Apple investit massivement dans la recherche et le développement, un poste de dépenses stratégique pour le constructeur (c'est évidemment le cas pour toutes les entreprises versées dans la technologie). Cela a été encore plus vrai au deuxième trimestre de cette année : les dépenses de R&D de la Pomme se sont montées à 1,6 milliard de dollars sur la période, soit 36% de mieux qu'en 2013. Au premier trimestre 2014, Apple avait injecté 1,18 milliard. C'est encore plus impressionnant pour les trois derniers trimestres fiscaux de la société, durant lesquels les investissements ont été de 4,36 milliards, soit 32% de plus que durant la même période de 2013.
Sur les trois derniers mois, Apple a même accéléré les dépenses de R&D (425 millions de dollars de plus qu'au premier trimestre, qui lui même était 303 millions plus élevé que le quatrième trimestre 2013). Le 1,6 milliard de dollars englouti au deuxième trimestre représente 4% des revenus encaissés, qui ont été de 37,4 milliards (lire : Résultats T3 2014 : le Mac à la fête, l'iPhone comme prévu, l'iPad en berne). Walt Piecyk, analyste pour BTIG, donne un ordre d'échelle plus intéressant encore : il s'agit du ratio le plus élevé depuis 2006… lorsqu'Apple mettait les bouchées doubles pour finaliser le développement de l'iPhone de première génération.
Le Financial Times explique que la conception du premier périphérique ultra-portable d'Apple est en grande partie la raison de cet investissement massif. Les sources du quotidien, par ailleurs très bien renseigné (il a été le premier à dévoiler l'acquisition de Beats), expliquent également que l'objet pourrait bien ne pas s'appeler iWatch, ni même iTime, un nom apparu dans un brevet récent (lire : « iTime » : un brevet à l'heure de l'iWatch).
La marge brute dégagée par Apple au dernier trimestre pourrait être un indicateur des choses à venir. De 36,9% au second trimestre l'an dernier, elle a été de 39,4% pour les trois derniers mois, grâce à des produits plus rentables comme l'iPhone 5c, vendus moins chers mais aux composants largement amortis (lire : Le succès tardif de l’iPhone 5c se confirme). Généralement, cette baisse de la marge depuis quelques trimestres accompagne une hausse des dépenses de R&D, ce qui a bel et bien été le cas. L'augmentation de la marge, plus en phase avec les niveaux habituels d'Apple, pourrait donc signifier la fin du cycle de développement de la (ou des) future(s) nouveauté(s).
Néanmoins, Luca Maestri a prévenu : pour le trimestre actuel (le quatrième fiscal), la marge devrait une fois encore baisser. Le directeur financier de l'entreprise a ainsi annoncé une fourchette comprise entre 37 et 38%. « Quand vous réfléchissez à notre cycle habituel de produits », a t-il expliqué durant la conférence audio, « vous comprenez que ce n'est pas exactement la même chose que l'an dernier ». Autrement dit, Apple ne compte pas se contenter du lancement d'un iPhone, d'autres produits sont dans les tiroirs de Tim Cook, qui ne cesse d'ailleurs de rappeler que le mythique « pipeline » est plein à craquer. Les investissements en R&D devraient donc se poursuivre.