Synology est peut-être un excellent concepteur de NAS, l’entreprise aurait bien besoin d’un cours de communication. Depuis l’apparition d’un communiqué de presse publié uniquement sur son site allemand il y a près de deux semaines, on sait que le fabricant entend restreindre les disques durs que l’on pourra installer dans ses futurs NAS, la gamme DSx25+ qui devrait rapidement sortir en France. Les modalités de cette restriction ne sont pas très claires toutefois : on sait que les disques durs vendus sous la marque Synology seront compatibles, ainsi en théorie qu’une sélection de modèles tiers validés par l’entreprise. Quels modèles exactement ? C’est là que la situation reste floue.

Le site officiel de Synology permet d’obtenir des listes de produits certifiés pour fonctionner avec chaque modèle de NAS. Par exemple, pour l’actuel DS923+, voici les disques durs tiers qui devraient parfaitement fonctionner avec l’appareil. Cette liste comprend des modèles conçus par Western Digital, Seagate et Toshiba et même s’il y a bien plus d’options dans le commerce, on peut au moins trouver des modèles tiers qui seront reconnus comme nativement compatibles et offriront toutes les fonctions attendues. En théorie, cela devrait être la même chose pour la future gamme. En pratique, Synology n’a pas encore publié de liste et d’après les premiers retours, seuls les disques durs maison sont acceptés pour le moment.
Le créateur du blog spécialisé Cachem a pu le confirmer avec un DS925+ qu’il a sous la main pour le tester en amont de sa sortie officielle et ses conclusions sont sans appel. Sur ce modèle et en l’état, seuls les disques durs de Synology sont acceptés, les produits tiers qu’il a essayés d’insérer dans l’appareil ont été rejetés. Il ne s’agit pas seulement de passer outre un message d’erreur, le NAS refuse tout simplement de créer un nouveau volume avec le disque dur, si bien que le produit est inutilisable. Le test a été effectué avec un disque dur Western Digital Red puis un Seagate IronWolf Pro, deux modèles conçus pour les NAS et qui ne devraient ainsi poser aucun problème de fiabilité.

Synology a toutefois prévu un petit compromis en permettant d’utiliser un disque dur tiers dans le cadre d’une migration depuis un ancien NAS de la marque. L’auteur de Cachem a également essayé ce scénario en utilisant également un disque dur WD Red 4 To qui contenait encore des données stockées avec un autre NAS. Au démarrage, le DS925+ l’identifie correctement et propose de migrer les données depuis l’ancien système vers le nouveau, ce qui est la procédure attendue.
Pour autant, n’espérez pas « blanchir » un disque dur de la sorte, le système d’exploitation maison retient son origine en indiquant dans les paramètres qu’il s’agit d’un disque migré depuis un autre système. Surtout, un message suggère qu’il faut remplacer le disque dur « immédiatement », comme s’il était endommagé et alors même que toutes les fonctionnalités sont présentes. C’est clairement pensé comme une solution de transition et le constructeur part du principe que vous remplacerez tous les disques durs tiers transférés depuis un ancien NAS avec ses propres modèles.

Est-ce une restriction temporaire, le temps que la liste de disques durs tiers certifiés soit publiée par Synology ? C’est possible, même si on ne peut que spéculer à ce stade, faute d’une communication officielle claire. Tout ce que l’on sait, c’est que si vous pouviez mettre la main sur un NAS DSx25+ aujourd’hui, vous devriez obligatoirement acheter un disque dur Synology pour l’utiliser. Sauf à bricoler, ce script qui ajoute n’importe quel disque dur à la liste des modèles tiers autorisés fonctionnant encore sur la nouvelle gamme, d’après Cachem. Autre option plus coûteuse, n’utiliser que des SSD, le blocage ne touchant que les disques durs (pour le moment).
Quoi qu’il en soit, ces complications vont inévitablement favoriser les concurrents de Synology et Asustor l’a bien compris. Comme l’a relevé Next, le fabricant a publié un article de blog revendiquant la liberté de choisir n’importe quel matériel pour remplir ses propres NAS. Même si le nom de son concurrent n’est jamais cité, la cible de cette publication est évidente.