Jony Ive : le luxe du temps et de l'argent pour abandonner un projet

Mickaël Bazoge |

Jony Ive est devenu un électron libre qui a gagné un droit unique au sein de la hiérarchie d'Apple : communiquer comme il l'entend. Depuis la présentation de l'Apple Watch, la parole du designer en chef d'Apple s'est libérée et il ne se passe pratiquement pas une semaine sans qu'il participe à une conférence ou à un événement, dont les propos sont ensuite largement relayés sur internet (lire par exemple Jony Ive : concevoir l'Apple Watch a été plus complexe que l'iPhone ou encore La perspective de Jony Ive sur Apple et son travail de designer). Rebelote cette semaine, où Jony Ive a participé à une causerie au musée du design de Londres, devant plusieurs de ses pairs dont Marc Newson, embauché depuis peu par Apple.

Son propos général a plus porté sur différents aspects du monde du design, plutôt que sur son travail chez Apple… même s'il est finalement toujours question de la Pomme. Ainsi, Ive a expliqué qu'il rencontrait beaucoup de difficulté à recruter de jeunes designers talentueux pour une bonne raison : les écoles de design façonnent des étudiants incapables de concevoir des prototypes physiques. « Beaucoup de designers que je rencontre en entretien d'embauche ne savent rien construire, parce que les ateliers de design dans les écoles coûtent chers alors que les ordinateurs sont bon marché » : il est effectivement beaucoup plus facile de concevoir un objet sur un ordinateur que dans la vraie vie. « C'est tragique [que les étudiants] passent quatre ans de leur vie à étudier le design d'objets en 3D sans en fabriquer un seul ».

Jony Ive donne un conseil aux designers, qu'ils soient débutants ou plus chevronnés : ils doivent se tenir prêts à accepter qu'un projet ne fonctionne pas et arrêter d'y travailler, même si cela signifie tirer un trait sur des investissements parfois élevés.

Le vice-président d'Apple est aussi revenu sur ce qui faisait la force du constructeur : « Nous essayons d'être très clair, et c'est absolument sincère, notre objectif à Apple n'est pas de faire de l'argent ». Un discours assez facile à tenir quand on génère autant de dollars, mais « nous ne sommes pas naïfs. Nous croyons que si nous réussissons et que nous fabriquons de bons produits, les gens vont les apprécier. Et nous pensons que si les gens aiment nos produits, ils les achèteront. Sur le plan opérationnel, nous sommes efficaces, nous savons ce que nous faisons et nous gagnons de l'argent. C'est une conséquence ».

Le développement de produits chez Apple (« de la façon dont nous voulons les faire ») coûte cher. Mais c'est la seule manière de bien faire les choses : « Cela les rend meilleurs. Il s'agit d'intégrité ici. Nous espérons que vous faites la différence ». Cela nécessite certes de l'argent, mais aussi du temps ; certains produits ont demandé jusqu'à huit années de développement, ce qui explique aussi pourquoi Apple protège tant le design de ses produits face aux copieurs de tout poil. « Nous pouvons paraître un peu butés quand les choses sur lesquelles nous avons travaillé durant huit ans sont copiées en six mois. (…) Ce n'est pas de la copie, c'est du vol », martèle le designer, reprenant un argumentaire déjà développé il y a quelques semaines concernant le cloneur Xiaomi (lire : Jonathan Ive : « la copie n'est pas une forme d'hommage »).

Les départements marketing font souvent pression sur les designers pour qu'ils changent des choses juste pour le plaisir de changer : ça n'est pas le cas chez Apple où les produits ont une esthétique plus uniforme, explique-t-il. « Quand de grandes choses changent, les objets vont apparaitre différemment, ils vont être conçus dans d'autres matériaux. Mais je pense qu'il est mauvais de faire quelque chose de différent juste pour faire différent ».

La relation d'Ive aux ordinateurs

La relation de Jony Ive aux ordinateurs a été facilitée par la découverte du Mac. Dans les années 80, quand il fréquentait l'école d'art, et qu'il devait travailler avec des ordinateurs, « si nous rencontrions des problèmes, pour une raison ou une autre, nous assumions que le problème c'était nous. Si nous mangeons une nourriture infecte, nous disons que c'est la nourriture qui est dégoûtante… Alors, avec ces ordinateurs que je ne pouvais pas utiliser, je pensais que j'avais une sorte d'inaptitude technologique. Et puis vers la fin de mes cours j'ai découvert le Mac ». Une révélation : « J'ai réalisé plusieurs choses. D'une, techniquement parlant j'étais tout à fait compétent, et il n'y avait aucun problème [entre moi et l'informatique]. Les ordinateurs de l'école étaient absolument épouvantables ».

Le jeune Jonathan a surtout découvert devant le Mac « quelque chose de beaucoup plus important » :

J'ai ressenti très clairement les valeurs [des gens qui ont construit le Mac], leurs préoccupations, les choses auxquelles ils tenaient, les raisons pour lesquelles ils l'avaient fait (…) J'ai eu une idée vraiment claire de cette entreprise, quelque chose que je n'avais jamais ressenti auparavant.

À 21 ans, Jony Ive s'est rendu en Californie (« je n'avais jamais pris l'avion auparavant »), où il a commencé à travailler avec Apple en tant que consultant avant de passer au statut d'employé à plein temps en 1992. Si les premières années ont été difficiles, Steve Jobs, en revenant aux manettes de l'entreprise alors très mal en point, a vu le potentiel du designer. On connait la suite de l'histoire…

Jony Ive à l'heure de l'Apple Watch

Ce n'est pas la première fois que Jony Ive explique comment Apple a essayé de saisir l'essence du marché de la montre pour concevoir son propre produit.

Le poignet est un endroit formidable pour placer de la technologie. Vous ne pouvez l'utiliser que d'une certaine manière — vous n'allez évidemment pas commencer à écrire une dissertation ! Mais c'est très bien pour savoir qui vient de vous envoyer un message, ou pour savoir où se diriger.
Sarah Andelman (cofondatrice de la boutique Colette), Largerfeld, Anna Wintour (Papesse de la mode, Vogue), Ive et Newson chez Colette, pour la présentation de l'Apple Watch.

Ive explique également qu'avec l'Apple Watch, le constructeur n'a pas voulu ne proposer qu'un seul produit unique : « Je ne pense pas que nous voulons porter la même chose ». C'est pourquoi Apple a mis au point ce système de bracelets interchangeables, un « système flexible » pour une « idée singulière ». « Nous ne jetons pas tout un tas d'idées contre le mur pour voir lesquelles restent collées… comme chez d'autres ». Suivez mon regard vers Samsung.

Pour ce type de produits utilisés si fréquemment et qui sont une interface « incroyablement intime entre nous et les personnes à qui l'on tient le plus », Ive estime qu'Apple se doit de soigner le développement, que ce soit dans le matériel ou dans le logiciel. « Mon interprétation n'est pas que nous devons nous enfuir et cacher nos têtes dans le sable, mais nous reconnaissons que notre responsabilité en tant que designers est importante ».

L'iPhone, ce qu'il fait à l'intérieur se voit à l'extérieur

Jony Ive a déjà eu l'occasion de dire que le développement de l'Apple Watch avait été plus difficile que celui de l'iPhone. Il n'empêche : la conception du smartphone a été tout de même ardue. Et même après le lancement du premier modèle, tout n'était pas complètement fini : « Si vous regardez le premier iPhone sorti, il est assez surprenant. Il y avait beaucoup de choses qui n'étaient pas terminées, en ce qui concerne les choses qu'il pouvait faire. Mais les grandes idées structurantes étaient là ».

Soigner le design d'un produit, et singulièrement d'un téléphone, c'est également s'occuper de son agencement interne : « Nous y avons passé beaucoup de temps, et 99% des utilisateurs ne le verront pas ». Mais alors, pourquoi ? « Ce n'était pas pour nous, ce n'était pas pour exorciser nos démons, c'était parce que nous pensions que c'était la bonne chose à faire. C'était une motivation importante pour nous ».

L'équipe de designers de Jony Ive au complet après le Special Event de l'Apple Watch.

Dans le même ordre d'idée, l'iPhone a été conçu dans de « l'aluminium massif », ce qui était « conceptuellement ridicule. C'est quelque chose de très compliqué à réaliser. Nous avons passé de nombreuses heures de notre temps à travailler sur des machines outils. Je suis chanceux de travailler avec une phénoménale équipe de production ». Son équipe de designers n'est pas mal non plus, même si elle est très réduite : 17 ou 18 personnes en tout, et « j'aimerais qu'elle ne soit pas plus importante ». Mais comme personne ne démissionne, c'est « un problème quand vous voulez embaucher de nouvelles personnes ».

Jony Ive se dit très chanceux de travailler chez Apple avec sa petite équipe. Ils sont suffisamment souples avec l'attitude "OK, ce n'est pas assez bon, nous devrions arrêter le développement de ce produit et ne pas parler de tout cet argent que nous avons déjà dépensé" évoqué en début de cet article. « Enfin, peut-être qu'ils en parlent derrière mon dos », s'amuse-t-il.

Source
avatar NAVY7GAS | 

On dirait un hymne à la raison entonné pour rallier la cause d'un produit mi figue mi raisin où ils croient eux-même qu'à 50%, il est donc lui-même pas sûr que cette montre v1 va marcher ou pas, ce sera quitte ou double car si pas assez de personnes qui iront l'acheter, la v2 pourrait bien être stoppée pour cause de faible marge et donc investissement amoindri

Pourvu que ça soit un succès commercial auprès de clients en première ligne en tout cas, en attendant le bon moment v2 ou v3 cadran rond avec roulette virtuelle à la ipod classic en bordure pour le zoom

avatar John Maynard Keynes | 

@NAVY7GAS

On dirait un hymne à la raison entonné pour rallier la cause d'un produit mi figue mi raisin où ils croient eux-même qu'à 50%,

Encore un qui nous sort le sophisme constant à considérer que si Apple déploie de tel moyen pour le lancement de la Watch c'est que c'est un mauvais produit :-)

Bien au contraire, Apple est le premier acteur à prendre le segment émergeant de la "montre" connecté au sérieux et à y croire en déployant une stratégie produit forte embrassant tous les aspects du défis à relevé et y affectant les ressources nécessaire.

Ce sont tous les "concurrent" précédent qui ont abordé ce marché empiriquement et sans y croire plus que cela avec des lancement bricolés et des démarche produit "pour voir".

Apple investit très lourdement, prend les choses au sérieux et prend des risques sur le lancement sur ce nouveau segment ... c'est tout simplement une première dans l'industrie.

Pour le reste ... nous sommes dans les même antienne qu'on nous rejoue à chaque lancement d'un nouveau segment chez Apple depuis 1984 ... avec la pertinence qu'on connait ...

La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent
A. Einstein

avatar nono68200 | 

Tout à fait d'accord.
De plus, je ne pense pas qu'Apple ait déjà lancé un produit (physique), qui ait déjà été abandonné parce que pas assez intéressant au niveau marketing...
En général, quand ils lancent un produit, ils sont certains qu'il va fonctionner, car ils font tout pour. Surtout qu'Apple fait souvent des analyses "avant-vente" inférieur à la réalité il me semble.
Après, il y a les utilisateurs standards, qui vont attendre la maturité du produit, et qui seront donc des utilisateurs du futur, et les "beta testeurs" qui veulent être aux dernières nouveautés, et qui de toute manière achèteront le produit, pour le tester de fond en comble, voir les bogues, développer tout ce qui est possible dessus, et racheter le suivant pour voir les améliorations, et c'est cette part d'utilisateur qu'Apple va utiliser pour sa v1 de l'Apple Watch, et de nos jours, cette part est très importante, vu que la plupart des jeunes sont nés dans la technologie.

avatar John Maynard Keynes | 

@nono68200

De plus, je ne pense pas qu'Apple ait déjà lancé un produit (physique), qui ait déjà été abandonné parce que pas assez intéressant au niveau marketing...

C'est arrivée de nombreuses fois ;-)

Par contre jamais pour les produit disruptif : Mac, iPod, iMac, Iphone, iPad ... et peut-être maintenant Watch ;-) (Je sais il y a le cas compliqué de Lisa mais c'est une tout autre histoire )

avatar nono68200 | 

En effet, quand je parlais de produit physique, je parlais justement de nouvelle catégorie de produit, et non d'une "simple" nouvelle version d'un même produit.
Au temps pour moi, je me suis mal exprimé. ;)

avatar John Maynard Keynes | 

@nono68200

Sur les nouvelles catégories de produits il y a eu de beaux fiascos et des retraits car la présence d'Apple ne faisait plus sens.

Au hasard : les serveurs :-)

Mais il y a de très nombreux cas de ce type de produits, la liste en est fort longue.

Je parle vraiment de produits disruptifs : ceux qui change en profondeur l'industrie et qui pose le la ;-)

Au passage j'oublis quand même deux échecs de ce type de démarche : Le Newton et la Pipin ;-) Mais c'était durant la phase d'occultation des lumières Jobsienne :-)

avatar nono68200 | 

Ah, encore une fois, au temps pour moi alors ! Le fait de voir qu'Apple ait réussi à continuer à s'imposer dans l'ère technologique malgré des échecs, lui promet un bon avenir dans ce cas.
Mais il ne fait aucun doute, comme je le dis toujours, que dans les murs d'Apple, ils soient déjà en 2030, et donc, limitent la casse... ;)

avatar John Maynard Keynes | 

@nono68200

que dans les murs d'Apple, ils soient déjà en 2030,

Les prémisses de ce que seront les technologies dans quinze ans ne se trouvent certainement pas chez Apple.

Apple n'est pas une société de création de technologies mais de création de mise en oeuvre des technologies, ils n'ont jamais fait de R&D sur de tel horizon, cela ne leur serviraient à rien.

avatar DarkSide | 

@John Maynard Keynes :
C'est aussi pour cela que je précise que c'est mon avis personnel. Ça ne m'empêchera pas de dire que mon "micro-sondage" est composé de personne de milieux (très) variés, avec des idées et des personnalités tout autant variées.

avatar John Maynard Keynes | 

@DarkSide

Ça ne m'empêchera pas de dire que mon "micro-sondage" est composé de personne de milieux (très) variés

Je ne dit pas que tu es malhonnête ;-)

Mais l'expérience montre qu'on a de très grande surprise quand on confronte les impression que l'on se fait avec ce qu'on croit être des personnes de milieux très varié et une étude réalisée sérieusement.

C'est un piège qui tient presque du paradoxe : même si on essais d'être honnête on se trompe avec ce type de démarche d'autant plus quand il s'agit d'un marché global ;-)

avatar IGerard | 

@John Maynard Keynes :

Si on considère la durée de conception/réalisation pour l'iPad on a 10 ans...

Je pense que de toute façon il y a un cercle vertueux, la conception de services et de produits futurs et la R&D des groupes de recherche industrielle.

avatar John Maynard Keynes | 

@IGerard

Si on considère la durée de conception/réalisation pour l'iPad on a 10 ans...

Tu confonds temps entre idée initiale et mise sur le marché avec de la R&D avancées ;-)

Avoir en tête des idées de produit potentiel et les explorer ce n'est pas préparer les technologies à un horizon de 15 ans.

Aucune des technologie qui ont permis au concept de l'iPAd de se concrétiser n'ont été développé par Apple ;-)

Apple est un agrégateur de technologie pas un créateur de technologie et ils le font comme aucun autre avec une vision remarquable. Mais il ne faut pas les mythifier et les rendre omniscients ;-)

avatar IGerard | 

@John Maynard Keynes :

Oui, l'idée est plutôt que les idées des uns tirent le travail des autres dans certaines directions. Formant un cercle vertueux...

Donc oui, je pense que Apple réfléchis à ce que pourront être les produits dans 10 ou 15 ans.

On peut ajouter que Apple est aussi dans la conception hardware ... TouchID, processeurs...

avatar John Maynard Keynes | 

@IGerard

Nous n'avons pas la même vision et les mêmes critères d'évaluations.

Une R&D à 15 ans repose, pour moi,sur une affectation conséquente de ressources humaines, matérielles et financières à cela ... ce qui n'est clairement pas le cas d'Apple.

Après qu'il y est de la veille technologique avancée, de la réflexion, de la pensée, de la prospective ... c'est évident comme pour toute entreprises de taille conséquente.

Mais il y a une très grande différence entre cela et envisager que les produits qui sortiront à un horizon de quinze ans existent déjà sous forme embryonnaire dans les mures d'Apple comme le faisait notre camarde.

Apple ce n'est ni les Bell Labs, ni les labos d'IBM, ni le PARC des années 70 ... si tu veux de la R&D sérieuse à long terme ce n'est pas chez Apple qu'il faut aller voir ;-)

avatar nono68200 | 

Non bien entendu, je rigolais en parlant de si loin. Mais on voit bien avec le projet de l'Apple Watch qui est en marche depuis des années, qu'ils ont tout de même de l'avance dans leur vision du futur, comparé à nous, simples consommateurs quotidiens. (Comment vivrons-nous dans 10 ans ? On s'en fiche, on verra le moment venu ce qui nous sera proposé.) Mais effectivement, Apple se base sur les technologiques du marché existante, où sur le point d'exister (ex: les écrans flexibles, je pense qu'ils y réfléchissent).
Un autre exemple est Swift qui a pris des années à se mettre en place et qui n'est sorti que cette année. Donc ça ne m'étonnerait pas qu'ils soient déjà à la recherche du prochain produit phare après la montre... Non ?

avatar John Maynard Keynes | 

../.. Doublons :-)

avatar John Maynard Keynes | 

@nono68200

Donc ça ne m'étonnerait pas qu'ils soient déjà à la recherche du prochain produit phare après la montre... Non ?

Sur ça aucun pb à te suivre ;-)

Il y a plein de potentiels produits dans les cartons et de nombreuses pistes explorées.

avatar izoong | 

Une des force d'Apple c'est d'avoir su comprendre ses échecs et être retrouvé au turbin avec ces données.
Le newton, aura eu une descendance intellectuel dans l'ipad et la Pipin... Aussi !

avatar Bigdidou | 

@izoong :
Absolument... Produits arrivés trop tôt, lit on parfois.

avatar John Maynard Keynes | 

@Bigdidou

Produit arrivé surtout à un moment où Apple avait perdu ses repères, n'avait plus de réels visions produits, ni ne directions sérieuses.

avatar Bigdidou | 

@nono68200 :
"En effet, quand je parlais de produit physique, je parlais justement de nouvelle catégorie de produit"

Même comme ça, ça marche pas, ce que tu dis.
Les flops Newton, QuickTake, Pippin (ah, la Pippin...), étaient des produits "disruptifs" (il est tout moche, ce mot).
L'Apple III aussi dans son genre, d'ailleurs.

avatar John Maynard Keynes | 

@Bigdidou

Tous les exemple je les ai cité et ils ont tous la particularité d'avoir été porté durant la période d'absence de Jobs ou Apple avait perdu sa singularité.

Pour l'Apple III, il n'avait nullement prétention à être un produit disruptif ;-)

Sur ce type de produit sur l'ère Jobs c'est un sans faute qui a profondément transformé l'industrie, difficile de le nier.

Et quoi qu'on en dise, l'Apple de Cook est bien dans la continuité de cette ère où la vision produit était redevenu au centre de tout.

avatar louisb | 

@John Maynard Keynes :

De nombreuses citations célèbres sont erronément attribuées à Einstein de façon fréquente.

« Insanity is doing the same thing over and over again and expecting different results. » (« La folie consiste à faire la même chose encore et encore et à attendre des résultats différents. ») Le véritable auteur de cette citation est Rita Mae Brown, dans Sudden Death.

Wikipedia

avatar John Maynard Keynes | 

@louisb

Les citations apocryphes sont effectivement pléthoriques et c'est loin de ne concerner qu'Einstein ;-)

Merci d'avoir ajouté celle ci à ma longue liste ;-)

avatar louisb | 

@John Maynard Keynes :

Pas de quoi, je trainais sur le Wiki d'Einstein tout à l'heure, ça tombait parfaitement bien!

Par contre je ne sais pas ce que signifie "apocryphe"... Si je peux me permettre, au lieu d'écrire ce genre de mot toutes les 2 lignes, évite les fautes, ça pique des fois.

avatar John Maynard Keynes | 

@louisb

Je suis toujours surpris de ces type d'appel à l'appauvrissent du vocabulaire, apocryphe à un indice de fréquence le classent parmi les termes "assez fréquent" ce n'est en rien un mot rare et c'est le terme approprié ici.

Pour le plaisir une petite liste de citation apocryphe :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Citation_apocryphe

Pourquoi vouloir faire des périphrase quand la langue française offre le mot juste ?

avatar renaudp | 

La suffisance de ce type m'insupporte.

avatar IGerard | 

@renaudp :

On va dire qu'il a les moyens de ses ambitions...

avatar John Maynard Keynes | 

@renaudp

Voir de la vanité et de la prétention chez ceux qui ont un parcours exceptionnels largement reconnus est très souvent la marque des médiocres et des aigris.

Je vois bien plus de suffisance dans bien des propos tenus ici par des faquins qui n'ont rien fait de leurs vies, s'attaquant médiocrement à ceux qui incarnent leurs frustration de manque de reconnaissance, que dans l'ensemble des propos de Ive et des exécutifs d'Apple.

avatar philoo34 | 

@renaudp :

"La suffisance de ce type m'insupporte."

Et alors ? On s'en tape .
J'ai ta solution .
L'avantage dans les écrits c'est que tu peux ne pas lire et passer à la suite , ça fait pas mal .

avatar toucan39 | 

@renaudp
Ta suffisance est énorme, tu fais quoi.
Tu a fait quoi...

avatar benjaminhparis12 | 

Il taperait pas un peu sur la picole ?!

avatar Vanton | 

"J'ai ressenti très clairement les valeurs [des gens qui ont construit le Mac], leurs préoccupations, les choses auxquelles ils tenaient, les raisons pour lesquelles ils l'avaient fait (…) J'ai eu une idée vraiment claire de cette entreprise, quelque chose que je n'avais jamais ressenti auparavant"

C'est exactement ce que je ressentais avant Jony... Mais ce que je vois de vos intentions ces derniers temps ne me plait pas du tout...

avatar aldomoco | 

J'ai le même ressentiment, mais j'espère faire une erreur de jugement.

avatar John Maynard Keynes | 

@Vanton

Cela fait 30 ans qu'Apple déçoit les attente de ses "fans" rien de nouveau :-)

avatar Vanton | 

@John Maynard Keynes :
Ça n'est pas si simple. Ça n'est pas une histoire d'attentes.

Ce que dit Ive c'est qu'il arrivait à lire la volonté des concepteurs quand il regardait le produit. J'ai connu ça avec Apple. Des produits limpides. Le premier MacBook Air par exemple. Un pur concept avant d'être un ordi utilisable. Police fine pour le nom, visuels où il volait systématiquement. Un seul port USB planqué derrière une trappe, un logiciel pour accéder à un lecteur externe via wifi. Un design tout en finesse, d'astucieuses courbes qui lui donnaient l'air encore plus fin, comme une lame. Un nouveau type de châssis conçu pour être plus rigide et rendre le prodige possible. Tout était fait en harmonie pour un résultat époustouflant qui servait autant le besoin de rêver qui sommeille en nous que l'utilisateur. Et ça a cartonné.

Aujourd'hui je ne vois que des produits conçus pour faire de la marge. Clairement l'appétit d'Apple, ou de Cook, finit par sauter aux yeux bien avant les qualités des produits. Il y a trop d'"erreurs" dans la gamme, trop de produits à déconseiller parce que conçus d'avant tout pour faire du fric. Et qui ne peuvent que décevoir des utilisateurs mal conseillés.
Et je trouve ça très grave pour une entreprise dont le succès ces 15 dernières années repose en partie sur le mythe de la satisfaction client.

avatar John Maynard Keynes | 

@Vanton

Nous sommes tous les deux sur des visions recevables et étayée d'une même situation que nous décrivons il me semble assez bien.

Reste en fait à savoir si c'est toi qui idéalise trop le passé d'Apple ou mois qui le démythifie trop.

A titre personnel je considère qu'Apple créé depuis toujours des produits LifeStyle/Fashion rien de neuf sous le soleil, si ce n'est la disparition de Jobs pour donner un rien de plus concluant à la distorsion du champ de réalité que produit Apple.

Les équilibres reste pour moi les mêmes qu'ils ne le furent, il n'y a que le ressenti qui change légèrement ,peut être aussi par mithridatisation au discours marketing d'Apple avec le temps ;-)

avatar earnest | 

Je note que plus l'iPhone devient fin, plus Ive s'épaissit...

avatar benjaminhparis12 | 

@earnest :

Ahah

avatar Vanton | 

@earnest :
Note que ça devrait l'aider à prendre conscience du bendgate...

avatar stéphane83 | 

@earnest j'ai bien ri merci :)

avatar Totophe | 

Bien plus intéressant que le coming out de Tim Cook qui lui aussi jouit d'une liberté de parole.

avatar izoong | 

Tim Cook incarne un autre pan du storytelling d'Apple bien différent de ce que fait Ives. C'est le "successeur progressiste et ouvert au monde" C'est moi qui propose cette formule hein elle n'est sans doute pas parfaite mais ça me semble être ce qu'ils veulent véhiculer.

avatar John Maynard Keynes | 

@izoong

On sent effectivement se dessiner un partage de l'incarnation des valeurs symbolique d'Apple autre fois exclusivement publiquement incarnée par Jobs sur plusieurs des membres du board.

avatar John Maynard Keynes | 

@Totophe

Déplorable réflexion :-(

avatar Crkm | 

Il semblerait que, en plus de sa casquette de VP Design, Jonathan Ive ait aussi hérité de celle de VRP de l'esprit Apple depuis le début de la campagne marketing de l'Apple Watch.

avatar John Maynard Keynes | 

@Crkm

Yep et la stratégie a commencé à se développer avant même l'annonce de la Watch, Ive se construit une belle aura médiatique dont il serait idiot de ne pas profiter.

Rien que le fait d'avoir eu une mise en avant au MoMA vaut sont pesant d'or sur certaines cibles :-)

avatar rikki finefleur | 

Un résumé bref de la pensée de Ive :
Sans nous, la lumière n'est point...

avatar Zoupinou | 

@John Maynard Keynes

"la campagne Think Different de 1984 pour le lancement du Mac"

Petite erreur. Ça c'est la campagne au retour de Jobs (avec Einstein, Lennon, Gandhi, etc.)
Le lancement du Mac c'est "voilà pourquoi 1984 ne sera pas 1984".
Ou encore "the computer for the rest of us".
C'était juste une précision...

avatar John Maynard Keynes | 

@Zoupinou

Merci de relever l'erreur ;-)

Au passage cela prouve la cohérence du positionnement d'Apple, tant le Think Different eu fort bien put fonctionner sur la pub de 1984 ;-)

Pages

CONNEXION UTILISATEUR