Apple : quel shopping avec 51 milliards de dollars ?
Que peut faire Apple de ses 51 milliards de dollars de liquidités ? (36,8 milliards d'euros). Steve Jobs a laissé entendre durant la présentation des résultats de l'année fiscale 2010 qu'ils ne dormiraient peut-être pas éternellement dans un coffre. Pour mettre la somme en perspective, le produit intérieur brut du Luxembourg était estimé à 46 milliards de dollars en 2009.
Première précision de la part du patron d'Apple, les actionnaires peuvent continuer à s'asseoir sur un hypothétique versement de dividendes (et cela fait déjà quinze ans que ça dure). Il n'y a rien à attendre de ce côté.
À la suggestion de reverser une part de cet argent aux actionnaires, Jobs a en effet répondu investissements :
“Nous pensons très sérieusement qu'une ou plusieurs opportunités très stratégiques pourraient se présenter, que nous sommes dans une position unique pour en tirer avantage du fait de nos importantes disponibilités en cash.”
Jobs avait déjà fourni une réponse similaire au début de l'année, parlant de cet argent comme d'une sorte d'assurance vie pour sa société ainsi que d'une manière de se préparer à l'éventualité de gros rachats (lire Apple : des milliards pour le Grand Soir).
Le ton employé hier soir laisse cette fois penser que cette perspective se dessine davantage “Vous savez, nous avons montré notre capacité à faire preuve de beaucoup de discipline dans la manière dont nous utilisons notre argent. Il ne nous brûle pas le fond des poches, et il ne nous pousse pas à faire de stupides acquisitions. Dès lors, je pense que nous allons continuer à “garder notre poudre au sec” car nous estimons qu'il va y avoir une ou plusieurs occasions stratégiques à l'avenir”.
Apple a fait plusieurs rachats ces derniers mois, mais à chaque fois de petites entreprises, comptant parfois quelques employés seulement. Cette fois on change de braquet et Apple semble avoir quelques gros morceaux en tête.
Lesquels ? Peter Kafka sur All Thing Digital liste quelques cibles possibles parmi les secteurs du contenu (musique, chaîne de télé, éditeur de jeux…) avant d'écarter ces hypothèses puisqu'Apple s'en est justement très bien sortie jusque-là sans avoir eu à investir directement dans ces secteurs. Et qui à l'heure actuelle voudrait investir dans une maison de disques… ?
Il suggère une autre piste : Facebook.
L'entreprise n'est pas cotée en Bourse, mais il s'agirait pour le coup d'une proie conséquente. À ce jour, observe Kafka, Apple et Facebook ne sont pas encore en concurrence directe, mais Apple aurait du mal à faire s'écarter Facebook de son chemin si la nécessité se présentait. Et Facebook se trouve être en concurrence avec Google ce qui aux yeux d'Apple n'est pas un désavantage.
Jobs et Zuckerberg se seraient justement rencontrés il y a peu. De là à y voir obligatoirement des négociations il y a (très) loin, d'autant que les deux géants ont un sujet de contentieux avec Ping dans iTunes qui pouvait à lui seul motiver cette rencontre (lire Ping : une rencontre entre Jobs et Zuckerberg). En outre, on voit mal ce qui motiverait le jeune Zuckerberg à revendre l'empire qu'il est en train de constituer sur Internet et qui ne cesse de se développer.
La question est aussi de voir dans quelle mesure Apple est capable d'avaler un autre poids lourd et de gérer la suite. La digestion, on l'a vu par le passé avec d'autres mégas fusions ratées, peut se révéler très difficile sinon impossible.
Apple est un géant dirigé à la manière d'une start-up avec une très forte culture pas forcément aisée à transmettre à une grosse entreprise extérieure. 51 milliards, cela ouvre à toutes les possibilités dans quantités de domaines.
Apple est aussi une société qui aime garder la maîtrise de son destin, exercer un contrôler étroit sur les choses et les gens. Peut-être a-t'elle repéré une activité qui, une fois dans son giron, lui permettrait d'affirmer encore plus cette autonomie sur les événements, vis à vis de ses partenaires et de tenir au large ses concurrents.
Mais comme l'a rappelé Jobs, l'argent de la maison n'est pas dépensé à tort et à travers. Un investissement de grande ampleur a donc des chances de se faire en gardant la tête froide.
S'il y a quelques spécialistes de la bourse parmi les lecteurs, on prend vos conseils de placements high-tech dans les réactions !
Sur le même sujet :
- Résultats Apple : 20 milliards de dollars !
Première précision de la part du patron d'Apple, les actionnaires peuvent continuer à s'asseoir sur un hypothétique versement de dividendes (et cela fait déjà quinze ans que ça dure). Il n'y a rien à attendre de ce côté.
À la suggestion de reverser une part de cet argent aux actionnaires, Jobs a en effet répondu investissements :
“Nous pensons très sérieusement qu'une ou plusieurs opportunités très stratégiques pourraient se présenter, que nous sommes dans une position unique pour en tirer avantage du fait de nos importantes disponibilités en cash.”
Jobs avait déjà fourni une réponse similaire au début de l'année, parlant de cet argent comme d'une sorte d'assurance vie pour sa société ainsi que d'une manière de se préparer à l'éventualité de gros rachats (lire Apple : des milliards pour le Grand Soir).
Le ton employé hier soir laisse cette fois penser que cette perspective se dessine davantage “Vous savez, nous avons montré notre capacité à faire preuve de beaucoup de discipline dans la manière dont nous utilisons notre argent. Il ne nous brûle pas le fond des poches, et il ne nous pousse pas à faire de stupides acquisitions. Dès lors, je pense que nous allons continuer à “garder notre poudre au sec” car nous estimons qu'il va y avoir une ou plusieurs occasions stratégiques à l'avenir”.
Apple a fait plusieurs rachats ces derniers mois, mais à chaque fois de petites entreprises, comptant parfois quelques employés seulement. Cette fois on change de braquet et Apple semble avoir quelques gros morceaux en tête.
Lesquels ? Peter Kafka sur All Thing Digital liste quelques cibles possibles parmi les secteurs du contenu (musique, chaîne de télé, éditeur de jeux…) avant d'écarter ces hypothèses puisqu'Apple s'en est justement très bien sortie jusque-là sans avoir eu à investir directement dans ces secteurs. Et qui à l'heure actuelle voudrait investir dans une maison de disques… ?
Il suggère une autre piste : Facebook.
L'entreprise n'est pas cotée en Bourse, mais il s'agirait pour le coup d'une proie conséquente. À ce jour, observe Kafka, Apple et Facebook ne sont pas encore en concurrence directe, mais Apple aurait du mal à faire s'écarter Facebook de son chemin si la nécessité se présentait. Et Facebook se trouve être en concurrence avec Google ce qui aux yeux d'Apple n'est pas un désavantage.
Jobs et Zuckerberg se seraient justement rencontrés il y a peu. De là à y voir obligatoirement des négociations il y a (très) loin, d'autant que les deux géants ont un sujet de contentieux avec Ping dans iTunes qui pouvait à lui seul motiver cette rencontre (lire Ping : une rencontre entre Jobs et Zuckerberg). En outre, on voit mal ce qui motiverait le jeune Zuckerberg à revendre l'empire qu'il est en train de constituer sur Internet et qui ne cesse de se développer.
La question est aussi de voir dans quelle mesure Apple est capable d'avaler un autre poids lourd et de gérer la suite. La digestion, on l'a vu par le passé avec d'autres mégas fusions ratées, peut se révéler très difficile sinon impossible.
Apple est un géant dirigé à la manière d'une start-up avec une très forte culture pas forcément aisée à transmettre à une grosse entreprise extérieure. 51 milliards, cela ouvre à toutes les possibilités dans quantités de domaines.
Apple est aussi une société qui aime garder la maîtrise de son destin, exercer un contrôler étroit sur les choses et les gens. Peut-être a-t'elle repéré une activité qui, une fois dans son giron, lui permettrait d'affirmer encore plus cette autonomie sur les événements, vis à vis de ses partenaires et de tenir au large ses concurrents.
Mais comme l'a rappelé Jobs, l'argent de la maison n'est pas dépensé à tort et à travers. Un investissement de grande ampleur a donc des chances de se faire en gardant la tête froide.
S'il y a quelques spécialistes de la bourse parmi les lecteurs, on prend vos conseils de placements high-tech dans les réactions !
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