Lanceurs : LaunchBar 6 revient dans la course

Nicolas Furno |

Face à Alfred que l’on évoque régulièrement sur MacGeneration, LaunchBar fait figure de vétéran. De fait, ce lanceur multitâche n’est pas seulement plus âgé, il est le plus âgé. Lancé au milieu des années 1990 sur NeXTSTEP, le système créé par Steve Jobs après son départ d’Apple, il a inventé le principe et le raccourci clavier ⌘espace souvent associé. Près de vingt ans plus tard, ce logiciel n’a pas disparu et s’il s’est fait distancer par la concurrence au fil des années, il revient dans la course aujourd’hui avec une sixième version qui comble bon nombre de ses lacunes.

LaunchBar 6 ajoute beaucoup trop d’éléments pour qu’on puisse tout évoquer de manière exhaustive. Dans cette longue liste, on repère une tendance générale : cette version est plus souple et laisse à l’utilisateur plus d’options tant du côté de l’interface, que des fonctions. Le changement le plus immédiat est naturellement visuel : avec cette version, on peut changer l’interface principale et opter pour l’un des thèmes proposés par l’éditeur. On ne pourra pas, en revanche, modifier ces thèmes ou en importer d’autres, comme avec Alfred.

Sans offrir le même niveau de souplesse, LaunchBar gagne au moins une interface modernisée, ce qui n’est pas de trop. Les textes sont plus gros, la fenêtre de recherche a été centrée (on pouvait et on peut toujours la déplacer où on le souhaite, toutefois), bref quelque chose de plus commun aujourd’hui, sans perdre les spécificités du logiciel. Si vous connaissez déjà le lanceur, vous ne devriez pas être trop perdu, d’autant que l’un des thèmes (Small) reprend en gros l’interface des versions précédentes. On retrouve aussi certaines particularités, comme le fait que le champ où l'on saisi le texte n'est jamais vide, mais présente toujours la dernière recherche.

Trois thèmes de LaunchBar 6 — Cliquer pour agrandir

Au-delà de l’interface du lanceur lui-même, un point essentiel à ce logiciel fondamentalement multitâche est la configuration. Là encore, l’éditeur a fait de gros efforts pour simplifier cet aspect, avec une nouvelle interface très claire lors du prochain lancement, et une ergonomie revue pour les réglages après coup. LaunchBar 6 a largement amélioré la fenêtre dédiée à son index, c’est-à-dire tout ce que le lanceur indexe et offre à l’utilisateur.

Par rapport à Spotlight, un logiciel comme celui-ci va en effet beaucoup plus loin. Non content d’indexer tout le contenu stocké sur votre Mac, LaunchBar sait aussi piocher à l’intérieur de certains logiciels : la musique dans iTunes, les contacts dans Contacts, l’historique dans Safari, mais aussi des logiciels tiers. Si vous installez Transmit par exemple, vos favoris seront accessibles par défaut dans le logiciel. Si cela ne suffisait pas, le lanceur peut aussi lancer une recherche sur internet ou bien encore accéder au presse-papier, et des dizaines d’autres actions encore. La mise à jour ajoute d’ailleurs encore d’autres informations, comme la liste de lecture Safari et les onglets iCloud.

Pour s’y retrouver dans toutes ces options, l’interface a été revue, notamment avec une organisation par catégorie dans la barre latérale. On apprécie aussi l’indexation totalement transparente désormais : chaque changement est immédiatement enregistré et l’index est mis à jour en fonction. D’après ce que l’on a pu en juger, le logiciel est vraiment rapide et il n’y a pas de temps d’attente quand on ajoute ou retire un dossier ou une autre fonction.

Le point le plus important sans doute, c’est l’arrivée d’extensions supplémentaires, nommées ici actions. Comme son concurrent chapeauté, LaunchBar peut ainsi être enrichi avec des scripts écrits dans à peu près n’importe quel langage (AppleScript évidemment, mais aussi JavaScript, Python, Ruby ou même PHP). L’action peut renvoyer un résultat affiché dans le lanceur et on les installe par un simple double-clic.

Pour le moment, cette fonction reste très théorique. Le répertoire d’extensions mis en place par l’éditeur est vide et on n’a pas encore d’exemples concrets. Autre point noir : la création d’extensions est bien plus complexe que les processus d’Alfred. Il n’y a pas d’interface ici, il faut tout faire soi-même, ce qui réserve cette fonction aux développeurs ou aux bricoleurs avancés. En contrepartie, les extensions de LaunchBar pourraient être beaucoup plus puissantes. Il faudra faire le point dans quelque temps et voir si c’est le cas dans les faits, et surtout voir s'il y a une adhésion aussi forte de la part des utilisateurs et donc un catalogue aussi conséquent.

Dans la version actuelle, il manquera peut-être toujours un peu de souplesse à cet ajout, toutefois. Impossible en effet d'associer une action à un raccourci clavier, il faut systématiquement afficher LaunchBar avec son raccourci, puis taper le nom de l'action. Notons toutefois que les concepteurs du logiciel ont deux réponses. D'une part, l'utilitaire est intelligent : si vous utilisez régulièrement une action, celle-ci sera proposée en premier. D'autre part, on peut assigner une abréviation à n'importe quel élément de l'index, et donc accéder plus rapidement à une action par exemple. Ce n'est pas aussi souple qu'un raccourci, mais cela devrait suffire dans la majorité des cas.

La liste de nouveautés est encore longue : LaunchBar affiche des suggestions pendant que vous tapez (c’est pratique pour les recherches sur internet), on peut afficher des informations complètes sur un fichier et un panneau rassemble des statistiques d’utilisation pour les amateurs. Le logiciel nécessite OS X Mavericks pour fonctionner, et il est déjà en grande partie adapté pour Yosemite : outre un thème spécifique, il gère les documents stockés dans l’iCloud Drive, un ajout étonnamment rapide. En revanche, on ne comprend pas l'absence de synchronisation : pour un logiciel qui propose autant d'options, c'était pourtant une fonction attendue.

LaunchBar 6 est une mise à jour majeure et payante, sauf si vous aviez acheté une licence après le 24 mars. Comme d’habitude, l’éditeur récompense ses anciens clients avec un tarif promotionnel (15 €), mais sinon il vous en coutera 24 € après les trente jours de démonstration. Et si vous ne voulez pas payer, vous pouvez l’utiliser gratuitement avec simplement un message de temps en temps pour vous inciter à acheter une licence.

La question de l'achat se pose d'autant plus qu'Apple a gonflé Spotlight, en lui ajoutant quelques-unes des fonctions traditionnellement réservées aux lanceurs. Comme pour ses concurrents, la question de la légitimité se pose pour LaunchBar, mais la réponse n'est pas difficile à apporter. Certes, Spotlight a été enrichi, mais ce logiciel en fait beaucoup, beaucoup plus. Si vous utilisez un peu l'historique du presse-papier, ou encore les actions intégrées, vous vous rendrez vite compte que vous pouvez aller bien plus loin. Et puisque vous pouvez essayer le lanceur gratuitement, vous avez tout le temps pour décider si vous voulez aller plus loin ou si Spotlight vous convient…

24 €

Le choix de la rédaction

Les plus :

Les moins :

avatar senze | 

Simply the best :)

Impossible d'avoir une Machine "à moi" sans launchbar.
souvent copié….

Au final, je l'utilise depuis au moins 12 ans maintenant (la vache !)

avatar Vladimok | 

Dommage, j'utilisé Alfred depuis, mais devient incompatible avec ML. Je vais voir Alfred !

avatar Adrienhb | 

Et par rapport à QuickSilver?

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