Apple : le syndrome Performa ?

Christophe Laporte |

Si l’on devait faire un bilan de l’année 2018 d'Apple, il serait satisfaisant. Une fois de plus, Apple a battu tous les records, mais à l’aube de cette nouvelle année, un certain nombre de signaux laissent songeurs.

Alors, évitons d’emblée les clichés alarmistes : la firme de Cupertino est en excellente santé et elle devrait cette année encore dégager des bénéficies qui feraient rêver 99,99 % des entreprises dans le monde. Mais il y a quelques indicateurs que l'on n'avait plus l'habitude de voir.

La revanche (temporaire ?) de Microsoft

L’action Apple a vu rouge en 2018, elle a reculé de 8 % après avoir connu une grosse première partie d’année satisfaisante. Ce mouvement n’a toutefois rien de bien inquiétant, les marchés financiers ont eu une année difficile et les principaux indices ont baissé eux aussi ces dernières semaines.

Plus troublant, peut-être, Apple a perdu en fin d’année son titre de plus forte capitalisation boursière. Le destin sait se montrer facétieux. En effet, le nouveau propriétaire de ce prestigieux titre n’est personne d'autre que Microsoft. Cupertino dominait ce classement depuis 2012, alors que cela faisait quasiment 20 ans qu’on n’avait pas vu Redmond au sommet des capitalisations boursières.

L'action Apple sur cinq ans - image : Yahoo

Si AAPL est malmenée, c’est parce que la croissance potentielle d’Apple semble se réduire. L'iPhone, la poule aux œufs d'or de Cupertino, est en position d’échec tout relatif. Si le prix élevé de l’iPhone X a permis de doper momentanément le chiffre d’affaires, les ventes en elles-mêmes stagnent. L’iPhone X a beau être le modèle le plus marquant depuis le premier iPhone, les ventes de smartphones Apple sur l’année fiscale 2018 n’ont progressé que de 0,45 %. La volonté de l'entreprise de ne plus communiquer sur les volumes des ventes d'iPhone, iPad et Mac apparait comme une volonté de cacher le thermomètre (lire : Apple ne communiquera plus les volumes des ventes d'iPhone, iPad et Mac).

Quels moteurs de croissance pour Apple ?

La plupart des choix opérés par Tim Cook, qui faisaient auparavant l’admiration, prêtent maintenant à la critique. La situation d’Apple en Chine est notamment complexe. Entre la concurrence toujours plus vive avec les fabricants locaux, la guerre juridique avec un Qualcomm qui tente de bloquer les ventes et les querelles commerciales menées par Donald Trump entre les États-Unis et la Chine, Apple est clairement dans une position inconfortable. À cela, il faut ajouter des difficultés propres au marché chinois qui ont poussé la marque à ralentir ses plans d’expansion dans le Céleste Empire.

Si Apple est en difficulté en Chine, que dire de la situation en Inde. Présentée il y a quelques années comme la nouvelle Chine, représentant un relais de croissance énorme, il s’agit peut-être là du plus grand échec de ces dernières années. La firme de Cupertino ne parvient tout simplement pas à percer sur ce marché malgré des débuts prometteurs au début de la décennie (lire : Les ambitions d'Apple en Inde tombent à l'eau).

Lancement de l’iPhone 7 en Inde. Image Apple.

Après, si l’on prend un peu de hauteur, il faut reconnaitre que le marché des smartphones arrive à saturation — mais il faut aussi noter que les fabricants chinois parviennent tout de même à tirer leur épingle du jeu, au détriment des marques historiques. Il ne serait pas surprenant qu’Apple enregistre pour la première fois de son histoire une baisse de ses ventes de smartphones sur l’ensemble de l’exercice fiscal 2019.

La question qui reste de mise est de savoir quels sont les moteurs de croissance sur lesquels Apple va pouvoir s’appuyer dans les mois à venir. Si la machine iPhone se grippe, tout devient plus difficile. Certes, il y a l'activité Services qui ne cesse de monter en puissance. Il se murmure qu’Apple pourrait lancer cette année une version payante d’Apple News et un service de vidéo. On ignore si le tout sera intégré à Apple Music ou si ces services feront l’objet d’offres séparées. Apple a en tout cas un gigantesque parc d'utilisateurs auquel elle peut vendre des services de manière privilégiée (lire : Apple : le jour où les services s'éveilleront).

L’autre grand espoir, c’est la catégorie wearable qui a le vent en poupe. Il est quand même extraordinaire qu’un produit sorti il y a plus de deux ans connaisse aujourd’hui encore des difficultés d’approvisionnement. Ce produit, c’est bien entendu les AirPods. Vu leur succès, on comprend qu’Apple prenne son temps pour commercialiser son successeur, qui pourrait engendrer une vague importante de renouvellement si la mise à jour est à la hauteur.

Jamais cette année il n'y a eu de problème de stock concernant les iPhone. Alors, est-ce que la firme de Cupertino est passée maître dans la commercialisation d’une nouvelle gamme ou la demande était plus molle qu’attendu ? Malgré les cachoteries d’Apple, on aura une idée précise de la situation lors de la publication des résultats trimestriels dans quelques semaines. À l’inverse, Apple n’a toujours pas totalement réglé les soucis de disponibilité de l’Apple Watch. Par exemple, une Series 4 en acier inoxydable avec bracelet Milanais  commandée aujourd’hui ne sera pas livrée avant le 18 janvier !

2019 : une année de transition

Tout laisse à penser qu’avec ses produits vestimentaires Apple est dans le vrai. Mais cette activité est-elle suffisamment mûre pour épauler l'iPhone ? L’autre motif d’inquiétude pour les analystes vient sans doute du fait que cette année 2019 ressemble furieusement à une année de transition.

Beaucoup de produits sont attendus, mais a priori rien qui puisse durablement ouvrir de nouvelles perspectives à Apple. Cela n’empêche pas que l’on a hâte de découvrir, pêle-mêle, les AirPods 2 (qui pourraient être l’un des produits phares de cette année), le nouveau Mac Pro (qui ne pèsera certainement pas lourd dans le chiffre d'affaires global), l’iPad mini 5, le casque audio d’Apple (qui revient de temps à autre dans les rumeurs) ou encore éventuellement un nouvel HomePod.

Mais les grandes manoeuvres comme les Mac ARM ou les lunettes de réalité augmentée (qui seraient le troisième étage de la fusée wearable) ne semblent pas pour 2019. Sur le front des smartphones, il faudrait probablement une innovation majeure, comme la 5G ou les écrans flexibles, pour doper le marché de manière durable. Mais là encore, ce n’est pas pour tout de suite.

L’innovation avance par à-coups et il faut faire avec. Apple a sans nul doute les moyens de passer sans encombre cette phase de transition. Ce qui est plus gênant, et peut-être le signe d’une certaine impuissance, c’est sa politique commerciale ces derniers mois. Jamais la Pomme n’avait fait tant d’efforts pour vendre ses produits pendant les fêtes de fin d’année, quitte à se renier.

Apple a mis des années à construire une image premium voire de luxe. On peut être en accord ou non avec cette politique, c’est en tout cas le cap qui avait été fixé par Angela Ahrendts notamment. Il y a quelques années, on se souvient de son discours très snob sur le Black Friday. En 2015, elle indiquait préférer rester à l’écart de cet évènement pour économiser les forces de ses employés. « Bien traiter nos employés c'est bon aussi pour le business », avait-elle alors affirmé. Trois ans plus tard, la stratégie est toute autre. Non seulement les boutiques d’Apple ont « fêté » le Black Friday (avec des promotions mesquines), mais elles se sont aussi mises pour la première fois au Cyber Monday.

Apple a perdu ses logiques de gamme et de prix

Ce qui est encore plus marquant, c’est la devanture du site d’Apple, qui a toujours fait la part belle aux produits. Depuis quelques semaines, le premier message est d’ordre commercial : Apple vous invite à profiter d’une offre à durée limitée pour renouveler votre iPhone.

Chose exceptionnelle, Apple a été jusqu’à envoyer une notification push à ses clients pour les inciter à renouveler leur appareil. De loin, la firme a pu donner l’impression d’être quelque peu désespérée pour arriver à être en ligne avec ses objectifs. Mais on a du mal à être inquiet pour le trimestre qui vient de s’achever. Elle a peut-être eu plus de mal avec l’iPhone, mais entre l’iPad, le MacBook Air et l’Apple Watch, elle a tout ce qu'il faut pour annoncer dans quelques semaines de très beaux résultats financiers.

Pour en revenir à cette image de marque, si tant est que les Apple Store parviennent à garder le positionnement premium, cette notion s'estompe dès lors que l’on s'intéresse au réseau de distribution dans son ensemble. Avec l’accord d’Amazon, Apple passe à la vitesse supérieure. Il convient de vendre coûte que coûte, le reste n’a pas d’importance.

Quand Apple fait du Samsung

En l’espace de quelques semaines, Amazon est devenu certainement le meilleur endroit pour acheter des produits Apple, si l’on s’intéresse uniquement au prix le plus bas. Toutefois, cette politique risque de faire des dégâts. Non seulement les partenaires les plus fragiles d’Apple pourraient en pâtir, on pense aux Apple Premium Resellers, mais cela risque même de faire de l’ombre à l’Apple Store en ligne (une boutique qui a déjà perdu beaucoup de son efficacité ces dernières années). Mais ce qui est le plus gênant, c’est qu’Apple adopte ainsi les mêmes réflexes que n’importe quel fabricant.

Vous vous êtes déjà moqués de Samsung car son dernier smartphone haut de gamme faisait déjà l’objet de grosses promotions à peine sorti ? C’est exactement ce qui s’est passé ces dernières semaines avec le MacBook Air, jusqu’à 170 € moins cher que le prix conseillé d'Apple. Même chose pour les nouveaux iPhone qui ont fait l’objet de remises jamais vues pour de nouveaux modèles lors du Black Friday.

Faire de la croissance à tout prix, Apple pourrait le regretter à terme. Ce n’est pas la première fois que l’on fait ce constat, mais la variable prix n’a plus de sens chez Apple (lire : Mac : les prix conseillés d'Apple ont-ils un sens ?).

À cela, il faut ajouter que la gamme de produits manque de plus en plus de cohérence. Les catalogues de Mac, d’iPhone et d’iPad ne cessent de grossir, au détriment d’une logique d’offre. La dernière fois qu’Apple a appliqué cette stratégie, c’était pendant les années 90 avec la gamme Performa. L’idée était d’avoir le plus de modèles possible pour occuper le plus de place dans les étalages de magasins… Et bien que l’offre de Mac grossisse, ce n’est pas pour autant que le chiffre d’affaires de la division Mac croît significativement.

La gamme Performa pour Noël 1995

Vendeur dans un Apple Store ne doit pas toujours être un métier facile… Imaginez-vous face à un client souhaitant acheter un modèle 13”. « Alors qu’est-ce qui est mieux pour moi ? Un MacBook Pro 13 ? Avec ou sans Touch Bar ? Ou le MacBook Air ? Ou peut-être un iPad Pro ?  » Et on a l’élégance de ne pas citer le MacBook !

Non seulement, la gamme de Mac n’a que peu de logique, mais elle est déphasée. D’un côté, vous avez des machines à jour comme les MacBook Pro Touch Bar et les MacBook Air. De l’autre, des machines qui sont en retard d’une génération, comme le MacBook et le MacBook Pro sans Touch Bar, et qui trainent des défauts rédhibitoires : un seul port USB-C pour le premier et des soucis de clavier pour le second.

C'est beau le progrès de 2017 !!!

Le pire c’est qu’il ne faudrait pas grand-chose pour que cette gamme soit cohérente. Elle pourrait s’articuler autour de deux axes : le premier serait la mobilité et le second les performances. La mobilité serait le point fort du MacBook alors que les performances seraient le fort du MacBook Pro Touch Bar. Et le MacBook Air apparaitrait alors comme un compromis entre les deux…

Au lieu de multiplier les gammes, Apple ferait mieux de les restreindre et de les mettre à jour plus fréquemment. Or, c'est le chemin inverse qu'elle est en train de prendre.

Dans le genre, la gamme iPad n'est pas mal non plus. Entre un iPad 6 et un iPad Pro 10,5’’ compatibles avec l’Apple Pencil 1 et des iPad Pro 11’’ et 12,9’’ qui ne peuvent être utilisés qu’avec un Pencil 2, on s’y perd. Allez expliquer qu’on ne peut pas utiliser le Pencil 2 sur l’iPad Pro 9,7”. Encore une fois, on souhaite bien du courage aux vendeurs dans les Apple Store ou les APR pour expliquer cela au client lambda.

Connaitre des difficultés conjoncturelles n’a rien de bien grave en soi. Les marchés sont cycliques par essence. Ce qui parait plus inquiétant est certainement la manière dont Apple tente d’y répondre. Souvent, ce sont des moyens qui marchent à court terme, mais dont l’efficacité est discutable sur la durée.

Source

Image une CC : Vectronic's Collections

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avatar YSO | 

Il est désolant de constater que ce qu’on ne fait que répéter années après années arrivent progressivement.
Ce qui est pénible, c’est que ces financiers ne savent pas créer et que Jobs n’est plus là pour relancer.

Donnez le désert à des technocrates et au bout de deux ans, ils devront faire un crédit pour racheter du sable.

avatar Jelliol | 

L’article est très intéressant.
Merci.
Je trouve néanmoins que vous omettez dans l'analyse un détail d'importance. Le niveau de la concurrence qui a rattrapé et dépassé Apple sur la valeur intrinsèque de ses produits (notamment mobile).
La différence de qualité de produits s'estompant voire s'inversant, il n'est pas étonnant qu'une politique commerciale basée sur une offre différenciée et "meilleure" rencontre des difficultés quand les paramètres changent.
Ne pas reconnaître la valeur de la concurrence ou à minima l’intégrer me parait être un acte dangereux.

avatar jazz678 | 

@Jelliol

« Le niveau de la concurrence qui a rattrapé et dépassé Apple sur la valeur intrinsèque de ses produits (notamment mobile).
La différence de qualité de produits s'estompant voire s’inversant »

exemples? Indicateurs à l’appui si possible

avatar deltiox | 

Très bel article, mes félicitations sur un sujet ou il est facile de créer de la polémique

Je trouve aussi la gamme actuelle déroutante pour les Mac

J’avais adoré le cadran
1 laptop grand public 1 laptop Pro
1 desktop grand public 1 desktop Pro
+ le trublion Mac mini

Une simplicité exemplaire de lecture et des gammes a jour avec des prix/performances cohérents

avatar Zara2stra (non vérifié) | 

« Breaking news : Apple lowers its revenue projection for the first quarter of 2019.
Apple Inc. lowered its sales forecast for its fiscal first quarter, a rare revision to its guidance, which it blamed on slowing sales of smartphones and other devices in China.
Apple Chief Executive Tim Cook said in a letter to investors on Wednesday that the company now predicts revenue of around $84 billion for the quarter ended Dec. 29.»

... hummm... il doit avoir quelques difficultés commerciales

avatar Uriah Heep | 

Il est vrai que la logique des produits chez Apple, quelque soit le segment, manque de lisibilité. Mais Apple ne fait pas moins bien que d’autres marques.
Le problème est le positionnement toujours trop haut de gamme même si la plupart des produits vendus ne méritent pas ce label. Apple n’est plus au dessus de la mêlée.
Tim Cook est surtout (mal) entouré par des gens incapables de remettre en question le modèle Apple, dépassé aujourd’hui.
La solution : il doit passer la main et son successeur remettre à plat la stratégie et les produits, le modèle actuel n’étant plus crédible. Sinon l’empire est appelé à s’écrouler et ce de manière inéluctable.

avatar Sgt. Pepper | 

?

Un SE 2 « X » , un mini iPad , un iPad redesigned, new iPad Pro sans TB, HomePod mini et AirPod 2 pour Mars ...

Et baisser des 100€ le MBA 2018 et virer le vieux MB/MBA

Et c’est repartie mon kiki !

avatar imrfreeze | 

Peut être aurons-t-il le « courage » de simplifier leur gamme ?
Steve doit se retourner dans sa tombe

avatar jazz678 | 

@imrfreeze

« Steve doit se retourner dans sa tombe »

WTF? Il n’est pas mort ?

avatar weeloote | 

bon article

avatar Switcher | 

Excellent article qui a aussi le mérite de recontextualiser les choses vis à vis de l'histoire de Cupertino.

avatar Dark Phantom | 

J’aimais beaucoup mon performa 5200

avatar Idefix | 

On veux juste des portables avec des connectiques et un clavier qui fonctionne : un Macbook Pro 2015. c'est quand même pas compliqué.

avatar Dark Phantom | 

@Idefix

C’est ce que tout le monde répète aux vendeurs dans les Apple store

avatar zarkossil | 

Très intéressant. ?? Simplifier la gamme sans changer la politique tarifaire qui décroche du pouvoir d’achat des clients ça ne va pas être simple ; pas certain à ce que cela aboutisse à rendre les prix plus sages...

avatar jean_claude_duss | 

Tout est tellement hors de prix qu’il faut faire des gammes pour boucher les trous ...
Si les prix étaient normaux (a partir de 1500€ pour un mpb 15 pouces) et 800€ pour les mac Book air.
600€ un iPad Pro

On aurait 2X de Mac et d’ipads

avatar Dark Phantom | 

@jean_claude_duss

Non non les mêmes spécifications ailleurs coûtent le même prix
Et rares sont les pc à écran 4K
On va parler des razer mais ils sont chers aussi, sous Windows, ont ils des problèmes de chauffe de throttling, et des ssd nvme ?

avatar JimmyDrn | 

Je trouve qu’il y a une certaine cohérence quand on s’intéresse aux produits par rapport à sa philosophie de productivité.
Une fois le matériel adéquat à sa production, le monde de la musique y trouve sont compte, de la videos, du graphisme, de la 3D, des présentations...
pour être un peu touche à tout c’est quand même super propre et agréable à utilisé!
Et effectivement les prestations que fournit un Mac par rapport au marché des PC est tout à fait justifié, je trouve, connaissant les deux plateformes j’ai plus de plaisir à produire sur le système Apple. Mais il faut que le tout soit cohérent, c’est à dire que son matériel de productivité soit aussi de bonne gamme et compatible, et magie tout se synchronise tout seul sans effort, le temps sur les produits Apple son consacré à la création et non pas à la gestion d’un environnement numérique, et encore moins au bidouille pour essayer de faire fonctionner les matériels qui ne sont pas compatible, d’où la nécessité pour certain d’avoir un système non bridé.
Quant on achète Apple, on achète le matériels de sa spécialité en conséquence, et dans ce cas tout fonctionne à merveille.

avatar showmehowtolive | 

C’est clair que la gamme est illisible. Aussi bien dans l’iPhone que dans le reste.
Pour moi c’est le problème numéro un. L’autre fois à la Fnac j’étais totalement perdu dans les portables alors que je suis sur Mac depuis toujours.

avatar gillesb14 | 

Les Apple store sont l’archétype de ce qu’Apple est devenue.

Une espèce de bateau sans réel capitaine, ou tout le monde respecte la sacro sainte procédure.
Aucune intelligence, aucune délégation de responsabilité.
Ma dernière expérience pour faire changer la batterie d’un SE m’a furieusement fait penser à les pub dd 1984... Eg ce n’est pas un compliment car les rôles étaient inversés !!
Pour ceux qui n’ont pas connu.

https://youtu.be/e1lmZOi9PvU

avatar Seb du 95 | 

Après l'arrivée de Jobs aux commandes, la gamme était devenue très lisible :
. 1 gamme d'ordinateurs de bureau pour le grand public,
. 1 gamme d'ordinateurs de bureaux pour les professionnels,
. 1 gamme d'ordinateurs portables grand-public,
. 1 gamme d'ordinateurs portables professionnels,
. 1 gamme d'ordinateurs pour l'éducation.

Dans chaque gamme, il y avait 2 à 3 modèles présentés.

Là, entre les Macbook, les Macbook air et Macbook pro, les iPhones de toute génération et finitions, les iPad de toutes tailles et tous prix..... on ne s'y retrouve pas du tout... et il 'est pas étonnant que les acheteurs aillent là où les gammes sont plus claires... surtout que l'on sait tous que la différence de prix de production entre un MacBook Air et un Mac book standard est quasiment nulle.
Bref, un bon ménage mènera à une plus grande visibilité et les acheteurs ne se diront pas qu'ils se sont fait avoir en remarquant qu'un appareils un peu moins cher correspondant à leurs besoin existait au catalogue.
Pour aborder les marchés émergents, cela me semble être indispensable.

avatar Babzowski | 

Apple est par essence l’exemple même de la loi de Pareto.
80% de ses ventes sont réalisées par 20% de ses produits, principalement les iPhone. Hors, les évolutions sont chaque années de plus en plus limitées. Je suis passé du 6s Plus au Xs parce qu’il commençait à ralentir et surtout que la caméra était défectueuse. Si elle avait tenu un an de plus, je n’aurait pas renouvelé mon iPhone et pourtant je l’utilise plusieurs heures par jour, de façon pro.

Autre grief envers l’iPhone Xs, outre le manque de nouveautés (oui ok l’écran est top, y’a Face ID et la caméra est mieux mais pas non plus révolutionnaire pour 4 ans d’écart), le tarif... mon 6sPlus en 128Go (le très haut de gamme à l’époque) m’avait coûté 900€. C’était aussi le prix du 5s 64Go à sa sortie (haut de gamme également). Aujourd’hui il faut lâcher 1650€ pour le Xs Max 512 Go !!! Certes il y a bien plus de mémoire mais en 4 ans, les tarifs des composants ont baissé. Qu’est-ce qui justifie de payer +83% sur une même gamme d’appareil ?!

J’ai switché parce que je pouvais le passer en frais pro. Sans quoi j’aurais mis fin à 10 ans d’iPhone pour prendre un Huawei P20 Pro à 600€. Certes moins performant, mais pour ⅓ du prix il n’est pas 3x moins puissant, loin de là.

J’avais aussi acheté le nouvel iPad Pro. Ramené 5 jours plus tard, il n’y a quasi aucune différence de performance en usage réel comparé à mon iPad Pro de Février 2016. Testé avec Lightroom, aucune différence de rapidité dans l’application des réglages. Seule la navigation entre les photos est plus rapide sur le dernier modèle.
A 2000€ la version 1To Cellular, j’espérais pouvoir l’intégrer dans un workflow pour remplacer mon MBP vieillissant. Hors les promesses d’utilisation sur un écran externe sont vite tombées à l’eau : copie miroir sur l’écran externe (et non écran supplémentaire), le rendant inutile pour de la retouche photo puisqu’on ne peut pas travailler sur l’iPad en regardant l’écran externe, faute de curseur suivant le Pencil comme sur une tablette graphique (un gros point négatif sur les iPad comparés à une Wacom).
Et je ne parle même pas de la com d’Apple suite au problème d’iPad Bending.

On pourrait aussi parler des iMac. Suite à mon expérience décevante avec l’iPad Pro j’ai voulu investir dans un iMac 27’´. Je me suis vite ravisé en voyant qu’ils étaient vieux de plus d’un an ½, sans aucun update dessus, mais au même prix qu’à leur sortie.
Quand aux Apple Watch, impossible d’en acheter sans 3 semaines d’attente, j’ai donc décidé de conserver ma Série 2, là encore, 800€ de manque à gagner.

Au final j’avais prévu plus de 7000€ d’investissement pro chez Apple, et faute d’approvisionnement, de réelle nouveauté et de renouvellement de gamme, je suis seulement parti sur un iPhone XS (j’ai retourné le XsMax, bien trop lourd pour mes petites mains 5h/jour, mais tellement excellent). C’est donc 5500€ qui ne sont pas partis chez Apple. Imaginez si tous les acheteurs potentiels ont eu le même raisonnement que moi.

Le temps de Steve Jobs est définitivement révolu. L’expérience utilisateur est passée au second plan. Les prix ont explosé sans réelle justification.

Sans revirement de leur politique commerciale, l’action d’APPL va encore bien chuter en 2019.

avatar Dark Phantom | 

@Babzowski

Ton commentaire est intéressant, on semble avoir une utilisation des appareils Apple assez proches. Personnellement, j’ai acheté un MacBook Pro 15 pouces 2018, 3000 euros. ça peut sembler cher mais le Mac est parfait et il n’y avait pas mieux ni égal dans la concurrence à part des pc de gamer ou trop fragiles qui font marcher la ventilo à fond sous Windows et look pas très pro; j’ai acheté un iPhone 7 parce que son usage me convient, je ne voulais pas mettre plus de 500 euros dans un téléphone. J’aurais presque pris le Mac mini pour le coupler à une wacom, mais son absence de carte graphique est un peu un problème pour mon usage, même une petite Vega aurait suffit, du coup j’attends le prochain Mac Pro. Et iPad Pro de 2017 me va parfaitement, pas besoin de changer pour le moment, même si je dois avouer que le toucher du nouvel iPad avec le stylet est quand même meilleur. Mais ce n’est pas urgent.

avatar Lecorbubu | 

Apple devrait simplement fouiller dans ses archives et se réinspirer du « carré magique » présenté par Steve à son retour en 1997.

Une colonne par type de produit et deux lignes pour la gamme : familial et professionnel/premium.

Les tailles d’écrans devrait à nouveau être traité comme une option et pas distinguer une sous gamme.

On aurait : iMac/iMac Pro
Mac mini/Mac Pro
MacBook/macbook Pro
iPad/iPad Pro
iPhone/iPhone X
Watch série [année précédente]/Watch série [année en cours].

Rien que ça fait déjà du monde mais il faut à la fois tenter de ratisser large en terme d’attente et de prix tout en gardant une logique simple et compréhensible : un produit entrée de gamme/sa variante premium et c’est tout.

La première catégorie de produit gagnerait à partir sur la logique initiée avec l’iPad 6 et l’iPhone SE, et dans une moindre mesure du Xr (compte tenu de son tarif..) A savoir des produits reposants sur des technologies plus anciennes mais malgré tout dotés de puces récentes et adressé à un public convaincu de l’écosystème Apple mais qui n’est pas l’affût des technologies de pointe.
De l’autre côté, une gamme qui va justement chercher à séduire cette tranche de la population avec toutes les innovations récentes.

Le risque à prendre c’est d’avoir de nombreuses personnes se tourner vers la première gamme mais cela me paraît de plus en plus présomptueux dans le contexte économique actuel de penser qu’il est possible de se contenter d’un public fortuné ou qui est prêt à cracher du sang pour se procurer un produit de sa marque ...

avatar Laurent S from Nancy | 

La première chose que Steve Jobs a faite quand il est revenu, c'est de repartir à zéro avec une gamme simple et cohérente, et qui n'existe de nouveau plus face à la multiplication actuelle des produits. Apple répète les erreurs du passé qui ont failli lui coûter très cher.

avatar DrJonesTHX | 

Un MacBook Air ne devrait pas dépasser les 500€, au vu des performances anémique de ce premier ainsi que son absence d’évolution et d’upgrade possible .
Cela deviendrai le Mac du peuple et des étudiants, et tout repartirai impeccable...
(Pareil pour le MacMini )

avatar k43l | 

Chose marrante la "nouvelle" Xbox one S de Microsoft à le même design que l'image d'illustration de l'article.

avatar vespistico | 

un peu comme Macron, je maintien le cap mais je donne 10 milliards aux GJ ??‍♂️??‍♀️

avatar Tetaroide Bleu | 

Un article de fond comme je les aime ! Un grand merci et bravo !

avatar PierreBondurant | 

Excellent article de synthèse.
Le fait qu’il n’y ait pas une segmentation plus claire et surtout plus réduite dans chaque gamme de produits montre l’absence totale de vision de la part de la direction actuelle.
Même si c’est pas catastrophique en soi de vendre 5 ou 6 modèles au format 13’’, ça montre qu’ils n’ont aucune analyse claire des besoins de leurs clients.
C’est ça le plus inquiétant pour moi

avatar Florian Wallez | 

Quand les dirigeants d’Apple portent sur le portefeuille des clients un regard de prédateur comme ils semblent le faire actuellement, en oubliant que ces appareils ne sont au final que des objets utilitaires au service du client, ça conduit aux effets inverses de ceux qui sont recherchés.
Les clients retardent le remplacement-plaisir de leurs appareils pour faire durer leurs appareils actuels le plus longtemps possible et ne pas perdre leur investissement en apps pour iPhones, iPads ou Macs.
Jusqu’à ce qu’ils se détournent pour une marque à coût moins élevé.
Pour le moment, je fais durer mes appareils en attendant leur panne…

avatar TotOOntHeMooN | 

Normal... Sauf que cette fois ci, Jobs ne pourra pas revenir ! Apple est entouré d'incapables qui gèrent la game de produits et répètent inexorablement les erreurs du passé alors que cela relève plus du bon sens qu'autre chose.

avatar KingAbas | 

Outre le prix, le système fermé est également un problème en 2019. Au lancement des iPhone et iPod, Apple en position de faiblesse relative, était ouvert au monde PC. Maintenant toutes les nouveautés sont exclusives iOS/MacOS: Watch, Homepod, Airpod, Airplay, imessages, Facetime… Avec des ventes d'iPhone en berne, je pense qu'une telle politique n'est pas tenable à moyen terme. A l'heure de WhatApp, Sonos, et consort qu'elle est l'intérêt d'investir dans un tel écosystème fermé ?

avatar JimmyDrn | 

@KingAbas

Pour avoir un système stable et durable pour sa productivité. Franchement quant on prend du matériel de qualité compatible a l’écosystème Apple c’est juste parfait, pas de bidouille, pas de problème de gestion, tout est entièrement pensé pour la productivité et la créativité.
Enfin, c’est mon point de vue, c’est claire que l’investissement de départ freine parfois les envies je suis d’accord, mais en vérité ces machines ont un formidable potentiel! ?

avatar KingAbas | 

Je ne parle pas que du matériel mais également du soft (facetime/imessage) . Sinon j'ai un Mac et un iPhone mais j ai préféré investir dans des Sonos pour l'audio et je communique avec WhatsApp.

avatar FollowThisCar | 

Tim Cook est pris à son propre piège.
Il a imaginé que le meilleur moyen de rester à son poste était d'être excellent en rentabilité. Ce qu'il a réussi de manière éclatante au début de son règne, surfant sur le prestige immense de Steve, la confiance des clients et leur fidélité, leur taux de satisfaction, etc, toutes choses qu'il a héritées sans effort ... mais qu'il a dilapidées en quelques années de manière systématique, croyant naïvement que le trône serait éternel.
Aujourd'hui, il ne lui reste que de mauvaises options.
=> S'il refond les gammes de produits en gardant le même niveau de marges exorbitantes, il s'enfonce encore plus dans sa nouvelle identité de gredin-chapardeur-marchand de tapis.
=> S'il décide de lancer des produits d'appel innovants en rabotant les marges pour tenter de réapparaître cool avec des prix attractifs, il va se faire incendier par les actionnaires, qui pourraient le virer sans états d'âmes.

En résumé, Tim Cook ne peut que continuer sa fuite en avant sur la même trajectoire ... hélas pour nous autres.

Le pire est que son remplaçant éventuel risque d'être encore plus soumis aux pressions des actionnaires, ainsi, les Macs et autres activités "pas suffisamment rentables" seraient vite éjectées du catalogue. Mais il s'agit déjà d'une autre société, même si elle n'a pas changé de nom.

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