Après des années de domination par Synology, le marché des NAS connait des changement importants, surtout en destination du grand public désormais boudé par le leader du segment. Après Ugreen en 2024, c’est au tour d’ORICO de lancer de nouveaux NAS par le biais d’une campagne de financement participatif sur Kickstarter. Une campagne qui cartonne, comme le relève Cachem : à neuf jours de la fin, l’entreprise chinoise a récolté plus de 616 000 € et reçu près de 900 précommandes de sa gamme CyberData NAS.
Ce n’est pas le premier NAS conçu par ORICO, spécialiste du stockage assez peu connu encore dans nos contrées, même s’il propose une large gamme de produits et notamment des SSD NVMe avec d’excellents rapports qualité/prix, en tout cas sur le papier. Ces nouveaux modèles franchissent toutefois une étape supplémentaire, en proposant des fonctionnalités assez avancées et bien supérieures à ce que l’on trouve chez Synology, là encore en théorie du moins. La gamme compte six modèles qui intègrent tous au minimum six emplacements pour disques durs et SSD, voire les deux. Les deux modèles « CF56 » ont ainsi une approche hybride, avec de la place pour cinq disques durs et six barrettes SSD au format M2, de quoi combiner un grand espace de stockage à des débits élevés.
Pour offrir ces débits, ORICO n’a pas lésiné sur la connectique avec au minimum de l’Ethernet 2.5G, du 10G sur la majorité de la gamme et même deux prises Ethernet 10G sur le haut de gamme. Sur les modèles les plus chers, il y a aussi deux prises USB4 qui permettent de monter à 40 Gbps pour transférer des données encore plus rapidement. Le fabricant a opté pour un processeur Intel pour contrôler tout cela, avec un simple N100 de base et un modèle i5 à 12 cœurs sur les versions plus puissantes. Il faut dire que l’entreprise mise beaucoup sur les fonctionnalités, avec une large palette d’applications proposées sur une base maison.
ORICO a en effet développé son propre système d’exploitation sur une base de Linux, nommé CyberData OS, ainsi que de nombreuses apps pour gérer ses fichiers (sauvegarde, photos…), avec une bonne dose d’IA au milieu. Toutes les possibilités attendues d’un NAS modernes sont proposées, avec de nombreuses apps préinstallées et la possibilité d’en ajouter via Docker, ou encore de faire tourner une machine virtuelle sous Linux ou même Windows. Le matériel devrait être suffisamment puissant pour en faire un serveur Plex et un port HDMI est d’ailleurs intégré sur certains produits. Sous le capot, ZFS est utilisé comme gestionnaire de fichiers et plusieurs configurations de RAID sont disponibles pour le stockage.
Une app mobile est fournie et le constructeur essaie ainsi d’offrir un écosystème complet, capable de prendre la relève sur tous les points par rapport à Synology et même d’en faire plus, comme la possibilité de faire tourner localement des grands modèles de langage. Néanmoins, ORICO joue la carte de la liberté, un choix logique quand son concurrent ferme ses produits, et on pourra ainsi remplacer cet OS maison par un autre, comme Unraid ou TrueNAS. Au fond, un NAS est un ordinateur comme un autre et ces nouveaux modèles misent encore plus que la normale sur l’ouverture. Ce n’est peut-être pas plus mal pour un acteur comme celui-ci, qui ne dispose pas encore d’un environnement connu et reconnu.
Le succès de la campagne de financement s’explique sans doute en partie par les prix bas : la gamme débute à environ 300 € frais de port inclus pour le CF500, un NAS avec cinq emplacements pour disques durs et deux pour SSD M2, un Intel N100, un port Ethernet 2.5G. À l’autre bout, le monstre CF1000 (10 disques durs et 2 SSD, Intel Core i5 et deux Ethernet 10G) est vendu à moins de 800 € tout compris. ORICO promet des livraisons dès le mois de septembre 2025, ce qui veut dire que l’attente ne devrait même pas être longue.