Brevet : le Liquidmetal, c’est cool

Anthony Nelzin-Santos |

Apple n’en a pas tout à fait fini avec le Liquidmetal : comme le remarque Patently Apple en effet, la firme de Cupertino a récemment déposé de nouvelles demandes de brevets à son propos. L’une d’entre elles, formulée auprès de l’Office coréen de la propriété intellectuelle, concerne l’utilisation de cet alliage métallique amorphe dans la confection de radiateurs.

Le Liquidmetal est un bon conducteur thermique, si bon qu’Apple a déjà imaginé en recouvrir les éléments de refroidissement des Mac. C’est toutefois une autre de ses nombreuses propriétés qui est au centre de cette demande de brevet : le fait qu’il se prête à l’usinage par injection-soufflage, comme du plastique ou du verre. La NASA s’en est notamment servie pour réaliser certaines pièces complexes d’un seul bloc soufflé dans un moule, plutôt que par découpage, fraisage, perçage, filetage, ébavurage puis sablage.

Dans le cas d’Apple, les faces du moule pourraient être embossées à l’échelle du micromètre : les « creux » et les « pics » ainsi formés augmenteraient sensiblement la surface d’échange du radiateur. L’injection-soufflage permettrait aussi d’usiner des radiateurs aux formes plus complexes, et peut-être plus efficaces à volume constant, ou aussi efficaces à volume plus réduit.

Comme toujours en pareil cas, il faut savoir raison garder : une demande de brevet ne fait pas un produit, ou sinon Apple aurait sorti une pile à combustible au Liquidmetal. D’autant que la firme de Cupertino avait laissé expirer son accord de partage de propriété intellectuelle avec Liquidmetal, qui a depuis été renouvelé… jusqu’en février 2015 seulement. Cet alliage métallique amorphe fait des miracles sur le papier, mais les choses semblent bien complexes à mettre en œuvre.

avatar bugman | 

Je pensais qu'Apple n'avait qu’une licence perpétuelle pour une utilisation exclusive de cet alliage métallique amorphe dans le domaine de l’électronique grand public.
Comment peut elle mettre un brevet sur son utilisation ?

avatar Lidiani | 

@bugman :
Ce n'est certainement pas Apple qui a découvert ce matériaux, mais elle autorisée à déposer des brevets d'utilisation ou d'usinage avec ce matériaux. Apple ne peut pas empêcher les autres constructeurs d'utiliser le Liquid Metal mais elle peut limiter les usages imaginés.

avatar bugman | 

C'est tout bizarre quand même !
Il se passe quoi si demain Liquidmetal dépose le même brevet ?
Comme Apple à l'exclusivité (dans son domaine) de toutes façons, quel est le but ?

avatar jackhal | 

comment pourraient-ils déposer "le même brevet" ?
ça va à l'encontre du principe même des brevets.

avatar JLG47_old | 

Il est toujours possible de déposer un brevet sur ce que l'on a imaginé ou cru imaginé.
Tous les patenttroll le font à tord et à travers.
Ensuite, transformer l'idée en réalité est une autre affaire.
Avoir ou non le droit d'utiliser telle ou telle technologie, tels ou tels matériaux implique nécessairement des accords.

avatar Anthony Nelzin-Santos | 
@bugman : il ne se passe rien, puisque Liquidmetal ne le fera pas. Apple et Liquidmetal ont un accord de licence croisée sur leur propriété intellectuelle en matière d'alliages métalliques amorphes. Apple a donc pu reprendre là où Liquidmetal s'est arrêtée, et Liquidmetal bénéficie des travaux d'Apple — et ces droits sont acquis à perpétuité : elles pourront exploiter aussi longtemps qu'elles le veulent tout ce qu'elles ont co-développé entre 2010 et la fin de leur accord (février 2015 pour le moment). Et Apple possède « une licence perpétuelle » pour une utilisation exclusive de cet alliage métallique amorphe dans le domaine de l’électronique grand public, et un droit de préemption sur Liquidmetal pendant deux ans à échéance de leur accord (autrement dit, Apple peut acheter Liquidmetal si une autre société essaye de le faire).
avatar bugman | 

@Anthony Nelzin :
Oki, merci pour les infos.

Reste une question. Des radiateurs on n'en voit pas uniquement dans "l’électronique grand public", comme par exemple dans les amplis.
Si demain (au pif) McIntosh décide d'investir pour une raison ou une autre dans le Liquidmetal pour ces produits (ou encore la NASA, puisqu'on en parle), je suppose que le brevet d'Apple ne s'appliquerait pas. Ma question reste, où est donc l’intérêt de ce brevet vu qu'aucun constructeur de PC ou tablette n'en a l'exclusivité à part Apple ? Je suppose que si l'un d'eux avait l'idée de l'utiliser dans ce genre de produit il y aurait de toutes façons procès.

avatar MacGyver | 

une commentaire judicieux me traverse l'esprit:

une fois qu'apple aura sorti des idevices intelligent en liquid metal (genre le mechant dans Terminator2) que peut on esperer en terme d'autonomie (parce que si c'est genre l'iwatch, il va pas aller bien loin le cyborg)

avatar zoubi2 | 

Judicieux ?????

avatar geneosis | 

Ben oui, c'est un commentaire de Mac Gyver quand même!

avatar Keor | 

L'injection-soufflage n'est pas une technique d'usinage mais un procédé de mise en forme....

avatar RDBILL | 

Ouais, on nous promettait monts et merveille de ce liquid métal aussi résistant que le métal mais aussi simple à travailler que le plastique injecté, tout ça pour un simple trombone destiné à ouvrir le tiroir SIM des iPhone...

Pour moi le liquid metal ça fait un peu plouf...!

avatar XiliX | 

Biensur sûr que l'on peut poser une licence sur un produit déjà existant.

Dernier exemple en date c'est la carte nano SIM. Apple est le propriétaire de la licence nano SIM. Une licence qui se base sur la licence de la carte SIM.

avatar 07mandel | 

Merci Keor, je rajoute que l'usinage ne doit pas être assimilé à l'ensemble des procédés de fabrication.

avatar 0MiguelAnge0 | 

D'autant plus que vue la course à la finesse va considérablement limiter le volume des radiateurs. Ce qui a permis de réduire le volume de leurs bidules c'est la course aux nanomètres aussi bien chez ARM ou Intel. Il est évidemment plus pertinent de s'attaquer à la source de chaleur qu'améliorer sa diffusion....

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