
Antonio Perez, le PDG de Kodak, a été très clair : le but de cette poursuite est de récupérer 1 milliard de dollars, à l'amiable ou sous forme de dommages. Auprès de l'International Trade Commission (ITC), Kodak a gagné plusieurs batailles, sans pour autant avoir encore gagné la guerre. Pendant ce temps, Kodak continue d'enregistrer des résultats en baisse, voire des pertes. Pire : ces affaires sans conclusion rapide participent à l'assèchement des finances de la société.
Le problème est aujourd'hui que la valeur de la société baisse (moins de 500 millions d'euros aujourd'hui), à tel point que le cœur de son portefeuille de brevets, fruit de décennies d'innovations, vaudrait aujourd'hui plus que Kodak elle-même. Certains charognards tournent donc autour de la société : il serait plus simple et plus économique de monter une OPA hostile (partielle ou complète) contre Kodak que de tenter d'acquérir ses brevets. On a ainsi entendu parler des projets du pas très net fonds de capital-risque Weintraub and Sterling Global Holdings, qui aurait mis sur pied une telle opération.
Kodak a décidé de prendre les devants et de mettre en vente 1 100 de ses brevets, soit environ 10 % de son portefeuille. Dans le lot, on trouve le fameux brevet relatif à la prévisualisation des images et de leur traitement sur différentes résolutions utilisé contre Apple et RIM — mais aussi contre 32 autres sociétés qui ont elles décidé de signer des accords de licence : 280 millions d'euros pour LG, 385 millions d'euros pour Samsung. Selon le Wall Street Journal, l'opération serait nette d'un point de vue comptable : Kodak peut utiliser ses pertes financières pour être exempté de taxes sur cette vente. Pour gérer le dossier, Kodak a choisi la même société qui a supervisé la vente des brevets de Nortel, Lazard. Comme dans le cas de Nortel, on devrait assister à une lutte acharnée à coup de montants faramineux.
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