« L’efficacité énergétique des nouveaux MacBook Pro est impressionnante » dit Benedict Slaney. Il est plutôt bien placé pour le savoir : il développe Battery Guru, ce menulet qui permet de garder un œil sur l’état de la batterie des Mac portables, depuis bien longtemps. « Je ne sais pas exactement ce qu’Apple ou Intel ont fait et bien fait », ajoute-t-il, « mais dans des conditions d’usage réduit, la consommation a été divisée par deux par rapport à la précédente génération. »
Comment expliquer, dès lors, les fortes variations du témoin d’estimation de l’autonomie qui ont motivé les correctifs apportés par macOS 10.12.4 ? Après avoir étudié le code de macOS relatif à cet affichage, librement disponible, Slaney aurait tendance à confirmer que son fonctionnement était sans doute trop simple pour juger correctement les subtilités des processeurs récents.
« Puisqu’il se base uniquement sur une moyenne de la déplétion de la capacité de la batterie », explique-t-il, et que « le processeur passe parfois dans un état où il consomme plus pendant une minute ou deux », l’estimation peut être faussée. Apple aurait sans doute pu corriger son mécanisme d’estimation plutôt que de le retirer, d’autant qu’il semble capable d’intégrer la capacité d’une batterie externe, une fonction d’autant plus intéressante maintenant que les Mac portables possèdent des prises USB-C.
Mais cela aurait peut-être demandé plus de temps que l’ingénierie n’est prête à accorder à une fonction qui n’est sans doute pas jugée prioritaire. Certains de ses aspects tiennent en effet du bricolage hâtif plus que de la fonction raffinée, comme ces quelques lignes qui limitent l’estimation à 10 heures, « parce que nous ne distribuons pas encore de batteries tenant 44 heures ». Et ces 10 heures représentent le « chiffre magique » en fonction duquel les batteries des Mac portables (et des iPad) sont conçues.
Après quelques mesures, Slaney confirme en tout cas que les nouveaux MacBook Pro consomment beaucoup moins que les anciens lors d’un usage modéré, en partie grâce aux progrès réalisés par les processeurs d’Intel, mais surtout grâce aux énormes avancées réalisées par les écrans. Mais puisqu’ils possèdent une plus petite batterie, ils se déchargent plus rapidement lors d’un usage plus vigoureux. L’un et l’autre procèdent de la même logique, et expliquent les fortes différences de ressenti d’un utilisateur à un autre.