À Zurich, le centre R&D d'Apple aurait largement participé au casque Reality Pro
Apple a des centres de recherche et développement partout dans le monde, généralement là où se trouve la matière grise. C'est manifestement aussi le cas à Zurich, en Suisse, où le site MacPrime a établi la présence d'un « Vision Lab » dont les domaines de compétence vont de l'apprentissage automatique à la robotique, en passant par la vision par ordinateur aux systèmes autonomes (pas nécessairement en lien avec les voitures autonomes).

Le travail des forts en thème qui bûchent dans ce labo est d'irriguer « la prochaine génération de produits Apple » en intelligence artificielle, notamment tout ce qui est traitement d'images en temps réel et reconnaissance d'objets dans une image. Le Vision Lab est dirigé par Brian Amberg, un des quatre fondateurs de FaceShift, une entreprise achetée par Apple en 2015. Elle était spécialisée dans le motion capture, et son travail est à l'origine de Face ID, des Memojis et d'ARKit. Les trois autres fondateurs de FaceShift ne travaillent plus pour Apple.
Ce labo travaillerait de près avec le Special Projets Group d'Apple, une structure qui travaille sur des… projets spéciaux, comme le casque de réalité mixte ou la voiture. Une autre équipe se consacre à la promotion de l'inclusion et de l'équité dans les fonctions IA. Quand on commence à mettre toutes les pièces du puzzle en place, on peut commencer à se dire que le centre de Zurich et les technologies qui y sont développées vont certainement jouer un rôle important dans le futur casque de réalité mixte.
Pour attirer les meilleurs talents dans une ville où se trouve l'ETH (École polytechnique fédérale), Apple propose des stages, un programme de résidence d'un an et elle finance des doctorants avec une bourse « Apple Scholar ». Le constructeur doit faire le maximum, car l'entreprise n'est pas seule sur place. IBM, Google, Disney, Facebook et Microsoft ont aussi, à des degrés divers, des labos à Zurich.
A l’heure de la guerre en Ukraine, investir dans la réalité virtuelle est juste d’une indécence absolue. Poubelle.
@Dziga_Vertox
T’inquiète beaucoup préfèrent investir dans la guerre, 400 milliard déjà.
@Dziga_Vertox
N’importe quoi… Faut tout arrêter à cause de la guerre en Ukraine ? Faut plus vivre non plus et envoyer tout son salaire en plus ? 🤦♂️
Ni les USA ni la Suisse ne sont belligérants. Donc les entreprises de ces pays n'ont pas à arrêter leurs activités pour une guerre qui ne les concerne pas.
@andré_CH
Je pense que si vous pensez que les États-Unis n’y sont pour rien, ça fait longtemps que vous n’avez pas regardé les infos
Ce ne sont pas les Russes qui ont envahi l'Ukraine ? Non je demande parce que là...
@Cyrille50
Essayez de décrocher un peu de cnews, LCI et BFM, vous allez découvrir un monde nouveau.
@Dziga_Vertox
Pourquoi la guerre en Ukraine et pas les autres conflits ?
Lol, avant ça il n’y avait pas de guerre ? Ou il y avait des guerres mais bon.. balec ?
J'ai beau m'intéresser à la technologie, à ces débouchés, etc. la réalité virtuelle/augmentée ne me paraît absolument pas un marché porteur aujourd'hui ou même dans un futur proche. Je pense qu'elle peut être utile, mais seulement dans des domaines hyper spécifiques et donc qui concernent un public hyper spécialisé, et je doute qu'il se fournisse auprès d'Apple... Je n'arrive pas à imaginer autre chose qu'un flop retentissant… Quitte à investir dans d'autres domaines, je préfère encore celui de la voiture autonome. Dommage qu'apparemment, ils se soient perdus en route dans des querelles intestines…
@Tetaroide Bleu
Ça peut être aussi simple que remplacer le Mac à long terme.
@⚜Dan
trèèèèèèès trèèèès long alors, parce que dans sa forme actuelle, bien trop envahissant comme matériel pour remplacer avantageusement un mac.
@Tetaroide Bleu:
J'ai un peu la même vision que vous. J'arrive parfaitement à imaginer cela dans des domaines spécifiques, mais pour le grand public j'ai du mal à voir l'intérêt...
Surtout quand on a vu l'accueil du public quand Google à lancer ces googleglass, pas au niveau des utilisateurs, mais au niveau de ceux qui devait subir les utilisateurs.
Dans le cadre du jeu vidéo casual, éventuellement, mais qui va mettre des sommes incroyable dans les joueurs? En plus qu'Apple se traine sans doute sa pire réputation auprès de ce public.
Après je peux me tromper, mas à mon avis cela fera comme pour les téléviseurs 3d... Le simple fait de devoir porter des lunettes fut discriminatoire (et pourtant on en a bouffé à toutes les sauces marketing à une époque)...
La question que je me pose, connaissant Apple depuis fort longtemps, est le plan qu'ils ont pour soit que ce soit rentable à + de 30%, soit que cela apporte, dans les années proches, un enfermement un peu plus intensif dans l'écosystème, mais ni dans un cas ni dans l'autre je n'arrive à imaginer quelque chose de cohérant...
Petite précision au sujet de l’utilisation des abréviations : l’École polytechnique de Zürich = EPFZ et celle de Lausanne = EPFL.
ETH = certainement quelque chose, mais quoi ?
@sambucus
C’est polytechnique, le « top » en Suisse… Eidgenössische Technische Hochschule Zürich.
@sambucus
Problème, à part en Romandie, personne ne reconnaîtra l’acronyme EPFZ. Sur place et internationalement, l’école est connue comme ETH.
@sambucus
Eidgenössische Technische Hochschule = Haute Ecole Technique Fédérale
@sambucus
https://www.youtube.com/watch?v=zGH5sxyoVZU&list=PLt485F6QF4IMA3rTDfU0USTfc0UGSv8io&index=5
À Zurich, l’on parle allemand ! ETH = Eidgenössische Technische Hochschule
@vilaincanard :
Pas vraiment, à Zurich on parle principalement le Züritüütsch, si vous parlez Allemand vous êtes de suite vu comme un étranger.
Je vais de temps à autre là-bas, et du haut de mes 5 ans de hochdeutch j'essaie de le parler... Ceux qui savent le français me réponde en ... français, les autres, en anglais (parce qu'ils pigent vite que je cause pas super bien allemand ;))... Ca m'a toujours surpris dans cette ville la façon dont les Allemands sont mal vu, bien plus qu'à Bâle par exemple.
Après vous avez raison, mais l'Allemand à Zurich, on l'écrit surtout (parce que les dialectes suisse-allemand ne s'écrivent en général pas) plus qu'on ne le parle.
@debione
Vous éveillez ma curiosité : pourquoi les dialectes suisses-allemands ne sont-ils pas écrits, s’ils sont très parlés ?
@Derw
J’espère que @debione ne m’en voudra pas de répondre à votre question. Ayant été éduqué dans plusieurs langues, dont deux dialectes Suisse-allemands (bernois et bâlois), je crois pouvoir esquisser une réponse.
En premier lieur, il n’est pas vrai que les dialectes alémaniques ne s’écrivent pas. Ils ont une histoire écrite longue et complexe.
Mais leur expression écrite n’est pas une des langues officielles de la Suisse, pas plus que le franco-provençal en Romandie ou le Haut lombard au Tessin.
Il faut d’abord préciser que les dialectes germaniques parlés en Suisse sont tous rattachés à l’Alémanique : Bas alémanique dans la région bâloise (apparenté à l’alsacien et au badois) ; Haut alémanique sur le plateau ; Alémanique montagnard (ou « supérieur ») dans les Alpes (Valais, Suisse centrale, Grisons). L’Alémanique ressemble à l’Allemand du Moyen-âge, avant sa dernière vague de mutations vocales (notamment les diphtongisations -au-, -äu-, -eu- ). Une bonne compréhension du système phonologique alémanique permet de lire sans grandes difficultés des textes en allemand médiéval (« Mittelhochdeutsch », notamment les chants des Minnesänger — ménétriers et trouvères) — ainsi que le Yiddisch, qui est de l’allemand médiéval enrichi d’hébreu.
La Réforme de Luther et Zwingli a imposé le Haut allemand de leurs traductions de la bible comme vernaculaire écrit, alors que les dialectes locaux continuaient à être parlés. Cette diglossie — une langue parlée, l’autre écrite — persiste depuis lors.
Le mouvement romantique à partir de la fin du XVIIIe siècle a donné l’impulsion de recueillir par écrit — donc de transcrire — les traditions orales locales. (Comme Macpherson et Robert Burns en Écosse à la même époque, ou les Barzaz Breiz de Hersart de la Villemarqué en Bretagne au début du XIXe). Ce qui eut pour effet de fixer, tardivement, une graphie des dialectes locaux ou régionaux.
⏩⏩⏭ au XXe/XXIe : la « défense culturelle » contre le pangermanisme nazi a boosté les dialectes suisses dans les médias populaires face à la prédominance « Hochdeutsch ».
SMS, mail et médias sociaux ont remis une couche : il n’est pas rare de s’envoyer des textos en dialecte, si l’on fait partie de la même région linguistique. Truffés d’anglais, because cool. En même temps, les différences régionales s’estompent, les dialectes s’appauvrissent. Mais on les écrit, ou transcrit.
@occam
Merci, vos explications sont très intéressantes.
@occam
Merci pour ces explications. Étant bretonnant, langue où l’on peut trouver pas mal d’écrits malgré le faible usage, j’avais du mal à comprendre l’inverse. Je comprends maintenant que ce n’est pas vraiment le cas…
Juste par curiosité, pour se rendre compte, si vous aviez un exemple de phrase courte en un dialecte suisse-allemand vs la même en allemand moderne, ce serait sympa.
Le Schwyzer Dütsch... et ses différentes ramifications ! (j'ai été au lycée en Suisse, dans le Valais, mais à quelques km de la barrière de Rösti ou Röstigraben si vous préférez :D)
Je vous suggère la leçon de suisse allemand par Marie-Thérèse Porchet (humoriste suisse) : https://www.youtube.com/watch?v=eaX8eOzr3dY
Et sa leçon de géographie (mémorable !) : https://www.youtube.com/watch?v=Pf7b01N5P7E
@Cyrille50
👍
Merci pour la découverte.
J’ai posté aussi une vidéo humoristique plus haut (sur Zurich), en voici une autre sur le Tessin :
https://www.youtube.com/watch?v=hvHuFhJ1PTk&list=PLt485F6QF4IMA3rTDfU0USTfc0UGSv8io&index=3
@debione
Vous éveillez ma curiosité : pourquoi les dialectes suisses-allemands ne sont-ils pas écrits, s’ils sont très parlés ?
@Derw
Pour plus d’informations : la page d’accès en anglais de l’ouvrage de référence sur les idiomes alémaniques :
https://www.idiotikon.ch/english
(Le terme « Idiotikon », malsonnant, étant usuel en linguistique pour désigner un ouvrage dédié aux idiomes.)
Et la page en allemand de Wikipedia au sujet des dialectes alémaniques, la seule à jour (les pages française et anglaise sont obsolètes) que vous pourrez vous faire traduire au besoin par DeepL ou Google :
https://de.m.wikipedia.org/wiki/Schweizerdeutsch
@occam
👍
Au sujet de la compétition pour le recrutement des cadres de recherche, l’article de Mickaël nous dit : « IBM, Google, Disney, Facebook et Microsoft ont aussi, à des degrés divers, des labos à Zurich. »
À des « degrés divers », c’est peu dire. Il faut voir les labos d’IBM à Rüschlikon, consacrés en bonne partie à la recherche fondamentale autant qu’appliquée :
https://www.zurich.ibm.com
J’y ai effectué un bref stage, il y a longtemps. En marge d’une réunion, on apprenait que le Nobel de physique 1986 était décerné à deux de leurs chercheurs, Gerd Binnig et Heinrich Rohrer, pour la découverte du microscope à effet de tunnel. Pourtant, ce n’était pas le pinacle de la réunion : deux autres chercheurs d’IBM Rüschlikon, Alex Müller et Georg Bednarz, présentaient leur découverte de la superconductivité à haute température. Grands remous dans les couloirs : ça valait un Nobel immédiat. Les Suédois allaient-ils récompenser deux fois de suite le même labo ? Ils le firent, sans faute, l’année suivante. Telle était l’atmosphère chez IBM Rüschlikon à cette belle époque.
Nous n’allons pas tarder à savoir si Apple peut réaliser un miracle sur les casques vr, pour le grand public j’avoue être très sceptique mais après tout…S’ils arrivent à trouver THE bonne idée, why not