Il y a plusieurs points que la CNIL cherche à mettre au clair depuis un certain temps déjà. Elle souhaite notamment savoir combien de temps ces sociétés stockent pour un client donné le numéro de carte bancaire et son cryptogramme visuel. Deux informations indispensables pour mener une transaction, qui en théorie ne "doivent être conservées que le temps de la réalisation de cette transaction", indique l'autorité.
Autre élément d'intérêt pour la CNIL dans le cas d'Amazon, l'analyse des comportements d’achats. Le géant du commerce en ligne, comme de nombreuses boutiques, vous suggère des articles à partir de vos derniers achats. La CNIL estime que ce comportement doit être autorisé seulement si l'internaute en a été préalablement informé. Elle indique également : "Il doit également avoir la possibilité d’acheter des livres sur le site sans pour autant que les informations relatives à ses achats soient traitées à des fins de publicité".
Comme le note Emmanuel Paquette, ces remarques de la CNIL ne datent pas d'hier. Alors, pourquoi passer à l'action maintenant ? Il s'agirait en fait en quelque sorte d'une opération de communication. Isabelle Falque-Pierrotin, qui est arrivée à la tête de la CNIL en septembre dernier, semble vouloir marquer son territoire au moment où un projet de loi de règlement européen qui, s’il est voté, lui enlèverait certaines prérogatives. En effet, si ce projet était adopté, les sociétés en question seraient contrôlées dans le pays où se trouve leur siège social. Isabelle Falque-Pierrotin estime que ce critère "constituerait une véritable régression vis-à-vis des droits des citoyens".