L'impression 3D, une révolution en devenir

Arnaud de la Grandière |


Les imprimantes 3D existent depuis plusieurs décennies, mais font l'objet de curiosité accrue depuis quelque temps, et sont en passe de devenir accessibles à tous. Mais la portée d'un tel périphérique, s'il devait connaître la même destinée que son ancêtre en deux dimensions, pourrait bien changer beaucoup de choses, jusqu'à notre rapport aux objets.

Commençons par définir l'objet du délit : l'imprimante 3D est une machine capable de fabriquer, par divers procédés, un objet, en diverses matières, suivant un modèle tridimensionnel.

La plupart des imprimantes 3D fabriquent les modèles en superposant des couches de plastique, mais il est également possible d'utiliser de la mousse ou du métal, et même de sortir des objets en diverses couleurs. La course aux tarifs s'est accélérée de mois en mois, le dernier tenant du titre de l'imprimante 3D la moins chère est pour l'heure Printrbot, avec son premier modèle (en kit, mais sans nécessiter de soudure) à 549 $.

Les applications sont plus nombreuses à mesure qu'on en invente de nouvelles. Le prototypage tombe naturellement sous le sens, et fut la première application industrielle de ces machines. Les prothèses médicales sur mesure et les maquettes d'architecte ont également été un débouché tout trouvé, mais d'autres sont moins évidentes : cela va jusqu'à la maison imprimée !



Les amateurs y trouvent facilement leur compte, créant leurs propres figurines, ou des pièces pour réparer à neuf un objet défectueux à moindre coût. Mais l'impression 3D permet même de fabriquer des objets qui seraient impossibles à réaliser par n'importe quel autre moyen ! Si diverses entreprises proposent déjà des moyens de personnaliser leurs produits, ceux-ci sont encore limités aux coloris. L'impression 3D permettrait à chacun de faire sa version unique d'un produit, jusque dans ses formes, alors qu'on envisage de l'utiliser pour la production de masse. Du prêt-à-porter sur mesure, en somme.











Pour ceux qui s'intéressent aux opportunités offertes par l'impression 3D mais qui hésitent encore à faire l'investissement, nombre de sociétés proposent leurs services pour imprimer vos objets, par le biais d'un portail en ligne ou même d'une application sur iOS. Et quoi de plus personnel (ou de mauvais goût) que d'offrir une reproduction de votre bobine.

Une petite communauté d'adeptes enthousiastes s'est constituée autour de ces machines, savourant la magie de voir l'objet qu'ils ont imaginé naître du néant sous leurs yeux. MakerBot, l'une des sociétés aux avants-postes de l'impression 3D, a mis en place une plateforme de distribution pour les modèles créés par la communauté, Thingiverse. Et voilà l'inventaire à la Prévert qui prend forme, de l'endosquelette du Terminator jusqu'aux tringles à rideau en passant par des briques compatibles avec une dizaine de jeux de construction différents. Il suffit à chaque propriétaire d'une imprimante de la marque de télécharger les fichiers pour en posséder une copie physique.

Et c'est là que cette technologie soulève de nouvelles questions en matière de propriété intellectuelle. Si jusqu'ici la représentation d'un objet n'a jamais été soumise à controverse, les choses changent si cette représentation devient un moyen de reproduction sans même bourse délier, exposant ainsi les objets du monde réel aux avatars des œuvres de l'esprit.

Déjà, une première procédure judiciaire a été intentée, soulevant la question de la propriété d'une forme : Thingiverse a du retirer de son catalogue un modèle suite à la plainte d'Ulrich Schwanitz qui déclare être propriétaire de la forme. En cause, un astucieux modèle qui simule fidèlement le triangle de Penrose, une forme pourtant impossible à réaliser. Certains ont réussi à s'en approcher, grâce à une ouverture ou une vrille, mais le résultat n'est probant que d'un point de vue fixe. La solution trouvée exploite notre perception des ombres et notre biais cognitif qui nous pousse à supposer que des objets sont convexes alors qu'ils sont concaves.



La trouvaille fonctionne à merveille, et Schwanitz en vend le modèle sur http://www.shapeways.com, lui aussi consacré à l'impression 3D. La publication sur Thingiverse lui cause donc un manque à gagner. Le site communautaire, qui tient à la protection juridique offerte par le statut d'hébergeur, retire sans discuter le modèle litigieux, et l'affaire en reste là sans créer de jurisprudence. Le cas est singulièrement épineux à trancher pour le juriste, entre la liberté de chacun de recréer une forme, et celle des autres de tirer le légitime profit de leur création. Pour autant, Schwanitz n'est manifestement pas le premier à avoir trouvé cette astuce…

Avec les avancées en matière de capture de volumes, cette problématique pourrait à moyen terme défrayer la chronique judiciaire : si demain il suffit de se promener dans un magasin pour capturer la forme d'une statuette et la reproduire chez soi sur son imprimante 3D, cela risque de poser quelques problèmes… jusqu'à ce qu'une industrie se crée autour de cette technologie, avec des magasins en ligne qui vous vendront les modèles 3D que vous n'aurez plus qu'à imprimer. Le couplage d'un scanner à ces imprimantes pourrait permettre de "téléporter" un objet à distance. Si un bien peut être créé de toutes pièces à destination, plus besoin de le transporter, ni de le faire fabriquer à l'autre bout de la planète où la main d'œuvre est meilleur marché. Voilà qui pourrait bien chambouler certains équilibres économiques.

Mais il restera toujours des produits en matières nobles (cuir, bois, verre…), qui resteront à un stade plus artisanal en tout état de cause ou d'autres qui nécessitent un certain savoir-faire pour leur assemblage. Et il reste à voir si le grand public s'intéressera vraiment à ces étranges machines, qui demandent qu'on les nourrisse de données : encore faut-il pouvoir les leur procurer, ce qui demande un peu de savoir-faire. Comme le souligne Christopher Mims dans un billet sur ces questions, rien ne dit que le soufflé ne retombera pas, comme en son temps la réalité virtuelle. Ce à quoi Tim Maly répond que rien aux débuts de l'impression 2D ne laissait présupposer que de nombreux foyers s'équiperaient un jour d'une imprimante : cette technologie est partie d'un environnement professionnel coûteux et spécialisé pour finir par être exploitable, et exploitée, par le commun des mortels.

Difficile de dire pour autant si les scénarios de science-fiction qui se profilent finiront par prendre corps. Quoi qu'il en soit leur seule perspective est fascinante : d'ores et déjà, on étudie un moyen de tirer parti de cette technologie pour "imprimer" des organes, cellule par cellule…
avatar Sic transit | 
La comparaison avec une imprimante 2D (entendre : "papier") ne me paraît pas vraiment judicieuse… En effet : l'imprimante 2D remplace à la fois la machine à écrire (couplée au PC), la photocopieuse (couplée à un scanner), l'antique stencileuse, éventuellement l'imprimeur de quartier, etc. Bref, de nombreux usages auxquels M. et Mme tout-le-monde peuvent être confrontés. Cela n'est pas le cas de l'imprimante 3D ; je me dis assez rarement : "tiens, je vais aller me faire fabriquer cette pièce chez l'artisan du coin!", car à l'ère du tout jetable, je préfère racheter un truc que de payer quelqu'un pour le réparer (ou fabriquer une pièce pour le réparer). C'est moche, je suis d'accord, mais c'est comme ça… Par ailleurs, les consommables de l'impression 2D sont finalement assez basiques : papier et encre (même si les constructeurs compliquent les cartouches pour empêcher la contrefaçon). Pour une imprimante 3D, c'est quoi ? Résine ? Et alors, je fais quoi avec ça ? Un porte-clef ? Une pièce pour réparer mon aspirateur ? que j'aurais payé tout au plus 15€ sur le web ?… Et quid de la précision ? Si mon impression 2D bave un peu, pas de problème, je peux quand même la lire. Si mon impression 3D bave un peu, ma "pièce de rechange" risque d'être faussée et de ne pas fonctionner… Bref, dans 50 ans peut-être, mais dans l'immédiat, ça reste un truc de geek…
avatar yoan-g | 
Mon lycée possède plusieurs imprimantes 3D. Nous avons d'ailleurs conçu une éolienne sur SolidWork pour l'imprimer ensuite en plastique et le résultat est bluffant!
avatar Almux | 
Outil de prototypes ou de petites oeuvres d'art, il peut devenir outil de pollution grave s'il est utilisé à tord et à travers! Principalement deux soucis: 1. Les matériaux utilisés devraient être exclusivement des produits issus de recyclage (plastiques creux, pet, emballages plastiques usagés, etc.). 2. Les objets produits devraient être parfaitement bio-dégradables, ou, pour le moins, incinérantes sans émanations toxiques.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Ça peut quand même être utile, les pièces de rechange de la real doll coûtent une fortune…
avatar zipock | 
Ça devient un outils courant en archi pour faire des maquettes très précises en un rien de temps...
avatar Domsou | 
Cela reproduit la forme seulement. Et sûrement pas le propriétés mécaniques. Sinon, intéressant pour des maquettes !
avatar lyon3 | 
Bof, en tant qu'aménageur je préférais un truc du genre de Surface (table tactile) mais en hologramme si on veut faire de la science fiction. Sinon déjà Surface comme aujourd'hui est plus intéressant. Tout simplement parce que si on veut faire une maquette de très bonne qualité il sera plus simple et moins cher de la commander. Par contre quand on interne on se réunit autour d'un plan A3 pour faire des essais avec des marqueurs on aimerait pouvoir gommer plutôt que de gâcher une feuille. Si l'imprimante s'est démocratisée je ne serais pas surpris qu'elle re-devienne un outils de niche avec les appareils post-pc comme l'iPad. J'évite au maximum d'imprimer pour pas gaspiller l'encre, le papier et l'argent mais quand je veux imprimer quelque-chose comme un gros rapport ou un dépliant je préfère avoir une impression "professionnelle".
avatar m4rk33 | 
@Domsou Erreur ! Certains modèles te permettent d'"imprimer" une clé à molette tout à fait fonctionnelle
avatar JPTK | 
Attendez qu'hadopi tombe là-dessus, vous imaginez à terme ce que ça pourrait donner ?? :-D
avatar ThurstonMoore | 
Il y aussi le 3D bio printing http://etsinnovation.wordpress.com/2012/03/05/3d-bio-printing-imprimer-des-muscles-et-des-organes/ On peut aussi y ajouter le fait qu'on maîtrise de mieux en mieux la précision d'impression ainsi que la rapidité, comme le montre cette vidéo tirée d’une publication de l’Université Technique de Vienne, : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=5y0j191H0kY Bien sûr plus le temps va passer, plus ce genre d'outils va se démocratiser ce qui permet d'excellentes perspectives d'avenir.
avatar Fournycoti | 
Ça me rappelle un passage dans Resident Evil : Code Veronica, où il fallait "imprimer en 3D" un blason pour passer une porte...
avatar YARK | 
Et une imprimante à bouffe ? Tiens, je vais aller m'imprimer une choucroute...
avatar xatigrou | 
ça ça va être cool !
avatar mfam | 
C'est déjà très utilisé quand je pense aux monocoques (unibody) des portables Apple... non?
avatar Fulvio | 
@mfam : Non, la coque des MacBook c'est de l'usinage, où l'on retire de la matière à un bloc pour obtenir la forme souhaitée (et c'est loin d'être neuf, comme principe). Là, on contraire, c'est plutôt de l'ajout successif de couche de matière.
avatar aramoro | 
et une imprimante à femme Tiens, je vais aller m’imprimer Jessica Alba
avatar YARK | 
@aramono Doit-on imprimer la langue ?
avatar Nounours_2099 | 
@YARK : Bah ouais, sinon, comment elle fait quand elle fait les courses pour nous dire quelle marque de bière elle doit acheter ?
avatar Arnaud de la Grandière | 
Et dire que la journée de la femme c'était à peine il y a deux semaines…
avatar @MathieuChabod | 
@nonoche : Cool.
avatar Kraal | 
@lyon3 Pas compris le lien entre imprimante 3D (que des amis utilisent professionnellement) et table Surface (que j'utilise professionnellement) j'ai du te lâcher dans ton raisonnement. Peux tu préciser ?
avatar mfam | 
@Fulvio Ah oui... c'est vrai, le matériel est déjà là pour l'unibody. Là c'est comme dans Jurassic parc 3, je crois.
avatar lyon3 | 
@Kraal Si tu fais du "prototypage" (par exemple un plan d'aménagement) : - Avec une imprimante (2D) tu dois réimprimer à chaque fois que tu veux visualiser un changement. - Avec ta Surface tu peux directement dessiner au doigt sur ta maquette virtuelle en 2D : C'est mieux. - Avec une imprimante 3D tu dois réimprimer toute ta maquette à chaque fois que tu veux visualiser un changement. - Avec une surface (3D par hologramme sans lunette : science-fiction) tu pourrais remodeler ta maquette par petites touches : C'est mieux. En gros imagine que ta surface fait de la 3D.
avatar fantomx6 | 
Tout cela pour vous dire : I am Iron Man Ok ------------->
avatar Bigdidou | 
@Nounours_2099 Imprime la bière, passe toi des intermédiaires.
avatar Bigdidou | 
C'est Samsung qui va être content. C'est pile poil ce qui leur manque dans leur chaîne de production, juste après la photocopieuse.
avatar dway | 
On va pouvoir se passer des chinois pour toutes les merdes en plastoc, hourra.
avatar Microbd | 
Le plus gros problème, le prix des consommables, compter 250 €/Kg de plastique, pour les imprimantes utilisant une projection UV, 2000 € le changement de la lampe (durée de vie 3000h) ! Microtechniquement vôtre.
avatar nicogala | 
Typiquement ce pourrait être utile sur une station spatiale ou les stations d'étude isolées style Kerguelen ou Antarctique etc., pour une pièce de rechange ou autre objet, un genre de téléportation, quasiment...
avatar Laurent S from Nancy | 
Ce qui est intéressant si ça se démocratise c'est que ça ira à l'encontre de la tendance actuelle à tout dématérialiser. On retrouvera ce rapport privilégié à l'objet physique qui se perds de plus en plus, mais d'une manière différente de ce que l'on connait actuellement, on "rematérialisera" en fait...
avatar MacGyver | 
que le premier qui en achetes une imprime une second imprimante, puis avec ces 2 imprimantes il peut en faire 4, puis 8, 16 etc... et voila il est riche
avatar Ivan Justice | 
@Madalvée Excellent !!! J'en pleur de rire encore ! ;-)
avatar Stanley Lubrik | 
Et SIRI vint à la vie en 3D ! http://www.shapeways.com/blog/archives/1236-Announcing-Contest-Winners!-Siri-comes-to-life-in-3D.html
avatar joneskind | 
@Sic transit : Les premières imprimantes 2D marchaient avec des aiguilles, et on est très vite arrivé à de l'impression photo. Donc s'il y a un marché, donc du profit à se faire, il y aura des recherches pour améliorer la précision de l'impression, et ça ne mettra pas 50 ans. Pour les matériaux, on peut espérer que ces machines nous permettront de recycler indéfiniment nos matières plastiques, ou d'utiliser des plastiques bio (de maïs par ex) et bio-dégradables. Ça pourrait vraiment changer notre mode de vie !
avatar JLG47 | 
Ne pas confondre la forme et la fonction. Avoir une copie 3D d'un objet ne le rend pas nécessairement fonctionnel. Encore faut-il que la matière s'y prête. Exemples : une arme à feu (résistance, température, explosif), une éponge (souplesse, hydrophile), une copie ainsi produite de microprocesseur est-elle un microprocesseur? Si demain une vraie copieuse 3D existe, elle devra intégrer la capacité à reproduire outre la forme, la matière et la fonction. J'ai déjà lu quelques nouvelles de SF assez amusantes en la matière.
avatar JLG47 | 
"mfam [22/03/2012 14:16] via MacG Mobile C'est déjà très utilisé quand je pense aux monocoques (unibody) des portables Apple... non?" Non, elles sont usinées (fraiseuses perceuse, laser, …)
avatar totorino | 
On croule déjà sous les déchets, si tout le monde va se mettre à créer des objets qui vont servir à rien, on est pas sorti de l'auberge.
avatar rva1mac | 
m4rk33@ "@Domsou Erreur ! Certains modèles te permettent d'"imprimer" une clé à molette tout à fait fonctionnelle" Si c'est vrai, il y en a qui vont faire leur propres flingues.
avatar Weshouille | 
Je trouve cela dommage que MacG n'ait pas fait un petit paragraphe sur l’application des imprimantes 3D dans le domaine médical. Il y a d'ailleurs une vidéo TED montrant l'impression d'un rein (non fonctionnel, d'accord, mais cela reste tout de même un exploit). http://www.ted.com/talks/anthony_atala_printing_a_human_kidney.html
avatar calotype | 
"Cela reproduit la forme seulement. Et sûrement pas le propriétés mécaniques. Sinon, intéressant pour des maquettes ! " je crois que tout est dit là .
avatar Almux | 
@totorino Oui, c'est la première crainte qui m'est venue! Mais, d'un autre côté, si l'on déniait appliquer le principe évoqué par [i]joneskind[/i], ça pourrait le faire. La créativité est une bonne chose, en soi. C'est elle qu'il faut encourager, mais, pas les piles d'objets devenus inutiles. Du coup, avec chaque imprimante, il faudrait fournir un concasseur à plastic... Le tout fonctionnant à l'énergie solaire, bien entendu! ;)
avatar joneskind | 
@JLG47 J'ai vu des exemplaires de ces imprimantes assez extra-ordinaires. Par exemple, l'une d'entre elles avait la possibilité de choisir son "encre" en fonction de sa dureté ou de sa résistance, et d'en gérer la densité (en alvéolant la structure, comme le carton) de sorte que le Delta de résistance et en rigidité est assez considérable. J'ai aussi vu une imprimante à métaux, mais pas grand public ^^. Regarde sur YouTube, y a pas mal d'exemples. Moi en tout cas ça me fait assez rêver ce genre de truc, l'idée de pouvoir imprimer mes outils et toute sorte de pièces... Imaginez un peu ce que ça représente pour la colonisation de l'espace par exemple ! On emporte rien, on imprime tout sur place ! Et pour l'industrie ! C'est vertigineux !
avatar Vivid (non vérifié) | 
"réparer à neuf un objet défectueux à moindre coût" mais bien sur, au pays de candie..... aie aie aie...
avatar Sic transit | 
Après lecture de cet article, je suis allé faire un tour sur pas mal de sites d'impression 3D en ligne. Je reviens sur mon premier commentaire : cela me semble très intéressant comme technique pour des cas assez précis. Je pense aux bidouilleurs de tout poil auxquels il manquerait dans leurs projets une ou deux pièces un peu compliquées qu'il revient trop cher de faire usiner par des méthodes classiques ; genre un boîtier qui contiendrait des circuits électroniques (avec les trous pour les boutons et les pattes qui vont bien pour maintenir les circuits), ou quelqu'un qui bricolerait son vélo ou sa bagnole et qui aurait besoin d'une pièce spécifique qui n'existe pas, etc. C'est pas mal pour des usages très précis, pour des gens qui n'ont pas les moyens techniques de réaliser des pièces uniques très complexes… On peut se dire que, par ricochet, cela va peut-être permettre à des bricoleurs de créer des produits très spécifiques avec un bon degré de finition (rappelons-nous que Steve Jobs a été le premier à proposer des ordis bien carossés, et non plus sous forme de tas de composants à assembler soi-même). Cela dit, je constate que, pour l'instant, les objets proposés à la vente sur tout ces sites de 3D à la demande sont, pour la plupart, issus du cerveau "fertile" de modélistes 3D qui savent créer des formes si foooolles, mais qui n'ont pas vraiment de notion de design. En d'autres mots : énormément de trucs de geeks très moches (l'anneau de moebius, à la 4e ou 5e version, on a compris, hein…), mais très peu d'objets vraiment utiles et malins. Dans notre époque ultra-consumériste du tout-jetable, ça pose quelques questions… Mais on peut penser qu'il s'agit sans doute d'une première phase de "jeunes chiens fous" qui découvrent et testent les possibilités de la technique et que les "vrais" designers, avec un projet tangible, ne vont pas tarder à prendre le relais… Enfin, j'espère, parce que pour le moment, c'est très démonstratif, mais pas très utile…
avatar Selthis | 
On pourra s'imprimer des couteaux et des faux flingues, va y avoir des rigolos.--
avatar mfam | 
@JLG47 oui, t'as raison, comme j'ai mentionné dans un 2e post
avatar Sebastien_annonce | 
Bon article. :) Une technologie qui m'intéresse énormément mais qui hélas ne sera peut être pas vraiment accessible aux Mac si Apple continue dans cette direction : renouvellement des MacPro hasardeux, openGL en retard, bref, de quoi inciter tous les concepteurs 3D à utiliser Windows...
avatar Anonyme (non vérifié) | 
La machine pour imprimer du vivant existe déjà !! http://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&ved=0CDYQFjAC&url=http%3A%2F%2Fdidel.script.univ-paris-diderot.fr%2Fclaroline%2Fbackends%2Fdownload.php%3Furl%3DL1By6XNlbnRhdGlvbi9S6WbpcmVuY2VzL0NvbnN0cnVjdGlvbl90aXNzdWxhaXJlX3Bhcl9sYXNlcl9QSE9UT05JUVVFU18yMDA4LnBkZg%253D%253D%26cidReset%3Dtrue%26cidReq%3DBP4&ei=1ztvT4SeNYiO0AXB7eWOAg&usg=AFQjCNHjI-QM-c7i9U5RF1Q7RU92l100bQ&sig2=0zOpRkcOB9GD3lBaZI7YOQ Elle imprime des veines et autres tissus simples ...
avatar poco | 
Il existe aussi des "imprimantes 3D" (stéréolytographie) capables de faire des pièces pour moteur d'avion fonctionnelles (en titane en l'occurence). Attention on est loin de simples maquettes ou objets inutiles. Pour ce qui est des résiines il en existe des dizaines avec des propriétés mécaniques très différentes (on peut même faire des ressorts fonctionnels). Ne pas oublier un point important, c'est que l'on peut créer des objets impossibles à créer par tout autre procédé (usinage, formage, fonderie, forgeage etc.). Celà devrait ouvrir la voie à de formidables avancées mais aussi bien entendu a de formidables gaspillages comme il a été dit auparavant. Comment ne pas penser par exemple à recréer une pièce comme un phare d'une vieille Ferrari introuvable sur le marché à l'identique? C'est un exemple comme tant d'autres. La voie est ouverte. Ah oui, une dernière chose. Maitriser un soft 3D c'est autre chose que de maîtriser Word (oui, oui, oui).
avatar momolerobot | 
Pollution, Gachis !!!!! Je ne peux pas m'empêcher de voir ces mots dès que l'on parle d'imprimante 3D. On va passer à une autre aire. A moins d'annexer une nouvelle planète pleine de ressources bon marché qui ne polluent pas où on les utilise, on voit mal comment pourrait se démocratiser ce genre d'outil. Mais sur l'idée cela permettrait d'être totalement autonome dans la réalisation d'objets complexes et il est clair que cela serait une révolution. Mais on est pas encore à l'âge du syntonizer qui permet de faire apparaître de rien un sandwich au poulet comme dans star trek.

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