Nisus Writer Express 2.1

Vincent Absous |
Il y a quelques mois, à la faveur d’un premier labo, nous pointions dans Nisus Writer Express un certain nombre de choses positives (l’interface, sobre et jolie, la fonction recherche, la compatibilité avec les documents Word, etc.). Malheureusement, cette première version péchait sur trois points essentiels : l’absence de gestion des styles et des notes de bas de page, ainsi que l’impossibilité de créer des tableaux. En outre, le traitement de texte n’était pas localisé en français. Bref, NWE était à l’évidence prometteur, mais ne pouvait rivaliser alors avec les poids lourds du marché, à commencer par Word, la référence.

Depuis, Nisus a revu sa copie. À la fin de l’été, l’éditeur a proposé au téléchargement, gratuit, une version 2.0 qui a justement introduit les trois fonctionnalités attendues. Il y a quelques semaines, il proposait une version française de son logiciel. Nous pouvons donc revenir sur le programme et voir si, maintenant, il est bien le concurrent sérieux que nous pressentions en mars.

Nous vous renvoyons à notre premier test pour une découverte de l’interface de NWE. La version 2.x n’a pas révolutionné cette dernière et c’est tant mieux. NWE est un beau logiciel. La barre d’outils est sobre, un modèle du genre. La fenêtre-tiroir est un peu plus confuse, mais on apprend assez vite à l’utiliser, d’autant qu’on peut la personnaliser. En effet, le logiciel est « livré » avec quatre groupes par défaut : Écriture, Formatage, Sections et Tableaux. On peut personnaliser chaque groupe (ajouter ou supprimer des palettes) ou ajouter un nouveau groupe. Un regret, que nous émettions en mars et que nous avons encore aujourd’hui : si l’on déploie un certain nombre de palettes, plus que n’en peut afficher le tiroir, il faut jouer de l’ascenseur. On aurait aimé que, comme le propose par exemple Mellel, certaines palettes se ferment automatiquement.



Pour ce qui est de la localisation en français, elle n’appelle pas de commentaires particuliers. Contrairement à ce que propose parfois Mellel, le traitement de texte de Nisus ne met pas en avant des termes surprenants. Les menus, les préférences, tout a été traduit correctement (sauf quelques cas très particuliers) et l’utilisateur d’un traitement de texte comme Word, le switcher par exemple, ne sera pas surpris, comme il pourrait l’être devant l’interface du traitement de texte de Redlex.

Les grandes nouveautés



NWE sait donc gérer désormais les styles. C’était l’un des manques essentiels, c’est l’une des nouveautés capitales de la version 2.x. Comme ses concurrents, le programme différencie les styles de caractères des styles de paragraphes. Leur gestion est très simple. Elle s’effectue, par défaut, depuis les tiroirs «  Écriture  » ou «  Formatage  ». L’ajout d’un style se fait très simplement en cliquant sur l’icône « + ».



On choisit alors de créer un style de caractères ou de paragraphe, ou de le créer à partir de la sélection. Dans ce cas, ses attributs sont définis par ceux de la zone de texte sélectionnée. Sinon, on saisit les informations manuellement. L’affichage bascule alors en mode « Feuille de Style ». Rien de très compliqué, c’est même d’ailleurs plus simple que sous Word. On peut définir l’essentiel.



La petite roue dentée, bien connue des utilisateurs de Mac OS X, signale ici comme ailleurs la possibilité d’agir sur l’existant : effacer le style sélectionné dans la liste, éditer les styles, etc.

Signalons qu’on peut très facilement affecter un raccourci clavier à certains styles (dont les noms ne sont d’ailleurs pas tous francisés) . Par défaut, les titres de niveau 1, 2 et 3 peuvent être convoqués avec les raccourcis Pomme+F1, F2 ou F3. Le style Normal est appelé par une combinaison « Pomme+` » qui fonctionne vraiment mal sur un clavier français. On aura donc intérêt à modifier cette combinaison dans la feuille de style.

Signalons encore qu’on peut même travailler la page de son document ouverte en plein écran, le tiroir fermé. Non seulement, on peut appeler un style par un raccourci clavier, mais Nisus a eu la bonne idée de placer dans la barre d’état une série de petites icônes (pas très jolies toutefois) qui livrent accès aux styles, mais aussi aux langues configurées dans les préférences, aux presse-papiers (nous évoquions dans notre premier test l’existence d’un presse-papiers multiple) ainsi qu’à la taille de l’affichage. Et comme on peut aussi escamoter la barre d’outils supérieure, on obtient alors une surface d’affichage très confortable (certainement inutile d’ailleurs pour la simple saisie de texte).



L’autre grande nouveauté de NWE 2.x, c’est la gestion des notes de bas de page ou de fin de document. On va dans le menu « Insérer » et l’on choisit « Note de fin de page » ou « Note de fin ». Le logiciel insère alors l’appel de note en exposant et crée automatiquement en bas de page ou en fin de document la zone de saisie de la note elle-même. C’est dans la feuille de style qu’on modifiera le format de l’appel (chiffre arabe ou romain, lettre, etc.) et le format de la note elle-même (on peut par exemple demander que les notes soient toutes incluses dans le même paragraphe).



Créer un tableau avec Nisus est désormais possible (ouf !). Comme dans Word, on peut cliquer sur l’icône idoine de la barre d’outils et définir, la main sur la souris, le nombre de cellules à l’horizontale et à la verticale et le format, grossier, du tableau.



On peut aussi passer par le menu « Tableau ». Si l’on choisit l’item « Insérer un tableau », on retrouve une petite fenêtre un peu différente de celle qui s’affiche quand on passe depuis la barre d’outils puisqu’on peut saisir directement le nombre de colonnes et de lignes qu’on veut. Pour le reste, le menu Tableau permet de définir assez précisément ce qu’on veut.





Une fois le tableau créé, on pourra aussi utiliser le tiroir « Tableaux » pour le gérer. On y trouvera tout ce dont on a besoin : ajout ou suppression de lignes, de colonnes ou de cellules, fusion, division, alignement des cellules, du texte dans les cellules, bordures et trames, etc. C’est très complet et en tout cas suffisant.

Ensuite

Nisus a donc comblé ses principales lacunes. Dans le même temps, le logiciel s’est enrichi de quelques autres fonctions qui ne manquent pas d’intérêt et qui montrent chez l’éditeur une volonté de rattraper Word. Ainsi, on peut utiliser le module QuickFix pour saisir ses abréviations et voir le logiciel les remplacer automatiquement par le mot ou l’expression complète. Les utilisateurs de Word, habitués à cela, en sauront gré à Nisus. Reste que la fonction est moins facilement utilisable dans NWE. En effet, si vous définissez « ds » comme devant être remplacé par « dans », Nisus Writer Express ne saura pas mettre une majuscule automatique à la préposition si elle se trouve en début de phrase. De même, le programme permet d’utiliser les guillemets dits « français » en lieu et place des guillemets droits ou américains, mais il ne sait pas insérer automatiquement les espaces qu’il faut. Si l’on insère manuellement une espace insécable (d’ailleurs trop importante pour ce signe), les guillemets fermants ne seront pas dans le bon sens !



Le développement de la nouvelle version du logiciel a également été l’occasion de revoir la fonction recherche. La recherche ne se fait en effet plus depuis le tiroir, mais dans une fenêtre distincte. La conséquence immédiate est un gain en simplicité. En revanche, c’est une perte en puissance. La version 1.x permettait déjà d’obtenir une telle fenêtre (on le précisait dans les préférences) mais elle permettait surtout d’afficher une liste des occurrences du mot recherché qui était bien pratique. Pour le reste, la recherche demeure toujours aussi efficace, d’autant qu’on peut choisir d’en appeler à trois modes différents : Normal, PowerFind et PowerFinder Pro, les deux derniers faisant appel à des outils de recherche avancés (permettant, par exemple, de définir comme critères de recherche la présence ou l’emplacement d’une ou de plusieurs capitales dans le mot ou l’expression).



Ne l'oublions pas non plus : la césure automatique a également fait son apparition avec la version 2.0 du logiciel. Son absence pouvait être un handicap dans certaines situations. On ne peut en revanche pas vraiment personnaliser son comportement. Tant pis. Par ailleurs, on peut maintenant surligner un mot, une expression, tout un paragraphe, d'une couleur ou d'une autre (on regrettera toutefois de devoir choisir dans une liste de six couleurs et de ne pas pouvoir en créer une).

NWE a donc su évoluer. Il est devenu un logiciel très performant qui peut être utilisé en situation de production courante. Pas de doute. Ça ne l’empêche pas d’être encore perfectible. On devient exigeant. On aimerait trouver prochainement une fonction qui a une belle importance : la numérotation automatique des listes. On aimerait aussi pouvoir jouer de la hiérarchie des listes. Ces deux points sont essentiels à ceux qui voudraient utiliser le traitement de texte pour la rédaction de documents complexes (des mémoires, des thèses, par exemple). L’insertion d’image est possible depuis la première version du programme, mais les lacunes pointées lors de notre précédent test n’ont pas été comblées et l’on ne peut toujours pas faire grand-chose (on aimerait les habiller du texte, par exemple). On en est réduit, pour le moment, à placer l’image sur la ligne et c’est tout. Cela nous semble être les deux points que les développeurs du logiciel doivent travailler. Pour le reste, on se passera des fonctions de création d’enveloppes, de courrier, de table des matières, d’index, etc. que propose Word. Elles ne sont pas inutiles, loin de là ; elles ne sont pas essentielles, c’est tout. Et l’on ne peut pas tout demander non plus à un logiciel qui est vendu à un prix tout à fait raisonnable.

En revanche, mais ça ne concerne pas le logiciel directement, on aimerait pouvoir disposer d’une aide en français. La localisation du manuel de l’utilisateur est souvent la cinquième roue du carrosse, c'est bien dommage.

Conclusion

Nisus Writer Express 2.1 (la dernière version en date au moment où nous rédigeons ce labo) est un très bon traitement de texte. Il l’est, en tout cas devenu, avec le passage en version 2.0. Désormais, le logiciel de Nisus offre l’essentiel et avec des performances qui devraient faire pâlir d’envie un Word qui, même dans sa dernière version, donne toujours l’impression de se traîner un peu. Certes, il lui manque encore quelques fonctions, mais, désormais, Nisus Writer Express est notre traitement de texte par défaut. Word est au placard.

Vous pouvez donnez votre propre avis sur Nisus Writer Express dans l'Avis des forums.
avatar toto | 
ET LES EQUATIONS , ET LES NUMÉROTATIONS AUTOMATIQUES ET LES RÉFERENCES CROISÉES ET LA CORECTION GRAMMATICALE ETC ... ETC ...
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Nisus Writer pour une version 2.1 est d'ores et deja un petit bijou Cocoa qui laisse penser que l'avenir offrira encore de bien belles ameliorations...mais en l'etat c'est un traitement de text pro qui offre 80 % de que l'on peut attendre d'un tel logiciel...
avatar vintz72 | 
Je pense également que la numérotation auto est indispensable, ainsi que la possibilité d'insérer une table des matières automatique. Pour la numérotation auto, qu'ils ne s'inspirent pas de Word (du moins la version PC) : c'est les des éléments les plus bugs qui soit ! Vivement la version 2.5 !
avatar FredericB | 
>> TOTO, D'accord avec toi sauf pour la correction orthographique / grammaticale. Je préférerai obtenir ces fonctions via un service OS X standard partagé par toutes les applications.
avatar daffyb | 
C'est pour nous faire jalouser que les photos d'écran ont été faite sous Tiger !!???
avatar Anonyme (non vérifié) | 
D'accord il manque les équations comme dans Mellel d'ailleurs. Moi j'aime bien le gestionnaire de documents pour stocker les travaux en cours. Je suis traducteur de Mellel et je dois reconnaître les bugs de localisation mais je trouve l'interface de ce dernier plus pratique avec, par exemple, la possibilité d'afficher le plan à gauche du texte. Il manque à Mellel des fonctions d'habillage des images mais j'aime bien la fonction qui permet de saisir au kilomètre et de mettre en forme automatiquement le document final (un peu à la Latex). Voilà pourquoi je préfère Mellel, toutefois je n'ai encore pas trouvé mieux que le bon vieil AppleWorks, c'est ma préférence devant tous les autres...
avatar Vincent | 
@daffyb Les captures n'ont pas été faites sous Tiger. C'est tout simplement un thème ShapeShifter qui s'appelle "Mac OS X 10.4" qui rend ainsi.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
> AFLC7 Quelle est cette fonction de mise en forme automatique de Mellel?
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Je suis ce projet depuis qq temps déjà et je ralie les avis, positifs et négatifs, surtout sur la facilité d'utilisation, la rapidité, l'ergonomie, mais aussi sur l'absence de numérotation auto, de listes ou même d'indentation. Pour 60 dollars je trouve qu'au delà ces autres qualités, 4,5/5 c'est subjectivement un peu trop élevé ;-). Allez ... une aide en français (je veux bien m'y coller) et je propose un 3,5 sur 5 !

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