En Norvège, les voitures électriques ont encore battu des records en 2021

Nicolas Furno |

La Norvège confirme en 2021 son statut d’exception mondiale, avec une part de marché des véhicules électriques qui s’approche des 2/3. Les 113  751 voitures électriques vendues sur l’année passée d’après les chiffres officiels représentent 64,5 % du total des nouvelles voitures vendues aux particuliers. Un record mondial dans ce pays qui a débuté l’électrification de son parc automobile bien avant le reste du monde et qui le poursuit à bon rythme.

La part de voitures électriques parmi les ventes aux particuliers en Norvège ces dix dernières années (graphique MacGeneration).

La croissance des voitures électriques est ainsi fulgurante entre 2020 et 2021, avec plus de 48 % de véhicules supplémentaires vendus en un an. L’an prochain, la part de marché des voitures électriques pourrait dépasser les 80 % d’après les prévisions de l’OFV, l’organisme qui suit le marché automobile norvégien. Et si l’on ajoute les voitures hybrides, la part de marché de l’électrification frôle alors les 92 %, ce qui place le pays en bonne voie pour atteindre 100 % dès cette année :

La Norvège pourrait avoir 100 % de ventes de voitures électrifiées d

La Norvège pourrait avoir 100 % de ventes de voitures électrifiées d'ici 6 mois

Face aux hybrides et aux voitures entièrement électriques, les modèles thermiques ne représentent plus qu’une goutte d’eau en Norvège : autour de 4 % pour l’essence et autant pour le diesel. C’est la conséquence d’une politique menée depuis des années par le gouvernement en faveur de l’électrique. Les voitures sur batterie n’ont quasiment aucune taxe alors que celles avec un moteur thermique sont lourdement taxées et il y a de nombreux autres avantages à rouler en électrique, notamment la gratuité des péages urbains.

Maintenant que la transition est bien lancée, le gouvernement envisage de revenir sur certains avantages, en restaurant en particulier la TVA sur les modèles les plus chers. Il faut dire que le marché automobile norvégien a battu un record historique l'année passée avec 176  276 voitures vendues au particulier, un niveau jamais atteint jusque-là. Il semble que les ventes de modèles électrifiés ne remplacent pas autant de thermiques qu’elles en ajoutent de nouveaux sur les routes, ce qui n’est probablement pas l’objectif.

Ventes de voitures aux particuliers en Norvège depuis dix ans, avec la distinction pour les modèles entièrement électriques (graphique MacGeneration).

En attendant, c’est à nouveau Tesla qui bénéficie le plus de cette croissance des voitures électriques. Le constructeur américain a vendu 20 397 véhicules, ce qui en fait le numéro un devant Volkswagen et Toyota, deux poids-lourds du marché dans le pays qui se partageaient jusque-là les premières places. Et c’est sans surprise la Model 3 qui a fait l’essentiel des ventes, avec 12 058 unités, ce qui la place au premier rang devant la RAV4 de Toyota, SUV hybride du constructeur japonais.

En France, les voitures électriques sont restées sous la barre des 10 % de part de marché cette année et la Model 3 a fait son entrée dans le top 10 des voitures vendues aux particuliers, mais loin des premières places. Cela étant, le marché automobile français est bien plus important qu’en Norvège, si bien qu’en volume, Tesla a plus vendu en France.

La Model 3 entre dans le top 10 des voitures les plus vendues en France en 2021

La Model 3 entre dans le top 10 des voitures les plus vendues en France en 2021

avatar rikki finefleur | 

claude72
ok mais quelles sont les autres solutions ?
Il n'y a en France aucune infrastructure , ni pour produire en masse de l'éléctricté autrement que le nucléaire, ni pour recharger facilement sa voiture. Tout le monde n'a pas une maison individuelle, ni un parking souterrain.
Quand tu vois le temps pour être raccordé par la fibre.. ou même les zones blanches .. vous savez le gsm, oui c'est bien loin déjà.. des dizaines d'années.
Donc quand toutes les places de stationnement auront une prise, et bien on a le temps de voir.

avatar claude72 | 

D'autres solutions, il n'y en a pas… il faudrait au moins un changement radical de nos modes de consommations, de nos modes de vie, de nos notions du confort…

Mais en fait on ne ferait que retarder l'inéluctable, car nous vivons dans un monde capitaliste dans lequel la planète, l'environnement, les humains, les animaux n'ont aucune importance face aux profits, aux brouzoufs, au pognon, aux bénéfices qui passent toujours en premier… et aujourd'hui la vente d'énergie et de combustibles (que ce soit du pétrole, du gaz, du charbon, ou de l'électricité) est une manne financière qui rapporte des milliards à des patrons et des actionnaires qui n'ont aucune intention de se passer de tout ce flouze pour de pauvres considérations écologiques dont ils n'ont strictement rien à foutre !

En conséquence, ces gens vont continuer à se gaver grassement en nous vendant du pétrole jusqu'à la dernière goutte, du charbon jusqu'à la dernière poussière, du gaz jusqu'à la dernière molécule et de l'électricité nucléaire jusqu'au dernier atome (ou jusqu'à ce que ça nous pète à la gueule* et que tout le monde prenne enfin conscience du danger) afin que nous puissions consommer et gaspiller au nom de notre petit confort.
Et comme on va brûler tout le pétrole, tout le gaz et tout le charbon qui reste dans la terre, jusqu'à la dernière molécule, on va générer tout le CO2 qui correspond à la quantité de combustible fossile qu'il reste dans la terre, et pas moins !

La seule chose que l'on peut faire, c'est économiser et arrêter de gaspiller : arrêter de brûler du fuel pour simplement se chauffer alors qu'on peut en même temps faire de l'électricité (principe de la cogénération, facile à mettre en oeuvre dans une chaufferie d'immeuble), arrêter de se chauffer avec des radiateurs électriques qui ne restituent même pas 25% de la chaleur originale dégagée dans les centrales, arrêter de considérer que le gaspillage généré par tous nos appareils restant branchés et en veille est du confort parceque c'est plus facile et moins fatiguant d'appuyer sur la touche "Marche/arrêt" de la télécommande que de se lever pour appuyer sur l'interrupteur de la télé (quand il y en a encore un !), débrancher les 5 ou 6 chargeur USB inutiles branchés un peu partout dans la maison, éteindre les ordinateurs au lieu de les laisser en veille, arrêter plein d'autres trucs qui consomment pour rien…

(on peut aussi arrêter de se laver, ça économisera l'eau et l'énergie pour la chauffer…)

Bref, on va dans le mur…

avatar Biking Dutch Man | 

@Mac1978

Merci, je me préparais à faire la même remarque! La seule énergie verte est celle que l’on ne consomme pas! Mais la sobriété exige de faire des choix, par exemple un logement plus petit et proche de son lieu de travail plutôt qu’un logement plus grand et très éloigné, investir dans l’efficience énergétique de ce logement et un vélo plutôt que dans une voiture électrique. Á mon avis seul l’augmentation du prix de l’énergie forcera au changement de comportement et cela fera grincer les dents de ceux qui n’ont pas eu une vision durable à temps.

avatar marc_os | 

@ Biking Dutch Man

> Mais la sobriété exige de faire des choix, par exemple un logement plus petit et proche de son lieu de travail plutôt qu’un logement plus grand et très éloigné

Sauf qu'à Paris, les logements pour être proche de son lieu de travail coûtent une fortune. En plus ils sont rikiki, et les immeubles souvent mal isolés, tant du point de vue énergétique que phonique. Si au moins les propriétaires faisaient les travaux nécessaires pour l'isolation des immeubles anciens. Mais non, même changer les vieilles fenêtres passoires, il ne le font pas. Priorité aux bénéfices, à la rente. Quant à acheter... Vous avez vu les prix ?
Enfin, oui j'aimerais bien avoir un peu plus d'espace. En 1992 mon amie berlinoise vivait dans 120 m2 avec 3 m sous plafond et payait quelques centaines d'euros de loyer. Mais ce temps la est révolu lui aussi. Et travaillant à Paris intra-muros, la seule solution si on ne veut pas vivre dans un petit logement, c'est de s'éloigner. Et donc soit de se taper également de longs trajets en transports en commun plus ou moins bien gérés, soit du télé-travail qui isole les salariés, et reporte sur eux les coûts liés à l'espace de travail : surface, coûts énergétiques, etc. Donc on a un plus grand logement... dont une partie est accaparée par le travail. Bof bof.

avatar bambou55 | 

@marc_os

Berlin à toujours été une exception dans le prix de l'immobilier... surtout en 92, peu de temps après la chute du mur... elle jouissait d'un statut spécial du à son enclavement.

avatar Paquito06 | 

Tesla a encore du travail sur ses terres: 70% des americains ne veulent pas d’EV (ou hybride) pour leur prochaine voiture… 🥸

avatar fte | 

@Paquito06

"Tesla"

Pas que Tesla. Les utility et l’infrastructure va nécessiter beaucoup de travail. Si des boîtes comme Apple et Google investissent dans la production de leur propre énergie, c’est pour une raison autre qu’écologique.

Mais il suffirait de tripler le prix de l’essence pour que les postures évoluent… ça viendra un jour.

L’Australie est encore pire à ce niveau si je ne m’abuse.

avatar Paquito06 | 

@fte

“"Tesla"
Pas que Tesla. Les utility et l’infrastructure va nécessiter beaucoup de travail. Si des boîtes comme Apple et Google investissent dans la production de leur propre énergie, c’est pour une raison autre qu’écologique.
Mais il suffirait de tripler le prix de l’essence pour que les postures évoluent… ça viendra un jour.
L’Australie est encore pire à ce niveau si je ne m’abuse.”

Oui c’est juste. Je mentionnais Tesla car c’est le leader aujourd’hui, et il y a encore bcp a faire comme tu dis niveau infrastructure de la part des autorites/chaque Etat, mais aussi de la part des constructeurs. Tesla/Musk n’en serait pas là sans l’aide etatique d’ailleurs, tant sur le point automobile que spatial. Mais le gov US ne peut pas tripler le prix de l’essence, il tuerait la consommation et son PIB (la consommation domestique c’est 70% du PIB US), et la voiture est reine aux US.

avatar ech1965 | 
avatar rikki finefleur | 

Vous oubliez tous un truc .
L'énergie hydraulique produit 95 % de l'électricité norvégienne.

Voilà, c'est tout.
Ce qui n'est pas le cas de la France.
Donc comparer avec un pays incomparable car ne disposant pas des mêmes ressources physiques ne mène pas à grand chose.

avatar max351 | 

LA donnée intéressante et qui n'est relayée nulle part, c'est que les véhicules électriques comptent pour 12% du parc automobile norvégien... Donc ce pays qui a une avance considérable sur tous les autres nous montre à quel point le processus de changement va être extrêmement lent.
Et en France, combien de temps va-t-on mettre pour atteindre ce chiffre ?

avatar thierry37 | 

@max351

Chiffre très intéressant.
Des sources vérifiables ?

avatar max351 | 

@thierry37

Tous les pays scandinaves ont des données publiques et accessibles en ligne.

Pour info les prochaines sortiront sûrement en mars. Apparemment on table sur 2 à 3 points supplémentaires environ, donc on pourrait atteindre le chiffre de 15% de VE sur le parc auto (véhicules de tourisme). Sachant que la Norvège connait une progression que même les Pays-Bas (pourtant bien en avance sur nous) ne connaissent pas (environ 3% du parc est électrique), ça donne une petite idée sur combien de temps il va falloir en France pour atteindre ces chiffres (le thermique a encore de beaux jours devant lui).

Mais un point qui est abordé dans l'article et qui est aussi très intéressant, c'est que le gouvernement norvégien s'est aperçu qu'au lieu de remplacer leur thermique, beaucoup d'acheteurs achetaient une électrique... en plus de leur véhicule thermique.

avatar marc_os | 

@ max351

Ne pas oublier que la Norvège est connue pour le bas coût de son énergie électrique générée à 90% si je me souviens bien par des centrales hydroélectriques.
Et l'Ecosse bénéficie de conditions particulières pour produire efficacement de l'électricité à partir d'eoliennes en mer loin des côtes.
Tous les pays ne sont pas égaux face aux ressources naturelles...
Chaque pays doit trouver le bon mix et utiliser au mieux ses ressources, mais de manière raisonnable - il serait temps.

avatar max351 | 

@marc_os

Ce n'est pas le sujet.
Le sujet était que les media relaient une info basée sur la part de marché des ventes de véhicule électriques neufs en 2021, ce qui laisse à penser que le parc automobile du pays le plus en avance sur l'électrique est largement électrifié, alors que ce n'est pas le cas et qu'il ne représente que 12 à 15% à l'heure actuelle.

avatar onclebobby | 

OSEF VE

avatar fmuser | 

Parler d'"énergies renouvelables" n'est pas très correct: tant que les éoliennes et panneaux solaires sont produits grâce aux énergies fossiles, ils ne sont pas encore renouvelables… Et tant qu'ils ont des éléments qui ne sont pas recyclables, on a un problème pire qu'avec les déchets du nucléaires.

Ensuite, le tout solaire/éolien n'est pas réaliste à cause de l'hiver, notamment en fin février, où dans nos régions, il fait très froid, il y a peu de soleil et peu de vent. Comme on ne peut pas stocker l'énergie, cela oblige à maintenir des centrales capables de nous approvisionner de un à trois mois au moins. Il faut aussi ajouter que l'humanité a déjà connu des années sans soleil à l'échelle planétaire, suite à d'énormes irruptions volcaniques, le solaire n'est donc pas une solution pérenne. Quant à l'éolien, le fait qu'il impacte fortement son environnement naturel poserait d'autres graves problèmes écologiques si on venait à mettre des éoliennes partout. Ces deux technologies demeurent très intéressantes, mais elles ne peuvent satisfaire une stratégie énergétique.

Les seules énergies vraiment renouvelables sont l'hydraulique et le bois… Mais on n'en a pas assez pour couvrir tous les besoins, le nucléaire reste donc la seule alternative actuelle. Un blackout durable aurait un coût humain et écologique énorme, les inconvénients du nucléaire sont actuellement bien moindres que ceux d'un blackout.

Enfin, il faut vivre avec l'énergie de son temps. On a eu besoin du bois pour découvrir le charbon, du charbon pour découvrir le pétrole, du pétrole pour découvrir le nucléaire, on a aujourd'hui besoin du nucléaire pour continuer les recherches et espérer trouver quelque chose d'encore mieux.

avatar marc_os | 

@ fmuser

> Parler d'"énergies renouvelables" n'est pas très correct: tant que les éoliennes et panneaux solaires sont produits grâce aux énergies fossiles, ils ne sont pas encore renouvelables

Il ne faut pas confondre la fabrication de l'outil et son utilisation.
Mais il pourrait y avoir un cercle vertueux.
Par exemple si l'électricité consommée pour la production de l'outil, au départ très carbonée, devient au fil du temps moins carbonée grâce aux meilleurs outils produits.

Ceci dit, il reste la question des matières premières.
Et la solution est hautement politique : Doit-on continuer à exploiter des mines avec des techniques polluantes avec des conditions de travail terribles pour les mineurs ?
Mais utiliser de méthodes plus propres et offrir des conditions de travail aux mineurs semblables au moins à celles de nos pays européens, ça augmenterait leurs prix.
Pour l'instant il semble que le sujet intéresse peu de monde. Malheureusement. Et tout le monde semble fermer les yeux. Ce qui se passe loin de chez nous...

avatar marc_os | 

@ fmuser

> On a eu besoin du bois pour découvrir le charbon, du charbon pour découvrir le pétrole, du pétrole pour découvrir le nucléaire, on a aujourd'hui besoin du nucléaire pour continuer les recherches et espérer trouver quelque chose d'encore mieux.

Belle réthorique, mais conclusion fausse.
Cf. les multiples commentaires que j'ai faits plus haut, en particulier au sujet du rapport de RTE.

Edit :
Ah la réthorique, ou l'art d'embrouiller le monde.
En fait, cette "belle phrase" pour être correcte devrait être reformulée ainsi :
Le bois a permis de découvrir le charbon, le charbon de découvrir le pétrole, le pétrole de découvrir le nucléaire, aujourd'hui le nucléaire pourrait permettre de continuer les recherches et espérer trouver quelque chose d'encore mieux.
Pourrait.
Moi je dis qu'on devrait sauter cette étape et chercher quelque chose d'encore mieux, là maintenant, tout de suite. Parce qu'on n'a plus le temps. Le réchauffement climatique ne nous attend pas.
(La fusion évoquée ça fait longtemps qu'on cherche sans y arriver encore, et sans aucune date de succès. C'est dur d'imiter les étoiles. On dirait que c'est plus facile de casser que de construire...)

avatar fmuser | 

@ marc_os

Nous aurions dû exporter nos libertés fondamentales dans ces pays qui oppriment encore leurs peuples, afin de libérer ceux qui subissent des conditions de travail exécrables. Au lieu de cela, nous sommes aujourd'hui en train de détruire ces libertés chez nous, les unes après les autres et ce n'est pas près de s'arrêter.

Je ne fais pas dans la réthorique, la réalité actuelle, c'est que les recherches scientifiques se font grâce à l'énergie nucléaire. On ne peut pas sauter l'étape de la réalité actuelle, à moins que vous disposiez d'une machine à voyager dans le temps pour aller directement dans le futur… 

Mais tant que l'on n'a pas d'alternative viable, il faut continuer avec le nucléaire. Il faut construire dès maintenant des nouvelles centrales, et si entre-temps une solution miracle apparaît, il suffira de ne pas exploiter ces centrales, on n'aura que perdu de l'argent et ce risque peut même être couvert par une assurance.

Si au contraire, on laisse le réseau actuel se saturer, on risque un blackout de plusieurs mois sur toute l'Europe, à cause des interconnexions, et là, ce sera une catastrophe humaine et écologique apocalyptique: plus rien ne fonctionnera, aucune machine, aucun hôpital, aucun magasin, plus de chauffage, plus de sanitaires, plus de carte bancaire, plus de téléphone, plus d'internet, plus d'eau au robinet, plus de travail, plus de police, plus de véhicules, les gens vont s'entretuer, la famine va sévir, les épidémies qui tuent 2/3 de la population vont réapparaître, et ce ne sont pas les pays pauvres qui viendront nous secourir…

avatar fte | 

@marc_os

"On dirait que c'est plus facile de casser que de construire...)"

Petite remarque saignante dirigée contre… qui ?

Mais oui, c’est plus facile de casser que de construire. C’est de la physique élémentaire. L’entropie est une direction. La fission est présente partout sur Terre, l’exploitation de ce phénomène naturel ne demande que de concentrer et contrôler le phénomène. Faire le chemin inverse est moins aisé, merci l’Univers.

Petite remarque pas vraiment saignante au regard de la thermodynamique, seulement la deuxième loi.

avatar claude72 | 

@ fmuser
"Ensuite, le tout solaire/éolien n'est pas réaliste à cause de l'hiver, notamment en fin février, où dans nos régions, il fait très froid, il y a peu de soleil et peu de vent."

Des études ont été faites pour installer des centrales solaires en Afrique, en plein milieu du Sahara là où il y a du soleil toute l'année et de la place.
Le problème du solaire, c'est aussi la nuit… mais comme la terre est ronde, quelle que soit l'heure il y a toujours une moitié de terre qui est exposée au soleil.

Bien évidemment se pose alors le problème du transport.
En courant alternatif, les possibilités de transport par câbles (souterrains et sous-marins) sont limitées par la puissance réactive qui se développe à cause de la capacité parasite du câble, et par l'effet de peau dans le fil, mais le courant continu est la solution pour faire du transport par câble sur des plus longues distance avec des tensions jusqu'à 800 KV.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Courant_continu_haute_tension

"Comme on ne peut pas stocker l'énergie, …"

Oui et non…

Effectivement le stockage de courant alternatif à grande échelle est relativement impossible.

Mais il existe des solutions :

- l'usine marémotrice de la Rance utilise les périodes d'excès de courant pour pomper de l'eau de la mer vers la rivière et créer ainsi une réserve d'énergie utilisable en période de pointe. Bien-sûr ce n'est pas un stockage sur une longue durée, ce n'est utilisable que pour lisser la production et la consommation sur des périodes de la journée, mais ça montre que certaines formes de stockage sont quand-même possibles.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Usine_mar%C3%A9motrice_de_la_Rance

- Renault recycle les batteries usées de ses voitures en stockage stationnaire : quand une batterie de voiture a perdu trop de capacité et qu'elle devient trop lourde à traîner pour la capacité qui lui reste, elle trouve une seconde vie pour du stockage stationnaire, là où le poids perdu n'a pas d'importance. Le système peut être utilisé en stockage de courte pour lisser la consommation et absorber les pics sur la journée, mais quelques jours de stockage, voire plus, sont aussi possibles.
https://www.ecoco2.com/blog/la-seconde-vie-des-batteries/
(il me semble avoir lu quelquepart que Tesla faisait pareil ou envisagerait de faire pareil, mais je ne retrouve pas la source de l'info)

- et il est possible d'utiliser l'électricité pour hydrolyser de l'hydrogène, qui peut être stockée dans des bouteilles et servir ensuite à alimenter des piles à combustible stationnaires.

Batteries de voitures ou piles à combustibles produisent du courant continu, et les installations domestiques ont besoin de courant alternatif : donc il faut des onduleurs pour recréer le courant alternatif 50 Hz 230/400V de nos maisons… depuis l'arrivée des transistors IGBT vers 1990 ce n'est plus un problème de fabriquer des convertisseurs continu/alternatif de forte puissance.
Et beaucoup d'appareils utilisés dans une maison peuvent fonctionner tels-quels en courant continu et n'ont donc pas besoin d'onduleur si la batterie a une tension adaptée : tous les appareils purement résistifs (lampes à incandescence, certaines lampes à LED, radiateurs électriques), certains appareils électroménager basés sur des moteurs à charbons, les appareils électroniques utilisant des alimentations à découpage (ordinateurs, chaînes hifi, téléviseurs, box internet, chargeurs de portables, décodeurs et enregistreurs TNT).

Bref, il y a des possibilités… si on veut s'en donner la peine !

avatar fte | 

@claude72

"Effectivement le stockage de courant alternatif à grande échelle est relativement impossible."

Relativement.

Les STEP. Stations de stockage hydro par pompage turbinage. Bref, remplir les barrages en pompant quand on a du jus en trop, vent ou soleil par exemple, turbinage quand on en a plus. C’est de l’alternatif, ça peut être assez massif, mais il faut inonder des vallées de montagne qui ne le sont pas encore… on en a, puisqu’il n’y a pour cet usage pas besoin d’une source naturelle. France, Suisse, Autriche, Italie, on a pas mal de place exploitable pour cet usage.

avatar fte | 

@claude72

"Renault recycle les batteries usées de ses voitures en stockage stationnaire"

Très valable pour des installations domestique ou industrielles de petite capacité. À l’échelle nationale, moins.

Batteries metal - air, ferraille qui rouille dans de l’eau, sont certainement plus appropriées pour du stockage de très grande capacité, beaucoup plus faciles à fabriquer et à maintenir et à recycler, et pour ainsi dire pas polluantes.

avatar claude72 | 

@ fte

"Très valable pour des installations domestique ou industrielles de petite capacité. À l’échelle nationale, moins."

Tout à fait d'accord, et justement, je crois qu'il faut arrêter de penser l'électricité à l'échelle nationale, comme l'EDF nous l'a toujours imposé, avec des productions centralisées sur quelques gros sites principaux, majoritairement choisis pour faciliter l'implantation de centrales nucléaires, et des centaines de kilomètres de lignes THT qui sillonnent le pays en long en large et en travers pour distribuer le courant dans tout la France…

… avec en conséquence qu'à chaque fois qu'il y a un peu trop de vent ou un peu de neige les lignes THT cassent et des villages/villes entiers se retrouvent dans le noir… et là il y a le service com' de l'EDF qui se ramène en roulant des mécaniques pour se vanter dans une conférence de presse d'avoir rétabli le courant en un temps record, alors que la panne est surtout causée par leur système de distribution trop centralisée : c'est l'art de transformer un échec en victoire, c'est le syndrome du pompier pyromane, et accessoirement c'est prendre les gens pour des imbéciles (mais bon, tant que ça marche, pourquoi s'en priver !).

Alors que si l'EDF n'avait pas imposé ce modèle de distribution centralisé, mais avait au contraire favorisé des productions locales, notamment par cogénération dans des chaufferies d'immeuble ou des réseaux de vapeur (et aujourd'hui des stockages locaux comme ceux mis en place par Renault) ça éviterait à des milliers d'usagers d'être à la merci d'une coupure de courant pendant une semaine parceque UNE ligne THT 400 kV a cassé à 20 km de la plus proche sous-station à cause de 3 cm de neige !!!

avatar fmuser | 

Comme vous l'avez justement mentionné, sur une durée de quelques jours, les solutions existent. Le problème, c'est qu'une solution pérenne demande à avoir une durée de plusieurs mois et cela, même les barrages ne le proposent pas.

Avoir des centrales au Sahara serait une solution théorique, mais en pratique, on ne peut pas confier quelque chose d'aussi vital que l'approvisionnement électrique instantané à des Etats politiquement instables, voir hostiles. Je pense que si le projet était viable, des entrepreneurs du genre de Musk se seraient déjà lancés depuis longtemps.

L'adhésion populaire est forte, de nombreux entrepreneurs sont motivés par simple idéologie, de nombreux privés essayent de réduire leur empreinte énergétique, des milliards sont investis dans la recherche, des conférences sont organisées à tout bout de champs partout, la presse matraque sans arrêt la cause écologique, je crois franchement qu'on se donne les moyens.

Mais après, il faut aussi être réaliste: la limitation actuelle est technologique, et tant que nous n'avons pas de solution à cette limitation, il faut assurer le maintien du réseau avec les technologies actuelles.

Et il faut continuer la recherche sur tous les fronts: si on arrivait à rendre le nucléaire bien moins dangereux et à éliminer les déchets, on aurait une très bonne solution sur le long terme.

avatar claude72 | 

@ fmuser
"Avoir des centrales au Sahara serait une solution théorique, mais en pratique, on ne peut pas confier quelque chose d'aussi vital que l'approvisionnement électrique instantané à des Etats politiquement instables, voir hostiles."

Sans oublier les seigneurs de guerre qui font leur loi un peu partout, et daesh qui essaye de mettre la main sur le reste…

Ceci dit, il y a d'autres déserts arides et ensoleillés dans des coins moins instables : Australie, Mexique, Amérique du Sud, Inde… : basiquement, tout ce qui est à une latitude comprise entre les tropiques du Cancer et du Capricorne.

"… si on arrivait à rendre le nucléaire bien moins dangereux et à éliminer les déchets…"
Même pas : on avait en France la filière graphite-gaz qui était moins dangereuse et dont les déchets étaient moins radioactifs, mais le gouvernement a préféré la bazarder pour acheter des daubes PWR sous licence américaine Westinghouse.
Il y a aussi les centrales à eau bouillante, là encore moins dangereuse que les PWR, mais non, la France préfère les PWR, et insiste dans la bêtise de l'eau sous pression avec les EPR…
Et il y a les centrales à sels fondus qui sont elles encore moins dangereuses (elles sont même munies d'un fail-safe automatique) et qui peuvent brûler certains déchets des PWR, mais non, ce système n'intéresse pas EDF qui (pour le moment ?) préfère investir en masse, et jusqu'ici en vain, dans les EPR.

Sinon, il y a aussi le réacteur à neutrons rapides (surgénérateur), qui produit le plutonium pour les bombes… mais comme on n'a plus trop besoin de bombes, on ne sait plus quoi faire du plutonium ! alors pour s'en "débarrasser" il est mélangé avec de l'uranium (naturel ou appauvri) pour faire du MOX : un combustible plus performant, qui permet un recyclage de l'uranium appauvri et/ou évite l'enrichissement de l'uranium naturel, mais qui est encore plus délicat à utiliser et plus dangereux, car il utilise en partie les neutrons rapides du plutonium, transformant ainsi de paisibles centrales PWR en demi-surgénérateurs.

avatar fmuser | 

Si je vous comprends bien, des possibilités d'améliorer les défauts du nucléaire existent déjà, mais ne sont pas exploitées pour des raisons probablement politiques…

Il serait donc temps d'exiger des autorités politiques d'avoir pour priorité première la garantie de l'approvisionnement, car si un blackout d'envergure arrive, plus rien ne fonctionnera.

En Suisse, cela commence un petit peu à bouger, les autorités politiques ont au moins eu l'honnêteté de prévenir que l'on risquait un blackout de plusieurs jours dans les 5 prochaines années, mais pour l'instant, seul un parti très à droite a pris la menace au sérieux.

Il faut impérativement que les citoyens sanctionnent les politiciens qui continuent de professer un conte de fée technologique, et qu'ils votent pour ceux qui sont plus réalistes.

Merci pour l'échange.

avatar Steve Molle | 

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avatar onclebobby | 

OSEF VE

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