Comme chaque année ou presque, FileMaker sort une mise à jour majeure de son logiciel de gestion de bases de données. Et pour cette version 15, la filiale d’Apple cherche à rendre son outil plus accessible, en particulier pour les nouveaux utilisateurs. Cela passe par un accueil simplifié à l’ouverture du logiciel, mais aussi par un nouveau système de licence centré autour des utilisateurs pour les entreprises. Passage en revue des principales nouveautés.
La treizième version de FileMaker regorgeait de nouvelles fonctions (bien plus que la 14), à tel point que bon nombre d’utilisateurs passaient à côté de la plupart. Depuis, l’entreprise a décidé de réduire le nombre de nouveautés, mais de mieux les détailler et de sortir des versions plus souvent. Cette 15.0 ne fait pas exception et l’éditeur a travaillé sur quelques axes, avec toujours en ligne de mire la simplification de l'utilisation.
Utilisation simplifiée sur les ordinateurs…
Le nouvel utilisateur qui veut découvrir la plate-forme aura désormais quatre « solutions » — des bases de données prêtes à l’emploi — pour commencer à travailler avec FileMaker Pro, le logiciel. Ce sont des cas assez simples, comme un gestionnaire de contacts ou une liste de tâches, ou encore un inventaire. L’idée étant de voir très rapidement ce que l’on peut faire avec, mais aussi de mettre en avant les capacités de cette solution sur différents écrans. Chaque solution est ainsi adaptée, non seulement pour les ordinateurs, mais aussi pour les tablettes et les smartphones.
Outre ces quatre exemples de mise en bouche, on trouvera toujours les 16 solutions qui existaient précédemment. Par ailleurs, FileMaker abandonne l’aide intégrée aux logiciels, car elle manque de souplesse : il faudra désormais passer par une aide en ligne, qui présentera le double avantage de toujours être à jour et d’être enrichie d’exemples concrets. En cas de besoin, on pourra néanmoins télécharger l’intégralité de l’aide au format PDF pour un usage hors-ligne.
Pour gérer les données, FileMaker repose sur des scripts qui servent notamment à automatiser certaines tâches répétitives. Avec la quinzième version, l’éditeur de scripts a été encore revu et il intègre une nouveauté qui devrait simplifier la vie des développeurs : la mise en avant des erreurs. Lorsqu'une ligne n’est pas correcte, elle sera mise en évidence par une couleur différente. Cela peut être particulièrement intéressant lors de l’import de scripts.
Autre ajout bien pratique, mais qui manquait jusque-là : on peut désormais annuler ses modifications. FileMaker Pro 15 exploite les deux raccourcis clavier par défaut — ⌘Z
pour annuler et ⌘⇧Z
pour rétablir —, mais on retrouvera aussi les deux commandes dans les menus.
Plus anecdotique, mais cela devrait rendre bien des services : l’éditeur exploite Sparkle pour les mises à jour de la version OS X. Ce qui évitera à ses clients d’avoir à télécharger la copie complète depuis le site de FileMaker à chaque révision.
Dans un tout autre registre, FileMaker 15 fonctionne désormais de manière native avec les bases de données PostgreSQL et DB2. La vraie nouveauté sous-jacente, c’est que l’adaptateur ESS qui permet de relier le logiciel à un autre SGBD a été revu, et il pourra être plus simplement compatible avec n’importe quelle base de données SQL.
… et sur les appareils mobile
La simplicité d’utilisation passe aussi sur mobile, avec une toute nouvelle version de FileMaker Go, l'app qui permet d’accéder aux données stockées sur un serveur, en lecture et en écriture. Avec cette mise à jour, toutes les nouveautés récentes d’iOS ont été intégrées. Au lieu de saisir le mot de passe d’une base, on peut bénéficier de Touch ID sur les terminaux équipés. Sur les iPad récents, Split View est de la partie pour partager l’écran, tandis que l’on a des raccourcis 3D Touch sur les iPhone 6s.
FileMaker Go s’intègre aussi aux extensions de partage disponibles depuis iOS 8. Elles servent autant à l’import ou l'export des données, qu’à l’intérieur même d’une base, à la modification externe de certains éléments. Un exemple donné par l’éditeur concerne les images : on peut très bien modifier une photo dans une autre app et récupérer le résultat final dans celle de FileMaker.
Au passage, l’application iOS peut désormais interagir avec les iBeacon, ces bornes géolocalisées promues par Apple. Un musée, par exemple, peut créer un guide interactif et afficher ainsi les informations correspondant à chaque œuvre. On peut aussi envisager de les utiliser sur une chaîne de production, dans une usine, ou bien encore dans une salle de sport, où chaque machine pourrait avoir sa balise.
Toujours sur le mobile, mais cette fois pour les bases de données accessibles depuis un navigateur, FileMaker a modifié les thèmes pour améliorer leur utilisation sur de petits écrans. Les boutons ont été agrandis et tous les éléments d’interface devraient être parfaitement optimisés pour cette utilisation.
Sécurité et rapidité en progrès
FileMaker sert souvent à stocker des données sensibles, qu’il s’agisse d’informations médicales pour un praticien, de données financières pour une entreprise, ou encore de données personnelles pour une école. La sécurité de ces données est un point essentiel, et la version 15 améliore plusieurs points en la matière.
Pour commencer, des alertes préventives seront affichées dès lors que l’on accède à un serveur qui n’est pas sécurisé, ou qui est mal sécurisé. Au-delà de la prévention, on peut désormais utiliser plus de certificats SSL et en particulier ceux qui sont exploités par les plus grandes entreprises. Par ailleurs, si vous devez stocker des mots de passe — par exemple, si votre solution FileMaker intègre le moyen de créer un compte utilisateur —, le logiciel saura correctement masquer l’information lors de la saisie.
Du côté des performances, FileMaker a amélioré la connexion entre le serveur et les clients. Le logiciel fonctionnait jusque-là avec l’idée que la majorité des utilisations se limitait à une connexion en local, dans le même bureau par exemple. Les usages ont changé, et de nombreux utilisateurs se connectent à distance, parfois depuis l’étranger, souvent sur une connexion cellulaire. Dans ce contexte, le chargement complet des données est souvent trop lent, la nouvelle version adopte un comportement plus malin.
FileMaker 15 va commencer par charger les données les plus importantes, par exemple la table en cours. Dans certains cas, le logiciel pourra charger immédiatement les données les plus rapides, et affichera un curseur pendant la récupération des suivantes. L’avantage de cette approche, c’est que l’on peut commencer à travailler dès l’affichage initial, sans attendre la fin du chargement complet.
Licence simplifiée
Pour finir, FileMaker a cherché à simplifier considérablement son système de licence. Auparavant, le tarif dépendait des besoins de chaque client, avec une grille assez complexe, qui variait en fonction du nombre d’utilisateurs, mais aussi de l’utilisation. Pour exploiter l’application iOS FileMaker Go ou bien pour accéder aux données depuis un navigateur, il fallait ajouter à chaque fois une somme.
L’entreprise, qui appartient tout de même à Apple, a revu totalement sa copie et ne tient plus compte que du nombre d’utilisateurs. Pour utiliser FileMaker, une entreprise paiera désormais à partir de 918 € HT par an et à ce tarif, jusqu’à cinq utilisateurs pourront exploiter toutes les fonctions. Ce prix recouvre ainsi une licence serveur, mais aussi l’accès aux données depuis FileMaker Pro (OS X), depuis FileMaker Go (iOS) et depuis FileMaker WebDirect (navigateurs web).
Dans ce modèle par abonnement annuel, les tarifs changeant uniquement en fonction du nombre d’utilisateurs. Si vous ne voulez pas de cette offre, FileMaker propose toujours des licences dites « perpétuelles » : FileMaker Pro est alors vendu à partir de 349 € HT, sans limite de durée. Si on veut ajouter un serveur, il faut alors compter 1044 € HT en plus. Même avec un ou deux utilisateurs seulement, l’abonnement est ainsi plus intéressant la première année.
FileMaker Pro 15 nécessite désormais OS X 10.10 et Windows 7 SP1 au minimum. Le module serveur fonctionne aussi sur Yosemite et son successeur, ou bien sur Windows Server 2008 ou 2012. C’est encore plus simple pour FileMaker Go : iOS 9.3 ou rien.