Fin de l'aventure pour Beam, un navigateur innovant qui n'a pas trouvé son public

Stéphane Moussie |

Faire un bon produit ne suffit pas à assurer son succès. C'est la moralité de l'aventure de Beam, un navigateur soigné et innovant, qui n'aura jamais droit à un lancement officiel. Ce projet démarré il y a plus de deux ans par une équipe de Français est désormais abandonné.

Beam

Alors qu'un lancement sur Mac avait été envisagé en septembre, l'équipe s'est finalement résignée à mettre un terme au développement de son navigateur peu de temps après cette échéance. En cause, des statistiques d'utilisation de la bêta qui ne décollaient pas, nous indique son cofondateur Dom Leca.

Or, le modèle économique privilégié — des partenariats avec les moteurs de recherche, comme le fait Firefox — nécessitait une masse critique d'utilisateurs. L'entrepreneur, également à l'origine de l'illustre client mail Sparrow, comptait sur les facettes de prise et de publication de notes de Beam pour favoriser le bouche-à-oreille, mais ça n'a pas suffi pour que la mayonnaise prenne. « L'application répondait à des besoins inexistants », analyse Dom Leca avec le recul.

Beam, un navigateur web qui prend bonne note

Beam, un navigateur web qui prend bonne note

La décision a été prise d'abandonner Beam avant que la start-up, qui a levé plus de 10 millions d'euros, soit vraiment dans l'impasse. L'équipe, qui a été réduite de moitié à une dizaine de personnes, travaille sur un nouveau projet encore confidentiel.

Ce ne sera pas un nouveau navigateur web en tout cas. Dur dur de pénétrer un marché dominé par une poignée de mastodontes qui contrôlent également les principaux systèmes d'exploitation et qui n'hésitent pas à mettre des bâtons dans les roues des navigateurs tiers. Dans ce contexte défavorable, les alternatives comme Orion et Arc ne sont-elles pas condamnées à l'échec ?

La partie journal personnel de Beam dans laquelle on peut collecter des extraits des sites web visités et des notes

L'entrepreneur français croit néanmoins toujours que les navigateurs web devraient être plus personnels et plus ingénieux, et il espère qu'un nouveau venu parviendra à imposer ces idées. Il est toujours possible de télécharger la bêta de Beam sur le site officiel, mais l'application n'évoluera donc plus. Si Dom Leca ne ferme pas la porte à une publication du code source du logiciel, cela ne fait pas partie des priorités de l'équipe resserrée.

avatar gemrosh | 

Et beam, encore un potentiel acteur en moins…

avatar Kenny31i | 

@gemrosh

Je trouve qu’il y beaucoup trop d’acteurs sur ce secteur. Pour avoir un web fonctionnel je pense qu’il faut restreindre la prise en charge. Quand je vois certains rendus sur Safari déjà alors que derrière c’est quand même Apple. J’ai du mal à comprendre la viabilité d’un tel projet même si le produit est qualitatif.
Et après le bug de Brave… je reste sur Safari et Firefox sur PC

avatar gemrosh | 

@Kenny31i

Tu as raison. Ce qui est dommage, c’est qu’à priori, c’était français…

avatar Kenny31i | 

@gemrosh

Ou si on le voit positivement, des français qui essaient de percer dans l’informatique. Même s’ils se cassent les dents, je trouve ça cool !
Bonne chance à eux pour la suite, en espérant qu’ils n’aillent pas s’expatrier pour le prochain projet.

avatar Le gabian | 

C'est surtout l'état qui te casse les jambes en France...

avatar nemrod | 

Serge, c'est toi mon fils ?

avatar Mac1978 | 

@Kenny31i

Avec plusieurs milliards de personnes qui surfent sur le web, je ne trouve pas que l’on peut dire que l’offre est pléthorique. Ce qui manque est une plus grande standardisation respectée par tous.

Le fait que deux ou trois mastodontes dominent le marché global rend l’apparition de solutions innovantes presque impossible.

avatar Kenny31i | 

@Mac1978

Oui c’est très juste en effet !

avatar fmuser | 

A l'heure où de nombreuses applications sont purement web, avoir plusieurs navigateurs permet d'en dédier à ces applications sans tout mélanger. J'en utilise 5 couramment à cette fin. Et Brave fonctionne très bien, enfin un navigateur où on ne doit pas réfléchir à comment faire pour ne pas être pisté.

avatar Kenny31i | 

@fmuser

J’utilise Unite pour cela perso. Je trouve ça beaucoup plus simple que de combiner 5 navigateurs (mais après c’est selon chacun bien évidemment)

En revanche pour brave…
https://www.lebigdata.fr/dark-web-brave-mode-tor-leak

avatar fmuser | 

@ Kenny31i

Aucune entreprise n'est à l'abri d'un bug. Pour faire du tor pour autre chose que contourner des restrictions par pays, je n'utiliserais que le navigateur officiel du projet.

Quand à Unite, c'est plus simple, mais c'est payant…

avatar Smoky | 

Ils ont fait un Salt0 ?

🤣

avatar Rom 1 | 

Je suis passé récemment sur Arc grâce à l’un des contributeurs et franchement très sympa, espérons qu’il tienne sur le durée.

avatar RomanYeager | 

Leur page était très mystérieuse. Avec plus d’explication et une entree plus simple dans le programme ils auraient pu avoir plus de soutien c’est dommage.

avatar ditek | 

Si seulement dom leca pouvait nous refaire un sparrow ! Il y trouverai du public !

avatar Jobu Tupaki | 

Bah ça n’aura pas duré longtemps…

avatar Artefact3000 | 

Ils devraient plutôt faire des extensions payantes pour les navigateurs existants, si leur souhait est de rendre les navigateurs plus personnels.

avatar Numa | 

J’attendais avec impatience la version de Beam pour iPad, le concept était excellent et correspondait à ce que j’attends d’un navigateur (pouvoir récupérer des articles ou parties de pages web et en faire une note). Beam n’aura jamais eu sa chance finalement. Dommage.

avatar AKZ | 

Sur iOS, j’utilise notes pour faire cela dans tous les navigateurs. Sélection, partage puis enregistrement dans une nouvelle note ou une note existante.

avatar Numa | 

Allez voir la description de Beam, essayez-le si c’est encore possible, et si ce n’est déjà fait, vous verrez, on est dans une autre logique que Safari + Notes. Cette notion de journal de lectures (avec outil de capture, notes, publication) était vraiment ce que je recherchais. On est très loin de l’application de prise de notes d’Apple (mon cauchemar), plus proche d’un LiquidText (mais pas seulement pour commenter et relier des pdf entre eux). C’est vraiment dommage. Je comprends pourquoi Beam n’avait pas développé en urgence un outil pour les favoris car selon moi, l’idée intéressante de Beam n’était pas tant de stocker des pages telles quelles ou une copie en pdf mais de s’en nourrir pour produire de nouvelles réflexions voire de nouvelles pages à travers son propre journal ou un blog.

avatar vincentn | 

Dommage. Quelques bonnes idées (mais peu d'ouverture), mais une com parfois cryptique et de grosses interrogations sur le modèle économique. Quand tu lèves autant de fonds, derrière, ils attendent un retour sur investissement, d'une manière ou d'un autre. Ils n'auront pas été jusque là.

C'est le même souci avec Arc (au-delà de se baser sur Blink/Chromium). C'est encore mieux léché (bien plus qu'un Vivaldi par exemple), de très bonnes idées (même s'ils essayent de vous enfermer dans le logiciel), même si je ne suis pas d'accord avec la philosophie principale de ses concepteurs (un navigateur comme OS, pour accéder et utiliser des applications web). Reste qu'ils ont une grosse — et talentueuse — équipe derrière, ont récolté énormément de fonds auprès d'investisseurs, plusieurs millions de dollars, ce qui signifie qu'à un moment donné, il faudra monétiser tout cela. Revente à une société, pivot, exploitation des données des usagers (comme il faut créer un compte…) ? Ils ne sont pas clairs du tout là dessus.

C'est l'un des problèmes de tout ces nouveaux entrants, qui cherchent à se faire une place derrière les big 4 (Chrome/Edge, Firefox, Safari). Quel est leur modèle économique pour être pérenne ? Quelle est leur philosophie ? Leur valeur ajoutée par rapport à la concurrence ?

- Brûler du cash n'est pas une solution et encore moins une sécurité pour les usagers à moyen terme.
L'abonnement, comme un SigmaOS ? Trop cher pour la valeur ajoutée d'un produit encore très bancal.
Le don et s'appuyer sur un service payant, comme un moteur de recherche, comme le fait Orion ? Pourquoi pas. Mais cela restera une niche et pas sûr que cela tienne dans le temps.
Détourner des pubs, se jeter sur les cryptos, etc. ?
S'appuyer sur une fondation ou une organisation à but non lucratif ? Pourquoi pas. Firefox s'appuie bien sur Mozilla, mais cela ne l'a pas empêché de se fourvoyer dans certains choix qui ont pu obérer un temps son avenir.
Certains arrivent bien à vivoter (coucou iCab), mais rien d'excitant qui permettrait de réellement bousculer le monde des navigateurs.

- Pour réduire les coûts, la majorité s'appuie sur la même base, Blink/Chromium. Ce qui est assez terrible pour le web et son évolution, vu les décisions prises par Google (et appuyées par Microsoft) pour ce moteur. Après, ces développeurs n'ont pas trop le choix. C'est soit ça, soit Webkit. Les choix pris par Mozilla ces dernières années ayant oblitéré le développement de navigateurs qui se différencient réellement de Firefox. Bref, des bases dominées par de grosses sociétés américaines.
Au lieu de filer du fric à des bonimenteurs pour des moteurs de recherche mal nés mais promettant de concurrencer de façon frontale les ténors du secteur, la France et l'UE aurait mieux fait d'aider à financer le développement d'un moteur européen libre, ouvert et conforme aux standards du web réutilisable par n'importe quelle société qui en aurait eu envie. Bien plus pertinent pour un continent qui a vu naitre le web.

- Se différencier ? Brave, Opera, … sont finalement assez proches des navigateurs classiques, Vivaldi en fait trop sans polir l'existant… D'autres se focalisent sur les sites web comme app. En gros juste améliorer les usages de Gmail, Google Maps, Notion, Figma, Office… et autres services de ce acabit.
Mais sur le web en lui-même, sa navigation, les informations connexes, son historique, sa recherche, peu de choses concrètes ou bancales et souvent limitées au navigateur en lui-même.

Bref je suis ravi de cette explosion de nouveaux navigateurs, mais assez déçu par leurs propositions, leur modèle économique, leur réalisation et intégration au sein de macOS (après, vu l'attitude actuelle d'Apple pour son propre OS et les apps qu'elle offre…).

Et pourtant je serais personnellement prêt à payer (ou donner à une fondation) pour un navigateur avancé qui réponde à une grande partie de mes besoins tout en favorisant la diversité du web et le respect réel des standards, au delà des 4 grands navigateurs américains. Et je ne pense pas être le seul.

avatar Tomtomrider | 

@vincentn

Belle analyse.

avatar ricool | 

@vincentn

👍🏻

avatar fmuser | 

@ vincentn

Le web est certes né sur le continent européen, mais pas dans l'UE, il n'y a donc aucune pertinence à ce que l'UE débourse de nouveau des millions pour des logiciels qu'au final presque personne n'utilisera.

L'UE ferait mieux de maitriser d'abord le matériel, car tant qu'il faudra passer par une firme américaine pour avoir un ordinateur, l'UE restera un bon petit vassal des USA.

Ensuite, les navigateurs actuels offrent une belle plus value: Brave offre une vie bien plus privée et libre de pub sans plug-in ou réglages, opera offre un VPN gratuit, vivaldi un chrome sans google, ils sont très appréciables.

avatar vincentn | 

@fmuser

[Point tatillon 1] Logique, à l’époque c’était encore la CEE et non l’UE apparue avec la ratification du traité de Maastricht 🇪🇺😉[/Point tatillon 1]
[Point tatillon 2] Si le CERN a son siège en Suisse, il est situé entre la France et la Suisse. Le bâtiment où Tim Berners-Lee a imaginé le web étant lui-même du côté français 🇫🇷🥖😝 [/point tatillon 2]
[Point tatillon 3] Le budget du CERN est abondé par un ensemble de pays européens, dont une majorité membres de l’UE. Les deux premiers contributeurs étant l’Allemagne et la France. Par ailleurs le CERN via des programmes (Horizon, etc.) et participations à des projets reçoit directement des financements de l’UE ou de la CEE avant. Donc dire que c’est sur le continent européen mais pas dans l’UE (et de facto son soutien) est un poil osé 😉[/Point tatillon 3].

Mais l’UE n’a pas besoin du CERN pour ça. Cela tombe bien, elle finance de multiples programmes, depuis des années et dans de nombreux et larges domaines du numérique. Dans les derniers en date cela peut aller des super calculateurs et l’IA via le programme Europe numérique 2021-2027 (et doté de plus de 7 milliards d’euros) jusqu’à des financements pour des petits projets types Bergamot (la traduction en local dans Firefox, c’est l’UE qui finance en partie).

Un « moteur web », ce n’est pas juste qu’une brique de base d’un navigateur sur un ordi personnel. On en trouve aussi dans des systèmes embarqués, des set-top box, etc. Ce qui fait au final pas mal de monde et d’objets. Vous en avez et utilisez même sans probablement le savoir.

La belle plus value des navigateurs actuels, je me demande où elle est réellement. Un VPN dans un browser n’est pas vraiment une plus value, juste un gadget qui permet à Opéra d’engranger des données sur ses usagers, Brave offre certes plus de protections qu’un Google Chrome de base (mais un modèle économique bancal), mais niveau fonctionnalités, nouvelles idées pour naviguer, travailler et exploiter le web, je cherche encore. Vivaldi est loin d’être entièrement débarrassé de Google, contrairement à leurs dires. Un exemple parmi d’autres ? Pour visionner des vidéos sur Netflix et ailleurs, Vivaldi utilisé comme les autres Widevine, solution de gestion des DRM propriété et géré par… Google.
Et tout ceux que vous citez sont encore une fois basé sur Blink/Chromium, dont Google décide les évolutions, ajouts, modifications. Et ne me dites pas que comme c’est OpenSource, chacun peut contribuer ou forker.
C’est faux. Et à un moment donné, même les développeurs qui modifient un peu plus les entrailles, finissent pas suivre et intégrer les choix décidés par Google.

Mais vous avez entièrement raison sur la maîtrise de l’industrie des semi-conducteurs et autres matériaux de pointe dans l’informatique (hardware comme software, sur l’ensemble de la chaîne, de la conception à la fabrication). Si nous avons quelques pépites et leaders dans le domaine, nous sommes encore loin du compte et l’UE et les pays membres ne vont pas encore assez loin à mon avis dans ces domaines.

avatar fmuser | 

@ vincentn

Alors dans le tatillonnage, ce n'est pas le lieu de création qui compte, mais le droit à laquelle le propriétaire de la création se soumet, autrement dit, c'était ici le droit suisse… Parce que sinon, étant donné qu'une partie du travail de google se fait dans leurs locaux zurichois, pourquoi vouloir refaire ce qui est déjà en partie fait sur le continent européen?

Il en est des navigateurs comme de toutes les autres technologies, au bout d'un moment, on arrive à un aboutissement où les évolutions ne sont plus très significatives. Personnellement, je n'utilise pas la moitié des fonctionnalités de mes navigateurs, par contre, je suis reconnaissant quand je peux surfer sans publicités, sans messages pour des autorisations de cookie, sans problèmes de zones frontières, et sans être pisté ou censuré, si je dis une fois un mot de travers selon les critères de google.

Et si vous n'aimez pas blink, vous pouvez utiliser firefox, safari, edge ou Konqueror.

avatar vincentn | 

@fmuser

Dommage que vous n’ayez pas vu les emoticons qui suivaient ces points tatillons. 😉

Bien évidemment c’est bien plus compliqué que cela…😝
- le CERN a le statut d’organisation internationale (donc les agents du CERN ont un statut particulier, proche des fonctionnaires internationaux, et le droit qui s’applique à l’organisation en elle même également)
- qu’il a décidé dès 1993 de faire rentrer le web dans le domaine public (donc plus la propriété de cette organisation)
- et que les entreprises contractantes et prestataires qui travaillaient sur le site, jusque dans les années 2010 et une nouvelle convention entre la Suisse et la France, dépendaient en fait depuis 1965 et, en gros résumé, du droit français quand ils travaillaient dans un bâtiment ou un lieu situé en France et réciproquement. Ce qui, il faut l’avouer, devait être un sacré casse-tête de gestion au quotidien.

Et je remets des gros clins d’œil en emoticons, au cas où vous prendriez encore la mouche. 😉😉😉😜🤪

Chacun est libre d’être satisfait des navigateurs actuels, d’avoir une entreprise dominante qui, en raison de sa puissance et de son importance sur l’ensemble de la chaîne du web et d’Internet en général, dicte sa loi, en mettant souvent devant le fait accompli les organisations, les développeurs, les usagers, etc.
Ce n’est pas mon cas. Et par la toute puissance de Blink, et par l’offre des navigateurs dans leurs fonctionnalités (après je passe professionnellement entre 8 à 10 h par jour sur le net, par des navigateurs ou d’autres outils, je peux donc avoir des usages bien loin de l’utilisateur « moyen »)

(Et pour rappel, encore une fois, pas besoin d’un VPN pour jouer à saute frontières pour voir des contenus : un proxy suffit. Laissez cette technologie aux entreprises, aux citoyens, opposants, avocats, journalistes, universitaires… dans des pays autoritaires ou pour qui c’est réellement nécessaire. Et en plus vous économiserez de l’argent, protègerez mieux vos données et éviterez d’engraisser un milieu en grande partie noyauté par des escrocs, mafieux ou officines étatiques en tous genres.)

avatar fmuser | 

@ vincentn

J'ai vu les emoticons, et je n'ai pas pris la mouche, je ne comprends juste pas votre raisonnement:

Lorsque Google fait bosser un Français sur territoire suisse, le travail effectué reste propriété de Google aux USA. De même ici: une entreprise suisse a fait bosser un anglais sur territoire français, son travail était propriété du Cern en Suisse, qui l'a ensuite mis dans le domaine publique.

Après peu importe que ce projet soit anglais, français, suisse ou américain, dès lors qu'il est dans le domaine publique, tout le monde en profite. Le vrai scandale, ce sont les droits d'auteurs, terrible frein à l'innovation.

Je ne suis pas fan des GAFAM, j'ai réduit mon utilisation de leurs produits au strict minimum, mais ils sont pour l'instant incontournables selon mes besoins.

Vous semblez confondre TOR et VPN, c'est le réseau TOR qui est conçu pour protéger les personnes opprimées, alors que le VPN est simplement une technologie pour permettre des échanges de données de manière protégée. Si un VPN gratuit fait le job en toute simplicité, pas la peine de passer par un proxy.

avatar vincentn | 

"Lorsque Google fait bosser un Français sur territoire suisse, le travail effectué reste propriété de Google aux USA. De même ici: une entreprise suisse a fait bosser un anglais sur territoire français, son travail était propriété du Cern en Suisse, qui l'a ensuite mis dans le domaine publique."

Vous avez raison concernant une société, qui peut être une multinationale comme Google, sauf que le CERN n'est pas une "entreprise", mais une organisation internationale (comme l'ONU, l'OMS, l'UNESCO) avec un droit (international) spécifique. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais cela n'a donc strictement rien à voir.

Les brevets, les droits d'auteurs, les licences, bref la propriété intellectuelle dans son sens large, malgré quelques abus (genre les patent trolls, etc.) n'est, contrairement à ce que l'on croit souvent, pas un terrible frein à l'innovation. Ce serait trop long à expliquer ici, et certains sur ce site pourraient mieux l'expliquer/argumenter, car bien plus compétents que moi dans ce domaine.

Je ne confond ni TOR ni VPN, utilisant les deux tous les jours dans le cadre de mon travail, et pouvant parfois même avoir des échanges avec des personnes/organisations qui peuvent se trouver dans des zones/pays où cela est justement strictement nécessaire.

Un VPN est en gros un tunnel sécurisé permettant d'accéder à un serveur/réseau via une connection protégée. Mais celui qui maitrise le point de sortie sait tout de votre trafic, etc. Si c'est vous même, votre entreprise pour accéder au réseau interne par exemple, ou une ONG/… pour des militants/journalistes/avocats dans certains pays, qui gérait ce VPN, pas trop de soucis à avoir.

Si c'est un VPN "gratuit" ou la plupart de ces sociétés qui inondent le web de leurs pubs, j'aurais beaucoup plus de méfiance. Surtout pour juste accéder à du contenu culturel bloqué dans votre pays (je maintiens qu'un simple proxy suffit pour ce cas).
Pour regarder par exemple un film Netflix USA ou une vidéo de la BBC en France, vous décidez donc de laisser accéder à votre traffic, données… à un tiers situé au Panama ou que sais-je encore, qui juré, croix de bois, croix de fer… ne conserve pas vos logs (vaste blague mais bon si certains veulent les croire).
Alors certes votre FAI français (et les lois qui s'y appliquent mais qui aussi peuvent vous protéger) ne saura pas quels sites vous consultez, Netflix vous verra comme un usager américain, mais le tiers par qui vous passez, lui saura tout de vos usages sur le web, et plus encore, car vous êtes son client. Libre à vous.

avatar Derw | 

@vincentn

Intéressant.

Du coup, si vous avez 5 min et que vous voulez bien développer les 2 points ci-dessous :
« … vu les décisions prises par Google (et appuyées par Microsoft) pour ce moteur. »
« … Les choix pris par Mozilla ces dernières années ayant oblitéré le développement de navigateurs qui se différencient réellement de Firefox. »
Je serais intéressé…

avatar nononap | 

"Faire un bon produit ne suffit pas à assurer son succès." - ou alors la morale c'est que c'était pas si bon que ça… 🤷‍♂️

avatar bbtom007 | 

@nononap

Ou que les acteurs historiques sont tellement implantés que pour les délogés il faut des moyens et un très haut niveau de qualité.
Exemple : le 20h de tf1 qui reste numéro 1 malgré toute la concurrence.
Je ne sais pas je ne regarde pas c’est un fait

avatar Derw | 

@nononap

La qualité n’a jamais été un critère de réussite, (cf. la fameuse histoire de la Betacam et du VHS). Au mieux, c’est un critère qui peut participer un peu à celle-ci…

avatar superdalton | 

Un truc français donc rien d’étonnant.

Ils se gavent avec les fonds puis lâche le bébé en cours de route .

C’est tout les jours ça .

avatar Lucas | 

Très dommage…

• c’était mon navigateur principal depuis plusieurs mois, les idées sont très bonnes (la gestion des onglets, la prise de note, la barre de recherche…) mais il restait encore deux défauts majeurs qui pourrissent un peu la vie : pas d’historique accessible normalement et pas de favoris !! Si les deux étaient réglés ça serait sans doute devenu mon navigateur de prédilection.

• c’était un projet français très ambitieux avec une équipe talentueuse et c’est rageant quand ça foire malgré l’énergie et les moyens mis en œuvre, comme souvent ce ne fut pas assez…

avatar Mike Mac | 

Orion sur iPad progresse bien et supporte les modules Firefox et Chrome.

avatar crackhouse | 

Un joli produit, certe agréable, surement techno mais avec une ergonomie atypique et des carences impardonnables qui vous font fuir rapidement à l'image de la gestion des historique ou de l'absence de bookmarks qui me rend inutilisable au quotidien. — Dommage // Faire simple léger et orienté utilisateur.

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