Depuis l'adoption en 2011 d'un cycle de mise à jour rapide, les versions de Firefox s'enchaînent toutes les six semaines sans nouveautés vraiment visibles aux yeux des utilisateurs — sous le capot, le Firefox actuel n'a toutefois plus grand-chose à voir avec celui d'il y a trois ans. La nouvelle version stable qui est disponible aujourd'hui [58,9 Mo], la 29e, sera ainsi remplacée dès le début du mois de juin par la 30e, et ainsi de suite tous les mois et demi.
Ce cycle rapide — utile pour intégrer des améliorations ou des corrections dès qu'elles sont prêtes — masque l'importance de Firefox 29. Cette version n'est pas seulement celle qui se situe entre la 28e et la 30e, elle est celle qui doit redonner du poil de la bête à un navigateur dont la part de marché s'érode.
Firefox 29 introduit deux nouveautés majeures : l'interface Australis et le compte Firefox. On a déjà eu l'occasion de présenter ces deux éléments lors de leur arrivée dans les versions de développement du logiciel (L'interface Australis arrive dans Firefox et Firefox change d'interface en bêta), mais voici une piqûre de rappel pour ceux à qui ça aurait échappé.
Une nouvelle interface
Comme Firefox intègre un processus de mise à jour automatique, certains utilisateurs vont avoir la surprise de tomber nez à museau avec le nouveau pelage du panda roux au démarrage. Pour ne pas trop les déboussoler, une visite guidée de l'interface Australis est proposée.

Les lignes du logiciel sont plus rondes, le gris est plus clair et, à l'instar de Chrome, les onglets se situent maintenant par défaut au niveau des boutons de l'application. Une modification qui fait gagner quelques pixels en hauteur, mais qui a le désavantage de ne plus afficher le titre complet de la page qui est tronqué dans l'onglet. La barre de titre peut toutefois être rétablie dans les options de personnalisation du logiciel.

La barre des modules, celle qui se situait en bas de l'écran et qui accueillait certains raccourcis d'extensions, a disparu. Toutes les extensions sont maintenant affichées à côté de la barre de recherche

Firefox se dote d'un menu principal, là encore dans la même veine que Chrome, mais avec des icônes et la possibilité de choisir quelles fonctions y figurent.

L'interface Australis met l'accent sur la personnalisation avec un mode édition très réussi. En cliquant sur le bouton Personnaliser du menu principal, le navigateur présente tous les boutons à disposition et permet de les positionner à sa convenance, simplement par des glisser-déposer. Les thèmes fonctionnent toujours.
Australis donne globalement un coup de jeune à Firefox, mais certains changements sont critiquables. Le bouton pour ouvrir le panneau des marques-pages a par exemple disparu au profit d'un nouveau double bouton qui nécessite de faire deux clics au lieu d'un seul. Pour ceux qui ne sont pas totalement convaincus par Australis, on conseille l'extension Classic Theme Restorer qui permet de rétablir de nombreux éléments de l'ancienne interface.
Compte Firefox
L'autre nouveauté majeure, c'est le compte Firefox. Fini le système de synchronisation par code totalement dépassé qui n'était quasiment pas utilisé, le navigateur de Mozilla se dote enfin d'une fonction de synchronisation moderne. Le compte Firefox, qui est optionnel, sert donc à synchroniser les données du navigateur (mots de passe, historique, onglets...) sur plusieurs appareils, comme le fait Chrome.

Mozilla prévoit d'intégrer à son compte une fonction de localisation de son appareil — utile notamment pour Firefox OS — et de s'en servir comme identifiant sur le Firefox Marketplace.
La sortie de Firefox 29 intervient alors que Mozilla a passé quelques semaines difficiles dernièrement. L'organisation a annoncé en février qu'elle comptait intégrer de la publicité dans son navigateur pour diversifier ses sources de revenus, ce qui a provoqué une bronca des utilisateurs (lire : Publicité dans Firefox : la tuile de Mozilla). Deux mois plus tard, c'est la nomination de Brendan Eich au poste de CEO qui a provoqué une polémique ayant comme conséquence son départ de l'organisation.
L'arrivée de Firefox 29 vaut bien une petite sauterie dans les locaux parisiens de Mozilla.