
Par l'annonce de son absence à la future Macworld San Francisco 2010, Apple porte le dernier coup à ce type de manifestation qui lui permit de faire les unes de l'actualité. Elle redevient pleinement maître de son calendrier d'annonces et de lancements de produits. Ne devraient subsister que la conférence des développeurs en été et des réunions ponctuelles réservées à la presse, comme on en a pris l'habitude avec les récentes annonces d'iPod ou d'iPhone. Steve Jobs avait renouvellé l'art de la méga conférence informatique, il faudra en faire son deuil, dommage.
Le phénomème App Store
Il y a deux ans Apple ne pesait rien dans le monde de la téléphonie mobile. Aujourd'hui la société se voit citée en rivale de Nokia, RIM ou Microsoft sur les appareils haut de gamme ! L'iPhone 3G, en soit, n'était qu'une mince évolution sur le premier modèle. La véritable déflagration qui a suivi sa sortie fut son déploiement partout dans le monde et l'ouverture de l'App Store. En renonçant à un modèle de distribution basé sur des contrats exclusifs avec les opérateurs (pour les pays qui n'avaient pas été servis par les premiers iPhone), Apple a pu vendre son appareil sur tous les continents. Avec parfois des situations, inédites, pour un produit Apple, de vastes et durables pénurie.
L'App Store lui a conféré une nouvelle qualité, celle de démultiplier ses possibilités. Et surprise, alors que le jeu n'a jamais vraiment pris avec le Mac, c'est devenu l'un des domaines les plus actifs en logiciels sur l'iPhone. Au point qu'on voit en lui un concurrent aux petites consoles de poches de Sony et de Nintendo et qu'Apple insiste sur ce point dans sa promotion du petit frère, l'iPod touch.
Mais si le succès de l'App Store est patent, entre ses 10 000 applications recensées, ses 200 millions de téléchargements en octobre et les clones de cette boutique apparus ou promis chez ses concurrents, il suscite toujours des débats au sein de la communauté des développeurs. Certains affichent de jolis bénéfices, mais d'autres se montrent plus critiques. Pointés du doigt les critères de tri - parfois flous et fluctuants - d'Apple pour valider ou non une application, et la tendance observée à la baisse des prix sur les logiciels payants. Des développeurs s'alarment du fait qu'à vouloir vendre toujours moins cher son logiciel la rentabilité de leurs développements ne soit plus assurée.
Sur un plan plus franco-français, l'actualité de l'iPhone fut marquée par un évènement, l'arrêt - imposé - de l'exclusivité liant Apple à Orange. Un jugement du Conseil de la Concurrence qui devra être confirmé, mais qui a déjà pris effet. À la suite de cette décision, on apprenait également qu'Orange avait vendu pas moins de 600 000 iPhone (des deux générations) dans le pays. Ce qui explique que l'on en croise de pus en plus souvent dans la rue.
L'iPod ne rompt pas
Ce fut l'une des surprises de 2008 : un engouement soutenu pour l'iPod. Renouvelés à la rentrée avec notamment les nouveaux nano 4G, ces baladeurs dont le premier représentant est sorti il y a sept ans, continuent de bien se vendre. Certes les progressions ne sont plus aussi spectaculaires qu'autrefois, mais tout de même. Sur l'année fiscale 2008 Apple a vendu 54,82 millions d'iPod de par le monde, contre 51,63 en 2007. Et courant juin Apple annonçait avoir écoulé 5 milliards de morceaux de musique sur les iTunes Store depuis l'ouverture du premier.
Un iTunes Store qui a vu arriver, aux États-Unis et au Canada, du contenu HD, de la location de films, la vente de DVD couplée à celle d'un fichier compatible avec les iPod ou encore des sorties de films simultanées en rayons et sur iTunes.
En Europe aussi les films sont arrivés, mais en Angleterre seulement tandis qu'en France et en Allemagne ouvraient une section limitée aux émissions et séries TV.
Quant aux rumeurs d'abandon généralisé des DRM sur iTunes, aucune annonce n'y a fait écho. Seuls quelques cas très isolés ont été remarqués çà et là dans les rayonnages, sur certains titres ou artistes. L'application iTunes aura évolué de concert avec sa version 8, doté de sa fonction Genius de recommandation de morceaux et quelques changements d'interface.
Plus d'Apple Store en Europe
2008 fut aussi l'année des Apple Store en Europe. L'Angleterre tient toujours la première place sur le podium, mais l'Italie a été rejointe par l'Allemagne et la Suisse qui ont chacun reçu leurs premières boutiques. Pour la France on en reste à l'annonce officielle d'une implantation prévue sous la Pyramide du Louvre.
Apple, Jobs et l'avenir
Apple et ses dirigeants aiment à s'effacer derrière les annonces de nouveaux produits mais, cette année, l'entreprise et ses hommes sont régulièrement venus sur le devant de la scène, parfois par procuration. La santé de Steve Jobs fut un thème central, alimenté par sa silhouette maigrelette en juin dernier lors de l'annonce de l'iPhone 3G. Il y eut aussi l'affaire d'une fausse alerte sur un malaise cardiaque du patron d'Apple qui se traduisit par un vrai dévissage du cours de l'action en bourse.
La question de la succession de Jobs revint régulièrement, avec différents scénarios. Mais comme pour montrer que tout était sous contrôle, la garde rapprochée de Steve Jobs (dont Tim Cook ci-dessous) participa aux dernières conférences publique, afin de montrer que les succès d'Apple étaient avant tout le fruit d'un travail d'équipe. Mais la décision de Jobs de confier à Phil Schiller la prochaine keynote de Macworld San Francisco en janvier a relancé, quelques jours durant, les supputations sur sa santé.
Le casse-tête Papermaster
L'organigramme d'Apple a lui aussi bougé au dernier trimestre, avec un autre feuilleton à l'issue encore incertaine. Tony Fadell, le patron de la division iPod et l'un des principaux artisans du baladeur, devait céder sa place et quitter Apple, tandis qu'arrivait pour le remplacer un haut responsable d'IBM, Mark Papermaster. Mais Big Blue s'en est ému et a porté en justice ce débauchage. L'affaire suit son cours mais Papermaster s'est vu interdire toute activité chez Apple dans l'attente d'un jugement.
Au début de l'année enfin, c'est un nouveau visage qui faisait son entrée chez Apple et plus précisément à son conseil d'administration, avec Andrea Jung, actuellement PDG du fabricant de cosmétiques, Avon Products. Une nomination qui marquait l'entrée d'une femme dans les hautes instances d'Apple, et la chose est rare.
Apple a également sorti son carnet de chèques à deux reprises pour mieux préparer l'avenir. D'abord par le rachat de PA Semi, un concepteur de processeurs de type PowerPC à basse consommation qui avait notamment comme client l'armée américaine. Charge aux nouvelles recrues de préparer les futurs moteurs des iPod et iPhone. Puis plus récemment par un investissement dans le capital de l'anglais Imagination Technologies Group, lui conçoit les processeurs graphiques PowerVR, comme celui qui équipe l'iPhone et le touch.
Enfin, l'année 2008 d'Apple aura été marquée par un fait assez inédit, la mise en échec à diverses reprises du secret que la société s'emploie à garder sur ses futurs produits. Avant même leur lancement, les détails techniques et parfois même des indices et photos des lignes des futurs iPhone 3G, iPod nano 4G, MacBook Pro unibody ou encore sur les nouveautés d'iTunes 8 étaient éventées sur les blogs ou sur des sites chinois. Mais la capacité d'Apple à garder le secret sur les futurs iMac, Mac Pro, Mac mini, iLife, iWork et autres Snow Leopard est pour le moment restée relativement intacte.
Une année pour les portables
L'iPhone et l'App Store auront largement occupé l'actualité mais Apple c'est avant tout un fabricant d'ordinateurs et 2008 ne fut pas avare en nouveautés informatiques, avec un accent mis sur les portables. Ce segment est devenu crucial, sur son année fiscale close en octobre, Apple aura vendu 6 millions de Mac portables contre 3,7 millions de Mac de bureau. Cela parait déjà une éternité, mais ce n'est qu'en janvier dernier qu'Apple a offert son interprétation de l'ultra-mobilité avec le MacBook Air, présenté comme l'ordinateur portable le plus fin du monde.
Il faudra attendre octobre pour voir ses cousins renouvelés de pied en cap avec les nouveaux MacBook et MacBook Pro désormais réunis autour d'un même design. Une gamme dans laquelle manque encore la révision du modèle 17 pouces.
Et si Apple fit grand cas du nouveau procédé de fabrication de leur châssis et mis en avant leur aspect recyclable, ce sont deux autres sujets qui ont chauffé à blanc les échanges entre les lecteurs de MacGeneration : la disparition du FireWire 400 et la généralisation des dalles brillantes. Lesquelles se propagent jusqu'aux écrans externes, comme en témoigne le nouveau Cinema Display 24".
Les Mac de modèles de bureau en revanche auront été à la diète. Même pas de cadeau pour Noël puisqu'Apple, une fois n'est pas coutume, a averti quelques semaines avant les fêtes que cette gamme ne bougerait pas d'ici la fin de l'année. Alors même que l'iMac fêtait ses dix ans il ne recevait qu'une mince mise à jour de processeur et de carte graphique. Même topo pour les Mac Pro, il faut remonter à janvier pour trouver simplement de nouveaux Xeon (totalisant tout de même 8 coeurs) et une carte mère rafraichie. Quant aux fans de Mac mini, 2008 fut aride, avec seulement une révision de prix et quelques rumeurs de renouvellement à venir.
Autour du Mac les nouveautés furent également assez ténues. Pas de gros morceaux à se mettre sous la dent, sauf à être passionné de photo RAW avec l'arrivée d'Aperture 2 qui s'ouvrait aux plug-ins, ou de réseau avec Xsan 2 et Final Cut Server. Côté périphériques on a quand même vu la naissance de la Time Capsule, venue compléter Time Machine pour les sauvegardes sans fil, une petite révision de la borne AirPort Express devenue plus rapide avec le 802.11n et la première révision significative du logiciel de l'Apple TV.
Le feuilleton MobileMe
En revanche la refonte de MobileMe (remplaçant .mac) aura fait grand bruit. Sitôt annoncé, sitôt décrié pour ses bugs, ses performances à la ramasse et ses dysfonctionnements en chaîne. Ce fut l'un des feuilletons du troisième trimestre 2008. Rarement Apple a essuyé pareille déconfiture pour un service - payant - qu'elle avait en outre promu auprès des utilisateurs d'iPhone et de PC. Steve Jobs s'en est personnellement et publiquement mêlé, les abonnés ont vu leur contrat prolongé gracieusement et la reprise en main de l'équipe MobileMe a aujourd'hui donné des résultat, même si des fonctions promises restent encore absentes.
Les promesses de Mac OS X
Pour Mac OS X, 2008 fut essentiellement une année de mises à jour (cinq pour Leopard) et de promesses. L'été dernier Apple a pris tout le monde de court en annonçant un successeur au 10.5 pour 2009 - Snow Leopard - qui n'amènerait pas de nouvelles fonctions, mais uniquement des optimisations. On verra ce qu'il en est réellement de la première affirmation (mieux vaut promettre peu sinon rien pour mieux ensuite créer la surprise). Quant à la seconde, les choses avancent. Témoin, la mise au point à marche forcée d'OpenCL, un langage et des ressources offertes aux développeurs pour que leurs logiciels utilisent tous les processeurs (et leurs différents coeurs) d'une machine, notamment ceux des cartes graphiques. Mis au point par Apple, avec le soutien d'Intel, d'AMD et de NVIDIA, OpenCL a été depuis la fin de l'année établi comme un standard ouvert et libre de royalties, il devrait déborder plus tard vers les smartphones.
Les salons à l'abandon
Une Apple Expo Paris sans Apple puis enterrée et une Macworld Expo vouée au même sort - ses organisateurs annoncent néanmoins une édition 2010 (bonne chance…) - les deux derniers grands salons dédiés à la Pomme qui fêtaient chacun leur 25 ans ont été servis ! Le désengagement d'Apple de ce type de rendez-vous n'est pas nouveau, il avait commencé avec les salons anglais, allemands, japonais, français et celui de la côte Est.
Par l'annonce de son absence à la future Macworld San Francisco 2010, Apple porte le dernier coup à ce type de manifestation qui lui permit de faire les unes de l'actualité. Elle redevient pleinement maître de son calendrier d'annonces et de lancements de produits. Ne devraient subsister que la conférence des développeurs en été et des réunions ponctuelles réservées à la presse, comme on en a pris l'habitude avec les récentes annonces d'iPod ou d'iPhone. Steve Jobs avait renouvellé l'art de la méga conférence informatique, il faudra en faire son deuil, dommage.
Le phénomème App Store
Il y a deux ans Apple ne pesait rien dans le monde de la téléphonie mobile. Aujourd'hui la société se voit citée en rivale de Nokia, RIM ou Microsoft sur les appareils haut de gamme ! L'iPhone 3G, en soit, n'était qu'une mince évolution sur le premier modèle. La véritable déflagration qui a suivi sa sortie fut son déploiement partout dans le monde et l'ouverture de l'App Store. En renonçant à un modèle de distribution basé sur des contrats exclusifs avec les opérateurs (pour les pays qui n'avaient pas été servis par les premiers iPhone), Apple a pu vendre son appareil sur tous les continents. Avec parfois des situations, inédites, pour un produit Apple, de vastes et durables pénurie.
L'App Store lui a conféré une nouvelle qualité, celle de démultiplier ses possibilités. Et surprise, alors que le jeu n'a jamais vraiment pris avec le Mac, c'est devenu l'un des domaines les plus actifs en logiciels sur l'iPhone. Au point qu'on voit en lui un concurrent aux petites consoles de poches de Sony et de Nintendo et qu'Apple insiste sur ce point dans sa promotion du petit frère, l'iPod touch.
Mais si le succès de l'App Store est patent, entre ses 10 000 applications recensées, ses 200 millions de téléchargements en octobre et les clones de cette boutique apparus ou promis chez ses concurrents, il suscite toujours des débats au sein de la communauté des développeurs. Certains affichent de jolis bénéfices, mais d'autres se montrent plus critiques. Pointés du doigt les critères de tri - parfois flous et fluctuants - d'Apple pour valider ou non une application, et la tendance observée à la baisse des prix sur les logiciels payants. Des développeurs s'alarment du fait qu'à vouloir vendre toujours moins cher son logiciel la rentabilité de leurs développements ne soit plus assurée.
Sur un plan plus franco-français, l'actualité de l'iPhone fut marquée par un évènement, l'arrêt - imposé - de l'exclusivité liant Apple à Orange. Un jugement du Conseil de la Concurrence qui devra être confirmé, mais qui a déjà pris effet. À la suite de cette décision, on apprenait également qu'Orange avait vendu pas moins de 600 000 iPhone (des deux générations) dans le pays. Ce qui explique que l'on en croise de pus en plus souvent dans la rue.
L'iPod ne rompt pas
Ce fut l'une des surprises de 2008 : un engouement soutenu pour l'iPod. Renouvelés à la rentrée avec notamment les nouveaux nano 4G, ces baladeurs dont le premier représentant est sorti il y a sept ans, continuent de bien se vendre. Certes les progressions ne sont plus aussi spectaculaires qu'autrefois, mais tout de même. Sur l'année fiscale 2008 Apple a vendu 54,82 millions d'iPod de par le monde, contre 51,63 en 2007. Et courant juin Apple annonçait avoir écoulé 5 milliards de morceaux de musique sur les iTunes Store depuis l'ouverture du premier.
Un iTunes Store qui a vu arriver, aux États-Unis et au Canada, du contenu HD, de la location de films, la vente de DVD couplée à celle d'un fichier compatible avec les iPod ou encore des sorties de films simultanées en rayons et sur iTunes.
En Europe aussi les films sont arrivés, mais en Angleterre seulement tandis qu'en France et en Allemagne ouvraient une section limitée aux émissions et séries TV.
Quant aux rumeurs d'abandon généralisé des DRM sur iTunes, aucune annonce n'y a fait écho. Seuls quelques cas très isolés ont été remarqués çà et là dans les rayonnages, sur certains titres ou artistes. L'application iTunes aura évolué de concert avec sa version 8, doté de sa fonction Genius de recommandation de morceaux et quelques changements d'interface.
Plus d'Apple Store en Europe
2008 fut aussi l'année des Apple Store en Europe. L'Angleterre tient toujours la première place sur le podium, mais l'Italie a été rejointe par l'Allemagne et la Suisse qui ont chacun reçu leurs premières boutiques. Pour la France on en reste à l'annonce officielle d'une implantation prévue sous la Pyramide du Louvre.
Apple, Jobs et l'avenir
Apple et ses dirigeants aiment à s'effacer derrière les annonces de nouveaux produits mais, cette année, l'entreprise et ses hommes sont régulièrement venus sur le devant de la scène, parfois par procuration. La santé de Steve Jobs fut un thème central, alimenté par sa silhouette maigrelette en juin dernier lors de l'annonce de l'iPhone 3G. Il y eut aussi l'affaire d'une fausse alerte sur un malaise cardiaque du patron d'Apple qui se traduisit par un vrai dévissage du cours de l'action en bourse.
La question de la succession de Jobs revint régulièrement, avec différents scénarios. Mais comme pour montrer que tout était sous contrôle, la garde rapprochée de Steve Jobs (dont Tim Cook ci-dessous) participa aux dernières conférences publique, afin de montrer que les succès d'Apple étaient avant tout le fruit d'un travail d'équipe. Mais la décision de Jobs de confier à Phil Schiller la prochaine keynote de Macworld San Francisco en janvier a relancé, quelques jours durant, les supputations sur sa santé.
Le casse-tête Papermaster
L'organigramme d'Apple a lui aussi bougé au dernier trimestre, avec un autre feuilleton à l'issue encore incertaine. Tony Fadell, le patron de la division iPod et l'un des principaux artisans du baladeur, devait céder sa place et quitter Apple, tandis qu'arrivait pour le remplacer un haut responsable d'IBM, Mark Papermaster. Mais Big Blue s'en est ému et a porté en justice ce débauchage. L'affaire suit son cours mais Papermaster s'est vu interdire toute activité chez Apple dans l'attente d'un jugement.
Au début de l'année enfin, c'est un nouveau visage qui faisait son entrée chez Apple et plus précisément à son conseil d'administration, avec Andrea Jung, actuellement PDG du fabricant de cosmétiques, Avon Products. Une nomination qui marquait l'entrée d'une femme dans les hautes instances d'Apple, et la chose est rare.
Apple a également sorti son carnet de chèques à deux reprises pour mieux préparer l'avenir. D'abord par le rachat de PA Semi, un concepteur de processeurs de type PowerPC à basse consommation qui avait notamment comme client l'armée américaine. Charge aux nouvelles recrues de préparer les futurs moteurs des iPod et iPhone. Puis plus récemment par un investissement dans le capital de l'anglais Imagination Technologies Group, lui conçoit les processeurs graphiques PowerVR, comme celui qui équipe l'iPhone et le touch.
Enfin, l'année 2008 d'Apple aura été marquée par un fait assez inédit, la mise en échec à diverses reprises du secret que la société s'emploie à garder sur ses futurs produits. Avant même leur lancement, les détails techniques et parfois même des indices et photos des lignes des futurs iPhone 3G, iPod nano 4G, MacBook Pro unibody ou encore sur les nouveautés d'iTunes 8 étaient éventées sur les blogs ou sur des sites chinois. Mais la capacité d'Apple à garder le secret sur les futurs iMac, Mac Pro, Mac mini, iLife, iWork et autres Snow Leopard est pour le moment restée relativement intacte.
