
Pomme d'avis, c'est la rubrique « édito » de MacGeneration dans laquelle les membres de la rédaction vous partagent leur point de vue sur un sujet d'actualité. À quelques jours de la WWDC 2025, Jean-Baptiste questionne l’attentisme d’Apple face à une révolution technologique que d’autres embrassent déjà.
Depuis plusieurs mois, on assiste à un nouveau psychodrame dans le petit monde d’Apple. Apple Intelligence, la solution d’intelligence artificielle de la marque à la pomme, n’en finit plus de ne pas arriver. On se gausse, on se moque, on s’inquiète aussi un peu… mais on passe sans doute à côté du véritable problème que révèle cette situation, davantage lié aux données qu’aux moteurs.
L’intelligence artificielle a tout bouleversé
Grâce aux grands modèles de langage (Large Language Models ou LLM), nos ordinateurs démontrent des capacités qui relevaient jusqu’alors de la science-fiction ou qui dépendaient d’algorithmes peu convaincants. Pour le grand public, les agents conversationnels comme ChatGPT sont la face visible des progrès phénoménaux réalisés par l’intelligence artificielle en l’espace d’une poignée d’années.

Les cas les plus emblématiques sont ceux de la traduction et du résumé de texte : il existait déjà des programmes spécialisés dans ces domaines, mais leurs résultats étaient très décevants. Ces logiciels s’appuyaient sur des algorithmes développés par des développeurs humains, certes très doués, mais limités par leurs propres capacités cognitives. Apprendre à une machine à comprendre les moindres nuances d’une langue était une mission impossible.
L’IA, telle qu’on la connait aujourd’hui, est venue révolutionner le domaine et les avancées ont été extrêmement rapides : l’apprentissage profond n’est véritablement maîtrisé que depuis les années 2010, et l’architecture des transformeurs, qui autorisent le traitement de nombreuses informations en parallèle, n’a été présentée qu’en 2017 !

Ces technologies, associées à la puissance de calcul et de stockage phénoménale des plus grands centres de données jamais construits, ont permis de ne plus avoir besoin d’apprendre à l’ordinateur comment comprendre, traduire ou résumer un texte : les LLM ont « compris », de manière purement statistique, comment les humains traduisent et résument, en lisant des millions de textes et leurs résumés, des millions de phrases et leurs traductions. On a vraiment pensé qu’avec de telles capacités, la connaissance absolue était à portée de main, qu’un ordinateur pourrait tout savoir, tout comprendre et tout interpréter.
Apple prend son temps, une nouvelle fois
Depuis un petit moment déjà, on accuse Apple d’être en retard dans l’intelligence artificielle. Microsoft a son Copilot, Google a son Gemini, et nous, sur Mac, on se cogne encore cet abruti fini de Siri toujours capable de répondre « Non » quand on lui demande l’heure. Et il est vrai que, vu comme ça, Apple fait pâle figure par rapport à ce que ses concurrents proposent.