Le keynote est passé, il est donc temps de souffler... non ? Ah. Bon. La présentation des nouveaux iPhone permet d’avoir une idée de la direction que prend Apple pour l’avenir, entre la réfection totale du visuel proposé par ses systèmes d’exploitation, et les codes retenus pour ses smartphones. De l’autre côté, l’année n’est pas encore finie, et beaucoup de produits sont dans les tuyaux, que Mark Gurman a visités de fond en comble.
Ça a chauffé au Steve Jobs Theater pour voir les nouveaux iPhone de plus près. Image Justin Ormont/Wikipedia, CC BY 4.0.
As Alive As You Need Me To Be (Aussi vivant que tu as besoin que je le sois)
Depuis le départ de Johny Ive en 2019, sans se voiler la face, il est facile d’admettre que le design des produits Apple stagne, avançant plus lentement qu’un glacier (et encore, avec la fonte des glaces...). Il faut dire qu’une majorité des designers qui étaient sous la coupe de Ive sont partis en même temps si ce n’est peu après lui, que ce soit pour rejoindre LoveFrom, pour monter leur propre entreprise de design ou pour aller à la concurrence. Depuis, l’aspect des produits était surtout supervisé par Jeff Williams, qui a décidé de partir lui aussi, laissant sa place de n°2 d’Apple en juillet et celle de chef du design à la fin de l’année.
Est-ce à dire qu’il n’y a plus d’intérêt pour le design chez Apple ? Qu’il n’y a plus aucune idée ? S’il est facile de le penser (et inquiétant à la fois), Apple semble avoir fait en sorte durant le dernier keynote pour prouver le contraire : entre la citation de Steve Jobs, l’intro montrant les produits en gros plans quasi statiques et la présentation de l’iPhone Air et de l’iPhone 17 Pro par des designers faisant partie de l’équipe les ayant dessinés, il y avait longtemps que Cupertino n’avait pas autant parlé courbes et matériaux.
Si ça ronronne pour le moment, il va falloir renforcer le design dans les années à venir. Image Apple.
Il faut dire que remplacer Ive comme tête de pont n’est pas chose facile : s’il était le designer en chef d’Apple depuis une vingtaine d’années à son départ, c’était aussi un très bon communiquant qui avait une présence particulière durant les présentations produit (preuve en est le nombre de satires qu’il a pu recevoir). Cet accent typiquement anglais, cette façon de présenter le produit, Apple semble vouloir retrouver cette ambiance avec les deux designers vus durant le keynote de septembre. Est-ce pour autant une voie à suivre, ou est-ce juste un bref passage ? L’avenir nous le dira, mais Apple devra quoiqu’il en soit se réveiller niveau design, tant les prochains produits promettent d’être disruptifs.
Closer (plus près)
Et en parlant de nouveaux produits, les prochains mois risquent d’être chargés ! D’ici la mi-2026, c’est pas moins de 10 produits qui devraient être présentés ou renouvelés, dont voici la liste :
iPad Pro M5 : la sortie devrait intervenir d’ici le mois d’octobre, en faisant comme l’année dernière le porte-drapeau de la nouvelle version du SoC d’Apple. Il devrait contenir une seconde caméra avant, pour permettre à la fois le mode portrait et le mode paysage.
nouveau Vision Pro : petite mise à jour interne du Vision Pro, qui ne mérite pas l’appellation « Vision Pro 2 », qui devrait sortir avant une version revue, plus fine et allégée en 2027.
AirTag 2 : Apple prépare depuis quelques temps déjà cette nouvelle génération, qui devrait améliorer la portée et la précision de la localisation grâce à une nouvelle puce radio.
Apple TV : la nouvelle petite boîte noire d’Apple, en plus de contenir un SoC plus rapide pour accueillir Apple Intelligence et le nouveau Siri quand ils sortiront, devrait avoir le droit à la puce N1 maison pour gérer les réseaux Wi-Fi, Bluetooth et Thread.
Bientôt le renouvellement pour la petite boîte noire d’Apple. Image Apple.
HomePod mini : comme la nouvelle Apple TV, il devrait recevoir un processeur plus puissant pour gérer Apple Intelligence, et la nouvelle puce N1. Bien entendu, qui dit nouvelle version dit aussi nouvelles couleurs.
MacBook Pro M5 : si habituellement Apple sort ses nouveaux laptops pro en fin d’année, ceux-ci devraient pour une fois voir le jour en début 2026, possiblement avec une option cellulaire. Ils devraient être les derniers à sortir avec le design actuel, avant une refonte complète pour 2027.
MacBook Air M5 : comme les MacBook Pro, ils devraient sortir en début 2026.
nouveau moniteur externe : Apple travaillerait sur deux moniteurs externes, dont au moins l’un d’eux devrait sortir courant 2026. Sera-ce le remplaçant du Pro Display XDR, ou celui du Studio Display ? Mystère pour le moment.
iPhone 17e : le remplaçant de l’iPhone 16e devrait arriver début 2026, probablement avec le même A19 que l’iPhone 17.
Smart Home Hub : le fameux HomePod à écran intégré devrait arriver lui aussi dans la première moitié de 2026... si le Siri dopé aux LLM n’est pas en retard.
Ruiner (Ruiner)
Avec le nouvel iPhone 17 Pro Max et son option à 2 To, Apple tente la même technique qu’avec l’iPhone X : préparer psychologiquement les utilisateurs à l’arrivée de smartphones atteignant, puis dépassant la barre symbolique des 2 000 dollars (barre largement pulvérisée par chez nous, avec une version tapant les 2 479 €... et donc se rapprochant des 2 500). À l’époque, le prix de l’iPhone X avait fait grand bruit, et où en est-on quelques années plus tard ? La plupart des appareils de la pomme s’approchent ou dépassent allègrement les 1 000 dollars. En France, seul l’iPhone 17 de base s’affiche sous le tarif symbolique de 1 000 €, et encore, c’est de justesse.
L’iPhone 17 Pro Max est le premier modèle de la pomme à dépasser les 2 000 €. Image Apple.
Si l’iPhone 17 Pro Max 2 To reste pour le moment pour une frange plus que limitée de la population (peu de monde peut justifier l’usage de 2 To sur un smartphone, qui plus est à ce tarif), cette barre symbolique risque d’être plus souvent aperçue, voire dépassée avec les prochaines générations d’iPhone : Apple prépare sa version pliante, qui devrait atteindre un tarif plus que conséquent (il suffit pour cela de voir les prix pratiqués par Samsung et autres sur leurs smartphones pliables), et l’iPhone 20, attendu pour 2027, est attendu comme une prouesse digne de l’iPhone X... avec les tarifs qui suivent bien entendu.
En résumé, si depuis quelques années les tarifs tournaient sagement autour des 1 000 dollars ou un peu plus en euros sans vraiment monter plus, les prochaines années devraient voir une montée vers les 2 000 dollars... les clients suivront-ils ? De la réponse à cette question dépendra la suite pour Apple.
Right Where It Belongs (À sa juste place)
Un design logiciel entièrement renouvelé, le (possible) retour du design, ou en tout cas de la communication sur celui-ci, et des produits toujours plus chers : Apple n’est-elle finalement pas à sa juste place ? En attendant, je vous souhaite une bonne semaine, et à dimanche prochain !
Ceux qui recevront le magazine de MacGeneration la semaine prochaine le découvriront : le 14 septembre n’est peut-être pas tout à fait la véritable date d’anniversaire de MacGeneration. Mais comme toutes les légendes, il faut bien les entretenir. Et puis, cela tombe à pic : c’est aussi le jour de l’anniversaire de Cédric, notre développeur web (qui est un peu plus vieux).
On n'a pas eu le temps de ressortir un vieux MacPlus. Cette image a été conçue à l'aide d'une IA
26 ans. Autant être honnête, jamais je n’aurais imaginé que l’aventure commencée avec Cyril durerait si longtemps. Mais les circonstances le montrent, tout est fragile, et on ne peut pas vous assurer à 100 % que nous serons encore là l'année prochaine. C'est le sel de la vie. Durer plus d’un quart de siècle pour un média, c’est déjà exceptionnel. Nous essayons de vivre cette période avec sérénité et avons bien l’intention de poursuivre l’aventure encore quelques années.
Comme vous le savez, MacGeneration connait actuellement de grosses difficultés. Nous avons été très touchés par vos nombreux messages. On essaie de répondre à tous les mails que nous avons reçus, mais cela prend un peu de temps. Chez Apple, la deuxième semaine de septembre n’est jamais tout à fait une semaine comme les autres.
Nous faisons face à deux défis simultanément. Le premier consiste à financer notre restructuration, qui se soldera par le départ de deux journalistes à la fin du mois. Le deuxième, c'est de trouver un nouvel équilibre qui nous permette de repartir durablement du bon pied.
Une profonde réflexion est en cours en interne depuis plusieurs mois. Cela a donné lieu à de premiers changements depuis quelques semaines, mais ce n'est que le début. D'autre part, nous avons lu vos réflexions. Nous reviendrons vers vous avec des propositions et des réponses à vos questions très prochainement.
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La situation est délicate, mais loin d'être désespérée. L'animal préféré de certains rédacteurs de cette société est un chat. On dit d'eux qu'ils ont 9 vies. J'ai bien compté, je pense qu'il nous en reste encore quelques-unes ! Joyeux anniversaire à MacGeneration et à sa communauté !
Comme n’importe quel site web, MacGeneration ne serait rien sans des serveurs. C’est valable aussi pour notre application mobile, qui a bien besoin de récupérer tous nos contenus quelque part. Pour prolonger le 25e anniversaire de MacGeneration, je vous propose de lever en partie le voile sur l’infrastructure qui héberge tous nos sites et services.
L’un de ces serveurs pourrait héberger le contenu que vous lisez en ce moment même. Image OVHcloud.
Une infrastructure à mi-chemin entre deux mondes
Pour commencer, il faut peut-être évoquer notre situation actuelle, qui est assez particulière. MacGeneration a connu de nombreuses infrastructures au cours de son existence. Au début de l’aventure, au tournant des années 2000, c’était le système D avec des Mac bricolés en guise de serveurs. Notre hébergement s’est ensuite vite professionnalisé pour répondre à la croissance continue du lectorat. Cela fait maintenant dix ans que nous sommes hébergés par OVH, devenu OVHcloud, l’un des leaders européens de l’hébergement et un acteur français qui nous permet d’utiliser des serveurs situés dans le nord de la France. Si nous n’avons pas changé d’hébergeur depuis, les techniques comme nos besoins ont changé en une décennie et nous nous trouvons actuellement au cœur d’une transition.
Vous l’avez peut-être noté si vous utilisez nos sites web, leur interface a un petit peu changé l’été dernier. Sans bousculer la maquette, MacGeneration, iGeneration et WatchGeneration ont basculé sur une toute nouvelle base technique courant 2024 et c’est le signe le plus visible de cette transition qui devrait encore durer quelques mois. Sous le capot, nous sommes en train d’abandonner Drupal, un gestionnaire de contenu (CMS) concurrent historique de WordPress que nous utilisons depuis la toute fin des années 2000. Nous avons décidé il y a quelques années de créer notre propre CMS parfaitement adapté à nos besoins, au lieu d’essayer d’adapter un outil clé en main, comme nous l’avions fait jusque-là.
La transition en une image : la nouvelle interface d’administration flambant neuve codée par nos développeurs en arrière-plan mène toujours à celle de Drupal 7 au premier plan quand on veut éditer un article. Image MacGeneration.
Pour cette nouvelle fondation, nos développeurs ont créé un ensemble d’applications que l’on nomme API dans le jargon. Vous ne les voyez pas, mais vous les utilisez au quotidien : ce sont ces API qui stockent le contenu dans une base de données, que ce soit des articles ou des commentaires, et ce sont aussi des API qui distribuent ce contenu quand vous ouvrez une page de nos sites. Cette approche modulaire, avec des dizaines de briques qui communiquent entre elles, est bien différente du monolithe qu’est Drupal 7, le CMS que nous continuons d’utiliser pendant la transition.
En effet, nos moyens limités ne nous permettent pas de basculer entièrement du jour au lendemain sur notre nouveau CMS et il n’est pas question de fermer les sites pendant une longue durée pour réaliser cette opération. Dans ce contexte, nous avons mis en place deux infrastructures serveur qui tournent en parallèle. L’ancienne destinée à héberger Drupal reste active pour gérer les contenus. La nouvelle avec toutes les API maison prend peu à peu le relai, remplaçant progressivement des fonctionnalités assurées jusque-là par le CMS historique. De nombreuses briques dépendent encore de Drupal, à la fois en interne (pour tous les outils de création et de publication d’articles) et en externe. Par exemple, notre app mobile historique repose largement sur Drupal et nous devrons la remplacer par une toute nouvelle version afin de mener à bien la transition.
Tout cela pour vous prévenir que notre infrastructure serveur est un petit peu complexe en ce moment, ce qui est l’occasion parfaite d’évoquer quelques évolutions menées dans les centres de données qui hébergent MacGeneration.
Du matériel aux conteneurs, une infrastructure de plus en plus virtuelle
Ces évolutions dépendent en réalité largement de la technologie à notre disposition. Quand MacGeneration voit le jour en 1999, héberger un site web, même purement statique comme il l’était à l’époque, n’est pas une mince affaire. Des serveurs (pas très puissants) à la bande passante (les données qui transitent depuis les serveurs vers les ordinateurs des visiteurs), tout coûte cher. Au fil du temps, le réseau internet gagne en importance et se démocratise, ce qui passe aussi par du matériel plus abordable et plus puissant. Le prix de la bande passante chute également, à tel point qu’on ne nous la facture plus du tout et qu’elle n’est même pas mesurée. Ce n’est pas le cas pour tous les hébergeurs, ni pour toutes les régions du monde, mais vous pouvez héberger un site en Europe sans payer un centime de plus même si vous recevez d’un coup un trafic énorme, ce qui est rassurant pour les entreprises comme nous.
Pendant très longtemps, notre infrastructure a été basée sur des serveurs dédiés, du matériel que nous avons d’abord possédé puis loué auprès de l’hébergeur, mais qui était entièrement géré par nos soins. Cette option n’a pas disparu, OVHcloud a toujours une large gamme de serveurs dédiés pour les clients qui le souhaitent. Cela a encore quelques intérêts, notamment financiers si l’on a des besoins importants. À capacité égale, un hébergement dédié peut être moins cher qu’un serveur virtuel s’il demande beaucoup de puissance CPU (ou GPU à l’ère de l’intelligence artificielle) ou énormément de stockage. Elle a aussi des inconvénients, qui nous ont poussés au fil des années vers la virtualisation.
OVHcloud assemble ses propres serveurs dans une usine située à Croix, juste à côté de Roubaix, ce qui lui permet d’utiliser une solution maison de refroidissement à eau et de limiter les besoins en climatisation de ses centres de données. Image OVHcloud.
Avec un serveur dédié, vous dépendez d’un équipement particulier qui peut, comme tout matériel, connaître des défaillances au fil du temps. Si vous le louez, votre hébergeur devra alors effectuer les réparations et même si l’opération est rapide, on parle probablement de quelques heures où le serveur sera au mieux ralenti, souvent inaccessible. Si la panne concerne le stockage, ce qui est courant, il faut en plus prévoir le temps de restaurer les données et gérer d’éventuelles pertes depuis la dernière sauvegarde. C’est pourquoi notre ancienne infrastructure reposait sur des serveurs redondants pour chaque élément : nous avions deux serveurs de base de données qui répliquaient les informations en temps réel, plusieurs serveurs web qui hébergeaient les sites et même plusieurs load balancers, des serveurs qui accueillent au départ les visiteurs et les dirigent ensuite au bon endroit.
Ce genre d’infrastructure est assez lourd à mettre en œuvre et à gérer au quotidien, tandis que les éventuels avantages financiers sont effacés par la nécessité d’avoir de la redondance matérielle. C’est pourquoi nous avons choisi de basculer sur une nouvelle configuration à la fin des années 2010, profitant de l’offre « Public Cloud » de l’hébergeur français. Pour faire (très) simple, l’entreprise installe de nombreux serveurs dans ses centres de données et les propose à la découpe, avec des machines virtuelles qui n’exploitent qu’une partie de ce matériel — on parle en général d’instances. Selon les besoins, vous pouvez opter pour une petite instance avec peu de cœurs CPU, peu de RAM et peu de stockage ou au contraire une très grosse instance. Contrairement à un hébergement « mutualisé » que l’on trouve en entrée de gamme, ces ressources sont garanties, c’est-à-dire que si vous payez pour deux cœurs CPU, vous aurez accès à 100 % de ces deux cœurs aussi longtemps que vous le souhaitez, sans être bridé par un voisin plus gourmand.
Notre première infrastructure « virtuelle » a été un calque de l’ancienne, avec des instances au lieu de serveurs dédiés. Nous avions comme toujours un load balancer en entrée, deux ou trois instances web pour répartir la charge entre tous les visiteurs, et un gros serveur de base de données, le tout communicant via un réseau interne privé. Inutile de créer de la redondance, c’est OVHcloud qui s’en charge en mettant en place plus de matériel que nécessaire. Quand un des serveurs du Public Cloud tombe en panne, un autre prend le relai en toute transparence et nous ne nous en rendons même pas compte. Si les problèmes peuvent toujours arriver, notamment à l’échelle d’un centre de données entier, cette virtualisation nous a permis d’éviter les pannes matérielles les plus courantes. En six ans avec cette offre, nous n’avons jamais perdu une instance à cause d’un disque dur déficient ou d’une alimentation défaillante.
Une partie des instances actuellement dans notre infrastructure mixte : celles sous Ubuntu sont les anciennes de l’ère Drupal, celles sous Debian sont les nouvelles qui servent à notre propre CMS. Image MacGeneration.
Ce choix a apporté de nombreux avantages que l’on n’avait pas envisagés au départ. Puisque les instances sont virtuelles, on peut facilement et surtout très rapidement en créer de nouvelles selon les besoins. Alors qu’un serveur dédié est en général loué pour un mois entier1, une instance Public Cloud est facturée à l’heure. C’est très utile pour tester rapidement une idée et nous l’avons fait à plusieurs reprises au fil des années, avec des instances lancées pendant quelques jours seulement puis supprimées. Autre atout, puisque tout est virtuel, nous pouvons ajuster la puissance d’une instance si nos besoins changent… ou alors en créer une nouvelle si c’est plus facile, puisque c’est une opération simple et rapide.
La transition en cours vers notre CMS maison nous a amené à revoir en profondeur cette architecture « traditionnelle » et ajouter une couche de virtualisation supplémentaire. Les API qui composent notre gestionnaire de contenu maison tournent en effet dans des conteneurs, des sortes de machines virtuelles allégées, grâce à Docker, un outil très connu et utilisé en masse dans le monde des serveurs. Chaque brique repose sur une « stack » (pile) composée de plusieurs conteneurs différents en fonction des besoins. Ces conteneurs échangent entre eux au sein d’une pile et aussi avec les autres conteneurs, tout est géré par Docker et lié au même réseau privé « vRack » à notre disposition dans cette offre. Nous utilisions déjà cette technologie du temps des serveurs dédiés, elle reste toujours d’actualité avec nos instances virtuelles.
Avec cette approche, nous n’avons plus besoin d’autant de serveurs différents, mais chaque instance doit être nettement plus grosse. Pour résumer, la nouvelle infrastructure se compose de trois instances Public Cloud. La première est dédiée aux API et à toute la gestion des données (on parle souvent de « back-end »). La deuxième fait office de serveur web pour fournir ces données à nos sites et sur nos apps (le « front-end »). La troisième se charge d’héberger tous les outils annexes, de Plausible que nous utilisons désormais pour des statistiques plus respectueuses de votre vie privée à Portainer qui nous sert à gérer les conteneurs Docker.
Le « cloud », ce sont d’abord des infrastructures bien physiques. Cette photo du centre de données de Gravelines où sont situées nos instances donne une idée des dimensions de telles installations et aussi de tout l’équipement nécessaire pour refroidir les machines (les gros ventilateurs ainsi que les échangeurs en métal sur la droite) et les alimenter en cas de panne de courant (les groupes électrogènes sur la gauche). Image OVHcloud.
Cette couche d’abstraction supplémentaire répond à une tendance générale dans le monde de l’hébergement et elle nous simplifie la vie, en nous permettant encore plus facilement d’ajuster les ressources pour répondre à la demande. C’est aussi une bonne manière de moins dépendre d’un hébergeur, puisque nos conteneurs Docker peuvent tourner n’importe où.
Une gestion entièrement en interne
MacGeneration n’est plus le site amateur alimenté par des contributeurs sur leur temps libre, c’est une entreprise qui paye un salaire à ses journalistes et développeurs. Malgré tout, nous restons une petite structure indépendante avec des moyens limités, un fort sens de la débrouille et un goût prononcé pour la polyvalence. Je ne suis pas journaliste de formation, j’ai commencé à écrire pour le site presque par accident pendant mes études et je n’ai jamais quitté l’entreprise depuis. Je travaille principalement comme rédacteur, mais aussi comme administrateur réseau. Je gère les serveurs au quotidien avec mon collègue Cédric, embauché comme développeur web pour travailler sur Drupal, et cela fait près de dix ans que nous faisons tout en interne.
Avant cela, nous avions des contrats d’infogérance, comme on dit dans le milieu, c’est-à-dire qu’un tiers ou l’hébergeur lui-même se chargeait de gérer les serveurs et toute la configuration de l’infrastructure. MacGeneration se contentait de fournir un cahier des charges et nous avions accès aux serveurs uniquement pour gérer nos fichiers et applications. La première infrastructure créée chez OVHcloud a été imaginée et mise en place par Maxime Valette, que vous connaissez peut-être grâce au site Vie de merde qu’il a fondé à la fin des années 2000. Cédric a pris le relai par la suite et je l’ai rejoint vers 2017 pour mettre au point une toute nouvelle infrastructure, la première conçue et déployée en interne et celle qui tourne encore pour héberger Drupal.
Cédric au premier plan et l’auteur de ces lignes derrière, lors de nos premières sessions ensemble sur les serveurs dans le courant de l’année 2017. Image MacGeneration.
Confier l’administration réseau à deux employés est une bonne affaire pour MacGeneration, qui ne pourrait de toute manière pas se permettre d’avoir un employé à temps plein juste pour cette tâche. Ce n’est pas qu’une histoire de gros sous néanmoins : en gérant nous-mêmes nos serveurs, nous avons une liberté et une réactivité bien supérieures à ce qu’un contrat d’infogérance nous apporterait. Nous pouvons décider sur un coup de tête d’expérimenter avec une idée, quitte à tout annuler si elle n’aboutit pas, sans avoir à solliciter un tiers et devoir définir un cahier des charges bien précis. Grâce à cette gestion interne, nous avons expérimenté beaucoup plus et énormément appris : c’est l’avantage pour Cédric et moi-même.
Nous apprenons d’ailleurs encore tous les jours, dès que l’on commence à bricoler avec ces serveurs. Cette souplesse nous a aussi joué des tours, c’est vrai. Ne le répétez pas à notre patron, mais il nous arrive de perdre du temps sur un problème qu’un professionnel saurait peut-être corriger d’un claquement de doigt, ou alors de suivre une voie qui mène à une impasse. En contrepartie, nous maîtrisons toute la chaîne technique et nous gérons autant le stockage que la distribution du contenu que vous pouvez lire tous les jours sur nos sites et dans nos apps. Garder un tel contrôle d’un bout à l’autre, c’est assez rare dans notre industrie et une fierté.
L’offre s’est élargie depuis et OVHcloud, comme ses concurrents, propose désormais des serveurs dédiés payés à l’heure et gérés comme des instances virtuelles. ↩︎
Toutes les semaines, écoutez Sortie de veille, le podcast hebdomadaire de MacGeneration ! On débat de l'actualité Apple et tech des derniers jours en une quinzaine de minutes.
Cette semaine, ce sont évidemment les multiples annonces d’Apple qui sont au cœur de l’actualité. L’iPhone 17 Pro est-il une bonne évolution ? L’iPhone Air sert-il à quelque chose ? Pourquoi Antoine Dupont était-il à l’Apple Park ? On essaye de trouver les réponses à ces questions.
Pour écouter Sortie de veille, c'est simple :
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L’automne arrive, et avec lui, les ingénieurs se ramassent à la pelle... c’était pourtant les feuilles avant non ? Au final, la saga de l’été continue sur sa lancée, même une fois les beaux jours déclinants : Apple vient (encore !) de perdre un ingénieur dédié à l’intelligence artificielle, et non des moindres, en la personne de Robby Walker, comme rapporté par Bloomberg.
Mike Rockwell ayant repris la majeure partie de ses prérogatives, à quoi bon rester ? Image Apple.
Au début 2025, Robby Walker occupe le poste de Senior Director pour Siri et l’intelligence artificielle. Sous ses ordres, toute l’équipe attelée au renouvellement de l’assistant vocal d’Apple, quand lui de son côté rend des comptes à John Giannandrea. Suite aux déboires d’Apple Intelligence, c’est lui qui a pris la parole face aux équipes, expliquant que les retards sont horribles, et que les directeurs marketing avaient dévoilé bien trop tôt les travaux de renouvellement de Siri.
Nous avons nagé sur des centaines de miles — accrochant au passage un record au Guinness Book pour une telle distance — mais nous n’avons pas réussi à atteindre Hawaï. Et maintenant on nous saute dessus, non pas pour la prouesse que nous avons accomplie, mais parce que nous n’avons pas réussi à atteindre le but final.
Au début de l’été, c’est au-dessus de lui que les choses ont été revues et reprises en mains : Tim Cook a confié l’avenir de Siri aux mains de Mike Rockwell, ancien responsable du Vision Pro, et la globalité du projet Apple Intelligence est maintenant directement sous la coupe de Craig « Hair Force One » Federighi. Si John Giannandrea, de par son historique, a réussi à garder une petite équipe s’occupant de recherche fondamentale, Robby Walker a pris part au développement d’un outil de recherche boosté à l’IA, en concurrence frontale avec Perplexity et ChatGPT Search. Cet outil, selon Mark Gurman, devrait sortir l’année prochaine.
Contrairement aux autres départs, celui-ci ne semble pas lié à une fuite chez un concurrent. Et au vu de ses prérogatives et de la taille de son équipe qui diminuaient au fur et à mesure que l’année avance, il semble plutôt que Robby Walker ait été poussé petit à petit vers la porte. Entre sa prise de parole marquante, jetant le blâme sur les équipes marketing plutôt que les développeurs, et le fait qu’Apple pourrait se diriger vers une collaboration avec Google Gemini pour une partie de l’IA, il semble que l’ingénieur ait préféré partir.