Résultats Apple T2 2012 : explications en images
Au lendemain de l'annonce des résultats du deuxième trimestre fiscal 2012 d'Apple, nous vous proposons notre traditionnelle explication en images.
Une marge de géant du luxe
Le deuxième trimestre fiscal 2012 est le meilleur trimestre « classique », c'est-à-dire hors de la période des fêtes de fin d'année, de l'histoire d'Apple : la firme de Cupertino a généré un chiffre d'affaires de 39,2 milliards de dollars et dégagé un bénéfice de 11,6 milliards de dollars. Ce ne sont cependant pas les deux chiffres que l'on retiendra.
Le premier est celui de la marge brute, qui a atteint ce trimestre le niveau record de 47,4 %, 5,4 points au-dessus des estimations de Peter Oppenheimer, le directeur financier d'Apple. La moitié de cette différence provient de coûts opérationnels moins élevés que prévus ; un quart provient d'un niveau de ventes plus élevé que prévu, notamment de la part de l'iPhone ; le reste est dû à des circonstances exceptionnelles qui « ne se reproduiront pas. »
Le deuxième est celui de la part de l'international dans le chiffre d'affaires d'Apple : les États-Unis sont repassés sous la barre des 40 % et ne représentent que 36 % de l'activité de la firme de Cupertino. Cette donnée est essentielle pour comprendre les résultats de ce trimestre, et sans doute des prochains : alors que certains analystes doutaient des niveaux de ventes de l'iPhone après les résultats des opérateurs américains, le chiffre a au final été excellent — ils avaient complètement oublié l'effort particulier réalisé par Apple en Chine.
La Chine, nouveau moteur de la croissance d'Apple
La zone Asie-Pacifique est ainsi en progression constante dans les résultats d'Apple : alors qu'elle générait six fois moins de chiffre d'affaires que les Amériques il y a trois ans, elle équivaut désormais aux trois quarts du continent américain. Elle surclasse pour la première fois l'Europe (10,15 contre 8,81 milliards de dollars) et concentre désormais 25 % de l'activité d'Apple.
En un an, le chiffre d'affaires d'Apple en Chine a triplé : le Mac par exemple y est en hausse de 60 %, dans un marché connaissant une croissance de 6 % — Apple parvient à convaincre l'imposante classe moyenne en formation en Chine. Spécialiste de l'opérationnel, Tim Cook a fait de la deuxième économie mondiale une priorité absolue : le Mac y est distribué dans 1 800 points de vente, l'iPhone dans 11 000 boutiques et l'iPad dans 2 500 magasins. Il ne sera pas étonnant qu'à la faveur du lancement du nouvel iPad en Chine, la région Asie-Pacifique dépasse pour la première fois les États-Unis dans les résultats d'Apple au prochain trimestre.
Le succès renouvelé de l'iPhone
La Chine est donc en partie responsable des bonnes performances de l'iPhone : Apple en a vendu 35,14 millions d'unités. Un observateur peu averti soulignera que c'est moins qu'au trimestre précédent, où Apple en avait écoulé 37,04 millions. Mais ce trimestre était plus long d'une semaine : en le corrigeant, les ventes d'iPhone sont en fait en hausse d'un peu plus de 2 % — une performance sachant que l'on compare avec un trimestre non seulement de lancement de l'iPhone 4S, mais aussi de fêtes de fin d'année.
Les appareils iOS pèsent désormais un peu plus de 30 milliards de dollars, soit la proportion écrasante de 77,3 % du chiffre d'affaires d'Apple, dont 57,9 % pour le seul iPhone. L'iPad, dont la progression de 151,4 % d'une année sur l'autre est la petite surprise de ce trimestre, pèse plus lourd que le Mac (6,59 contre 5,1 milliards de dollars), qui ne démérite pourtant pas.
Signe des temps, l'iPod peine à rapporter plus d'un milliard de dollars, les boutiques dématérialisées d'Apple dégageant même un chiffre d'affaires deux fois plus élevé ! Il reste cependant plus rentable que l'iTunes Store ou l'App Store, qui ne génèrent qu'un bénéfice très faible d'environ 150 millions de dollars : il ne s'agit pas pour Apple d'y gagner de l'argent, mais bien de cimenter son écosystème matériel par une offre de services et de contenus complète.
Un troisième trimestre en suspens
Peter Oppenheimer a créé la surprise en annonçant une prévision de résultats pour le troisième trimestre particulièrement pessimiste : son estimation d'un chiffre d'affaires de 34 milliards de dollars et d'un bénéfice par action de 8,68 $ est la pire depuis trois ans. On sait qu'Apple est très conservatrice en la matière, mais le directeur financier de la société a ici voulu signaler le caractère exceptionnel de ce trimestre, et l'inconnue pour le prochain, le cycle de vie de l'iPhone ayant été décalé.
Il expose cinq points qui selon lui justifieraient que le prochain trimestre soit moins bon que le deuxième. Le premier est l'augmentation des stocks d'iPhone en mars, pour revenir à un tampon de 4 à 6 semaines, qui limite artificiellement l'offre et donc les niveaux de vente. Le deuxième est toujours lié à l'iPhone, dont l'impact sur les comptes d'Apple est maximal : ce trimestre a été en quelque sorte le « trimestre parfait » pour le téléphone d'Apple, dont le dernier modèle est désormais disponible partout où il devait l'être — la performance ne pourra être reproduite ce trimestre, d'autant que l'attente du prochain modèle devrait commencer à se faire sentir.
L'iPad explique aussi cette prévision pessimiste, pour les mêmes raisons : le lancement du nouvel iPad n'a connu aucun accroc, grâce à des stocks suffisants, et son déploiement à l'international a été le plus rapide de l'histoire d'Apple. L'iPad de troisième génération a peu compté dans les résultats du deuxième trimestre, mais il a plus pesé que l'iPad 2 ne l'avait fait dans les comptes du deuxième trimestre 2011. Quatrième point pouvant grever les comptes : le succès de l'iPad 2 à 399 €, qui a d'ores et déjà fait baisser le panier moyen de 7 % en mars.
Enfin, la montée du dollar impactera négativement les comparaisons d'une année sur l'autre. Apple ne s'attend donc pas à un troisième trimestre exceptionnel de suite, mais seulement à un « bon » trimestre. On connaît d'autres sociétés qui ne s'en plaindraient pas.
Une marge de géant du luxe
Le deuxième trimestre fiscal 2012 est le meilleur trimestre « classique », c'est-à-dire hors de la période des fêtes de fin d'année, de l'histoire d'Apple : la firme de Cupertino a généré un chiffre d'affaires de 39,2 milliards de dollars et dégagé un bénéfice de 11,6 milliards de dollars. Ce ne sont cependant pas les deux chiffres que l'on retiendra.
Le premier est celui de la marge brute, qui a atteint ce trimestre le niveau record de 47,4 %, 5,4 points au-dessus des estimations de Peter Oppenheimer, le directeur financier d'Apple. La moitié de cette différence provient de coûts opérationnels moins élevés que prévus ; un quart provient d'un niveau de ventes plus élevé que prévu, notamment de la part de l'iPhone ; le reste est dû à des circonstances exceptionnelles qui « ne se reproduiront pas. »
La marge d'Apple ce trimestre excède largement le niveau des années récentes.
Le deuxième est celui de la part de l'international dans le chiffre d'affaires d'Apple : les États-Unis sont repassés sous la barre des 40 % et ne représentent que 36 % de l'activité de la firme de Cupertino. Cette donnée est essentielle pour comprendre les résultats de ce trimestre, et sans doute des prochains : alors que certains analystes doutaient des niveaux de ventes de l'iPhone après les résultats des opérateurs américains, le chiffre a au final été excellent — ils avaient complètement oublié l'effort particulier réalisé par Apple en Chine.
La Chine, nouveau moteur de la croissance d'Apple
La zone Asie-Pacifique est ainsi en progression constante dans les résultats d'Apple : alors qu'elle générait six fois moins de chiffre d'affaires que les Amériques il y a trois ans, elle équivaut désormais aux trois quarts du continent américain. Elle surclasse pour la première fois l'Europe (10,15 contre 8,81 milliards de dollars) et concentre désormais 25 % de l'activité d'Apple.
En un an, le chiffre d'affaires d'Apple en Chine a triplé : le Mac par exemple y est en hausse de 60 %, dans un marché connaissant une croissance de 6 % — Apple parvient à convaincre l'imposante classe moyenne en formation en Chine. Spécialiste de l'opérationnel, Tim Cook a fait de la deuxième économie mondiale une priorité absolue : le Mac y est distribué dans 1 800 points de vente, l'iPhone dans 11 000 boutiques et l'iPad dans 2 500 magasins. Il ne sera pas étonnant qu'à la faveur du lancement du nouvel iPad en Chine, la région Asie-Pacifique dépasse pour la première fois les États-Unis dans les résultats d'Apple au prochain trimestre.
Le succès renouvelé de l'iPhone
La Chine est donc en partie responsable des bonnes performances de l'iPhone : Apple en a vendu 35,14 millions d'unités. Un observateur peu averti soulignera que c'est moins qu'au trimestre précédent, où Apple en avait écoulé 37,04 millions. Mais ce trimestre était plus long d'une semaine : en le corrigeant, les ventes d'iPhone sont en fait en hausse d'un peu plus de 2 % — une performance sachant que l'on compare avec un trimestre non seulement de lancement de l'iPhone 4S, mais aussi de fêtes de fin d'année.
Les appareils iOS pèsent désormais un peu plus de 30 milliards de dollars, soit la proportion écrasante de 77,3 % du chiffre d'affaires d'Apple, dont 57,9 % pour le seul iPhone. L'iPad, dont la progression de 151,4 % d'une année sur l'autre est la petite surprise de ce trimestre, pèse plus lourd que le Mac (6,59 contre 5,1 milliards de dollars), qui ne démérite pourtant pas.
Signe des temps, l'iPod peine à rapporter plus d'un milliard de dollars, les boutiques dématérialisées d'Apple dégageant même un chiffre d'affaires deux fois plus élevé ! Il reste cependant plus rentable que l'iTunes Store ou l'App Store, qui ne génèrent qu'un bénéfice très faible d'environ 150 millions de dollars : il ne s'agit pas pour Apple d'y gagner de l'argent, mais bien de cimenter son écosystème matériel par une offre de services et de contenus complète.
Un troisième trimestre en suspens
Peter Oppenheimer a créé la surprise en annonçant une prévision de résultats pour le troisième trimestre particulièrement pessimiste : son estimation d'un chiffre d'affaires de 34 milliards de dollars et d'un bénéfice par action de 8,68 $ est la pire depuis trois ans. On sait qu'Apple est très conservatrice en la matière, mais le directeur financier de la société a ici voulu signaler le caractère exceptionnel de ce trimestre, et l'inconnue pour le prochain, le cycle de vie de l'iPhone ayant été décalé.
Il expose cinq points qui selon lui justifieraient que le prochain trimestre soit moins bon que le deuxième. Le premier est l'augmentation des stocks d'iPhone en mars, pour revenir à un tampon de 4 à 6 semaines, qui limite artificiellement l'offre et donc les niveaux de vente. Le deuxième est toujours lié à l'iPhone, dont l'impact sur les comptes d'Apple est maximal : ce trimestre a été en quelque sorte le « trimestre parfait » pour le téléphone d'Apple, dont le dernier modèle est désormais disponible partout où il devait l'être — la performance ne pourra être reproduite ce trimestre, d'autant que l'attente du prochain modèle devrait commencer à se faire sentir.
L'iPad explique aussi cette prévision pessimiste, pour les mêmes raisons : le lancement du nouvel iPad n'a connu aucun accroc, grâce à des stocks suffisants, et son déploiement à l'international a été le plus rapide de l'histoire d'Apple. L'iPad de troisième génération a peu compté dans les résultats du deuxième trimestre, mais il a plus pesé que l'iPad 2 ne l'avait fait dans les comptes du deuxième trimestre 2011. Quatrième point pouvant grever les comptes : le succès de l'iPad 2 à 399 €, qui a d'ores et déjà fait baisser le panier moyen de 7 % en mars.
Enfin, la montée du dollar impactera négativement les comparaisons d'une année sur l'autre. Apple ne s'attend donc pas à un troisième trimestre exceptionnel de suite, mais seulement à un « bon » trimestre. On connaît d'autres sociétés qui ne s'en plaindraient pas.