Il y a un an, Qualcomm lançait en grande pompe les Snapdragon X Elite, des puces qui devaient enfin permettre aux systèmes sur puce ARM de trouver leur place dans l'écosystème Windows. Force est de constater que si les débuts pouvaient sembler prometteurs, le soufflé est réellement retombé.
Faisons un petit retour en arrière, car cette branche parallèle des PC est assez méconnue. Microsoft a d'abord tenté de proposer des PC ARM vers 2012, avec Windows RT. Cette variante de Windows 8 n'a pas été un succès, tant à cause de ses limites logicielles — elle n'acceptait pas les apps x86 et nécessitait de passer par un Windows Store peu achalandé — que matérielles. Les puces de l'époque étaient lentes et peu adaptées à un PC portable car elles dérivaient de celles des smartphones Android, comme la puce Nvidia Tegra 3.
Microsoft a ensuite retenté l'aventure fin 2017 avec Windows 10 pour ARM. Le système admettait les apps x86 (uniquement 32 bits au départ), mais le problème matériel était le même : les PC portables étaient équipés de puces de smartphones, qui avaient en plus un an de retard. Les PC de 2018 se retrouvaient avec le Snapdragon 835 de 2017, par exemple, et les prestations étaient vraiment faibles.

À l'époque, l’absence d’applications natives était un vrai défaut : Google Chrome n'était disponible qu'en version x86, avec un résultat plus ou moins inutilisable. L'émulation de Microsoft n'était pas très performante, et le fonctionnement du JavaScript empêchait l'activation du JIT, ce qui ralentissait énormément les navigateurs. Dans la majorité des cas, les PC portables ARM des premières générations étaient donc autonomes (et silencieux), mais extrêmement lents. Et une batterie qui tient 10 heures n'a pas réellement de sens si chaque tâche prend trois ou quatre fois plus de temps que sur une machine Intel équivalente.
Entre 2017 et 2024, rien n'a véritablement bougé. Il y a eu quelques applications — Chrome est arrivé en 2024 dans sa version ARM —, quelques nouvelles puces, mais le constat restait le même : les PC Windows ARM étaient nettement moins rapides en natif que n'importe quel PC à base de x86 et beaucoup (beaucoup) moins efficace en émulation, c'est-à-dire la majorité du temps. Les puces Snapdragon 7c et 8c ne changeaient rien au problème : c'était de simples bricolages qui multipliaient des cœurs pensés pour les smartphones. L’émulation du code x86-64 ajoutée après la sortie n'amenait pas un réel avantage, car les résultats demeuraient bien trop faibles.