40 ans du Mac : la machine qui a marqué les années 1980

Anthony Nelzin-Santos |
40 ans du Mac : la machine qui a marqué les années 1980

Le 24 janvier 1984, Steve Jobs montait sur la scène du Flint Center pour présenter le Macintosh 128K, premier membre d’une famille qui compte 413 membres après quarante années d’évolution. Certains sont tombés dans l’oubli — qui regrette vraiment les Performa du milieu des années 1990 ? D’autres ont fait l’histoire et la légende d’Apple, comme le Macintosh SE/30, machine emblématique des années 1980.

Le huitième Mac de l’histoire est pourtant sorti à la toute fin de la décennie, en janvier 1989, cinq ans après le fameux Macintosh 128K. Reste que c’est l’ultime (et meilleur) représentant des machines tout-en-un des années 1980, avant que le Macintosh Classic n’abandonne le langage visuel « Snow White » au début des années 1990. Le Macintosh SE/30 a marqué toute une génération, comme le développeur et podcasteur Jon Siracusa l’expliquait merveilleusement bien :

Il fut un temps où chaque nouveau Macintosh égalait ou améliorait tous les aspects de son prédécesseur. Le Macintosh SE/30 est arrivé à la toute fin de cette époque et représente l’apogée du format du Macintosh original. Tout aussi puissant que le Macintosh IIx, qui était incroyablement cher, le SE/30 était comme un moteur V12 que l’on aurait casé au chaussepied sous le capot d’une Honda Civic. […] C’est le roi incontesté des Mac d’origine et donc de tous les Mac jusqu’à la fin des temps.

C’est la machine qui trônait sur le bureau de Seinfeld, celle qui faisait tourner quelques-uns des premiers sites web, celle avec laquelle certains d’entre vous ont découvert l’informatique. Le Macintosh SE/30 incarne toute une époque… et surtout sa fin. Moins puissant et moins flexible, le Macintosh Classic II ne prend pas vraiment sa relève. L’ordinateur « pour le reste d’entre nous » disparait, Apple préférant alors courir après le PC avec des machines en forme de « boite à pizza ».

Rétro MacG : l’emblématique Macintosh SE/30

Rétro MacG : l’emblématique Macintosh SE/30

Source
Image Anthony Nelzin-Santos
avatar 421 | 

«qui regrette vraiment les Performa du milieu des années 1990 ?»
Peut-être ne suis-je pas le seul…
«ancêtres» de l’iMac, les performa 5200 et 5300 étaient des tout en un équipés d’un lecteur cd, livrés avec des jeux pour tous âges, pouvaient être équipés d’une vraie carte graphique et d’une carte d’acquisition audio (cubase était livré avec) et vidéo avec Tuner (Quick-Time déjà pour les captures)
Ok, Mac OS 8 gâchait tout car très instable, il fallait jongler avec les extensions, faire attention à la chaîne SCSI pour éviter tout problème mais quand tu as 14-15 ans et une telle machine entre les mains, même tes copains qui crânaient avec leur Pentium étaient jaloux ;-)

avatar Christophe Laporte | 

@421

Il se trainait quand même méchamment. Et c’est dommage car c’était une machine sympa en même temps.

avatar 421 | 

@cl97

Les 5200 oui car cadencés à 200 ou 225mhz mais les 5300 pouvaient avoir un 603(e?) à 300Mhz ;-)

avatar raoolito | 

@421

Absolument et le performa en 603e est une évidente inspiration pour l'imac de première génération

avatar pocketalex | 

«qui regrette vraiment les Performa du milieu des années 1990 ?»

Pas moi, c'était mon premier Mac, un Performa 630, forcément j'en ai un souvenir ému.

C'était une très belle boite, avec un 68040 à l'intérieur (mais sans l'unité d'accélération FPU), et j'ai pu m'initier à la 3D, au dev, à la retouche graphique, à la création multimédia.

Un des trucs qui me plaisait le plus avec les Macs de l'époque, c'était la sortie 220V au cul de la machine. Cette sortie était activée au démarrage de l'ordinateur (qui à l'époque, se faisait au clavier) et permettait d'allumer l'écran, mais en bricolant une multiprise on pouvait allumer tous ses périphériques d'un coup

Une époque magique

avatar Dark Phantom | 

@421

Oui tout à fait, c’était un chouette ordinateur à tout faire

avatar imrfreeze | 

@Dark Phantom

Je pense que j’en ai un souvenir ému plus par l’usage que j’en faisais que par les qualités intrinsèques de la machine ! L’ordi pesait deux tonnes et était plutôt encombrant

avatar Dark Phantom | 

@imrfreeze

Oui mais à l’époque tous les ordinateurs ( à cause des écrans) étaient lourds
Honnêtement il était plus facile de le déplacer que les PC et il avait un bon design avec hauts parleurs intégrés
Après il y a eu les imacs G3 etc mais pour l’époque c’était un revival des premiers Macintosh ( j’avais eu le SE aussi)

avatar Sokö | 

Le SE30, c’est le premier que j’ai eu. Un DD de 20 Mo et un DD externe de 40 Mo. Le bon vieux temps :))))

avatar DG33 | 

SE au tarif étudiant, rapidement transformé en SE/30 (merci Gilles G et Christophe R de Périf’)

avatar DarkChocolâte | 

C'est vrai qu'il dépotait le SE/30. Mes compils sous LightspeedC ça allait plus vite. Mais pas mal de jeux/INIT plantaient à cause de l'adressage 32bits. Et il était super bruyant comparé au SE.

avatar marc_os | 

@ DarkChocolâte

Question adressage, en vérité il y avait un mix avec la ROM qui contenait aussi du code en 24 bits alors que le processeur supportait 32 bits. Certains disaient que la ROM était "32-bits dirty".
Et comme la programmation des INIT se faisait en assembleur, c'était plutôt tricky et encore plus si on devait patcher du code en 24 bits - ce dont par chance je n'ai jamais eu à me préoccuper, patcher en assembleur étant suffisamment compliqué en soi.

Question bruit, je n'ai jamais eu l'occasion de le comparer à un SE, mais je n'ai pas souvenir d'avoir jamais été gêné par le bruit d'aucun de mes Mac, celui là y compris. (Sauf peut-être "mon" MBP intel au taf qui ventile fort pendant les compilations.)

avatar StephanM3 | 

@DarkChocolâte

Si je me souviens bien, l’adressage 32 Bits on pouvait le contourner avec une extension ?

avatar RomanYeager | 

J’ai toujours le mien. Qui fonctionne encore…

avatar BeePotato | 

La relève a fini par arriver en 1998.

avatar Biking Dutch Man | 

J'aurais aimé un SE/30. J'ai eu un Classic. Il était possible de brancher un deuxième écran sur le SE/30.

avatar marc_os | 

Pour moi aussi, le SE/30, avec disque de 40 Mo, fut mon premier Mac acheté; d'occasion et à prix d'or quand même, pour rédiger ma thèse (avec... Word 4.0) et je le garde précieusement avec sa sacoche de transport. Quand je l'ai eu, on en était au Système 6.04. J'y ai fait aussi mes armes en dev pour Mac avec Think C !
Rien que de bons souvenirs. Dont le célèbre économiseur d'écran After Dark. ;-)

avatar raoolito | 

Moi aussi je pourrais en partager des tas de souvenirs, j'étais surtout entre Amiga et Mac 🤓

Mais finalement je me rends compte qu'à l'époque, il y avait une énorme espoir de créer de concevoir, une volonté farouche d'avancer (Je parle du point de vue utilisateur )
de nos jours j'ai l'impression que c'est l'inverse. On a vraiment tous les outils pour faire à peu près tout ce qu'on veut, et du coup on partage des chats sur Facebook et TikTok et le reste, c'est juste de la désinformation et du bavardage de comptoir

Pour moi ces 40 dernières années, c'est plutôt l'immense démonstration d'une désillusion totale quant à la nature humaine

avatar occam | 

@raoolito

Je souscris pleinement.
Ce matin, j’écrivais dans un premier jet de commentaire, que j’ai décidé de ne pas poster : « je viens de visionner deux documentaires : l’un sur les techniques graphiques d’Orson Welles, l’autre sur les génériques de Saul Bass (North by Northwest ! ). Que n’auraient-ils tiré d’un modeste Mac Plus, sans parler d’un simple iPad actuel ! »
Pas posté, car un doute m’est venu. Certes, Orson Welles aurait fait son studio sur un iPhone ; mais Saul Bass ? Je n’avais en mémoire qu’une vague esquisse tournante. La référence m’est revenue : le générique de Vertigo. Comment a-t-il fait ? En cherchant (à nul moment de l’histoire humaine n’a-t-il été aussi aisé de chercher, à condition de vouloir savoir) je suis tombé sur cette histoire étonnante, qui fait de Saul Bass un précurseur du CGI : https://computeranimationhistory-cgi.jimdofree.com/vertigo/
C’est bien d’un calculateur qu’il s’est servi en 1958, bien qu’il s’agisse d’un genre d’application aussi particulière qu’ingénieuse.

On dirait que plus les obstacles techniques diminuent, plus la créativité baisse.

avatar Lau19670 | 

@occam

Bonsoir,
Merci d’évoquer Saul Bass, un pur génie, qui a réalisé un seul long métrage (Phase IV, un bijou) dans sa carrière, mais qui a conçu les superbes génériques de certains films de Hitchcock et qui a dessiné le storyboard de la fameuse scène de la douche de Psychose …
Un livre à lire, le fabuleux Hitchcock Truffaut où les entretiens Chabrol /Truffaut-Hitchcock ou une leçon de pure cinéma !
Laurent

avatar BlueVelvet | 

@Lau19670

Phase IV, j’ai eu un peu de peine j’avoue. Mais oui cela fait plaisir de voir évoqué Saul Bass - même pas HS.

avatar switch | 

Mon employeur qui adorait le Mac avait acheté un SE/30 et une LaserWriter.
Une bombinette comparé au Mac Plus ! J'en ai fait des trucs avec: beaucoup de mises en page avec RagTime, les premières bases de données de l'entreprise avec HyperCard…

avatar melaure | 

Je sens qu’on va se régaler avec ces articles. J’ai la plupart des classics mais ils ont tous des condos HS sauf les deux Mac Plus.

Et oui Seinfeld une série que j’adorais sur Canal Jimmy en version originale !

avatar gwen | 

« qui regrette vraiment les Performa du milieu des années 1990 ? »

MOI ! Franchement mon 5200 était génial. Une vrais machine tout en un comme les premiers Mac. Transportable même si elle était lourde avec son grand écran. La puissance n’était pas énorme mais bien suffisante pour une utilisation courante.

Je ne dirais pas que je le regrette mais avant d’avoir mon premier iMac ça reste un bon souvenir.

avatar smog | 

Ah le Garamond...!! Quels souvenirs !!

avatar Nesus | 

J’ai passé des milliers d’heures sur Knock-out et ce Mac :p.

C’est vrai que les performa étaient une plaie. Le 9200 n’était pas tellement mieux (même s’il était évolutif passé grâce à Sonnet en G3). Ça reste toutefois, ce qui m’a permis de me lancer dans l’informatique. Il fallait, ça plantait sans arrêt et ça cramait vite en ce temps.

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