
Le nouveau MacBook Pro pourrait passer presque inaperçu pour qui ne l'observe pas en détail. Le design général de cette famille évolue de manière ponctuelle depuis l'introduction de la ligne Unibody à la fin 2008. Aujourd'hui, c'est la finesse de la machine qui profite de l'abandon des disques durs et du graveur SuperDrive.
Petit MacBook Pro ou grand MacBook Air ?
Le MacBook Pro 15" Retina est plus compact et plus léger que son équivalent 15" classique. À titre de comparaison, il est un soupçon plus léger que le MacBook Pro 13" et à peine plus épais que le MacBook Air 13" (au point le plus haut de ce dernier, à droite ci-dessous). L'écran est assemblé sur un principe unibody qui, explique Jonathan Ive, rend inutile l'application d'une couche vitrée supplémentaire.

- 15" MacBook Pro Retina : 1,8 x 24,71 x 35,89 cm et 2,02 kg
- 15" MacBook Pro Non Retina : 2,41 x 24,9 x 36,4 cm et 2,56 kg
- 13" MacBook Air : 0,3 x 1,7 x 22,7 x 32,5 cm et 1,35 kg

Quel est l'avantage d'un écran Retina ?
Le Retina Display, une appellation que l'on croisera certainement sur d'autres Mac au fil du temps, offre une définition de 2880 x 1800 pixels, mais ce n'est pas la définition utile.
Il y a 5 millions de pixels sur la dalle, cependant la définition utile reste celle des anciens MacBook Pro, à 1440 x 900 pixels : inférieure à celle des écrans 15" avec l'option HD (1680 x 1050 pixels), elle n'offre pas plus d'espace pour les éléments, mais ceux-ci sont beaucoup plus fins. Pour mieux comprendre, souvenez-vous du passage au Retina Display sur l'iPhone et l'iPad : le quadruplement de la définition matérielle ne vous a pas permis d'afficher quatre fois plus d'éléments à l'écran.
Mais tous les éléments d'interface sont beaucoup plus fins. Voir les exemples donnés par AnandTech.


1280x800

1440x900

1680x1050

1920x1200
Apple propose néanmoins des modes d'affichages différents : il n'y a plus d'options pour choisir sa définition, mais on peut décider d'utiliser des définitions mises à l'échelle de 1680 x 1050 pixels (celle du 15" HD) voire de 1920 x 1200 pixels (celle du 17" HD) ! Dans ce cas, vous pourrez caser plus d'éléments à l'écran et ils vous paraîtront un peu plus fins que d'habitude, mais pas autant qu'en mode HiDPI. Bref, Apple a préservé les deux approches et permettra d'utiliser soit le mode Retina pour tout voir mieux, soit un mode classique en HD 1080p pour avoir plus de « surface » utile.
De son côté The Verge compare Chrome et Safari avec l'affichage Best Retina suggéré par Apple. Le navigateur de Google n'a pas encore mis à jour ses ressources graphiques, d'où une légère imprécision à l'écran.

C'est la même carte graphique NVIDIA GT 650M qui anime cet écran, avec le double de mémoire (1 Go au lieu de 512 Mo). Elle est associée à l'Intel HD 4000 lorsqu'on veut privilégier l'autonomie.
Notez qu'Apple a revu l'assemblage de cet écran sur son châssis. Celui du MacBook Pro Retina est conçu comme celui du MacBook Air et consiste en fait en un sandwich de couches « glissées » dans le capot unibody. Ainsi, il n'y a plus que deux couches, sans la dalle de verre qui recouvre l'écran des MacBook Pro standard. Résultat : l'écran Retina est un peu brillant, mais beaucoup moins que ceux des MacBook Pro classiques (75 % moins d'après les chiffres d'Apple).
Quelles sont les différences dans la connectique et le stockage ?
L'équipement conserve pour partie ce que l'on connaissait avec les MacBook Pro classiques mais un sérieux tri a été effectué.
Comme l'iMac en son temps qui avait abandonné le lecteur de disquettes et une partie de la connectique Apple (ADB) au profit de l'USB et d'une inclination vers l'échange de fichiers par Internet, le MacBook Pro Retina renvoie au musée disque dur et graveur de DVD.

Il est de la génération Air et Ultrabooks, où ces absences ne choquent personne. Si ce n'est que ce modèle garde un pied dans la catégorie des portables professionnels qui ne se présentent pas comme des ultralégers synonymes de compromis. Ce portable est à ce titre le remplaçant du MacBook Pro 17", qui offrait un réel confort d'écran mais avec un certain encombrement.
Le FireWire 800 prend la route de la retraite, l'Ethernet disparaît également et l'HDMI fait, de nouveau, son apparition sur un Mac. Apple a longtemps laissé de côté cette norme avant de l'adopter pour son Apple TV et son Mac mini. Pour la première fois, c'est au tour d'un portable.
C'est le Thunderbolt et l'USB 3 qui deviennent la voie de circulation principale pour les périphériques externes et le réseau. Deux adaptateurs, l'un Ethernet et l'autre FireWire 800 (celui-ci n'arrivera qu'en juillet) et tous deux vendus 29€ pièce permettront de retrouver les sorties disparues en se branchant sur les deux sorties Thunderbolt. Ces deux ports sauront gérer deux écrans externes.
Pour l'USB 3, arrivé dans les bagages d'Intel avec l'architecture Ivy Bridge, on dispose aussi de deux prises. Plus classiques, le logement pour cartes SDXC, la sortie casque, deux haut-parleurs (dont Apple insiste sur les progrès en restitution sonore) et un système de double microphone qui fait penser au principe employé sur les iPhone 4S pour atténuer les bruits ambiants. Un détail, le capteur infrarouge situé sur la tranche en façade et qui fonctionnait avec la télécommande Apple Remote a disparu.
Sur la communication, il n'y a pas d'évolution dans le Wi-Fi (802.11n), mais le Bluetooth passe en version 4, à la suite des iPhone 4S et iPad 3 (lire aussi AirPlay : bientôt compatible Bluetooth 4.0 & Le Bluetooth 4 se décline en deux marques).
Que donnent ses performances ?
Le recours à du stockage flash associé à la dernière génération de puces Intel Ivy Bridge devrait assurer des performances intéressantes. Ici le confort est double, non seulement le SSD est présent avec la dernière génération de puces Intel, mais les capacités sont également au rendez-vous. L'éventail va de 256 Go à 512 Go dans les deux versions de base du portable et 768 Go en option.
Anantech a procédé à de premiers tests du SSD et des transferts USB 3. Sans en être absolument certain, le site table sur un SSD de marque Samsung. Une mesure avec Quickbench a donné des vitesses d'écriture de l'ordre de 400 Mo/s et 500 Mo/s en lecture. C'est à peu près le double de ce que l'on avait observé sur le MacBook Air 13" de l'automne 2011.
En test de copie USB 3 d'un gros fichier de 8 Go vers et depuis un volume externe SSD, la différence est sans appel face à l'USB 2, dans un rapport de 9.

Est-ce que ce portable chauffera plus ?
Apple donne exactement les mêmes températures de fonctionnement entre les deux générations de 15" (de 10° à 35°). Toutefois, une bonne partie de son discours s'est justement attardé sur cette question.
Jonathan Ive a par exemple décrit le dessin des pales des deux ventilateurs. Au design classique qui préférait une symétrie dans leur répartition (gauche), il explique qu'Apple a choisi l'asymétrie (droite), garante apparemment de fréquences sonores variables et donc moins perceptibles qu'une fréquence unique délivrée par des pales placées de manière plus conventionnelle.

Cette insistance à évoquer le système de ventilation, dont il faudra voir à quel point il est efficace en forte charge, signale en creux qu'on a affaire à une machine qui sans cela pourrait être assez chaude à l'usage. Autre signe qui ne trompe pas, le portable comporte plusieurs évents autour de sa base pour convoyer l'air à l'intérieur. Jusqu'à présent c'est notamment au travers du clavier que s'effectuait cette aspiration. Ces aménagements latéraux sont en tout cas assez peu courants chez Apple, on les croisait plus fréquemment sur des portables PC avec des grilles très visibles. Au moins ici sont-il assez discrets.

The Loop, qui a obtenu un modèle en prêt, explique qu'après une utilisation mêlant un peu de retouche d'image, de rédaction, de surf sur le web et d'e-mail, il n'a pas déclenché les ventilateurs (ou alors ils sont très silencieux) ni relevé de dégagement de chaleur, même le portable sur les genoux. On verra s'il en va de même avec des applications plus lourdes.
Est-ce que les options sont identiques entre les deux modèles Retina ?
Non, les deux machines ne sont pas égales sur ce point :
- Le premier MacBook Pro Core i7 Quad 2,3 GHz (3,3 GHz en Turbo Boost) avec 8 Go de RAM et 256 Go de flash est vendu 2279€. On peut le passer en 16 Go de RAM (+200€) et c'est tout, le reste n'est qu'accessoires ou périphériques (écran, SuperDrive USB, etc).
- Le second MacBook Pro Core i7 Quad 2,6 GHz (3,6 GHz en Turbo Boost) avec 8 Go de RAM et 512 Go de flash est vendu 2899€. Il dispose d'une option Core i7 à 2,7 GHz (+250€), de 16 Go de RAM (+200€) ou 768 Go de SSD (+500€). Dans sa version toutes options, la machine grimpe à 3849€.
Est-ce que ce MacBook Pro est évolutif ?
Pas franchement, du moins si l'on pense évolution interne. Le MacBook Pro Retina n'offre guère de raisons de se laisser ouvrir pour ajouter de la mémoire ou augmenter la capacité de stockage. La RAM est tout simplement soudée sur la carte-mère. Les composants flash sont eux logés sur une carte-fille amovible, mais différente par sa forme de celle des MacBook Air. On ne sait pas encore si des solutions tierces de remplacement existeront. Il faudra donc soupeser ses besoins dès la commande de la machine pour ne pas regretter son choix plus tard.
Cette intégration plus poussée signifie aussi qu'en cas de panne sur l'un ou l'autre de ces deux éléments, le coût sera plus élevé. De la même manière qu'un problème de carte-mère sur un iMac sacrifie dans le même mouvement l'écran intégré. Un contrat AppleCare de prolongation de la garantie sur trois ans est peut-être à envisager (349€). Le tout est de s'en préoccuper avant la fin de la première année de garantie, après il est trop tard.

Que faut-il attendre sur l'autonomie ?
L'autonomie est annoncée à 7h, c'était déjà le cas pour les précédents MacBook Pro. Apple mesure ses machines avec un test décrit ainsi : « Le test de navigation web sans fil mesure l'autonomie de la batterie à travers la consultation sans fil de 25 sites web populaires, la luminosité de l'écran étant réglée sur 50 %. ».
Il y a tout de même quelques différences, le nouveau modèle utilise une batterie plus puissante (95 watts heures contre 77,5 avant). Le chargeur ne change pas (85W) sauf sur sa connectique. La prise MagSafe 2 présente une forme différente, plus large, d'où le recours à un adaptateur si vous devez utiliser votre portable avec un bloc secteur d'un précédent MacBook Pro ou branché sur un écran Apple LED Cinema Display. Le Convertisseur MagSafe vers MagSafe 2 est vendu 10€.

Faut-il attendre OS X Mountain Lion pour acheter ce modèle ?
Pas nécessairement. La machine en vente depuis son annonce, sera livrée avec OS X Lion et iLife. La mise à jour vers OS X Mountain Lion le mois prochain sera gratuite. De toute façon, la patience est de mise, l'Apple Store affiche un délai de 2 à 3 semaines sur le modèle Retina. On le trouvera peut-être plus facilement dans les boutiques Apple, voire chez les revendeurs, mais rien n'est moins sûr.
Macworld US & Anandtech & The Verge & Engadget