Le 23 novembre, en plus des annonces liées à Shadow Drive et aux nouveautés pour le monde professionnel, la société montrait aussi une innovation intéressante pour certains : un client pour Raspberry Pi. Et en parallèle, Shadow abandonne peu à peu ses boîtiers Box et Ghost.
Un client pour les Raspberry Pi
Jusqu'à maintenant, Shadow fonctionnait sur des PC (sous Windows ou Linux) et les Mac, mais pas sur les cartes Raspberry Pi, qui ont pourtant l'avantage d'être peu onéreuses1. Ce nouveau client corrige donc ce manque, qui va en théorie permettre de se fabriquer un ordinateur adapté à Shadow sous les 100 € (pour le Raspberry Pi, son alimentation, un clavier et une souris). Shadow ne livre pas une distribution complète à installer sur une carte microSD, mais un logiciel (un .deb
) pour les distributions issues de Debian.
D'un point de vue matériel, il nécessite officiellement un Raspberry Pi 4 (la RAM importe peu) avec un OS 64 bits (attention, la version par défaut est la 32 bits). Le client s'installe très facilement : dès le téléchargement, l'OS vous propose de l'installer (il y a plus de détails sur le site) et… c'est tout. Une fois que c'est fait, vous pouvez profiter du PC Windows dans le cloud. Par ailleurs, lors de nos discussions avec les responsables du service, nous avons pu apprendre que les Raspberry Pi 32 étaient probablement compatibles, mais que les capacités de décodage vidéo de ces modèles risquaient de ne pas suffire.
Nous avons testé avec un Raspberry Pi 400, un modèle intégré directement dans un clavier à la manière des ordinosaures des années 80, et le client fonctionne correctement. Une fois relié à un écran en 1200p, le PC dans le cloud se lance et l'ensemble est fluide et efficace (avec une connexion Ethernet). Le client pour Raspbberry Pi a quelques limites, mais la page de compatibilité indique que certains points devraient être ajoutés dans le futur. Pour le moment, il n'est par exemple pas possible d'utiliser une clé USB branchée sur le Raspberry Pi, mais les claviers, souris et manettes fonctionnent. Attention, il ne s'agit pas de jouer en 4K à 120 Hz comme sur un Mac : la version pour Raspberry Pi a été pensée pour du 1080p à 60 Hz, sur un appareil qui consomme très peu (de l'ordre de 5 W).
Le début de la fin pour les boîtiers
Depuis les débuts de Shadow, la société propose une solution pour ceux qui n'ont pas de PC : un boîtier maison qui permet de se connecter à Shadow. Il en existe deux (Box et Ghost) et nous avons appris hier qu'ils allaient être abandonnés. Ou, plus exactement, les mises à jour vont s'arrêter. Comme nous l'a expliqué Yannis Weinbach, ils continuent de fonctionner (ce que nous avons pu vérifier avec un modèle issu de la première vague) mais le développement s'arrête. Pour résumer, ça marche… tant que ça marche. La sortie du client pour les Raspberry Pi est probablement une manière intéressante de faire passer la pilule, et la seconde étape va être de permettre d'installer une distribution GNU/Linux grand public (a priori Ubuntu) sur les boîtiers, pour préparer le moment où ils seront incapables de se connecter à Shadow de façon autonome.
Si le boîtier Box (le premier) avait quelques défauts — comme la présence d'un ventilateur —, le second (Ghost) était plus intéressant : totalement passif et peu onéreux (120 €), il permettait de se connecter à Shadow assez facilement. S'il n'est pas encore abandonné, il faut en réalité bien prendre en compte une chose — comme l'ont indiqué les responsables pendant la conférence de presse —, le cœur de métier de la société n'est pas le matériel. Shadow préfère donc laisser cette partie aux autres et se concentrer sur le logiciel, en laissant une porte de sortie aux anciens acheteurs.
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Bon, ce n'est pas exactement le cas actuellement à cause de la pénurie de composants, mais les créateurs de la carte promettent un retour à la normale pour 2023. ↩︎
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Techniquement, certains Raspberry Pi 2 ainsi que le Raspberry Pi Zero 2 W devraient aussi fonctionner, mais avec des limites compte tenu de la puissance réduite. ↩︎